Je me suis confessée à l’évêque, il me dit de lire l’Evangile et de ne pas aller sur internet, tout ce qui se passe, ce sont les manifestations du monde déchu, cela ne devrait pas nous intéresser. Le père Valentin, au contraire, considère que j’y mène un combat, que je suis au front. « Il plaisante », me dit l’évêque. Non, pas du tout, car je lui ai demandé si j’avais sa bénédiction, il m’a confirmé que oui. S’il avait plaisanté, il n’aurait pas dit cela. Bon, l’un est moine, l’autre prêtre marié et père de famille...
Le lendemain, je suis allée à l’église à l’aube. C’était le gentil et jeune père Alexis qui officiait. Il y avait relativement du monde, la liturgie matinale commence à attirer les gens. Je voyais une jeune femme que je prenais pour une étudiante, et voilà qu’un homme en soutane arrive, avec cinq mouflets qui cavalent à sa rencontre comme des cabris. Puis deux adolescents, et je comprends qu’elle est la mère de toute cette troupe. De près, elle faisait plus vieux, mais quand même, elle reste toute mince et jolie, avec cette joyeuse équipe. Heureusement qu’il y a les orthodoxes pour repeupler la Russie...
Comme d’habitude, quand je suis venue prendre ma prosphore de communion, il n’y en avait plus. Mais Natacha, la vendeuse de cierges, après avoir plaisanté sur ma déveine, m’en a fait porter une par sa collègue.
Hier, j’ai pensé que je ne pouvais pas conclure mon livre sans relire les lettres de papa que maman avait mises de côté pour moi, afin que j’eusse une idée de la personne qu’il était de son vivant. C’était effectivement un homme profond et d’une grande élévation morale. Il est plein de tendresse envers maman, et aussi d’admiration, et ce sont les sentiments qu’elle m’inspirait aussi. Je suis frappée de son respect pour elle, et aussi de son courage. Son travail lui pèse, et il méprise l’argent, mais il veut assumer sa femme et sa future famille, et d’ailleurs, quand il mourut, son patron avait écrit à maman pour lui dire tout le bien qu’il pensait de lui. Dans ma génération, je n’ai pas vu d’hommes comme lui. On sent qu’il cherche dans le mariage un sens à sa vie, et c’était ainsi que je considérais moi-même les choses, mais les garçons autour de moi pas du tout. Il ne voit pas seulement en maman une jolie fille désirable mais une fille bien, avec qui construire son existence. Et dans cette perspective, il prend aussi son emmerdeur de père, son adorable mère, ses charmantes soeurs, tout le paquet, avec reconnaissance. Son attitude me fait penser à celle du héros du film soviétique « le destin d’un homme » qui, lorsqu’il rencontre la jeune fille qu’il va épouser, apprécie tout de suite son caractère et ses réactions autant que son apparence, en vue de former avec elle un couple, ce qui m’a beaucoup frappée, car dans ma jeunesse, personne ne nous abordait de cette manière. C'est une attitude noble, virile, normale. Dans ma génération, j’avais l’impression qu’ils ne pensaient qu’à la bagatelle, et celles qui finissaient par se marier les avaient à l’usure ou à l’astuce. Ils ne voulaient surtout pas s’engager, à tel point qu’il n’y avait pires dragueurs que ceux qui l’étaient déjà et ne craignaient plus qu’on les coince, parce que c’était fait. Ils profitaient allègrement de la libération de la femme pour satisfaire leurs instincts sans passer par le bordel, et jouaient sur nos sentiments, et sur notre solitude avec une grande maestria. En fait, ce sont eux, qu'on avait libérés, et pas nous. Nous, nous avions gagné le droit d'aller obligatoirement marner pour on ne sait quel lointain patron, et de nous faire avorter en série pour fournir les labos pharmaceutiques ou cosmétiques. Et la majorité d'entre nous, par dessus le marché, en était très fière...
Papa me paraît si proche et si intégré dans le milieu familial où je suis née, et dont la mort l’a brutalement arraché, que malgré le fait que je ne me souvienne pas de lui, du moins consciemment, j’ai l’impression de l’avoir bien connu. Et dire que l’auteur de ces lettres n’est plus que cendre, ainsi d’ailleurs que tous ces gens dont il parle, et qui m’étaient si chers... Je commence à comprendre ma mère qui, lorsqu’elle voulait, malade, rentrer « chez elle », parlait de l’appartement de ses parents, place des Cordeliers à Annonay, dans les années trente... Ces lettres et les photos que j’ai de lui sont tout ce qu’il reste de son existence, avec sa fille qui n’a pas d’enfants, et toute ma vie, j’ai souffert de ne pas lui avoir donné de descendance. Mais il m’a tellement manqué, que je redoutais de faire un petit sans un père pour l’élever. Et c’est un père qui me manquait, pas une «deuxième maman », comme on dit chez les woke...
