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dimanche 20 novembre 2016

Portrait russe

Il fait un temps merveilleux, avec quelque chose de printanier, soleil, lumière, douceur relative du vent, mais la neige s'est transformée en croûte savonneuse sur laquelle il est extrêmement risqué de s'aventurer quand on a de vieux os fragiles. Il me faudrait prévoir une "biesedka", une petite pergola à l'abri de la neige où il serait possible de prendre un peu l'air par de telles journées. J'avais à la datcha un endroit protégé où l'on pouvait rester au soleil dans un simple pull au mois de février, quand il faisait encore - 18 la nuit.
Olga Kalashnikova s'est lancée dans la photographie et voulait faire mon portrait. J'ai posé et au début, ce n'était pas facile, car elle me trouvait l'air triste. Or c'est mon air naturel, et je ne peux pas me fendre la gueule sur commande. Je m'en suis sortie en lui chantant des chansons, ça décontracte. Elle était très contente, en pleine extase créatrice. Cela se passait dans la dernière pièce qui n'est pas réparée et qui a gardé ses poutres originelles. Malheureusement, elles sont très abîmées, et les artisans ont prévu l'électricité avec de grosses gaines disgracieuses et mal placées, censées être recouvertes, il faudrait tout refaire. Olga me dit de garder au moins un mur, je pensais que ce serait moche, pas sûr. En réalité, il faudrait en garder trois, mais il y a des endroits difficiles à rattraper, et il vient un moment où l'on en a tellement marre des travaux qu'on va au compromis exténué...
Nous nous étions retrouvées au café français, dont j'aime vraiment bien l'atmosphère décontractée et paisible. Et j'y retourne aujourd'hui, car on veut me prendre une interview pour le site d'informations culturelles local: en un mot, la gloire.




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