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mercredi 31 mars 2021

Il ne manque que les canards.

Il a plu sur la neige en train de fondre, et l'inondation n'a fait que s'aggraver. Je n'ai pas vu le voisin de toute la journée, mais cela ne lui a pas échappé. Il a une petite pompe de rien du tout, avec laquelle il a pompé trois jours durant en vain, comme les shadocks. "Et que faire, me demande-t-il au téléphone, d'un ton comminatoire, acheter une deuxième pompe? 

- Mais je n'en sais rien, et que voulez-vous que je fasse moi-même?" 

En fait, j'avais appelé Veniamine le Suisse cosaque. Il viendra demain avec le cosaque Romane qui doit me faire la palissade. Je ne suis pas prix Nobel de physique, mais je vois bien que mettre un tuyau de 50 cm de diamètre pour évacuer les eaux d'un canal qui fait un mètre cinquante de profondeur, ça ne peut pas le faire, et Veniamine est bien de mon avis. La solution que propose le joyeux voisin, c'est un système électrique qui chauffe le tuyau et lui évite de geler. Le problème c'est que d'après Veniamine, ça pompe un maximum d'électricité. Et puis je ne sais pas, balancer de l'électricité dans les eaux d'un canal, cela ne m'inspire pas trop confiance. 

Toujours est-il qu'il est inutile de discuter, il ne m'écoute pas, et c'est pourquoi je fais venir deux bonshommes, afin d'essayer de lui faire entrer dans le crâne qu'il faut mettre un tuyau d'un diamètre suffisant pour évacuer les eaux sans que cela ne gèle.

Actuellement, il doit y avoir 40 cm d'eau dans le jardin. Le terrain s'est même affaissé. Il avait besoin de construire, parce qu'il a acheté ce terrain la peau des miches, m'empêchant de le faire, et que maintenant, il lui faut le rentabiliser à tout prix et ce "à tout prix" rend mes objections irrecevables, comme s'il était normal que je souffre des conséquences de ses conneries. Il est prêt à essayer d'arranger le problème, car cela l'ennuie d'avoir une voisine mal disposée, mais en même temps, il me fait sentir que je suis une emmerdeuse.





J'ai trouvé sur Facebook cet extrait impressionnant que j'ai traduit, mais on peut trouver le livre aux éditions des Syrtes:

Lorsque le dernier archimandrite des Solovki emmena ses moines à Valaam, en 1920, certains d'entre eux, en raison de leur âge ou de leur zèle, restèrent au monastère, et parmi eux, un moine du grand schème dans un coin perdu, qui faisait son salut dans la réclusion. Le nouveau pouvoir en entendit parler, et un jour, au printemps, le nouveau chef Nogtev et ses camarades partirent à cheval pour la casemate qui lui servait de hutte. Il avait beaucoup bu, et il était ivre, il fit sauter la porte et entra dans la casemate... il avait une bouteille de vodka à la main.

"Bois avec moi, très saint père Opium! Tu as assez jeûné, il est temps d'y mettre fin! Maintenant, frère, c'est la liberté! Ton Seigneur Dieu, on L'a supprimé par décret... " Il verse un verre au starets, le lui donne et jure un bon coup.

Le starets se détourna de sa lampe à huile et se prosterna en silence jusqu'à terre devant Nogtiev, comme devant un défunt, et se relevant, lui désigna son cercueil ouvert, comme pour dire: souviens-toi, tu finiras là dedans. 

Nogtiev changea de visage, jeta sa bouteille dehors, se mit en selle et s'éloigna au galop. Il but ensuite un mois entier sans dessaouler, il ordonna de distribuer des rations au starets, et lui affecta un serviteur pris parmi les moines.

Les fils de deux siècles se sont entrelacés puis séparés selon des voies tracées d'en haut. Et la prédiction muette du starets s'accomplit: une année ne s'était pas écoulée qu'une commission venue de Moscou découvrait que Nogtiev avait vendu les chérubins d'argent de l'iconostase à des spéculateurs, et on fusilla ce serviteur de Dieu.

Extrait du livre de Boris Chiriaiev  "la veilleuse des Solovki"  éditions des Syrtes. 





 


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