Nos animaux, quand ils vieillissent et approchent de la mort me font penser à ces vieilles peluches râpées qu’on retrouve dans les greniers, les doudous oubliés des enfants. Ma pauvre Chocha est de plus en plus maigre, mitée et titubante. J'ai beau me dire qu'on y passe tous, qu'elle est très vieille, qu'elle finit sa vie doucement, chez elle, avec moi, sans se retrouver à la rue, apeurée et affamée, je suis très affectée de voir s'éteindre peu à peu cette jolie chatte qui, dans son ensommeillement progressif, ne songe qu'à moi, ne s'éveille que pour me chercher.
Les poires
continuent à dégringoler et moi à les peler, dans un nuage de guêpes, à sécher
tout cela, à confire tout cela. Mes deux poiriers ont fourni des fruits à la
famille nombreuse du père Vassili, à ma voisine Ania, aux choucas, passereaux,
rongeurs, hérissons, guêpes, limaces du territoire. Le jardin sent le fruit
fermenté, on se croirait chez un bouilleur de cru.
La mort de
Prigojine m’a paru rocambolesque, tout ce que nous vivons en ce
moment est fantasmagorique, sur le moment, j'ai même envisagé que ce soit une fausse nouvelle délibérée. A priori, j’en pense ce qu’en dit Erwan
Castel :
Donetsk toujours bombardé et encore avec
des armes à sous munitions de l'OTAN.
Mais c'est la disparition de Evgeny Prigozhin le chef de la société militaire
privée russe Wagner qui, ce matin, suscite le plus d'émotions.
A la confirmation de sa mort, le président Poutine, qui était à Koursk pour les
cérémonies du 80ème anniversaire de la libération de la ville, est rentré en
urgence au Kremin et toute la nuit des milliers de citoyens russes sont venus
déposer des fleurs devant les bureaux de Wagner.
Le décès de ce patriote russe, certes atypique voire sulfureux, généré sur les
réseaux des réactions passionnées et manichéistes des plus stupides alors même
que les relations entre Evgeny Prigozhin et Vladimir Poutine illustrent la
complexité et la fragilité de l'équilibre entre la vocation de l'être qui peut
être, parfois, apparait à l'âme et les missions définies par la raison.
Et j'observe ici et ailleurs des réactions viscérales et courtisanes qui
désignent Prigozhin comme un traître ou un héros ayant mérité ou subi la
vengeance mortelle de Poutine après son coup d'éclat du 23 juin dernier au
cours duquel il avait voulu forcer un remaniement de l'Etat Major russe.
Ce type de réactions simplistes et manichéistes, en plus de révéler la paresse
intellectuelle et la bêtise crasse de leurs auteurs, montre toute la perversité
d'un comportement idolâtre, et manichéiste qui dans le contexte actuel d'une
confrontation généralisée Est-Ouest se révéle hautement toxique et improductif.
Et les ceusses qui clabaudent derrière leurs écrans devraient prendre exemple
sur la gestion de la crise du 23 juin dernier par un pouvoir russe qui a même
profité du coup d'éclat de Prigozhin pour radicaliser les missions de Wagner à
l'étranger et même procéder à des réformes discrètes attendues dans son Etat-Major.
La crise avait été réglée en moins de 24 heures et Prigozhin revenu dans le
rang pour continuer ses missions.
Réfléchissez, si Prigozhin devait être mis sur la touche cela aurait été fait
légalement et depuis longtemps par le Kremlin, qui pratique les mises en
résidence surveillée ou les incarcérations légitimes des personnes portant
atteinte à la sécurité fédérale.
Et certainement pas par une opération "secrète" de ce type mais qui,
en étant réalisée dans le ciel russe invite les idiots à regarder vers le
Kremlin et à alimenter une polémique attaquant la cohésion patriotique qui
justement avait été la priorité de Poutine le 23 juin dernier.
Dans l'hypothèse probable qu'il ne s'agit pas d'un simple accident d'avion,
posez vous la question : "à qui profite le crime ?"
Sachant:
Qu'il n'y a pas que Prigozhin mais d'autres officiers de son Etat-Major qui
sont morts dans le crash,
Que Wagner est l'ossature du soutien militaire russe aux pays panafricanistes,
Que la crise du Niger est au bord d'une intervention militaire occidentale à
Niamey,
Que Prigozhin dans sa vision radicale n'aurait pas hésité à combattre l'OTAN,
Que les services Action CIA et DGSE sont très actifs dans les "anciennes
colonies" françaises,
Etc...
Bref cessons de nous précipiter sur la première conclusion paresseuse comme le
taureau sur le premier chiffon rouge.
Attendons l'enquête et restons unis dans la direction de l'ennemi qui n'est ni
Poutine ni feu Prigozhin !
Il y a
quelques temps, je disais à Dany, à propos de Prigojine et de la politique
russe, que parfois, j’avais l’impression d’être dans l’univers des échanges de
lettres (savoureux) entre Ivan le Terrible et son opritchnik Vassili Griaznoï.
