un paysan "dékoulakisé" mendie sa nourriture avec ses enfants |
Devant le négationnisme communiste qui se manifeste de plus
en plus et malgré mon soutien à la population du Donbass, exterminée par de
pseudo néonazis ukrainiens soutenus par de vrais capitalistes apatrides, je
tiens à me démarquer de la récupération de la cause par des nostalgiques d’un
régime à qui je ne pardonnerai jamais ses exactions ni sa haine méticuleuse et
avérée de tout ce qui me faisait aimer la Russie. Voici un article publié par
Russiepolitics, dont j’apprécie par ailleurs toutes les autres analyses sur la
Russie contemporaine et la politique occidentale à son égard :
J’y répondrai par un commentaire (auquel je souscris
pleinement) à ce même article :
Zakhar Prilepine porte
toujours ses idées national-bolcheviques et se livre ici à une manipulation des
faits, souvent par omission, pour les faire valoir.
Il aurait fallu
équilibrer ses propos par un contradicteur.
Personnellement j'ai
relevé sur ses douze points :
1 - En accord avec le
précédent commentaire, il serait bon de rappeler que les bolcheviques avaient
sapé le gouvernement du Tsar et l'effort de guerre de la Russie qui avait été
attaquée par les Empires Allemand et Austro-Hongrois.
2 - Relever que le
gouvernement provisoire à tendance libérale et pro-occidental avait trahi le
Tsar et détourné le pouvoir n'exonère pas les bolcheviks de leur coup d'état
d'octobre suivi de l'établissement de la dictature "du prolétariat",
ni de l'assassinat du Tsar et de sa famille. S'il est difficile d'être certain
de ce qui se serait passé si le gouvernement provisoire avait pu continuer, les
chances d'éviter la guerre civile, de signer le calamiteux traité de
Brest-Litovsk et les interventions étrangères eurent été grandes. Donc oui, je
pense sincèrement que la Russie se serait portée mieux, et de beaucoup, sans
Lénine et les bolcheviques.
3 - L'intérêt des
Austro-Allemands à soutenir les bolcheviques pour désorganiser leur seul
adversaire à l'est, le sortir de la guerre et pouvoir se concentrer sur le seul
front ouest est évident. Ce but fut atteint par la signature du traité de
Brest-Litovsk.
Il est invraisemblable
que les britanniques et autres occidentaux aient soutenu, même secrètement, les
bolcheviques. Par contre, ils sont fortement impliqués dans la seule révolution
de février et le gouvernement provisoire leur convenait.
4 - S' "il
convient de rappeler que dans le premier gouvernement soviétique, il n'y avait
qu'un seul juif - Trotski", il convient aussi de rappeler que les juifs
avaient globalement une grande et disproportionnée représentation dans les
structures du pouvoir bolchevik
( cf. par exemple
5 - Il serait aussi
bon de rappeler qu'un grand nombre de ces anciens officiers tsaristes qui,
confrontés à un choix difficile provoqué par le coup d'état bolchevique,
avaient choisi de combattre pour l'armée rouge, finiront "épurés" une
fois leur rôle d' "idiots utiles" achevé.
6 - Les bolcheviques,
par leur coup d'état, l'établissement de la dictature et la trahison de la
signature du traité de Brest-Litovsk, ont provoqué la guerre civile et
l'intervention des pays alliés trahis par ce traité séparé.
Zakhar Prilepine est
le Tsar de la manipulation, et n'a pas l'excuse de l'imbécilité : de facto et
de jure, pas de coup d'état d'octobre, pas de guerre civile !
Toute l’affaire ukrainienne est une manipulation, est-il bon
d’ajouter une autre manipulation aux manipulations déjà existantes ?
Evidemment, quand on tient dur comme fer à son idéologie et qu’on l’oppose à l’idéologie
ou aux mensonges politiques des autres, on peut être tenté de le faire, je n’adhèrerai
pas à cette combine, il est clair pour moi comme de l’eau de roche que
capitalisme, nazisme et communisme sont les trois têtes d’un même serpent qui a
nom progressisme matérialiste forcené.
