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jeudi 18 août 2022

Escale à Mourom


Je suis partie à reculons pour Kourmych, où Sacha Viguilianskaïa fête le jubilé de la bourgade et l'ouverture de son musée. Aucune envie d'aller nulle part, et Nounours qui se précipite pour me dire bonjour avec des pattes boueuses au moment où je charge la bagnole... C'est terriblement loin, et je me suis perdue dans Vladimir, parce que les panneaux indiquaient une chose et le GPS une autre. Pour couper la route, j'ai fait un crochet par Mourom, seul endroit où j'ai trouvé un hôtel. Il me plaît beaucoup, cet hôtel, propre, pas cher, et dans un endroit très pittoresque. Comme par hasard, c'est la fête de la Transfiguration, et il est à deux pas du monastère du même nom, dont c'était par conséquent la fête votive, avec l'évêque local, un noble vieillard, et un choeur sensationnel. C'est un très joli monastère, on y a un peu abusé du marbre et de la fausse dorure, mais il est joyeux, paisible, avec des fleurs partout, et de vieilles églises restaurées, je dirais XVI° XVII°. J'ai assisté aux vigiles, et c'est toujours ça de pris. 

En me promenant, j'ai vu une église "en forme de tente", donc antérieure au schisme des vieux-croyants. Il y a de grosses bâtisses riches de très mauvais goût, et personne ne pense à restaurer une vieille maison de marchands plutôt que de bâtir un caca opulent. Mais dans l'ensemble, cela reste plein de charme, de fleurs capricieuses, de petites maisons, de coupoles perchées sur tout cela, translucides, aériennes, prêtes à s'élever dans le ciel. Je suis descendue par une passerelle assez raide jusqu'au quai, où m'attendait le restaurant Tchaïka, la mouette, seul endroit où l'on peut manger dans le prérimètre, et j'y étais déja venue, à mon premier passage dans cette ville. Bon, évidemment, pas très carémique. J'avais pris une délicieuse salade au poulet, Rita a mangé le poulet et moi les légumes et les croûtons.

De la terrasse, on voit l'Oka, rivière paisible qui baigne cette ville nonchalante et même somnolente où je reviendrais bien dessiner. C'est le calme et la douceur, et les gens sont très gentils, très obligeants. Cependant, il me semble qu'au XIX° siècle, au temps des marchands et de leurs péniches, cela devait grouiller de vie, ici, avec des airs d'accordéon, des gaillards qui dansaient, et des tsiganes...




Mourom by night

le monastère de la Transfiguration




vues du quartier




L'Oka




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