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mardi 18 mars 2025

Soulèvements et sarabandes

 



Le printemps se manifeste fraîchement, mais tout est prêt à sortir, je vois pointer crocus et jonquilles, et même les pivoines. Les chats reviennent sur la terrasse, surtout le contemplatif Moustachon qui se tient en hiver près des fenêtres. J'ai cru que j'allais déménager. Mais les artisans de Gilles m'ont déconseillé la maison, petite mais si bien située qui m'avait tapé dans l'oeil. Et mon agent immobilier Alexandra également. Il sera dit que je mourrai ici, en souhaitant que la mobylette d'un côté, et la radio de l'autre finissent par déménager au Kamtchatka... Mais c'est plutôt moi qui passerai dans l'autre dimension. 

J'ai vu qu'à la question: "Nos animaux iront-ils au paradis?" un starets avait répondu: "Cela dépend de vous, ils iront là où vous irez." J'en suis convaincue, et même, je pense que peut-être, par considération pour eux, Dieu nous fera parfois une place que nous ne méritons pas. 

Le café français est pour moi un précieux refuge, et j’y dépense d’ailleurs trop d’argent. Il est vrai que c’est mon seul luxe. Je suis bien différente de Gilles et Maxime, mais ils me font un petit coin de France rigolarde, bonne vivante et gouailleuse, et ils sont tellement gentils et secourables avec moi que je les bénis tous les jours. Pareil pour la jolie Vitalina, le charmant Arthur, et tout le personnel. Et même le cuisinier. Maxime voulait l’engueuler pour les portions qu’il me sert, et qui sont considérables, mais il a compris que c’était en fait une faveur qu’il me faisait de me mettre la double dose, et non une habitude qui compromettait les bénéfices de leur affaire !

Je vais faire des promenades et des dessins dans le marécage, pour essayer d'oublier la sarabande infernale qui nous emporte tous devant le lac grandiose, ses nuances, ses nuages, sa paix venteuse et nordique. Il faut s'arracher mentalement à la succion de ce maelstrom d'ignominie où l'Europe s'abîme. Ici, tout reste paisible. 







Je regarde l’extraordinaire soulèvement serbe, avec sa musique, ses drapeaux, ses prières, ses costumes et rites populaires conservés contre les vents et les marées de la modernité, j'hésite entre la sympathie émerveillée et l’appréhension. Slobodan pense que c’est une révolution de couleur. Yves Bataille est persuadé du contraire. Il y a une chose dont je ne doute pas, les Serbes, c'est encore un vrai beau peuple slave, ils n’ont pas envie de finir comme les Français, ils veulent vivre à leur manière, avoir un gouvernement qui leur ressemble, leur indépendance culturelle, leur spécificité spirituelle, ils ne veulent pas de l’UE, ne sont pas solidaires de « l’Ukraine », cet affreux golem, et n'ont pas non plus marché dans la manipulation covid. Laquelle, aux dires de Corinne Lalo qui semble très bien documentée, est un vrai crime contre l’humanité, une bombe à retardement, dont les responsables devraient être jugés et punis, avec ceux qui les ont soutenus, qui ont dénoncé, vilipendé les résistants. A l’occasion de la mort du starets Elie Nozdrine, à un âge très avancé, quelqu’un a publié sur VK une photo très significative qui, dans un sens, m’a fait mal: de nombreux ecclésiastiques en train d’officier avec cet immonde et stupide torchon sur le visage, si incompatible avec leurs vêtements liturgiques, mais le starets, lui, n’a pas succombé au délire ambiant. Il doit, à l’heure actuelle, voler vers Dieu sur les ailes des anges et prier pour nous, qui en avons grand besoin.

J’inclinerais à croire que si les Serbes ne bénéficient pas d’un appui étranger, que la presse pourrie n'en parle pas, qu’on ne recrute pas les enfants pour les envoyer contre les flics, qu’on ne brandit pas de drapeaux de l’UE ou des USA, qu’aucun sniper ne tire sur la foule et la police à la fois, et qu’on recourt contre elle à des armes atroces, alors c’est que le soulèvement est sans doute authentique. En Géorgie, la révolution de couleur sautait aux yeux, les Géorgiens ne s’y sont pas laissé prendre deux fois. Mais les Serbes ne risquent-ils pas de troquer leur président louvoyant contre quelque chose de pire ? Ont-ils un président convenable de rechange ? En Géorgie, ils en ont un. En Roumanie aussi, même si on a tout fait pour l'empêcher de se présenter. En tous cas, lorsque je les regarde, je leur souhaite tout le bien du monde, leur univers est le mien; il est d'ailleurs resté plus intact que celui des Russes. Pourvu qu'on ne leur fasse pas de mal... Je prie pour eux et leur patriarche.

https://www.facebook.com/reel/1010092337659576

https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=pfbid02SDdicC8BTSjz7RMB1CF79CbHUvttFEUkXC279gF97Lzw8yQ5zwjXdTVKXbW3GFnnl&id=100009140182723&__cft__[0]=AZWzh5o8P3st86aL9jri6e1aC5mVdPovxkM0_WV22ByC65JntuZI8o7njfQqm6DOv7VTRnKUFu3QQzCLS1ORmqXDmt0JFqBSXqNIQzIuTyI5AbIMswWaeKaHEKLDa9C3mIIdfyztxBt3ipSMyl82_eMWH8OlxAdXz1yqle6P3fDIPEDyyhOVyFXvbSLp5aJPdtM&__tn__=%2CO%2CP-R

J’ai vu une vidéo qui m’a révulsée, un vieux boomer sorti promener son chien et assailli par deux ou trois babouins venus de je ne sais quels horizons, et qui poussent des cris horribles, jouant à le terroriser, même le chien a peur de ces créatures infectes. Il est possible que ce vieux ait voté toute sa vie pour la gauche, marché depuis la fac dans toutes les combines imbéciles, mais le spectacle est si affreux, si terrifiant que les larmes me sont montées aux yeux, en même temps qu’une sauvage fureur, et j’ai senti que si j’avais été un grand type baraqué et que j’avais vu une scène pareille, j’aurais oublié toute prudence et serais tombée sur cette chienlit à bras raccourcis. Il est bien difficile de « ne pas juger » etc... quand on voit de pareilles choses, et des créatures si semblables aux démons des tableaux du Moyen-âge persécuter impunément ceux qui ne peuvent pas se défendre, vieillards, adolescents ou fillettes rencontrés par hasard.

Mais les ennemis des Français, n’est-ce pas, c’est les Russes... c’est contre eux qu’il faut se mobiliser. Et viennent nous l'expliquer des gens qui détestent autant la France que la Russie, et que l'Ukraine elle-même, pressée par eux jusqu'à sa dernière goutte de sang. Pour des raisons de cupidité sordide et de haine viscérale de ce que nous représentons tous.

