De bon matin arrive un médecin, avec mon ticket de sortie, les radios, tout. Je n'avais pu encore récupérer mes baskets ni mon manteau, ni mes papiers que la voisine avait emportés et que Gilles devait me transmettre. Me voici partie en sabots d'intérieur, recouverte d'un poncho déjà léger pour la saison, avec mes affaires dans des sacs en plastique, la SDF parfaite. La polyclinique n'était pas vraiment en face et puis il fallait trouver l'entrée principale. Une blouse blanche me marmonne:"pourquoi vous faut-il l'entrée principale du moment que vous entrez ?" Seulement la porte qu'elle m'indiquait était celle du service covid....
Une fois entrée la ou il faut, je tombe sur une queue immense qui ne bougeait pas des masses. Je n'avais pas mangé du tout et la veille avalé 4 cuillères de l'inoubliable bouillie de sarrazin. Au fur et à mesure que le temps passait, je sentais me tomber dessus une fatigue atroce. Je parviens au guichet et m'entend dire que l'on a mal recopié un de mes prénoms, sur la police d'assurance, les deux toupies du guichet ne veulent pas me donner rendez-vous avec l'urologue, et me reprochent en plus de ne pas avoir vérifié, alors que c'est ma voisine qui s'en est occupée pendant que je me tordais de douleur aux urgences. Il faut aller refaire ça au guichet Ingostrakh, au guichet, personne. Mais un numéro de téléphone. On me laisse le choix entre attendre 40 minutes ou traverser la cour pour aller au siège de l'assurance.
Rassemblant mes dernières forces, je rallie l'endroit où l'on commence à m'envoyer d'un côté, de l'autre et à un guichet aussi vide que le précédent. La, je pique une crise de nerfs. "Asseyez-vous, on va venir."
Arrive une bonne femme qui me reproche de ne pas avoir vérifié car en ce qui concerne leurs propres conneries, c'est le "facteur humain". "Je ne suis pas une assureuse professionnelle, lui dis-je, je suis une malade qui ne tient plus debout." Elle refait le papier et me demande de vérifier, je vérifie les nom et prénoms puisque tout le reste était correct, et quand j'arrive au premier guichet, après avoir parlemente 10 mn, les deux toupies me disent que le numéro de passeport est inexact.
Je repars au second guichet, au fond de la salle, le premier qui était vide. Il l'est toujours. Je rappelle. Réponse: j'arrive dans dix minutes. Mais il y a déjà des gens devant moi.
Quand la créature apparaît, je vois que ce n'est pas la même. Elle passe une demie heure sur son ordi et appelle sa collègue qui va au premier guichet avec moi. Encore une demie heures de palabres. Mon numéro de passeport n'entre pas dans les cases. Finalement tout s'arrange, mais encore un quart d'heure pour me donner rendez-vous l'après midi car l'urologue n'était pas là le matin.
Épuisée, je suis allée attendre Gilles. Il m'avait amené Rita, qui de saisissement ne m'a pas donné le concert auquel je m'attendais mais m'a fait un lavage de museau éperdu.
Après un vague repas et une douche, je suis revenue crevée et en essayant de me garer, je me suis payé un poteau. Fort heureusement, la Logan est une voiture hypersolide, aucune trace de l'événement. Le médecin a eu pitié de moi et à pris sur lui d'appeler Iaroslavl. La où c'est gratuit, l'appareil a ultrasons est hors service jusqu'en janvier. Celui qui marche n'est pas gratuit, mais tant pis. Pour que l'opération soit réalisée, il me faut aller en consultation à Iaroslavl lundi, fixer le jour, et revenir ma faire hospitaliser deux jours, car c'est sous anesthésie quand même.
Enfin de retour chez moi, cela sentait tellement le fauve et c'était tellement degueu que je n'ai pas pu éviter un ménage minimum, la jeune femme qui m'aide ne pouvant pas venir aujourd'hui. Et après une telle journée, je me retrouve étendue chez moi dans un état pire qu'il y a trois jours. Je prie le ciel de ne pas avoir d'autre crise avant Iaroslavl.... On dirait que la fonction de la polyclinique est de saboter le boulot de l'hopital. Je gis sur mon lit comme une crêpe.
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