Slobodan fait le bilan de l'année, dans son Antipresse, et je partage ses conclusions. Je dirais, selon peut-être ma sensibilité particulière, que c’est celle des révélations, au sens de l’Apocalypse et au sens du bain photographique qu’on utilisait autrefois pour les tirages. Les choses deviennent nues et crues, il faut être hypnotisé ou fermer les yeux pour ne pas les voir telles qu’elles sont, les masques tombent, l’hypocrisie subsiste mais plutôt comme un réflexe ou peut-être l’impudence des canailles qui prennent leurs victimes pour des imbéciles. Qui peut croire encore à la démocratie en cette fin d’année, après ce qu’on a vu en Géorgie et en Roumanie, qui peut croire en toutes les impostures dont on nous rebattu les oreilles depuis des décennies, le vilain Poutine, le méchant Assad, les américains chevaliers de la démocratie, les gentils sionistes menacés par les cruels arabes, les attentats « islamistes », l’héroïque Zelensky ? Peut-on sérieusement encore soutenir de telles calembredaines ? Le diable marche à découvert, suivez-le si ça vous chante, mais sachez où vous mettez les pieds et ne nous fatiguez pas avec des mensonges éventés.
Un journaliste de la chaîne orthodoxe SPAS, Roman Golovanov, dit que les derniers temps arrivent et qu’il vaut mieux prier pour nos soldats et pour les victimes de ce qui se passe que de se laisser empoisonner le coeur par les relents de l’enfer diffusés sur internet. Dans cet enfer, poursuit-il, il faut tenir son âme et espérer, comme l’avait conseillé le Christ au starets Silouane, au temps où l’Apocalypse se profilait d'une manière pas encore si évidente. L’enfer se propage partout, sous différentes formes, il faut prier et espérer.
Je prie pour
ceux qui résistent, les chrétiens d’Ukraine, de Palestine, de Syrie, de
Roumanie, de Géorgie, je prie pour que la Russie tienne le coup et ne sois pas
poignardée dans le dos par ses propres fonctionnaires ou ses propres imbéciles,
je prie pour que l’Archange saint Michel terrasse les démons à l’intérieur et à
l’extérieur du pays et arrache à leurs griffes les pays d’occident.Je me souviens d’un mot du métropolite Onuphre d’Ukraine,
déjà en 2018, quand les persécutions s’intensifiaient grâce à l’active
collaboration du patriarche Bartholomée:
« Priez pour garder figure humaine ».
Tenons nos âmes en enfer, et espérons.
Le bilan de Slobodan:
2024 aura été une année apocalyptique au sens originel du terme: année de révélations. Comme l’a noté Éric Werner, rien ne s’améliore, mais tout devient plus brut et plus clair, ce qui n’est pas à dédaigner. Il est désormais acquis
que M. Trump n’avait pas été amené au pouvoir par les Russes en 2016;
que M. Biden était inapte à sa tâche depuis le début de son mandat et que tout son entourage le savait;
que le laptop compromettant de Hunter Biden (gracié par son père) n’était pas une invention de propagande;
que M. Nécron, quoique jeune, est lui aussi davantage un patient, ou un possédé, qu’un président, comme nous l’avions écrit dès son apparition;
qu’il existe bien aux États-Unis un système de corruption et de chantage des élites fondé sur la pédophilie;
que le virus du Covid-19 était bien un produit de laboratoire et que l’injection en masse de produits à l’ARNm non dûment vérifiés labellés vaccins, relevait d’une escroquerie;
que les Américains ont bien poussé au conflit en Ukraine afin d’affaiblir la Russie, de destituer son président et d’accaparer les ressources naturelles de ce pays au profit de quelques multinationales;
que les élites dirigeantes européennes et américaines (sous pouvoir démocrate) n’ont aucune intention de contenir, encore moins de résoudre la crise migratoire;
que l’OTAN n’a aucune parade militaire contre la puissance militaire russe; que l’éradication de la population palestinienne et la création du Grand Israël sont le projet avoué du régime Netanyahou;
que les élites européennes s’accommodent très bien de régimes démocratiquement illégitimes sur le territoire européen et qu’elles s’emploient même à les multiplier;
enfin — c’est tout chaud — que les démocraties occidentales sont ouvertement
alliées avec les coupeurs de têtes d’Al-Qaida.
La vidéo dont je donne ici le lien donne un aperçu historique et politique assez fiable:
https://www.youtube.com/live/SLTfuSYj0-A?si=uAs663xO9INnYjh4
Ce qui me rend personnellement malade, ce sont ceux qui, par antisionisme, publient d'horribles photos des pogroms de Lvov, en trouvant cela normal, ou ceux qui, par haine des Arabes qui sont en France, écrivent sous la photo d'une adorable gamine palestinienne aux doux yeux de colombe, abattue sur sa terre natale par un soldat israélien: une pondeuse de moins. Oui, le métropolite Onuphre avait bien raison de nous dire de prier pour garder figure humaine.
je mets un cierge à la famille impériale... Photos éparchie de Pereslavl |
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