 




samedi 15 mars 2025

Le vent se lève

 


Dany est revenue de Paris noire comme de l’encre de Chine : la France est foutue, la France est mourante, ce que m’annonçait d’ailleurs le père Placide quand il me renvoyait en Russie, et je me souviens que Cécile, lorsque nous nous promenions à travers les pinèdes et les vergers du Gard, me disait : « Tout est si beau ici, et pourtant dans le calme qui nous entoure, je ressens parfois quelque chose de menaçant, une immobilité mortelle. »

Les Français lui paraissaient partout d’une gentillesse et d’une politesse désarmantes, comme s’ils s’excusaient de vivre encore chez eux, et puis mal attifés, accablés par des sacs-à-dos qu’ils portaient tous comme le symbole de leur asservissement, les rares femmes élégantes qu’elle croisait étaient des étrangères, des Ukrainiennes ou des Russes, la ville était couverte d’affiches de pubs ou de rééducation pédagogique qui s’adressent à des débiles mentaux, il n’y avait plus aucune vie, tout était morne. Le taxi qui l’amenait à l’aéroport, un indépendant, lui exposait ses problèmes quotidiens, il était écrasé de taxes, persécuté par les règlementations et ne pouvait plus travailler normalement. A son arrivée à Moscou, elle a été tout-à-coup sidérée par l'énergie que dégage la capitale russe par rapport à la capitale française, c'est une chose que je ressens moi-même depuis bien longtemps. Au récit qu’elle me faisait de son voyage, je trouvais beaucoup d’analogies avec les descriptions que me donne de temps à autre mon correspondant grec Panagiotis de son propre pays et qui me tirent des larmes. Il me revenait une pensée que j'avais eue il y a déjà longtemps: en Russie, le bien et le mal se font la guerre, en Europe, c'est la paix des cimetières...

Pendant ce temps, les Serbes se soulèvent, et ils se soulèvent avec beauté et panache, en chantant des chants de leur pays, et pas des nunucheries américanoïdes, je regardais leurs visages simples et émouvants, leur fraternité, avec nostalgie et amour, et je les bénissais de rester eux-mêmes, de ne pas vouloir devenir comme nous. Même chose pour les Roumains, qui ont compris qu’on les menait à l’abattoir, comme du reste les Géorgiens, et à mon avis les Bulgares, les Slovaques et bien sûr les Hongrois. Il est évident que les pays de l’est ont moins souffert, moralement et intellectuellement, du communisme que nous du cocopitalisme libéro-trotskiste qu’on nous installe depuis les années soixcante-dix.

https://www.facebook.com/reel/670866302291483

La gauche a toujours été chez nous infiniment stupide, du moins depuis que je suis en âge de me heurter à elle, le problème est que la droite est devenue tout aussi bête. Je m’en suis voulue d’avoir voté Sarkozy, sous l’influence familiale, je m’en mordais déjà les doigts jusqu’aux coudes une semaine plus tard, et j’ai ensuite régulièrement voté le Pen par la suite, jusqu’aux législatives où j’ai opté pour Asselineau  et m’en tiendrai désormais là.  Aujourd’hui, je me dis que voter Sarkozy ou le Pen cela n’avait et n’a plus aucun sens. C’est du pareil au même.

Sur facebook, un certain bishop Elias édite des textes d’une grande spiritualité, j’ai l’impression qu’il est copte. Je viens de voir un prédicateur russe marteler que nous devons apprendre par coeur les psaumes et l’évangile durant le carême, et comment dire, cela ne fait sans doute pas de mal, mais moi, de toute façon, je mémorise de moins en moins, et puis ce discours injonctif ne me touche pas vraiment.

Dans les moments les plus sombres de notre existence, lorsque tout semble s'effondrer autour de nous, il arrive que la seule certitude qui demeure soit celle de notre propre vulnérabilité. L'apôtre Paul, dans son épître aux Romains, évoque avec profondeur cette réalité : "l'esprit lui-même intercède pour nous par des gémissements ineffables" (Rom 8,26). Dans ces instants de fragilité, où les mots semblent futiles et le mouvement superflu, il peut sembler juste de rester immobile, d'attendre, de se retirer dans le silence.

Cette immobilité n'est pas à confondre avec l'inaction ou la résignation. Au contraire, elle est une forme de prière, un acte de foi pur. Loin d'être un abandon, elle est une reconnexion à notre essence profonde, à ce que signifie être humain dans toute notre complexité. Quand les luttes quotidiennes semblent insurmontables, il est parfois nécessaire de s'accorder le temps de ressentir, de pleurer et de se laisser porter par des pensées inexprimées.

Attendre Dieu dans cette fragilité, c'est reconnaître que notre esprit, souvent cacophonique, a besoin de se taire pour entendre l'intercession divine. Les "gémissements ineffables" peuvent être interprétés comme ces élans de notre âme qui, malgré le tumulte, portent en eux une voix silencieuse mais puissante. Ce langage de l'âme, qui échappe aux mots, témoigne de notre désir d'union avec le divin, d'une intimité qui transcende nos douleurs et nos peurs.

Dans cette posture d'attente, nous découvrons que la fragilité n'est pas une faiblesse, mais une ouverture. Une ouverture vers la grâce, vers la transformation. Dans le silence, l'esprit murmure des promesses de réconfort, et se révèle présence. À travers nos larmes, nous pouvons apprendre à faire confiance à ce qui dépasse notre compréhension, à cette force mystérieuse qui nous soutient même quand nous avons l'impression d'être perdus.

Attendre Dieu, c'est donc embrasser notre humanité dans toute sa splendeur et sa fragilité, pour finalement laisser son amour opérer au coeur de notre souffrance.

Bishop Elias votre serviteur.

Ces paroles sont un véritable baume, un précieux moment de répit dans la sarabande d'horreur et d'ignominie qui se déchaîne partout. Une porte dérobée qui s'ouvre.

Notre lien le plus intime avec Dieu : la respiration, par Bishop Elias.

La respiration, ce simple acte vital que nous effectuons de manière automatique, le " cela respire en moi" revêt en réalité une profondeur spirituelle qui nous relie à notre Créateur. Dans de nombreuses traditions spirituelles, la respiration est perçue comme un souffle sacré, une connexion directe entre l'humain et le divin. Lorsque Dieu expire, l'homme, par son inspiration, reçoit l'haleine de vie. Ce don précieux, souvent pris pour acquis, devient alors un symbole de notre communion avec l'Esprit.

Chaque inspiration est bien plus qu'un simple mouvement physique ; elle constitue un acte liturgique, une forme de prière silencieuse. Lorsque nous respirons consciemment, en pleine présence, nous nous engageons dans un dialogue avec Dieu. Ce moment d'intimité se révèle un puissant rappel de notre dépendance à cette source de vie. À chaque respiration, nous reconnaissons que nous sommes soutenus par quelque chose de plus grand que nous, une force qui transcende notre compréhension et nourrit notre être.

Prendre le temps d'observer notre respiration, d’en ressentir le rythme et la fluidité, c'est aussi s'accorder une pause dans le tumulte de la vie quotidienne. Cela nous permet d'accéder à un état de sérénité et de gratitude, rendant hommage à cet acte sacré. En ces instants privilégiés, nous pouvons méditer sur la grandeur du monde qui nous entoure et sur la beauté de la création.

Il est fascinant de constater à quel point, souvent, nous oublions de respirer pleinement. Pourtant, en cultivant la conscience de notre respiration, nous pouvons établir un rapport plus profond avec notre essence divine. Chaque souffle devient une opportunité d'élever notre esprit, de nous recentrer sur l’instant présent et d’éprouver notre connexion à la vie.

