C’était hier l’anniversaire de mon père Valentin,
dans un café de la Novaïa Basmannaïa. J’y suis allée avec Dany. Il faisait un
temps affreux et l’on se gelait, mais l’ambiance était très chaleureuse et très
farfelue, comme d’habitude. Il y avait le père Vladimir Viguilianski et sa femme Olessia, ravis de rencontrer Dany, dont ils avaient soutenu le mari, le poète Iouri Iourtchenko, quand il était aux mains des bataillons punitifs ukrainiens, et
un père Vadim qui connaît mon amie Katia, comme quoi le monde orthodoxe est petit. Le
père Valéri, le père Dmitri, toute l’équipe... Les nombreux petits enfants du père Valentin (il en a 27...) J'ai porté un toast à mon cher père spirituel, en précisant que j'avais grâce à lui une famille russe dont j'avais vu grandir les enfants. "Laurence, nous vous aimons, nous vous aimons..." répétaient à sa table prêtres et amis. Les fêtes de ce genre, en Russie, permettent aux gens de se témoigner tous leurs bons sentiments, et ils y tiennent beaucoup.
Le père Valentin ne pense pas que Poutine
soutienne la « resoviétisation » du pays qu’observe Nazarov. Il
n’exclut pas, comme moi, que ce soit là une manœuvre américaine sur fond de
mécontentement et de naïveté pour diviser la population, qui était sur la voie
d’une certaine réconciliation nationale, et pour justifier les campagnes contre
« l’empire du mal » et la néonazification de l’Ukraine et des pays
baltes. Il croit que la marge de manœuvre du président est étroite. D’après lui, il soutient
et protège sincèrement l’Eglise, par foi et par patriotisme, raison pour
laquelle l’Eglise le soutient aussi, à part une frange de religieux
néostaliniens regrettables dont je ne comprends pas trop le raisonnement. Mais d’après lui, le patriarche est intraitable sur
cette question et ne reviendra jamais sur les nouveaux martyrs de Russie.
« Les persécutions peuvent très bien reprendre, me dit-il, si le pouvoir
passe entièrement à des gens mal disposés. Mais cette fois, il n’y aura ni
goulag ni exécutions. Il suffira d’étouffer les paroisses sous les
impôts ». La répression par les impôts et les amendes, comme en France.
Il pense que les intrigues autour de Bartholomée
et du tomos ukrainien sont en train d'échouer et de tourner à l’avantage du
patriarcat de Moscou. Il faut dire que ces intrigues et les personnages qui les
trament sont difficilement soutenables, même quand on est d’un naturel
diplomate…
La population de la Russie, malgré tout, lui
semble plus saine que la population européenne, et dans sa grande majorité,
elle ne soutient pas les tentatives de déstabilisation de Soros par petits cons
interposés, comme en Ukraine. J'en avais déjà parlé avec le comptable du café qui me disait: "Nous avons tous enfin un petit quelque chose et un peu de stabilité, et nous n'avons pas envie de laisser ébranler tout cela". De sorte que la différence avec les gilets jaunes n'est pas seulement dans la différence de comportement de la police ou dans la présence de commanditaires milliardaires mafieux internationaux derrière le mouvement, mais dans la nature des manifestants, populaires en France, classes moyennes paupérisées excédées, bobos en Russie. Le problème est que la technique consistant à exploiter politiquement de l'extérieur du pays les désaccords locaux peut compromettre toute action ciblée de la société civile. En réalité, comme nous vivrions tranquilles si on nous lâchait, si les voisins se mêlaient de leurs affaires et ne cherchaient pas à empiéter sur notre champ ni nous imposer leur façon de vivre, s'ils ne cherchaient pas à débaucher nos enfants, à les dresser contre nous, à nous voler nos maris et à monter le bourrichon de nos femmes. Je suis sûre que la Russie trouverait en elle-même les remèdes à ses maux si on lui fichait la paix. C'est d'ailleurs valable aussi pour la France.
