Entre la mort de ma mère, en 2014, et mon départ en Russie, en 2016, j'ai écrit des poèmes que je sors aux éditions du Net, pour les rendre éventuellement disponibles et en avoir une trace écrite. Ils sont imprégnés du pressentiment de la guerre et du malheur approchant de la France.
Cassandre
La bêtise aux cent
mille bouches,
Le grand tohu-bohu
du diable,
S’en va remplir
ses desseins louches
En rameutant la
foule instable,
Chien noir de cet
affreux berger,
Glapissant à tous
les échos,
Elle pousse à
courir nos troupeaux
Sur les chemins
qu’il a tracés.
Et comme il y va
volontiers,
Le grand troupeau
des imbéciles,
A l’abattoir sans
barguigner,
Se pressant pour
doubler la file.
Hurlant plus fort
que tous les loups,
Entonnant, joyeux,
leur refrain,
Ils feront leur
boulot demain,
Sans soupçonner de
mauvais coup.
Pareil au taureau
dans l’arène,
Qu’aveugle le
chiffon sanglant,
Il va là où la
mort le mène,
Sans voir derrière
ni devant.
Tous sont d’accord
pour aller pendre
Ceux qui clamaient,
depuis longtemps,
Que le chemin
n’est pas à prendre,
Que l’assassin
nous y attend.
Et Cassandre sur
son rempart
Peut verser des
larmes amères,
Les idiots vont de
toutes parts
Nous précipiter
dans la guerre.
Il te faut prier
en silence :
Les mots trop vite
déformés
Volent mal, au
ciel éclatés,
Sur ce qui reste
de la France.
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