Reconnaître notre respiration comme un acte liturgique nous invite à honorer ce lien intime avec Dieu. En inspirant, nous accueillons la vie ; en expirant, nous la partageons. C'est dans cette danse Trinitaire , cette spiration que nous trouvons notre place dans l'univers, en perpétuelle communion avec le divin.

Bishop Elias votre serviteur.

C'est déjà un peu ce que je fais, assise sur ma terrasse l'été, devant mes fleurs, quand la radio et la mobylette ne viennent pas me court-circuiter les neurones... 

Quelques mots :

Pendant ce Carême, suivons le prophète Élie dans notre désert intérieur, par Bishop Elias.

Le Carême est un temps de réflexion et de purification, une invitation à plonger au plus profond de nous-mêmes. Cette année, pourquoi ne pas choisir pour compagnon de route le prophète Élie, figure emblématique de la spiritualité judéo-chrétienne ? Élie, homme de Dieu, a connu des moments de solitude, d’angoisse et de lumière. Sa quête spirituelle résonne avec notre propre voyage intérieur.

Élie a fui vers le désert, un lieu à la fois redouté et sacré où se rencontrent l’absence et l’abondance. Dans cette ambiance de retrait, il a pu dialoguer avec Dieu dans le silence. Ce silence, c’est aussi celui que nous cherchons, loin des distractions de notre monde moderne. Pendant ce Carême, engageons-nous à créer cet espace vital, propice à l’écoute de notre intériorité. Élie nous rappelle que, parfois, dans les tempêtes ou les feux, Dieu ne se révèle pas de manière explosive, mais dans le murmure d’un souffle léger.

Partons alors dans notre propre désert intérieur. Laissons de côté les préoccupations du quotidien, les bruits incessants qui saturent nos esprits. Accordons-nous des moments de prière, de méditation et de contemplation. Comme Élie, prenons le temps d’explorer nos peurs et nos désirs, de mettre en lumière nos doutes. C’est là que l’ineffable s’offre à nous, dans les méandres de notre âme.

Au fil de ces quarante jours, cultivons la patience et la bienveillance envers nous-mêmes. Élie a su faire preuve de résilience et de confiance en la bonté divine, même dans l’adversité. Apprenons à accueillir nos fragilités comme autant d’occasions de grandir. Nous pouvons alors espérer rencontrer l’ineffable, ce trésor caché au fond de nous, qui nous guide sur le chemin de la paix et de la joie.

Engageons-nous à suivre Élie dans notre désert intérieur, dans la promesse d’une rencontre authentique avec nous-mêmes et avec Dieu. Que ce temps devienne nos premiers pas vers notre transfiguration et notre résurrection ... selon la volonté de notre Dieu.

Amin.

Bishop Elias votre serviteur.

Ceci me rappelle un peu l'homélie du père Elisée, à Solan, en 2017, que j'avais trouvée si réconfortante. Et nous avons, avant tout, grand besoin d'être réconfortés...

 J’ai vu aujourd’hui le médecin, après analyses de sang, qui sont normales, mis à part que je reste anémique et j’ai un déficit léger de je ne sais plus quoi qui agit sur la coagulation du sang, mais tout cela devrait passer, Elena Petrovna l’assure avec sérénité. Pas de carême alimentaire, dit-elle, pas compatible avec l’anémie. Mais cela fait un moment que je ne m’y retrouve plus avec les interdits alimentaires, car j’en ai parallèlement de thérapeutiques, ou de prophylactiques, et les lectures machinales, ce n’est pas mon truc non plus. Or voilà qu’arrive l’évêque Elias, avec ses messages lumineux et paisibles largués dans le tonitruant maelstrom de Facebook. Ce soir, je suis partie me promener un peu. Car si pendant deux mois après mon opération je ne sentais pas une grande amélioration, je suis sidérée par ce qui se passe à présent. Je fais le jardin sans problème, je descends l’escalier sans y penser. Enfin, je tiens la rampe, à mon âge, il vaut mieux, mais je mets en jeu mes deux jambes, au lieu d’appuyer sur l’une pour traîner l’autre. Et tout de même, j’ai souffert si longtemps, je me souviens avoir fait des infiltrations d’acide hyaluronique sans grand succès, en France. Evidemment, c’était le ménisque le problème, et personne ne l’a vu ? Le docteur Simakov m’a tâté le genou deux minutes : « Ca vous fait mal quand vous montez ou descendez l’escalier ? 

- Quand je descends...

- Opération une demie-heure, trois jours d’hopital. »

Il ne m’a même pas changé le ménisque, il l’a juste remis en place en sifflotant, et je marche. 

Donc, j’ai décidé qu’il fallait marcher, et je suis allée faire un petit tour dans le marécage. J’ai lu mes prières de communion face au lac et au soleil qui descendait comme une croix sur sa surface bleu marine. Puis j’ai lu un cathisme des psaumes, et lorsque je suis arrivée à la fin, le vent s’est levé, léger et frais. C’est étrange, mais très souvent, quand je lis des psaumes dans la nature, et aussi quand je joue des gousli et que je chante, le vent se lève. Et j’étais là, debout sur l’herbe brûlée par le gel, et ressentais une grâce que ne me donnent pas les lectures lorsque je me les assène pour remplir le contrat. C’était comme l’écho céleste des paroles de l’évêque Elias. C’était une nouvelle direction donnée à mon carême et peut-être à ce qu’il me reste de vie, savoir s’il ne m’en reste pas davantage que je ne le pense ?

jeudi 13 mars 2025

На Казань!



Les Russes ont réalisé un exploit guerrier extraordinaire qui est bien dans leur génie national : un bataillon de huit cens hommes s’est infiltré derrière les positions ukrainiennes en empruntant un gazoduc préalablement vidé sur seize kilomètres, ce qui leur a permis de prendre l’ennemei à revers, et de le chasser de Soudja. J’ai vu la joie et le fierté de ces hommes, et je lis les commentaires enthousiastes de leurs compatriotes. Ils ont créé une dynamique qu’il sera difficile aux ennemis de l’intérieur d’inverser en soutenant les offres de trêve que font les visages pâles à la langue fourchue et leur golem vert de gris lequel, en gage de bonne foi, a lancé sur les populations civiles russes une attaque massive de drones, pour les priver de leur victoire et d’une résolution définitive du problème. 

J'ai pensé à la scène du film Ivan le Terrible où l'on creuse une sape sous la ville de Kazan pour y faire exploser des barils de poudre et déclencher l'assaut... 



Ouest-France dit néanmoins que les héros de cette aventure ont été anéantis par les Ukrainiens, ce qui est parfaitement faux. Ces Ukrainiens, dont beaucoup ont été enrôlés de force, se rendent massivement aux Russes, ce qui leur garde la vie sauve, mais en vertu de l’inversion accusatoire pratiquée par la presse occidentale depuis au moins le maïdan, encore trop de Français hagards ne croient pas aux vidéos qui leur présentent ces défilés de malheureux soulagés de sortir du jeu. Que ne mettent-ils pas en doute ce que leur racontent leurs menteurs professionnels ! Que ne se renseignent-ils pas enfin pour de bon ! Pour être juste, certains commencent à le faire, parce que cela devient si gros que cela ne passe plus par la porte. Et en plus, il y a le candidat roumain évincé des élections et le coupeur de tête affublé d'un costume cravate qui laisse crucifier les chrétiens et massacrer en Syrie, les alaouites par famille entière. Difficile désormais de croire à tous les boniments officiels, à moins de tenir beaucoup à se faire bourrer le mou... Des gens commencent même à m'écrire à ce sujet. 