J’ailaissé
Ritoulia à mes deux hôtes. Si elle ne le vit pas trop mal, il est
possible que j’essaie de la laisser à Katia et Nadia quand j’irai en
France.Cette fois-ci, sans voiture,
avec l’expédition chez Nazarov qui ne tenait pas à la confronter avec ses
chats, le bus, le métro, j’ai préféré ne pas m’en encombrer.
Nazarov, analyste remarquable de l'histoire russe et des événements apocalyptiques en cours, a vendu son appartement dans Moscou pour
acheter une maison en dehors, mais la ville est en train de grignoter cette
banlieue, ils auront bientôt le métro.Comme d’habitude, c’est un chaos de grosses maisons rupines très moches,
de bâtiments soviétiques et de nouveaux immeubles. Mais sa maison a un joli
jardin sauvage au bord d’un ruisseau propre où vivent des canards, des
grenouilles, un cours d’eau encore vivant et normal, et depuis les fenêtres, on ne voit que des arbres. Je me rends compte que
dans le siècle qui vient, ces îlots de charme et de beauté seront les seuls
refuges qu’il nous restera, c’est ce que je fais de ma maison, d’ailleurs, un refuge et un témoignage de beauté.
Sa femme est une aristocrate russe née en Belgique
très distinguée, très douce et très bonne. Elle
recueille tous les chats en détresse qu’elle rencontre. Chez eux, il y a des chats
partout, de tous âges, et j’ai dormi avec un chaton rouquin, qui m’adopterait
bien et réciproquement, mais à mon âge, je ne veux pas de chaton, et j’en ai
assez déjà chez moi.
Nadia, la femme de Nazarov, reçoit sa sœur, et
nous avons pu parler français toutes les trois, Mikhaïl Victorovitch le lit et
le traduit, mais le parle avec difficultés. Il m’a fait goûter son alcool de
prune, qui est excellent, et m’en a préparé une bouteille pour le père Valentin
qu’il connaît.
Il m’a pris une interview, je suis interviewée de
tous les côtés, heureusement que je suis trop vieille pour avoir la grosse
tête.
Il m’a lu un texte sur la patrie, les liens sacrés
qui nous unissent à elle et m’a demandé si je n’avais pas la nostalgie etc. Si,
j’ai la nostalgie, bien sûr. Oui, elle me tient à la peau, ma patrie d’origine.
Non, je ne renie pas la France et ma culture. Il m’arrive souvent d’avoir la
larme à l’œil à l’évocation puissante d’un coin du midi, une photo, un film, ou
quand j’écoute une chanson, je dirais même que j’évite presque de les écouter,
Brel, Brassens, Trenet, et tout ça ; mais mon exil est beaucoup plus situé
dans le temps que dans l’espace. Comme dit Dany, tout ce que nous aimions là bas
est parti. La Russie m’est profondément chère, mais je n’y ai pas grandi, et je
le ressens souvent à la vue du paysage qui m’entoure, qui me fascine, mais qui
n’a pas fait partie de la formation de ma personne. Le nord m’a toujours fait
rêver, depuis les contes d’Andersen, et le père Valentin trouve que j’ai une
personnalité boréale, néanmoins, j’ai grandi enivrée par les parfums et les
couleurs du midi, par la mer Méditerranée et l’Ardèche… Donc oui, je suis en
exil, dans un pays qui m’est très cher et qui m’a attirée toute ma vie. D’un
autre côté, quand je reviens en France, j’ai le cafard, je n’ai plus la
nostalgie, mais une grande tristesse, comme si je ne retrouvais qu’un décor, où
errent les derniers Français, dont une bonne partie sont complètement dénaturés,
à cet égard, le saccage de Notre Dame est fort symbolique, et trop peu nombreux
sont les « Français de souche » à s’en émouvoir vraiment… Une sorte
de cimetière de ce que fut la France, où tout ce que nous aimions est profané
avec une haine et un mépris inimaginables.
