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samedi 14 septembre 2024

Quelque chose de grandiose

 


 Ma Georgette est incurable, elle a une tumeur maligne qui pousse près de l'oreille. La vétérinaire devait s'en douter car l'analgésique est conçu pour les maladies oncologiques. Elle dort beaucoup, ronronne et me salue d'un petit miaulement quand je la caresse, se traîne hébétée dehors pour profiter de cette douce et venteuse prolongation d’été, qui a quelque chose de mystique et de miraculeux, sur le fond de l’actualité affreuse. Et pour l'instant, je ne prends pas la décision de l'euthanasier. "Amenez-la moi si elle souffre," me dit la véto.

On peut se demander quel sens a le temps que je laisse à Georgette pour prendre congé et s’imprégner de mon amour et des dernières joies de l’été qui s’éternise, ce qu’elle fera de tout cela sous la terre, et je sens que c’est important, et si c’est important, c’est que quelque chose d’elle n’ira pas sous la terre, mais ailleurs, où ce bagage lui sera utile. 

Tous mes animaux m'adorent, mais il y a entre Georgette et moi une complicité et une amitié particulières, une affinité d'être. Cet été, je me disais souvent: "Quand Georgette va partir, ce sera très dur." Eh bien oui, c'est très dur. En même temps, il me semble qu'il se passe quelque chose entre nous et autour nous d'extraordinaire, comme si elle me montrait le chemin du ciel, et pour ne pas céder à l'invasion psychique du malheur, je prie beaucoup et intensément, j'ai des mystères sur le bout de la langue.


Voici l’été d’or qui s’élime

Laissant percer sa trame brune,

Le soir venu frise les cîmes

Des nuées roulant sous la lune.

 

L’eau lisse emporte le reflet

De l’église sur fond d’azur,

Les oiseaux crissent dans l’air pur

Sur le miroir du lac secret.

 

Et je pleure aux berges sereines

Ma petite amie qui s’en va,

Le soleil éclairant ma peine

Ne peut plus me donner de joie.

 

Que ferai-je sans toi, chérie,

Sans ta patte posée sur moi

Quand je m’endors l’âme transie

Et m’éveille au matin sournois?

...

Au ciel, sur de longues banquises,

De blancs oursons, une ourse grise

Déchirent et jettent au vent

De doux brouillards ourlés d’argent.

 

Et les bouleaux se vêtent d’or,

Au gré des rues et des passages,

Prêts à fêter une fois encor

L’hiver qui vient dans nos parages.

 

Le vent suave porte en jouant

Abeilles, papillons volants,

Et petits oiseaux inconscients.

Frimas, attendez un moment.

 

Les carillons, sous les nuages,

Prient doucement en trébuchant,

Berçant mon coeur qui prend de l’âge,

Sur l’eau trouble des derniers temps.

...

Brise suave et couleur de miel

Qui file et berce au sein du ciel

L’automne glissant sa douceur

Sous les draps de l’été qui meurt...

 

Tu meurs aussi, petite soeur.

 

Ce matin, je t’ai caressée,

Sur mes genoux, bien enroulée,

Je t’ai langée dans mon amour,

Rangée dans mon coeur pour toujours.

 

Tu t’y chauffais comme le pain,

Mis au four pour le lendemain,

Faible, tu brûlais sur mon bras,

Comme en la nuit un feu de bois.

 

J’ai prié Dieu qu’en la demeure,

Qui m’attend à ma dernière heure,

Près de ma mère il te dépose,

Avec nos chiens, nos chats, nos roses.

 

Car pour elle comme pour eux,

Le paradis, c’est avec moi,

Que l’on me reçoive en ces lieux,

Ou qu’on me jette tout en bas.


...



