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mardi 24 janvier 2017

Retour à Pereslavl

Ayant enfin reçu mon visa (de trois mois déjà entamés) me voici de retour à Pereslavl. Réchauffement au dehors, la neige fond, on annonce cependant - 23 ° pour demain. Mes chattes se sont manifestement réjouies, Georgette, complètement euphorique, m'attrapait les mains avec ses pattes et sautait partout. Rom, en revanche, ne vient pas, il est dans le périmètre, mais le chat noir qui cherche à s'introduire le chasse, j'espère que ma présence va lui donner du courage. Ce chat noir à l'oreille coupée me fait beaucoup de peine, mais Rom aussi, et en plus, depuis que je suis assiégée par les chats locaux, mes trois emmerdeurs qui avaient fini par s'entendre recommencent à faire des concours de pisses. Le chat noir a pissé partout où il le pouvait, au point que la dame qui gardait la maison a limité son domaine à la cave. J'ai beaucoup aimé les chats, mais je commence à ne plus les supporter. Leur odeur non plus.
Il fait dans la maison une chaleur atroce. J'ai essayé de baisser le chauffage, cela n'a pas l'air très efficace.
Mon cher plombier n'a pas branché la machine à laver, des tas de détails restent en souffrance, je n'étais pas là, tout s'est arrêté.
La dame qui a gardé ma maison, et sa petite-fille, m'ont bien plu et je leur suis très reconnaissante, elles aussi, car elles ont une situation compliquée. Le fils de la dame, en raison d'une surdité non décelée, est assez inadapté, avec des problèmes psychologiques, il n’accepte pas sa petite-fille, et elles doivent vivre où elles peuvent, actuellement dans la maison d'un couple d'artistes peintres décédés. La dame m'a raconté que son fils avait eu une période errante, il partait en stop droit devant lui, et, pendant les années 90, s'est retrouvé deux fois esclave. Une fois chez des tziganes, une fois chez un type du Caucase qui l'obligeait à garder ses troupeaux. Dans les deux cas, on vole le passeport du vagabond et le tour est joué. Sans passeport intérieur, on ne peut même pas prendre le train ou l'autobus longue distance.
A Moscou, j'ai dormi chez Xioucha, c'est-à-dire très peu dormi, car comme bien souvent, un copain est venu, et la discussion s'est prolongée tard. Elle m'avait dit qu'il avait un charme magnétique, c'était bien le cas, un jeune homme très beau, profond et intelligent avec quelque chose de mystérieux. Nous avons parlé d'Ivan le Terrible: "Un tsar normal, me dit le jeune homme, Zakhar, pas pire que le roi Henry VIII, pas pire que Pierre le Grand. Il avait une conception mystique de sa position, et se sentait le devoir de faire de la Russie la troisième Rome par n'importe quel moyen, à tout prix.";
D'après lui, les horreurs de la répression à Novgorod sont attestées par des chroniques de l'époque.
Zakhar et Xioucha sont ensuite partis, à deux heures du matin, explorer une maison désaffectée et contempler la ville du haut d'un balcon, puis faire de la balançoire dans un jardin public. Je les ai vus revenir à sept heures du matin, hilares, au moment où je me faisais du thé après une nuit trop courte.

Xioucha...



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