Nazarov me dit que la Russie est aussi en train de
mourir, il pense que les derniers temps sont venus et c’est sans doute vrai,
encore que lui-même compte sur « le camp des saints et la ville bien
aimée » qui seront sauvegardés jusqu’au bout mais il ne sait s’il s’agit
d’un lieu déterminé, par exemple en Russie, ou de lieux disséminés à la surface
de la terre, des îlots préservés.
Il observe une resoviétisation de la Russie avec consternation. Il ne croit pas à la restauration d'un ordre communiste avec goulag et répressions mais pense que ceux qui ont volé et martyrisé le pays dans les grandes largeurs cherchent ainsi à se donner une légitimité historique, une légende accréditée et à effacer les traces des crimes commis, ce qui naturellement conduit à calomnier les victimes innocentes de ce Moloch, pourtant si étranger à la mentalité russe, à part son esprit communautaire dévoyé, mais le signe de notre temps est de tout dévoyer, de tout pervertir, de tout retourner et de plonger les foules, privées de leurs repères spirituels et culturels ancestraux, dressées, dénaturées et hypnotisées, dans une confusion hagarde et des confrontations néfastes et plus ou moins atroces entre camps faussement adverses.
Nadia et sa sœur ont voulu aller jusqu’à une
église située « à cinq minutes », mais comme la première s’est
égarée, nous avons marché longtemps, et mes articulations s’en ressentent. Rien
que les couloirs du métro suffisent à raviver mes douleurs.Nous avons vu un bonhomme qui tondait le long d'une rangée de spirées. Il entretientle bas côté communal de la route, devant sa maison, et il
en est très fier. « C’est plus joli comme ça…. » nous dit-il. Nous
nous sommes extasiées.
Chez le père Valentin, j’ai trouvé Alissa, sa
fille mariée à Clermont-Ferrand, avec ses enfants qui sont tous très beaux. Elle
va de temps en temps chez le père Elie à Terrasson, mais c’est loin et ça
revient cher, au prix de l’essence en France. Et aux églises roumaine et russe
de Clermont.L’absence totale de
spiritualité chez les Français la sidère. « Vous avez des amis, en dehors
des églises orthodoxes ? me demande-t-elle. Les seuls Français avec qui je
m’entends sont ceux qui vont à l’église orthodoxe. C’est comme si on changeait
de pays, tout-à-coup, ce ne sont pas les mêmes Français ». Nous avons commenté les opinions de Nazarov sur le camp des saints. Nous pensons qu'en effet, il y aura une sorte d'archipel d'arches diverses, et peut-être un endroit où elles seront plus concentrées. C'est le thème du roman de science-fiction orthodoxe de Ioulia Voznessenskaïa "le voyage de Cassandre ou aventures avec des pâtes", que j'aimerais bien traduire si on me trouvait un sponsor. L'archipel des arches plus ou moins grandes, une maison, une communauté monastique ou agricole, un morceau ou des morceaux de pays, l'archipel des arches comme pendant à l'archipel du goulag.
Sur cette photo de 1892, trouvée sur un fil de nouvelles, ces enfants russes écoutent les oiseaux. Regardez leurs expressions, leurs attitudes, leur attention paisible, presque leur ferveur, et vous comprendrez à quel point nous avons dégringolé, avec le fameux "Progrès". Ces enfants-là n'avaient pas, dès le ventre de leur mère, les oreilles et la tête farcies de musique synthétique aussi immonde qu'obsédante, ils n'entendaient ni la perceuse ni les motos, ni la débroussailleuse, ni la radio à tue-tête. Ils écoutaient les oiseaux.
Un ami violoniste et folkloriste de talent me racontait que sa mère d'origine paysanne, quand il était petit, dans les années 50, l'emmenait dans la forêt et le posait près d'un ruisseau, pour lui faire écouter l'eau, le vent, les oiseaux...
