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mardi 24 mars 2020

Elle l'a ouvert, et elle l'a lu.


Nous voici à la fin de la première semaine de carême et l'appel à la conversion de saint André de Crète est une bonne occasion pour en venir à votre livre Parthène le fou et à la conversion si douloureuse mais pourtant si sincère du tsar. Merci tout d'abord de nous l'avoir fait envoyer. Nous l'avons reçu maintenant il y a un peu plus d'un mois mais comme pour Yarilo, il fallait vraiment prendre le temps de le lire paisiblement pour accueillir d'un coeur serein les combats terribles des protagonistes. Chaque ligne, chaque mot porte et le lecteur doit les recevoir à leur place pour découvrir où est aussi pour lui le destin, le combat, la transformation du coeur.
Vous dites dans l'introduction que c'est la fin du conte qui vous a habitée pendant de longues années. Mais habituellement, les contes se terminent par un quelconque "ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants ce qui est une fuite, car bien souvent, dans la vie, c'est à ce moment que beaucoup de choses commencent! Yarilo avait le mérite de ne pas dissimuler cette fuite, avec l'arrachement du petit Vania à la tombe de son père, mais avec Parthène le Fou, nous avons affaire à un authentique final qui n'est pas une fuite, mais qui donne la clé de cette tragique et splendide histoire qui rejoint le lecteur dans son être profond. L'avant-dernier chapitre, le XX, est un combat terrible, où le bien et le mal cessent d'être des mots abstraits mais apparaissent vraiment dans leur réalité d'authentiques démons. Et le rire de Bonnet-de-fer et du tsar, éclatant dans la proclamation du "Mort, où est ta victoire?", ce rire est vraiment magnifique.
 Au chapitre suivant on entre dans une vision symbolique de l'issue du combat contre Satan. Elle apparaît comme un envol lumineux de la famille Basmanov pour le "champ sauvage", rythmé par le chant des cosaques, et dont le dernier couplet évoque la rédemption après le mal; à travers la tombe du tsar sanctifiée par l'église. Cela peut surprendre, mais cela nous a rappelé la prière de saint Jean Damascène, dans la Prière du soir du Manuel de Prières du chrétien orthodoxe édité par Géronda Placide en 2013.
"Seigneur, ami des hommes, cette couche sera-t-elle mon tombeau? ...Je crains, Seigneur, ton jugement et les tourments sans fin... Mais que je le veuille ou ne le veuille pas, sauve-moi. Car moi, cendre que je suis, j'aime le péché, mais toi, le Dieu tout-puissant, empêche-moi de le commettre. En effet, si tu sauves le juste, il n'y a rien de grand à cela et si tu as pitié du pur, ce n'est pas étonnant, car ils sont dignes de ta miséricorde. Mais montre combien ta compassion est merveilleuse en me l'accordant à moi, pécheur. Manifeste ton amour pour les hommes, en ne permettant pas à ma malice de l'emporter sur ta bonté indicible et sur la tendresse de ton coeur."

 C'est la lettre que j'ai reçue de mère Hypandia au sujet de mon livre. On peut dire qu'elle a tout compris, et bien exprimé, comme pour le premier, Yarilo, et cela me va droit au coeur, car son avis compte beaucoup pour moi. Et aussi parce que je suis mal à l'aise pour faire ma propre pub. Libre aux gens de faire la démarche de mère Hypandia, de l'ouvrir et de le lire.

2 commentaires:

  1. Ça mouille également mes yeux de catholique, chère Laurence.
    Je recopie soigneusement cette prière de Saint Jean Damascène.

    PS : il semble que je puisse poster des commentaires depuis le navigateur d'un smartphone sans protections.

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