J’ai cru, au début de la crise du Donbass, que je pouvais
adhérer au mouvement dans la perspective d’une union sacrée face au vrai
totalitarisme de notre temps, celui du libéralisme mondialiste en regard duquel
les vieux communistes ne sont plus un danger, et j’ai joué le jeu, mais n’ayant
pas une forme de pensée idéologique, systématique et totalitaire, je me suis
vite heurtée à des manifestations de gauchisme ou de néostalinisme enragés qui
m’ont fait toucher du doigt que je serais fatalement exclue du jeu pour
incompatibilité profonde
Il ne peut y avoir de réconciliation nationale tant que les
gens adhèrent à des supercheries politiques et historiques, il ne peut y avoir
de pardon sans repentir, ni de repentir sans prise de conscience. La manipulation qui pointe fait du combat
contre le libéralisme mondialiste un combat communiste justifiant, pour la
nécessité de la mobilisation, la réécriture des événements, l’oubli des martyrs,
des innocents sacrifiés et des dégâts culturels abominables dont je vois tous
les jours les traces. Fausser la perception de ce qui s’est passé fausse
également la perception de ce qui se passe aujourd’hui. Et permet aux
propagandistes de l’autre camp de ressusciter une guerre sainte contre le
communisme qui devrait apparaître comme un prétexte mensonger artificiellement
tiré de la naphtaline.
Alexandre Panarine, auteur du livre « la Civilisation
Orthodoxe » que j’ai traduit péniblement, analyse très bien les problèmes du monde
contemporain et les sources du globalisme, et montre que la révolution
bolchevique fut une abomination antirusse meurtrière sans précédent, que la
Russie a plus ou moins digérée et russifiée et qu’on n’aurait pas dû toucher,
et laisser évoluer vers autre chose, plutôt que de lui asséner la perestroïka
et de la livrer au libéralisme capitaliste sans conscience, c’est une opinion
que je partage et qui n’excuse à mes yeux rien de ce qu’ont commis les
communistes. Beaucoup de communistes russes que j’ai pu voir partageaient d’ailleurs un peu cette vision des choses :
le bolchevisme a été une horreur mais Staline a mis de l’ordre. Je ne vais pas
jusque là, mais disons qu’avec eux, j’arrive encore à discuter.
Prilepine pousse la russification jusqu’à nier le rôle des révolutionnaires juifs dans cette affaire. Pour exempter les juifs de ces crimes ? Non,
pour blanchir la cause jusqu’au trognon, ou la rougir disons, pour russifier un
machin qui n’avait au départ rien de russe et détestait la Russie dans toutes ses
manifestations. Cela arrangera sans doute bien ceux qui pensent que tout ce qui
est juif est innocent par nature, et voué aux shoah permanentes organisées par
des goys très méchants. Or là encore, il ne peut y avoir pardon que s’il y a
repentir et aveu. Sinon, on en arrive encore à la situation ukrainienne où des
gens à double nationalité israélo-ukrainienne et à noms de famille russifiés ou
ukrainisés jettent des slaves ahuris les
uns sur les autres pour le bénéfice de trusts et de banquiers insaisissables,
de la grande puissance rapace qu’ils ont
noyautée, et cela en accusant les seuls Russes des crimes soviétiques qui
ulcèrent encore les Ukrainiens à juste titre. Il n’est que de lire le journal de Tsvetaïeva,
mariée au juif Ephron, pour se rendre compte du rôle des juifs dans cette
histoire : pratiquement tous les commissaires du peuple l’étaient. Ce qui
me fut confirmé par une émission historique de la télévision française faite
par l’historien Marc Ferro, sur la
Russie dans la guerre de 40, où j’ai entendu cette phrase qui m’a marquée :
« Au début, les Allemands ne massacraient pas systématiquement les juifs,
ils exécutaient les commissaires du peuple, il faut dire que tous les
commissaires du peuple l’étaient. »
Le voisin juif de mon père spirituel, converti à l’orthodoxie,
nous a dit un jour qu’il avait honte de ce que les juifs avaient fait à la
Russie.