Maintenant, je suis obligée de choisir le moment pour pouvoir me livrer à cette occupation vitale, entre la tondeuse et la radio des voisins, les gosses circulent à vélo avec la radio, ils ne savent plus exister sans ce tintamarre, qui fracasse l'âme et l'esprit, et les ferme à le beauté du monde. Ils n'écoutent pas les oiseaux. Et ils n'ont plus du tout ce genre d'expressions, ils ont quelque chose d'obtus, de nerveux, ils sont façonnés par tout ce tohu-bohu survolté, dans lequel ils grandissent, par cette cacophonie, et par la laideur que produisent autour d'eux des gens qui jamais ne s’assoient pour écouter les oiseaux et le vent, et la chanson qui pourrait monter en eux et venir éclore sur leurs lèvres.
En quelque cent ans, les humains sont sortis, volontairement ou forcés, du cercle enchanté de la vie pour se faire la proie d'une grande machine grinçante qui dévore tout sur son passage. Tout ce que nous faisons est hideux, mortifère, nous nous sommes détournés de Dieu pour adorer le veau d'or et Moloch, auquel nous sacrifions les enfants, au propre et au figuré, les transformant en chair à canon, chair à débauche. Malheur aux sinistres bergers qui nous ont menés là où nous en sommes, la carotte dans une main et le bâton dans l'autre. Bouchers illusionnistes. Bonimenteurs du diable.
Combien de ces petits enfants ont été emportés plus tard dans la tourmente révolutionnaire?
Fervents petits enfants de la sainte Russie au coeur aussi ouvert que les oreilles.
Je devais aller ce soir à un festival, à Rostov,
mais la sœur de l’électricien, Olga, qui devait y aller aussi et m’emmener en
voiture, a déclaré forfait : sa mère est malade, elle ne peut pas lui
laisser sa gosse, qui va s’ennuyer au concert. Or, sachant qu’Olga nous
emmènerait en voiture, et que je rentrerais le soir, j’avais accepté d’aller
demain chez l’historien Nazarov, près de Moscou, visite que j’avais déjà remise
une fois. Aller en bus à Rostov, puis prendre le bus ou le train le lendemain
pour rejoindre Moscou, sachant que Nazarov lui-même habite hors de Moscou et
que je foncerai du bus dans le métro, cela me coupe bras et jambes. Même sans
aller à Rostov, d’ailleurs… je n’ai trouvé de place que dans le bus de 8h, et
je déteste me presser le matin. Ce sera l’expédition, et je me rends compte que
j’ai de plus en plus de mal… Liéna a beaucoup insisté, je ne savais comment
m’en sortir. Mais c’est vraiment au dessus de mes forces, car j’aurais dû tout
laisser tomber, faire mon sac à toute vitesse, courir essayer d’avoir de la
place dans un bus pour Rostov, changer mon billet de demain pour un autre…
Nazarov est un homme remarquable, j’ai envie de le
rencontrer, je pense qu’il ne prendrait pas bien que je lui fisse encore
faux-bond. Son livre sur l’histoire contemporaine de la Russie est éclairant
aussi sur l’histoire du monde en général, et de la civilisation infernale qu’a
engendrée l’occident détaché de l’Eglise originelle et de sa vocation avant
tout spirituelle. Le catholicisme a dérivé, puis provoqué la réaction
protestante qui, par sa proximité avec le judaïsme et sa rencontre avec la
franc-maçonnerie, a accentué la glissade progressiste, matérialiste,
technologique capitaliste,provoqué les
révolutions qui nous ont livrés sans défense à de gros usuriers sans principes, et l’élimination de la paysannerie, dont les Anglais furent les pionniers. Je ressens
depuis longtemps la Renaissance et ce qui a suivi comme un ensemble de
symptômes morbides,ce qui ne remet pas
en cause à titre personnel les génies qui se sont succédés dans le domaine des arts et de la littérature
européenne, mais cette concentration même du talent sur des personnalités d’exception, souvent malheureuses et incomprises ou excessivement adulées, alors que l’ensemble
des peuples était lentement privé de son génie collectif et de son expression
traditionnelle ancestrale, combattus et accablés de mépris par les autorités
bourgeoises, que notre vie quotidienne devenait de plus en plus hideuse, vulgaire,
indigne, dégradante et infernale, me paraît le signe qu’à un certain moment,
nous avons déraillé: alors que jusqu’en 17, la Russie, contrainte de suivre
plus ou moins le mouvement ou de disparaître, a essayé de sauver sa
paysannerie, qui était sa chair et son âme, et l’essentiel de ses traditions,
même sisa noblesse et son intelligentsia
étaient coupées de leurs sources.