Dans la foulée, j’ai vu cette vieille cruche de Macha Méryl proclamer son enthousiasme pour la guerre méditée par Macron et sa bande : cela va unir les Français dans un grand élan populaire, au lieu d’acheter trois pantalons, on n’en prendra qu’un, au lieu d’aller se dorer la lune dans les pays lointains, on va s’engager la fleur au fusil ! La même tourte, lorsque des millions de migrants ont commencé à déferler sur l’Europe, avec l’affaire du nouvel an de Cologne, et les Allemandes coursées par les nouveaux venus exotiques, s’était écriée : «Quelle chance pour les filles, tous ces beaux jeunes gens fougueux et bronzés qui leur arrivent en masse ! » Le plus consternant est que cette imbécile est d’origine russe, c’est une princesse Gagarine qui se réjouit bruyemment d’envoyer les enfants des gueux français, qui s’achètent, croit-elle, les pantalons par trois et vont tous passer leurs vacances dans des paradis tropicaux, contre les soldats de l’ancien pays de sa famille, pour les intérêts de Soros, Rothschild et Black Roc. Sans doute, en 1917, aurait-elle été galvanisée par les bolcheviques, subjuguée par les matelots ivres violeurs de lycéennes...



Poutine, dans son dernier remarquable discours, parle des traditions russes, du respect de l'identité et de l'histoire russes, mais dans le même temps, on supprime la protection des sites naturels et historiques. Cela signifie que le chaos urbain pourra cerner tout monument du passé, comme c'était déjà la tendance, qui sera complètement écrasé par des boîtes en béton ne tenant aucun compte de son existence. Il en sera de même des sites naturels, où le tourisme pourra justifier n'importe quelles constructions. En dehors du fait que les dernières beautés du pays disparaîtront, on imagine aussi les dégâts sur l'écologie et la faune sauvage. Au niveau de Pereslavl, il ne reste plus qu'à détruire les environs du lac et le lac lui-même pour achever le travail.  Non seulement tout deviendra défintivement hideux, mais les touristes nageront au milieu des merdes et des ordures, si le lac ne se transforme pas purement et simplement en marécage. La Russie et ses valeurs se résument-elles à la promotion immobilière, aux centres commerciaux et aux parcs d'attraction? Est-ce que l'Eglise est au courant, a-t-elle réagi? Parler des grands ancêtres de l'histoire russe, c'est bien joli, mais détruire tout ce qu'ils ont fait, le paysage et les oeuvres qui les ont portés et qui en perpétuent le souvenir, est-ce normal? Tout cela relève-t-il de l'hypocrisie ou de la schizophrénie? Ou bien la tête de l'état ignore-t-elle ce que fabriquent ses subordonnés qui se fichent de ce qu'on peut décréter en haut lieu? A noter que ces nouvelles mesures menacent jusqu'aux sites mémoriaux de l'Union soviétique, liés à la grande Guerre patriotique, et cela au moment où des soldats russes combattent héroïquement pour le "monde russe", cela devrait révolter tout le monde, mais je vois qu'au niveau local, les gens ne comprennent plus rien ni à leur héritage historique ni à l'harmonie ni au cosmos environnant. L'argent n'a pas de patrie et pas de principes, et il rend les gens idiots.

J'essaie de m'habituer à l'idée que, dans ma maison, avec mes astilbes et mes hémérocalles, je serai cernée par un monde de plus en plus bruyant, hideux et mal élevé, que satan est désormais déchaîné, et qu'il ne reste plus qu'à garder la foi et la paix intérieure comme on peut jusqu'au second avènement du Christ.

С'est beau. Il ne manque qu'un centre commercial.



mardi 11 mars 2025

Dans l'oeil.

 


Je suis sortie profiter du premier soleil, si nécessaire à ma santé morale et physique, mais déjà, du côté de la palissade noire établie autour de la parcelle de marécage étouffée et stérilisée par des dizaines et des dizaines de camions de terre déversés là depuis trois ans, vient un fracas métallique incessant, de sorte que je me demande si on va me construire un château arménien ou une usine quelconque. Demain, j’aurai la radio du joyeux fabricant de palissades métalliques, et ses outils. Après demain, la pétarelle de l’ado d’en face. Et pour finir le fortissimo de tout cela ensemble.

J'ai commencé à jardiner, à nettoyer, surtout. Katia est passée me voir, et nous sommes allées chez une voisine avec laquelle elle copine, Macha, qui a deux garçons, et attend un troisième enfant. Elle avait fait un feu dans le jardin, sur lequel les gosses faisaient rôtir des "zéphyrs" enfilés sur une broche. C'était beau, dans le crépuscule orange et bleu clouté d'une étoile, ce feu joyeux, mais cela ne chauffait pas beaucoup. J'avais froid, et le froid me déclenche maintenant des réactions de type rhinite allergique. C'est bien ma chance.

Dany, en France, pour un tournage, me dit que tout le long du trajet Nice-Paris, elle voyait des arbres morts, blancs et comme pétrifiés, je dois dire que je suis étonnée, il y a un an, je n’avais rien vu de pareil. Il est vrai que quelqu’un m’a parlé d’une maladie qui frappait certains arbres, dans le midi, cela me revient tout à coup... peut-être les chênes verts. Les buis aussi étaient malades. Cela est bien sinistre et me rappelle de plus en plus les romans acopalyptiques de Voznessenskaïa.

A part ça, elle trouve les Français très gentils, très polis, très calmes, beaucoup de vieux... Comme si cela la changeait beaucoup, mais je trouve les Russes également très gentils, peut-être pas aussi polis, mais gentils et liants. La France lui fait un effet misérable, avec des gens sans réactions, habillés de chiffes molles. 

Depuis que le VPN du plombier me donne plein accès à Facebook, je me retrouve fréquemment devant des articles du Monde, d’un niveau de mauvaise foi, de mensonge éhonté et de vilenie absolument terrifiant, et le plus terrifiant pour moi est qu’il y ait encore tant de lecteurs dévôts pour gober ces salades avec avidité et en rajouter dans la russophobie stupide et rabique. La dernière perle : le gouvernement russe « offre des hachoirs à viande aux mères des soldats morts pour se moquer de leurs fils envoyés à la boucherie » ! Ah ! quel cynisme! Ah ! C’est bien les Russes, ce peuple de sauvages... D’ailleurs, on faisait payer à la famille les balles des pelotons d’exécution (c’est une coutume chinoise et pas russe), ou sous les tsars, la corde quand on les pendait etc... Du délire total, jamais entendu parler de cela, et pourtant, des critiques, il en circule, mais ça, c'est n'importe quoi.

