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jeudi 20 février 2025

Encore l'hôpital

 


Ma jeune amie est partie ce matin la larme à l’oeil. Elle se plaît beaucoup à Pereslavl, et il lui était dur de s’en aller. Je dois dire que nous nous sommes bien entendues, et je suis heureuse qu’elle vienne vivre ici, d’autant plus qu’elle ne sera pas loin. Nous avons visité son isba, avec les entrepreneurs qui feront sans doute les travaux et un architecte. On peut faire quelque chose de très joli et de très agréable à vivre. 

Avant cette visite, j’avais eu un saignement de nez au café français, cela m’arrive de temps en temps. J’ai pensé à de la tension, mais je n’en avais pas particulièrement. J’ai pris de l’aspirine cardio, le soir, comme on me l’a prescrit il y a déjà longtemps et peut-être prématurément, d’ailleurs. Et tout-à-coup, j’ai recommencé à saigner du nez, dans de telles proportions que nous avons appelé les urgences. Le jeune médecin m’a embarquée à l’hôpital. Un vieux chirurgien, devant l’ampleur du phénomène, a commencé à engueuler le garçon, qui, pourtant, avait agi avec décision, et m’a mis une espèce de drain dans le nez, cela s’est arrêté. On m’a gardée sous surveillance jusqu’à hier, fait des injections et des analyses. Il ne me reste plus qu’à aller chez la généraliste et l’ORL, il paraît qu’il y en a un très bien, ici.

Comme d’habitude quand je suis à l’hôpital, je deviens positivement enragée. Je me rends compte avec consternation que je n’ai aucune patience, ni aucune ressource intérieure. J’essaie de prier, mais j’ai l’impression de répéter des mantras. La première nuit, j’avais peur et trop chaud, je n’ai pas dormi. Le lendemain, j’étais plutôt somnolente. Dans les moments où je faisais surface, je m’ennuyais comme un rat mort. Je n’avais rien emporté, le médecin ne m’en avait pas laissé le temps, et il avait eu raison, j’ai perdu beaucoup de sang, je ne savais pas qu’on pouvait en perdre autant, la salle de bains ressemblait à une scène de crime. S’il n’était pas venu, je serais peut-être morte bêtement d’un saignement de nez, alors que dans la journée, je me sentais bien, en forme, entre le café et la visite de la maison, à mille lieues d'imaginer que je terminerais la soirée à l'hosto. 

Le lendemain, j’allais mieux, et les heures n'avaient pas de fin. J’avais demandé à Tania de me faire parvenir Chateaubriand, mais je n’arrivais pas à me concentrer dessus. Je lui avais demandé aussi d’autres affaires, un mug, une cuillère, un pyjama, des pantoufles, du PQ, elle m’a dit ensuite que je devrais préparer un sac hôpital au cas où j’aurais encore besoin d’y aller, et elle a raison, il faut tout avoir avec soi. Comme il est interdit de circuler en chaussures de ville, là-bas dedans, je marchais en chaussettes, jusqu’à l’arrivée des pantoufles, et je me suis fait engueuler par la fille de salle, comment était-il possible de marcher pieds nus ici? 

"Parce que je n'avais pas de pantoufles, je suis arrivée en urgence!

- Eh bien mettez vos chaussures!

- Mais c'est interdit!

- Mettez les quand même!"

Une autre m'a engueulée le lendemain, parce que j'avais mes chaussures de ville dans la chambre, posées dans un coin. Les infirmières étaient extrêmement gentilles, et le chirurgien, finalement, aussi. Ils ont fait tout ce qu’il fallait faire, ils m’ont soignée, je ne sais pas ce qu’il serait advenu de moi sans eux, alors l'hôpital de Pereslavl n'est peut-être pas toujours le top du top, mais je suis contente qu'il existe, et que lorsqu'on appelle les urgences, on les voit arriver dans le quart d'heure. Le reste est entre les mains de Dieu...

C’est dur pour moi de partager une chambre avec d’autres malades, mais comme chaque fois, je suis amenée à m’y intéresser. Il y avait une jeune femme récemment opérée, qui me faisait profiter de ses provisions, en toute simplicité. Une vieille qu’on faisait jeûner depuis trois jours, je n’ai pas bien compris pour quelle raison. Une quatrième malade, qui jeûnait aussi, la réprimandait souvent, d’un ton protecteur et exaspéré que je commençais à trouver gênant, et puis tout-à-coup, la voilà qui déclare : « Je vous demande de me pardonner, je ne devrais pas vous parler comme cela. Oui, j’ai vraiment tort. C’est que je suis très nerveuse... »

Et la vieille, qui était restée impassible sous les remontrances : « Cela n’a aucune importance, ne vous en faites pas ».

Son interlocutrice, convulsée d’angoisse, partit faire des examens, et au retour, elle fondit en larmes : cela n’avait rien à voir avec la mauvaise chute qui l'avait amenée ici, mais on lui avait trouvé d’autres problèmes, qui d’ailleurs pouvaient se soigner sans opération. Le chirurgien lui avait parlé comme s’il avait été « son propre père ». « Quand on vieillit, lui dis-je, on n’a pas toujours des pathologies très graves, mais sans arrêt quelque chose qui ne va pas et qui nous amène chez le médecin ou à l’hôpital ». Elle m’a regardée avec une espèce de reconnaissance : « Oui, oui, c’est vrai, et peur de tomber ! Faites attention à vous, cela vient si vite!"

On lui déconseille le sucre, mais elle ne parvient pas à s’en passer tout-à-fait : « Cela atténue le stress, et le stress non plus, n’est pas bon pour la santé ! »

Cette femme m’a touchée, elle semblait écorchée vive, et cette capacité à demander pardon me paraît tout-à-fait belle, et russe, de même que la simplicité avec laquelle la vieille le lui a accordé.