J’ai compris que l’été était fini. Cette année, il
a duré environ un mois, le printemps trois semaines,et nous aurons un automne de 5 mois, à moins
que la neige ne tombe dès novembre. Mon amie Dany se cramponne toujours à l’idée
de l’été indien, mais même si nous avons quelques beaux jours d’automne, nous n’aurons
pas juillet-août en septembre-octobre, ça, ce n’est pas possible. Au moindre
rayon de soleil, je me précipite sur le perron, sur le banc que j’ai acheté au
printemps, et je regarde les fleurs, les nuages, les étourneaux qui se
rassemblent, comme à Pierrelatte au mois d’août, mais moins nombreux. Le
peuplier d’en face vibre de leurs conversations pour moi incompréhensibles, et
voilà qu’avec un bruit ronflant d’ailes froissées, une nuée d’oiseaux se
soulève et se déplace dans le vent, vers un autre lieu à hanter de sa
frémissante multitude.
Mon petit pommier, et le poirier devant la maison, que je n’avais jamais vu porter de
fruits depuis que je suis ici, en sont
couverts, cette année, mais faute de chaleur et de soleil, ils ne mûrissent
pas.
...
Les Français de ma connaissance ricanent devant les
vidéos ou les photos des « répressions policières » à Moscou :
des gamins impudents et narquois qu’embarquent sans grande brutalité des
policiers calmes. Je poste sur les fils de commentaires des divers sites russes
des photos de tous les gilets jaunes éborgnés, mutilés, défigurés, sans dents,
sans mains, sans visage… Je me souviens de cet homme de cinquante ans
sauvagement matraqué devant sa fille de vingt ans qui hurlait. Où sont-elles,
les violences policières ? Du côté de la dictature mondialiste des
banques, des dingues richissimes et sataniques qui veulent complètement
détruire nos peuples, leur mémoire, leur histoire, leur foi, leurs traditions,
leur culture, pour nous faire plonger dans une société de science-fiction
cauchemardesque dont ils seront la caste toute puissante et qui n’aura pas d’issue.
Ceux qui gênent la caste sont sauvagement réprimés. Ceux qui la servent sont
emmenés avec toutes sortes de précautions, et se pavanent. Comment différencier
un gilet jaune français d’un libéral russe ? Le second a ses deux yeux,
ses deux mains, marche sur ses deux jambes, et garde un sourire que n’a pas
déparé un projectile en pleine gueule.Ceux qui gênent la caste sont emprisonnés, conspués, vilipendés, ruinés.
Ceux qui la servent peuvent casser, violer
et massacrer tranquilles, on leur trouvera toujours des excuses, puisqu'ils sont là pour éliminer et terroriser les autres...
Ce qui me chagrine au plus haut point, c’est que j’ai
des amis russes libéraux, par ailleurs fort sympathiques, et même intelligents,
et que tout cela ne leur effleure absolument pas la cervelle. Quand je vois Navalny,
qui d’ailleurs n’emballe qu’une petite frange de neuneus citadins, je retrouve
la même foncière félonie qui me frappe chez Macron, Trudeau, Tsipras ou Guaido :
des types à qui je ne confierais ni mon chien, ni mon porte-monnaie, ni ma petite
sœur. Les satrapes de la mafia, fabriqués dans le même chaudron. De ce
côté-là, je trouve que vivre en province n’est pas mal, les gens ne se laissent
pas embarquer de la même manière par de pareils escrocs. Ils sont parfois
nostalgiques du communisme, mais cela m’est plus compréhensible, et puis c’est
moins dangereux. Parce qu’il suffit parfois d’une meute d’excités largement
financés et soutenus par l’étranger et les banques supranationales pour faire basculer
un pays et le transformer en trou noir. C’est ce qui s’est passé dans la Russie
de 17, et c’est ce qui s’est passé dans l’Ukraine de 2014…
Je me lève dans les brumes, un chat avait dégueulé
sur le dessus de lit. J’arrive dans la salle de bains, je monte sur la balance :
elle était mouillée. Une mare de pisse. De chat, de chien, je ne sais pas, j’espère
que ce n’est pas mon artiste peintre… Voilà qui fait bien débuter la journée.