Du reste, s’il y a un défaut dont on ne peut pas accuser les Russes dans leur ensemble, c’est bien le cynisme. Mais les cyniques, les vrais, tous les grands techniciens de l'inversion accusatoire et de la fourberie impudente, sont répartis un peu partout, flottant d'un pays à l'autre comme des méduses vénéneuses dans les courants marins... Ces gens-là vont faire maintenant le ménage au moyen-orient où se passent des horreurs hallucinantes, et laissant tomber, la rage au coeur, la satrapie de Zelenski, avec quand même la satisfaction d’un beau génocide de slaves accompli par l’intermédiaire d’une guerre savamment provoquée, ils vont achever l'Europe et faire, auprès de la grande Turquie, le grand Israël en génocidant la Syrie avec le Liban et la Palestine, par la main d’islamistes téléguidés qui leur servent à cet endroit-là de gardes rouges. C’est en tout cas ce que je pressens depuis que les Russes se retirent de Syrie. Ils ont, peut-être négocié ainsi la paix au Donbass, ce qui peut se comprendre, peut-être n'avaient-ils pas le choix, l'adversaire est diablement puissant, "diablement" est le mot. Quoique d'après un article que j'ai vu passer, ils ont été pris en traître, et occupés au Donbass n'ont pas pu faire grand chose. Mais on a le coeur retourné par ce qui se commet là-bas, et rappelle le génocide des Arméniens et des Grecs pontiques. 

Reste à ne pas laisser saccager la société russe à l’exemple de la société européenne, et ce n’est pas gagné. J’ai vu une émission sur l’appauvrissement et l’anglicisation de la langue russe. J’ai, si je peux me permettre, des solutions à proposer : changer de ministres de la Culture, ne plus installer à ce poste des russophobes qui autorisent le massacre du patrimoine et des sites naturels, promeuvent des spectacles dégradants, profanent les classiques, changer le personnel des médias et l’orientation des chaînes de télévision. Et tout ira beaucoup mieux ; tout sera raccord avec le sacrifice des jeunes soldats pour le monde russe.

Slobodan pense que l'Europe est devenue le "gouvernement en exil" du deep state, c'est une idée intéressante, en tous cas, elle ouvre l'esprit à l'hypothèse que le deep state, ce n'est pas l'Amérique, mais une pieuvre infiltrée partout en occident, et je le crains, partiellement en Russie. Quand on touche à ses tentacules ici, elle les replie là bas, prête à les dérouler à nouveau. Il cite, dans son dernier briefing, Dostoievski qui parle, au XIX°siècle, de l’arrogance des Français qui savent tout, comprennent tout et apprennent la vie à tous les autres, qui viennent dire aux Russes qui ils sont et ce qu’ils doivent faire pour remédier à tous leurs travers et à leur intolérable système politique. J’en ai connu moi-même qui, vivant en Russie, interprétaient toutes choses qu’ils voyaient selon l’écriture sainte du Monde ou de Libération. J'ai vu, il est vrai, des Russes, si on peut les appeler comme ca, qui font la même chose, et se refèrent aux mêmes textes sacrés et aux mêmes incantations. En réalité, je crois que les Français, comme le remarque Slobodan, ayant inventé, avec la révolution, le totalitarisme et la propagation, de gré ou de force, de la doxa républicaine progressiste, ont muté en ce libéral vaticinant et sectaire qui a contaminé les autres, et produit cet équivalent russe regrettable, de sorte que par exemple, les lecteurs du Monde qui avalent les calomnies les plus délirantes et stupides sur la Russie, citent « la presse russe » qui, paraît-il, les confirme, mais quelle presse russe ? La presse libérale ? Cela prouve au moins qu’elle paraît chez Poutine, alors que tout ce qui pourrait contredire les fakes et les inversions accusatoires de ces gnomes est systématiquement interdit aux pays des « droits de l’homme », parangon de vertu républicaine planétaire.

Ils se taisent religieusement sur le génocide en cours en Syrie. J'observe que les gens visés par tous les islamistes patibulaires au service de ceux qui, derrière l'assassin déguisé en yuppie mis à la tête du pays, veulent faire place nette, sont manifestement l'élite intellectuelle et morale du pays. Des médecins, des universitaires, des religieux, des gens avec de beaux visages sains et nobles. Les comparer avec les trognes brutales et vicieuses de ceux qui les exterminent fait froid dans le dos. On pense tout de suite aux victimes choisies des racailles en France, souvent de beaux jeunes gens et de belles jeunes filles, avec des expressions pures et honnêtes, ce qui promet de joyeux lendemains. On pense aussi aux victimes des bolcheviques. De toute la chienlit lâchée sur le pauvre monde par l'idéologie des lumières et le capitalisme matérialiste progressiste qui l'accompagne depuis, sous différents avatars et avec des hommes de mains pourvus de différentes étiquettes, car c'est toujours la lie de l'humanité qui est requise pour en exterminer la fine fleur. Pendant ce temps, la racaille d'en haut se tait, comme elle se taisait sur le Donbass qui, sans l'intervention des Russes, connaîtrait le sort de la Syrie, et le connaît là où ils ne sont pas encore arrivés, la région de Koursk ayant été également la proie d'invraisemblables atrocités. Et l'on s'étonne ici que Pereslavl soit si calme, on oublierait presque les "grands cimetières sous la lune" ukrainienne, et les massacres systématiques d'alaouites et de chrétiens qui succèdent aux Arméniens dans le palmarès de la Turquie, avec les complicités démocratiques que l'on sait. Angelina Siard a montré un coupeur de tête islamiste qui se vantait d'avoir massacré 9000 personnes avec sa bande et arborait un tee-shirt avec le trident ukrainien. Tout cela sort du même chaudron de sorcières.

Juste avant la fête du triomphe de l'orthodoxie, dans la Laure de Kiev profanée, une croix est tombée d'une église. "Tu es bien où tu es, nous sommes bien où nous sommes", me dit Dany. Oui, en effet, même si nous avons la nostalgie parfois, de la France de Trenet, j'ai conscience de me trouver dans l'oeil étrangement silencieux d'un cyclone de démons hurlants qui s'agitent de plus en plus fort, laissant derrière eux des montagnes de cadavres, des espaces ravagés, des foules déracinées et hagardes qui ne savent plus où elles se trouvent ni ce qu'elles font, ni ce qu'on leur fait faire... 

https://www.youtube.com/live/n_Bj26yvNyE?si=2HQ5kUdLYo0Sc-P9

 

 

jeudi 6 mars 2025

Florilège

Pour les gens curieux, pas pour les normies au regard vitreux.

Dans ma longue vie (trois quarts de siècle dans deux jours) j’ai connu beaucoup de crises. La guerre d’Algérie, la crise de Cuba, la guerre du Vietnam, l’intervention soviétique en Tchécoslovaquie, le coup d’état au Chili, l’intervention soviétique en Afghanistan, « l’état de guerre » en Pologne, la guerre des Malouines, la chute de l’URSS, l’éclatement de la Yougoslavie, l’agression américaine contre la Serbie, l’agression américaine en Irak, je n’avais jamais vu la bêtise hystérique prendre à ce point le pouvoir dans mon pays. Et croyez-moi, quand il existait une URSS et un vrai PCF, l’anticommunisme pouvait prendre des formes incandescentes. J’en ai fait l’expérience personnelle le Parti m’ayant demandé à quelques reprises de monter au front (politique évidemment). Eh bien je n’ai jamais connu une telle pulsion totalitaire.