Je l’ai revue quand je suis venue chercher mon ordonnance, aujourd’hui, nous avons échangé avec sympathie. A l’entrée, on m’a fait le coup du masque, que le personnel fait parfois semblant de porter, et des chaussons de plastique par dessus les chaussures de ville, mais comme ils n’en fournissent pas, j’ai fait comme tous les autres, j’en ai pris d’usagés dans la poubelle près de la sortie ! Ca en fait, du plastique dans la nature, toutes ces saloperies...

Je pressens que ma sinusite chronique, assortie de crises d’éternuements périodiques, a pu fragiliser des vaisseaux, et que l’un d’eux a cédé, peut-être sous l’effet du froid, et comme je prenais de l’aspirine cardio, je me suis retrouvée dans la situation d’un hémophile. Je verrai ce que me dira l’ORL...

Quand tout cela est arrivé, et jusqu’à l’hôpital, je n’ai pas eu tellement peur, mais cela m’a laissé une angoisse latente. Mourir n’est sûrement pas drôle, il le faudra bien un jour, et je crois n’avoir aucun courage physique. Cela m’inquiète aussi de ne pas trouver de ressources en moi dès que je suis enfermée dans un lieu de ce genre. Et puis je suis très fatiguée, forcément, j'en suis restée un peu anémique...

Ce qui se passe sur le plan géopolitique laisse pantois et procure une certaine satisfaction amère aux vilains "complotistes" dont je suis. Les malfaiteurs sont démasqués les uns après les autres, ils s’agitent comme des poulets sans tête, de Macron à Zelenski, en passant par von der Layen, et toute l’affreuse clique. Trump et Musk s’en prennent à Soros et à sa mafia, et je suis contente qu’ils nous en débarrassent, quelle que soit la politique qu’ils adopteront par la suite. Mais je reste méfiante, je n’ai aucune confiance dans les Anglosaxons, ce sont des visages pâles à la langue fourchue. Je dirais que Trump considère l’Ukraine et le deuxième Israël comme une mauvaise affaire dont il faut sortir pour passer à autre chose, et il en veut à toute notre brillante classe politico-médiatique de l’avoir vilipendé et d’avoir marché dans les manoeuvres déloyales de ses adversaires. Néanmoins, tous ces pantins continuent à moudre le même grain, à prodiguer les mêmes grimaces, à répéter les mêmes incantations, et il y a encore suffisemment d’abrutis pour se cramponner à ce qu’on leur a inculqué pendant des décennies, à leur cher formatage, sans lequel ils vont se liquéfier comme des méduses que la vague ne porte plus et qui vont s'échouer sur une plage. A cette satisfaction de voir la déconfiture de tous ces fantoches se mêle une espèce de répugnance et presque de pitié. Mon filleul m’avait raconté qu’enfant, au lycée, il était persécuté par une bande de « jeunes issus de la diversité », puis devenu un adolescent rugbyman musclé, il s’était trouvé nez à nez et seul à seul avec le chef de ces voyous, prêt à lui faire payer ses méfaits. Il l’avait vu alors tomber à quatre pattes et ramper devant lui, mort de peur, et cela l’avait empli d’un tel dégoût qu’il n’avait pas pu écraser cette limace. De même le père de Dany, à la Libération, était parti flinguer le concierge qui avait envoyé toute sa famille périr en déportation, mais le voyant à genoux, avec tous ses gosses autour de lui, il s’en était détourné, écoeuré. Ce serait assez ma réaction, devant ces blattes qui courent partout sous leurs brushings et leurs costumes, en débitant des absurdités, ces petits malfrats privés de leur gros parrain et de leurs trente deniers, et je ne parle pas de tous les intellectuels à bonne conscience, de tous les histrions qui nous ont assourdis de leurs discours péremptoires et ne pourront bientôt plus faire un pas dans la rue sans prendre des pierres et des tomates pourries, comme l’indigne «présidente » géorgienne, cet agent de l'étranger, sorti par son peuple à coups de pieds au cul, et qui, ayant eu l’impudence de revenir, se fait accueillir par une volée  d’oeufs pas frais bien méritée. Ce serait pathétique et grotesque, si ce carnaval n'avait causé tant de malheurs et détruit tant de vies.


6 commentaires:

  1. Pourvu que les oeufs continuent de voler bas ! 😉🙂😜

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    1. Oui, je me souviens comme ils volaient gaiment sur l'ambassade US à Moscou, au moment des bombardements sur Belgrade...

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  2. China 4 ou 5 CH contre les hemorragies A avoir sous le coude ou dans le sac quand on est sujet aux saignements de nez ...entre autres!(China pas Cina)L'homeopathie existe en Russie?

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  3. Bonjour Laurence, Prends bien soin de toi et ne t'inquiètes pas trop pour la suite... Notre corps n'est qu'un assemblage passager de poussières d'étoiles qui font partie de l’Univers. Tous ces éléments ont été et seront réassemblés d’innombrables fois. Pour l'âme, c'est une autre histoire que chacun écrit au fond de son cœur.
    En Tahitien bonjour se dit "Ia ora na", "Que tu vives !". Ia ora na Laurence et évite quand même l'aspirine, ce n'est effectivement pas une bonne chose en cas de saignement. On n'en prend jamais dans les pays tropicaux car c'est mortel en cas de dengue hémorragique.
    Fred de Tahiti
    “Jésus lui dit : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » (Jean 11 ; 25-26)"

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    1. Oui, je sais bien, mais ce n'est pas très marrant quand même. Pas vraiment la partie de plaisir. L'aspirine a été exclue du paysage par la généraliste. Trois mois de traitement à l'horizon pour retrouver la forme.

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