Prigojine avait tendance à adopter, pour les combattre, les méthodes des
affreux du bataillon Azov, il ne faisait pas dans la dentelle, au contraire de
l’armée régulière. Prigojine, c’était le moyen âge, dans toute l’acception
négative et positive du terme. Un spadassin, mais un patriote non dénué d’envergure.
Je suis tombée sur une déclaration de lui qui m’a beaucoup frappée : «Nous
irons tous en enfer, mais là bas aussi nous serons les premiers ! » J’ai
aussitôt pensé à la réponse, dans mon livre Yarilo, de Maliouta Skouratov au
vieil higoumène qui lui prédit la damnation : «L’enfer ne me fait pas
peur, j’y aurai toujours du travail ! » Maliouta Skouratov est d’ailleurs
mort en héros, au combat... Rien n’est simple.
Mis à
part la perte que sa mort constitue pour la suite du conflit, je m’inquiète de
ces actions terroristes qui frappent n’importe où. Je pense depuis un certain
temps que le terrorisme, quel que soit le pays où il se manifeste et le drapeau
qu’il emprunte, est toujours commandité par l’OTAN et tous les crapauds,
vipères et scorpions qui grouillent derrière. Il y a un an, c’était la jeune
idéaliste Daria Douguine, avec sa gentille figure de lutin, qui tombait victime de ces méthodes lâches et viles.
Félix
Razoumovski a publié la réflexion suivante :
Une "DÉCLARATION D'IMPORTANCE
HISTORIQUE" a été faite aujourd'hui par le patriarche Cyrille au monastère
des Solovki. Cette déclaration n'a pas été faite dans l’église, ni pendant l’office
solennel de la fête, au contraire, elle
a été faite dans une atmosphère résolument austère, sur le fond d’un vieux mur
ébréché du monastère. "... Oui, beaucoup d'entre vous ont été placés
ici", a dit un jour au futur patriarche un témoin qu'il avait
providentiellement rencontré à Solovki, et qui avait très probablement participé à
ces terribles représailles contre les pasteurs orthodoxes russes. Dans les
années 1920 et 1930, ces massacres faisaient partie du quotidien du soi-disant Camp
à usage spécial des Solovki. Il n’est pas nécessaire d’être quelqu’un de très
perspicace pour relier la « déclaration » faite à Solovki à la renaissance du
néo-stalinisme dans notre espace public et, en particulier, à l’inauguration
d’un monument au dirigeant bolchevique sur le territoire de Pskov. Ainsi, le
patriarche, sans entrer dans le débat (car on ne peut réagir à chaque
éternuement néosoviétique), a inauguré un véritable monument chrétien aux
Solovki - lieu d'exécution de nos nouveaux martyrs. Leur vénération est
incompatible avec le culte du bourreau en chef et théomachiste impérieux. De
plus, dans l’ensemble, ce n’est pas seulement Staline qui est en question, mais
les tentations incessantes des gens ordinaires, révoltés par l’avidité et la
cupidité des messieurs de l’élite autoproclamée contemporaine. C'est contre eux
qu'ils invoquent le grand guide, oubliant que le mal engendre le mal, et que «
l'homme méchant fait naître le mal d'un mauvais trésor ». A la place de ceux
qui «descendaient contre le mur, derrière
l'église » des prêtres orthodoxes, sont venus leurs héritiers et descendants,
abrutis de surconsommation et ne connaissant que leur porte-monnaie. De plus,
ceux qui « ont descendu contre un mur » ont presque privé la Russie
de son avenir. Parce que dans cet enfer sanglant du Goulag, ils ont non
seulement tué des milliers et des milliers de Russes parmi les meilleurs (!),
mais ont également mis fin à une grande tradition culturelle, sans laquelle il
est impossible d'éduquer des gens altruistes, généreux ou simplement honnêtes
et consciencieux. Ils font tellement défaut aujourd'hui dans toutes les sphères
de la vie russe... Néanmoins, penser qu'ils apparaîtront dans un nouveau bain
sanglant est une illusion désespérée, volontaire ou involontaire. Le patriarche
Cyrille l’a rappelé à l’Église et à la société. Il nous a montré tout ce mur de
monastère ébréché, qui conservait les traces des balles des
bolcheviks-théomachistes. Et après l'avoir montré, il a élevé la prière
archipastorale pour que le Seigneur nous délivre de la folie et de
l'inconscience. Et il a mis en garde « notre peuple contre toute tendance à
revenir à ces mêmes pseudo-idéaux qui ont servi de prétexte à un pouvoir
insensé pour détruire des innocents ».
Parallèlement, Igor Drouz évoque les persécutions contre les orthodoxes des pays baltes, exercées selon la même technique qu’en Ukraine, avec l’aide obligeante du patriarche Bartholomée, le petit télégraphiste de la CIA, qui n’hésite pas à plonger dans le malheur des populations entières de chrétiens, dans son furieux désir de devenir le pape bis, quels que soient les moyens employés pour y parvenir. Nous aurons bientôt deux orthodoxies, celle de la sainte Russie, de la Serbie, des quelques patriarcats résistants, et celle des Américains, de Georges Soros, Biden, et tous leurs suppôts. Soit un élément woke compatible de la "Religion du futur" à l'usage du poisson de banc des "villes intelligentes" quinze minutes.
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