Le bloc élitaire qui comprend le gang Macron et ses domestiques politiques, l’ensemble des médias, les artistes, les intellectuels, les universitaires, tous ont complètement perdu les pédales. Probablement sur ordre, l’appareil médiatique récupère les plus bêtes et les plus méchants, pour les mobiliser sur les plateaux dans une surenchère belliciste absolument écœurante. C’est à qui profèrera l’insulte la plus infecte à l’égard des dirigeants américains, nouvelles cibles des faux experts. Chez LCI on a carrément basculé dans le caca-prout à la grande joie d’un Rochebin qui, extatique regarde ses invités péter et vomir. Les trolls sont mobilisés sur les réseaux pour venir injurier ceux qui refusent de participer au délire, immédiatement qualifiés, comme dans l’ensemble du système médiatique et politique, d’agents du Kremlin. Puisque maintenant la vérité officielle fait de Donald Trump un agent du FSB. Certains journaux franchissent la limite et se transforment en « Je suis partout », l’infect torchon qui valu les fossés de Vincennes à Robert Brasillach.
Le plus grotesque et le plus détestable ce sont tous ces va-t-en-guerre grandiloquents qui prétendent, comme Thomas Guénolé ou Charles Consigny, ces caricatures d’homme soja, qu’ils sont prêts à aller se battre sur le front.
Eh bien la guerre justement, celle « de la mort qui tue », ceux de la garde rapprochée de Donald Trump, que nos petits valets injurient tous les jours, les JD Vance, Pete Hegseth, Tulsi Gabard, la guerre ils l’ont faite, la connaissent et savent ce qu’elle est.
Ils ont aussi l’expérience de ce qu’est une guerre inutile et ce qu’est une guerre perdue.
Et c’est leur honneur de vouloir mettre fin à celle-ci.
Régis de Castelnau





#Flamby–«Les accords de Minsk n’ont servi qu’à gagner du temps». «Sans vous et Bernard-Henri Lévy, il n’y aurait pas eu d’Euromaïdan»: François Hollande se fait avoir par Vovan et Lexus

«Il y avait l’idée que c’était Poutine qui voulait gagner du temps, non, c’est nous qui voulions gagner du temps», avait lâché Hollande en 2023, croyant avoir affaire au téléphone à Petro Porochenko, le prédécesseur de Zelensky.

Et de rappeler naïvement aux pranksters russes:

«Je me souviens encore quand tu es venu, toi et Bernard-Henri Lévy à l’Elysée»

«Quand nous avons signé les accords de Minsk, nous savions que la guerre était inévitable», explique le faux Porochenko, tandis que Hollande opine du chef.

Les accords de Minsk nous ont donné le temps nécessaire pour nous armer.

C’est pas assez clair?

➡️➡️La France, l’Allemagne «n’ont jamais eu l’intention d’appliquer les accords de Minsk»– (https://t.me/kompromatmedia_2/166)Angela Merkel




Arnaque des accords de Minsk: l’Occident a sauvé le régime de Kiev, au bord de la défaite, en 2014–Porochenko

«Savez-vous quel est le succès des accords de Minsk?», a expliqué Petro Porochenko, marionnette de Victoria Nuland (https://t.me/kompromatmedia/1654).

«Ces documents ont donné à l'Ukraine huit ans pour construire une armée, une économie et une coalition mondiale anti-Poutine pro-ukrainienne», a-t-il confirmé dans une interview (https://www.bbc.co.uk/iplayer/episodes/p0dlz7gc/putin-vs-the-west) à la BBC en 2023

Et, aussi de:

• poursuivre l’opération de nettoyage ethnique dans le Donbass, en révolte contre le coup d’Etat occidental du Maïdan

• et créer ex-nihilo un conflit au cœur de l’Europe pour le compte de Washington

Christoph Heusgen, conseiller de l'ex-chancelière Angela Merkel, a attesté que Porochenko avait alerté en 2014 Merkel sur la situation grave de l’armée ukrainienne, tenue en échec par les milices du Donbass, notamment dans le chaudron de Debaltsevo (https://goo.gl/maps/v5xySSJni9CLYXHK7).

mardi 4 mars 2025

Le chemin du ciel

 

le chemin du ciel

Je suis entrée dans le carême sans grand enthousiasme, comme d'habitude, mais hier, j’ai prié avec recueillement, et j’ai repris mes icônes en souffrance. Je ne voulais pas manger jusqu’au soir, mais vers trois heures, j’ai cédé et grignoté des noisettes avec du thé. En partant à l’église, je me le reprochai : «Tu vois, tu es nulle, tu n’as pas tenu le coup. Si tu l’avais fait, maintenant, tu serais fière de toi. » Et aussitôt, j’ai ri : « Mais justement, s’il y a une chose qu’il ne faut pas être le premier jour de la lecture du grand Canon, c’est fier de soi ! »

J’avais emporté le triode en français, et j’ai suivi la lecture sans problèmes. La voix de notre évêque est si inspirée et si douce... La vieille Antonina m’a souhaité un bon carême et les forces pour le faire. « Oui, c’est bien de cela que nous avons besoin, à notre âge ! »

Tout-à-coup, j’ai senti un afflux de joie et de confiance, j’ai pensé à ce qui venait de m’arriver, juste avant de partir. La mère Hypandia pensait que j’avais mon chemin spirituel particulier. Et il m’apparaissait que, si en plus d’être l’étoile de Pereslavl que l’on vient filmer et que l'on invite inexplicablement à chanter ou à raconter sa vie, j’étais aussi un parangon de vertu chrétienne et une ascète de premier ordre, je deviendrais complètement insupportable, comme tous ces histrions et ces intellectuels de broussaille qui la ramènent, et passent leur temps à défendre n'importe quelle mauvaise cause pourvu que leur ego surdimensionné y trouve matière à se pavaner. Mais Dieu a pris soin de ne pas me donner de succès trop tôt, d’une part, et m’a faite faiblarde, gourmande, lâche et indisciplinée d’autre part, de sorte que je pourrais difficilement avoir la grosse tête à un point trop gênant. Il m’apparaissait aussi qu’en dehors de mon témoignage littéraire, j’avais une petite mission à remplir, une petite mission à ma mesure, unir mes efforts à ceux de mon père pour sauver notre famille, qui ne prie pas, malheureusement.

Monseigneur m’a dit, en me donnant sa bénédiction : «Ah ! Vous lisez le texte en français !

- Eh bien oui, car en slavon, je ne comprends pas grand chose !

- Mais nous non plus ! Si nous comprenions tout, nous vivrions déjà tout autrement ! »

Son sermon a porté sur quelque chose comme la responsabilité collective de Dostoievski. C'est-à-dire que nous nous repentons non pas seulement de ce que nous sommes mais de toute l'humanité depuis les origines, car si incrompréhensiblement atroces que nous paraissent certaines personnes, nous sommes tous dans le même autobus...