Tous les peuples ont du sang sur les mains, eux aussi. Et je
ne peux pardonner à des gens qui ne reconnaissent pas ce qu’ils ont fait et
crachent sur les tombes de leurs victimes, à noter que parmi ces victimes, il y
eut aussi des juifs, à commencer par Mandelstam ou Ephron, ce même mari de Tsvetaïeva.
J’ai publié récemment l’épitre du patriarche Tikhon, que cherche
à désamorcer Prilepine. Le patriarche Tikhon, au contraire de ses héros
bolcheviques, était profondément russe, il comprenait que ces virus sociaux
avaient introduit dans l’organisme de la Russie un facteur de division
permanente, comme l’ont fait en leur temps les révolutionnaires français dans
le tissu organique de la France. Je vois avec chagrin que cela est bien vérifié
et que nous avons des chances de ne jamais nous en sortir.
Pour moi, la Russie, c’est la sainte Russie, c’est même « les
Russie » artificiellement séparées d’abord par les communistes et ensuite
par les Américains sur les décombres de l’URSS. Je la reconnais dans la
procession géante du métropolite Onuphre en Ukraine, dans la renaissance
orthodoxe en Russie, dans le combat pour sauver des promoteurs et des
fonctionnaires véreux les vestiges d’une architecture féérique, dans le travail
de mes amis folkloristes, dans tout ce qui se réclame de la Russie éternelle,
certainement pas dans ce qui prétend faire naître la Russie en 1917, comme nos
laïcards socialistes font naître la France en 1789. C’est cette Russie qui peut
« sauver le monde ». Pas celle de Lénine qui proclamait que les seuls
Russes intelligents étaient ceux qui avaient du sang juif.
Dans cette affaire du Donbass, je suis évidemment solidaire du
peuple du Donbass, communiste ou non, mais préfère désormais me contenter d’envoyer
de l’argent aux gens dans le besoin ou de traduire ce qu’il me paraît pertinent
de montrer, de façon indépendante, mais je ne m’associe pas du tout à ceux qui
en font comme Prilepine une récupération idéologique. Que cela soit clair.
Et pour ce qui est de la Russie que j’ai choisie, ce n’est évidemment
pas celle qui se reconnaît dans l’idéologie de Prilepine, même si parmi eux se
trouvent de fort braves gens et si je m’associerai à eux dans le cas ou ils se
montreraient plus russes que communistes dans la guerre que fait à la Russie l’élite
mondialiste. Comme saint Luc de Crimée en son temps, contre les envahisseurs nazis.
Contre l’élite mondialiste, je m’associerais quasiment à n’importe
qui d’ailleurs. Mais je ne participerai pas aux mensonges ni aux supercheries
confortables, et ne trahirai pas les martyrs de l’Eglise orthodoxe ni toutes
les petites gens qui ont été ruinées, assassinées ou déportées.
D’une manière générale d’ailleurs, entrer dans le combat
politique, je veux dire adhérer à un mouvement ou à un parti, c’est être amené
à approuver des mensonges dès lors qu’ils nous arrangent ou qu’on hésite à
compromettre la cohésion du groupe, et dans ce domaine, approuver des
mensonges, c’est fermer les yeux sur des injustices et cracher sur des tombes.
C’est aussi aggraver la confusion ambiante et aveugler les gens.
Mon combat sera donc spirituel et culturel, et si je dois
mourir au combat, que ce soit en martyr, dans une procession, ou dans une
église.
Battez-vous bien, à coups de propagande et de
contre-propagande. Le Christ se taisait devant ses juges.