Sur VK, j'ai trouvé ce post dont je partage tout-à-fait le contenu:

 J'ai regardé le programme "les Nôtres", cette fois intense, divers, avec beaucoup d'épisodes. Bravo, les gars! Mais au vu de cette émission, et en y repensant, j'éprouve un étange sentiment de confusion. Parce qu'il se produit quelque chose de grandiose. On ne peut pas ne pas remarquer que, oui, ça saute aux yeux, les participants de l'opération spéciale sont tous beaux et même magnifiques. Et ce n'est pas seulement la beauté de la jeunesse, les yeux et la profondeur de leurs expressions sont souvent sidérants. Surtout quand on montre ceux qui ont été tués, ils sont tous étonnants. Comme si on avait spécialement rassemblé là des êtres avec de tels yeux et de tels sourires. Il y en a tant, c'est l'armée du monde. Est-il possible que Fiodor Mikhaïlovitch (Dostoievski) ait littéralement raison de dire "la beauté sauvera le monde?" Et même les hommes plus âgés ont tous des visages et des yeux étonnants. Il se produit quelque chose de remarquable, de grandiose, et je ne sais pas quoi faire de cela.   

Et en même temps que cette parade de la beauté et de la force, le reste de la télé semble rétrécir dans son paquet de chiffons bigarrés. Oui, elle est passée, l'époque de Masliakov, bien que je ne lui donnerais pas une appellation aussi ronflante. C'était une sorte de petit Hollywood fait maison, une espèce d'industrie du divertissement. Au début, c'était drôle, et gai, et joyeux. Et puis le jeune Masliakov lui-même était un petit gars russe très mignon, quand je l'ai vu la première fois. Mais les boutiquiers ont peu à peu tout mélangé et iles étaient tous d'une homogénéité si déprimante!

Mais cela n'eût été encore rien, si ne s'était formée, en résultat de l'industrie du divertissement, une compagnie d'étoiles très riches et très impudentes qui se considéraient comme l'élite. D'où leur est entrée dans la tête une telle bêtise? Et dans un pays, un empire, où existait une élite noble, une élite guerrière, une élite scientifique. Les boutiquiers d'origine orientale n'ont jamais été une élite en Russie. C'est une erreur.      Татьяна Гобзева.12 сен 2024 в 16:18

Au même moment, j'ai regardé le dernier briefing de Slobodan, sur le satanisme, l'instrumentalisation de l'Ukraine pour nuire à la Russie, par tous les moyens, par les méthodes les plus abjectes, et la sauvagerie des bataillons Azov et les mercenaires au service de cette entreprise, tout ce chaudron de sorcière qui menace d'exploser en projetant ses démons dans tous les sens. Il établit le parallèle avec Daesh. Car ici, on utilise les néonazis, là bas les islamistes ou encore les antifas, mais on est prêt, dans tous les cas, à justifier n'importe quelle saloperie quand elle s'exerce à l'égard de populations calomniées et déshumanisées à cet effet. Cette barbarie qui se cache de moins en moins est absolument glaçante. "Avec quoi sommes-nous mariés?" demande Slobodan. Oui, avec quoi? Posons-nous bien la question. Moi, j'y ai répondu, et je suis partie. Chacun de ces visages de soldats russes me confirme la pertinence de mon choix, quel que soit le degré de corruption des fonctionnaires qui se sont fait du fric sur leur dos, la perversion des "élites", les bringues et les affaires de l'arrière, quelque chose se passe, quelque chose de mystérieux et de grandiose. 

https://www.youtube.com/live/PRbOyl8kETA?si=UWGRn9FpIRRD1bju

3 commentaires:

  1. Oui. La beauté sous-tend le monde et nous attend.

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  2. Bonjour Laurence. Comment va Georgette ? J'ai vécu plusieurs fois cette séparation avec des petites chiennes, je ne connais pas les chats, mais leur amour doit être très proches je pense. (Joël ANDRÉ)

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    1. Bonsoir Joël. Elle est squelettique, elle chancelle, dort tout le temps, mais elle va encore dormir dans le jardin et profiter de cet été prolongé miraculeux. Et puis elle continue à s'épanouir sous mes attentions et à me manifester son amour et sa complicité. Je suis très éprouvée.

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