L’actualité devient une véritable danse macabre, un sabbat de sorcières. Les eurocrates font de leur répugnant démon de Kiev un héros, ils mentent dans des proportions mirifiques, avec un aplomb extraordinaire, je crois qu'ils comptent sur leurs parrains plus ou moins occultes, or si puissants que soient ceux-ci, ils sont sérieusement attaqués par Trump et son équipe, nous assistons à un combat de tyranosaures, auprès desquels s'agitent d'affreux petits charognards glapissants, ce n'est pas un spectacle pour les personnes sensibles. Peu leur importe de sacrifier des millions de gens, pour eux, nous ne sommes que du bétail, l'important est de noyer dans le sang les traces de leurs crimes et de maintenir les foules dans l'hébétude en répétant toujours les mêmes incantations. Et de fait, les bobos gogos continuent à se détourner, « le regard vitreux », comme dit Ariane Walter, lorsqu’on leur donne les preuves de leurs méprises, que ce soit à propos du covid ou à propos de l’Ukraine. Ces révélations pourraient leur faire exploser la cervelle, si profondément programmée qu’elle ne sait plus fonctionner seule depuis bien longtemps. J'ai parfois l'impression d'avoir des hallucinations quand je lis certains commentaires des "abonnés du Monde" sur la Russie et l'Ukraine. Tant d'ignorance délibérée et tant de prétention... Dostoievski avait bien raison de dire que la bêtise peut quelquefois devenir un crime.

Heureusement que je suis ici, et pas là-bas, pour les gens lucides, cet esprit de secte est totalement insupportable. Je pense sans cesse à Tartufe, la pièce de Molière. Au bourgeois envoûté par le faux dévôt qui, à toutes les preuves qu’on lui donne de la vilenie de son gourou répond invariablement « le pauvre homme » et n’ouvre les yeux que le jour où celui-ci lui signfie qu’il lui a pris tous ses biens et le mettrait à la rue, sans l’intervention providentielle du roi. Mais la France n’a plus de roi, et se retrouvera dehors de chez elle. 

Cependant, l’orientation de mon carême sera de prendre mes distances par rapport à cet abominable cirque, de confier à Dieu notre sort, et aussi celui de la malheureuse Europe. 

J’ai vu que les arbres, qui communiquent entre eux, ont probablement une forme de pensée, ils réagissent à la musique. Les éléphants ont conscience de la mort, ils rendent hommage aux restes des leurs, et les identifient comme tels. Et que faisons-nous des arbres, et de tout le reste, de toute cette merveilleuse création, de cet organisme dont nous sommes une partie consciente et théoriquement capable de vie spirituelle ? Trop souvent même les croyants ne prêtent aucune attention aux autres formes de vie, alors que je me sens si profondément reliées à elles, et si profondément responsables de mon existence devant les leurs; si coupable et impuissante devant ce que nous leur faisons subir. Je parlais du salut de ma famille, mais je prie aussi pour tout ce qui existe, pour les animaux malheureux et ceux qui s'en occupent, et se font insulter et moquer, et même pour les arbres, pour que Dieu veuille bien mettre un terme au saccage et aux cruautés qui s'exercent sans fin sur sa splendide création et ses innocentes créatures. Elles attendent de nous tout autre chose que ce que nous faisons d'elle. Elles nous aiment, elles nous font confiance.


dimanche 2 mars 2025

Lamentation d'Adam

 

Monastère de la Trinité-Saint-Daniel

En France, les vieilles demeures, les châteaux, les fermes, commencent à tomber en ruines, à cause de la spoliation sournoise des impôts sur l’héritage : on ne peut plus transmettre des bâtiments déjà en soi difficiles à entretenir, et les tribus de barbares viennent y tracer leurs immondes tags triomphants. On plante partout des éoliennes qui hachent les oiseaux, stérilisent la terre, détruisent les plus beaux sites... au nom de l’écologie. Ils font aussi d’énormes fermes de panneaux solaires qui transforment des hectares en désert de verre brûlant. Au nom de l’écologie. J’ai vu une photo de ce que cela donne en Inde, il y a de quoi hurler de désespoir. J’ai vu aussi un éléphant charger un engin qui détruisait sa forêt. Maudite espèce que nous sommes, j’ai honte d’en faire partie et d’être parfois inconsciemment complice de ceux qui nous font un monde pareil. J’en viens à ne plus tellement réagir, je m’attache aux vidéos concernant ce que j’aime en France, les gens simples honnêtes, inventifs, créatifs, qui font de beaux métiers ou trouvent des solutions aux problèmes que posent les autres à tout ce qui vit. Et en Russie, aux folkloristes, aux soldats, aux prêtres et moines qui ne font pas trop dans le prêchi-prêcha. A tous ceux qui restaurent, sauvent et conservent, qui aident et découvrent. Et ce ne sont certainement pas les histrions gogos et les intellectuels de broussailles qui s’agitent comme des asticots sur le cadavre de notre civilisation qu’ils détestent et déshonorent.

Je suis allée avec Katia fêter la Maslenitsa au village de Davydovo, entre Rostov et Ouglitch. Il faisait un soleil radieux de mois d’avril. Davydovo est une communauté, avec une ferme, et aussi un centre pour les autistes et autres handicapés. Le folklore y fait partie de la vie, il est pratiqué régulièrement, il accompagne les fêtes tout au long de l’année. Les enfants grandissent avec. Katia me disait que les garçons d’une de ses amies n’allaient pas à l’école, on les instruit à la maison. Pas de télé, pas de smartphones, pas d’ordinateurs. Elle les trouve sauvages, mal socialisés. Alors qu’à Davydovo, même si la communauté vit à l’écart, les enfants sont nombreux et ont l’habitude de fonctionner ensemble. En effet. Personnellement, je pense que l’école est en soi une aberration, une violence exercée sur les enfants, j’en garde un souvenir épouvantable. Cependant, quand j’étais institutrice, je professais que dans le monde où nous vivons, il fallait y aller pour en prendre l’habitude, en connaître les codes. Maintenant, l’école est devenu une telle machine à fabriquer des abrutis et des névrosés que je préconiserais l’instruction à la maison. Mais le problème se pose ensuite de l’adaptation relative, au moins pour avoir la paix, à ce monde de dégénérés. Si on veut vivre à l’écart de ce cirque, mieux vaut se constituer en communautés. Mais tenir compte aussi de ce qui se passe à l’extérieur.



En tant que vieille sans enfants, mon souci est à présent de maintenir tout autour de moi tant que je vis un microcosme harmonieux et relativement à l’abri de la stupidité, de la laideur, de la brutalité et de la cacophonie que le diable fait proliférer partout. De transmettre, de témoigner. D’analyser. Pour ce qui concerne l’analyse, d’ailleurs, c’est peut-être plus le boulot de Slobodan Despot... Je pense qu’il faut essayer de monter vers les cieux, sur les ailes de la prière et de la poésie, tant que cela reste possible.


Katia craint que le gouvernement russe ne soit infiltré par la caste, comme tous les autres, c’est la thèse de Nicolas Bonnal, sinon au service direct, du moins contraint de s'aligner sur les orientations générales. Je le crains également, en tous cas, l'ennemi n'est pas seulement à Bruxelles ou à Kiev. Ce décret qui autorise le saccage du patrimoine est un très mauvais signe, le premier ministre qui l'a signé aussi, intrinsèquement, et quand je l’avais vu apparaître, au moment du covid, quand Poutine prenait l’air d’un mannequin figé pour nous annoncer notre soumission aux mesures de l’OMS, j’avais éprouvé pour la première fois de sérieux doutes sur l’indépendance du pays. 


Néanmoins, Katia et moi sommes d’accord pour considérer que la guerre qui se mène « au nom du monde russe et des valeurs russes » dont le premier ministre semble se foutre outrageusement, est effectivement une guerre nécessaire et sainte, que la Russie, telle qu’elle est, est le dernier bastion du christianisme, et que si elle est défaite, elle deviendra une immense Ukraine, en proie à toutes les horreurs possibles, à toutes les persécutions, et au pillage organisé de tous nos « amis » occidentaux.

Rien ne m’exaspère plus que de voir Zelenski qualifié d’Ukrainien et de patriote, alors qu’il est ukrainien comme moi je suis bantoue, et participe à un génocide de slaves concerté et planifié, en tant qu'homme de main qui s'en fout plein les poches et partira demain se dorer la lune en Israël, si quelque justicier ne lui fait pas la peau d'ici-là. 


Une brave Russe m’a envoyé une citation de saint Jean de Cronstadt qui m’a fait froid dans le dos, en cette veille de carême. Tout est péché, l’amour des jolies choses, des tableaux, des meubles, des fleurs, des vêtements, et aussi sans doute de son conjoint, de ses enfants et de ses chats. Quand je lis ce genre de choses, je me demande comment j’ai fait pour épouser le christianisme et la foi orthodoxe. C’est que je n’avais pas cette impression, à la lecture de Dostoiveski, ni au vu des icônes, des églises brillantes et décorées, pleines de fleurs, de lampes, de cierges et de vapeurs d’encens. Je pense que naturellement, il ne faut pas placer l’amour des choses créées au dessus de celui qu’on doit porter au Créateur, mais cracher sur ses créatures et faire fi de la conformation qu’il nous a donnée, est-ce bien souhaitable ? J’aime mes fleurs, j’aime m’entourer de beauté, la laideur me désespère et m’accable, la beauté m’exalte et m’inspire, j’aime les chats, les chiens, mes proches, si j’avais eu des enfants, je les aurais aimés aussi, et je leur aurais fait des câlins sans avoir l’impression d’offenser Dieu. Quand je lis ce genre de citations, j’ai l’impression que la vie est en soi un péché dans toutes ses manifestations, et si cela m'était tombé sous les yeux au moment où je suis devenue orthodoxe, peut-être serais-je partie au grand galop. Je pense souvent au film le festin de Babette, où de bons protestants scandinaves charitables mais rigoureux, terrifiés par le péché, connaissent la joie des plaisirs de la table partagés dans l'amitié, grâce à une cuisinière française qu’ils avaient recueillie et qui leur offre un repas somptueux pour les remercier.

Le monde où nous vivons, tel qu’il devient, conviendrait sans doute à ce saint homme : tout y est si moche, si désespérant qu’en effet, nous n’aurons bientôt plus envie de vivre, et devrons trouver la beauté en nous, tout le monde n’est pas capable de le faire, d’autant plus quand on n’en a même pas idée. Lui qui vivait dans un monde d’une beauté féerique, je me demande ce qu’il dirait en découvrant l’enfer où nous nous enfonçons?

C'est aujourd'hui le dimanche du pardon, celui de la lamentation d'Adam, cahssé du paradis. J’entre dans le carême à reculons, et dans la tristesse. Hier soir, au lieu d’aller aux vigiles, j'ai assisté au concert de musique ancienne au bar du café. Et en plein milieu du concert, saignement de nez. Heureusement, cela s’est vite arrêté, mais j’étais tachée de sang, coup de bol, j'avais une écharpe rouge.

J’écoutais cette musique et revoyais des châteaux de France, celui de Grignan, celui de Suze-la-Rousse, des villages fleuris de roses trémières et de géraniums, tout le raffinement et la douceur de vivre de notre pays en train de sombrer dans la folie, cravaché à sa perte par les démons de l’eurocratie, dont Nécron est sans doute le plus ignoble, avec sa tête de bellâtre faux-jeton et ses discours impudemment et délibérément mensongers et perfides. 

Après quoi, je suis allée aux « Boyards » avec Katia, elle avait faim. Moi pas, j’avais mangé au café, mais j’ai pris un thé et un dessert pour lui tenir compagnie. Elle m’a dit que le Chat n’avait pas toujours bon moral, et ses parents, dont il est le fils unique, non plus. Il n'y a pas d'aumônier, là où il se trouve, cela lui manque. Elle a pris l’habitude de dire ses prières avec lui sur Telegram, pour l’accompagner dans son épreuve. Dieu fasse qu’il revienne en vie, que saint Michel le protège.



Nous avons évoqué la folie des eurocrates, leur mensonges impudents, les gens qui, là-bas, les croient encore, de peur d’ouvrir les yeux; là-bas et ici, malheureusement. Ces gens qui ne sont plus ni français ni russes, mais du diable, de ce mal qui ne cesse de couler de l’abcès ukrainien comme du pus, qu’ils y participent activement, ou qu’ils en soient les complices hagards, indépendamment de leur niveau intellectuel. D’ailleurs, ce sont souvent les intellectuels les pires. Comme en 1917.

Au matin, c’était la liturgie épiscopale, j’ai eu le temps de me confesser auprès du père Alexeï, qui, en dépit de ses raideurs militaires occasionnelles, est profondément gentil. Je lui ai dit, entre autres, que je me faisais une petite crise d’acédie, de lassitude morale. Il a hoché la tête avec compréhension. L’évêque a observé qu’il ne me voyait pas souvent. Pourtant, je suis tous les dimanches à l’église, je manque trop souvent les vigiles, et parfois, je suis dans une autre église. Il m’a vue d’ailleurs chez le père Serge, quand j’ai présenté Tania. Un de mes objectifs de carême est d’aller assidument aux offices, car pour ce qui est du jeûne, je ne pourrai pas le faire comme une jeune fille pleine de zèle, j’observerai les préceptes du médecin.

Il y a, à l’église, une petite femme qui respire la joie et la bonté, à un point qui me sidère, comme une petite lampe allumée en permanence, et elle me salue chaleureusement, comme si elle me connaissait bien, elle me connait sans doute par le coeur. La communion m’a apaisée, je m’en suis remise à Dieu pour tout. 




Assis devant le paradis

Pleurait Adam et chantait :

Paradis, mon paradis,

Mon beau paradis !

C’est pour moi que tu fus créé,

C’est par Eve que tu me fus fermé. 


 Je ne vois déjà plus

 Les nourritures paradisiaques,

Je n’entends déjà plus, 

Les voix archangéliques


 J’ai péché, Seigneur, j’ai péché, 

Dieu miséricordieux,

 Pardonne à celui qui déchut !

Paradis, mon paradis,

Mon beau paradis...