Le père Constantin m’avait engagée à venir à la
liturgie aujourd’hui, car il n’aime pas lorsqu’en semaine, il n’a personne à
qui donner la communion. Je n’avais aucune envie d’y aller. Mais aucune. C’est
même étonnant que moi, qui suis si orthodoxe, je n’arrive pas à surmonter mes
petites faiblesses pour aller à l’église ou respecter les carêmes qui me
compliquent la vie et me cassent les pieds. Mais c’est comme ça…
Enfin pour finir, j’ai lu les prières de communion
que je n’avais pas lues la veille, et je suis partie en traînant les pieds, en
jupe, avec les collants et tout, et le fichu sur la tête, pour enfourcher mon
vélo, direction la cathédrale. Il faisait un froid d’automne profond, 12°, vent du nord, le mois d’octobre. Hier, il ne
faisait pas beaucoup plus chaud, mais il y avait au moins du soleil. Cela dit,
quand il ne pleut pas, qu’il y a du vent, de beaux nuages, c’est vivifiant, le
pire c’est les rideaux de flotte et le ciel gris.
Quand je passe au pied de l’église de la
Transfiguration, où saint Alexandre Nevski a été baptisé, j’ai toujours un élan
du cœur : elle est si belle, si pure, elle me parle d’un temps où tout
était simple et sacré, elle a survécu à tout, elle a vu le beau prince du XII°
siècle et les affreux bolcheviques, et elle est toujours là. Ouvre-moi la
porte, saint Alexandre, de la ville invisible de Kitej et protège ce qu’il
reste de Pereslavl…
J’aurais bien aimé être madame Alexandre Nevski,
encore que je ne suis pas sûre d’avoir ce qu’il faut pour remplir la fonction
de princesse à longue tresse penchée sur son métier à tisser aux côtés d’un
guerrier qui va périodiquement risquer sa peau en vous faisant des enfants
entre deux campagnes, mais on ne se posait pas la question, et la question ne
se posait pas, et cela me paraît psychologiquement tellement reposant. Et puis
au moins, on l’avait d’office, le mari, et les enfants aussi. A cinq ans, on commençait à préparer son trousseau, on n’avait pas à se demander si on passerait son
bac, quelles études on ferait si on « réussirait sa vie », on avait
de la chance ou l’on n’en avait pas, et ce qui comptait, c’était ce qu’on
faisait de son âme, si on avait aimé les siens, si on leur avait été utile.
Alexandre Nevski avait dix neuf ans, quand il a commencé à remporter ses victoires. Je n'aime pas tellement les bustes de lui qui hantent la ville. J'aimerais bien voir la tête qu'il avait. Je pense qu'il était beau, beaucoup de Russes le sont, et à l'époque, ils devaient l'être encore plus, avec la vie qu'ils menaient, rude et saine.
Je me suis confessée, j’ai communié, j’ai pris le
petit déjeuner au café Montpensier avec le père Constantin. Il est anti
Poutine, mais pense que de toute façon, depuis la mort du tsar, la Russie est
aux mains de n’importe qui, et que suivre Navalny, avec sa tête de faux témoin,
il faut être idiot ou vouloir le malheur de sa patrie. Comme moi, il voit dans
la ferveur et l’élan de la procession ukrainienne une sorte d’événement
mystique qui est notre lueur d’espoir. Je lui ai fait part de mon sentiment d’inadéquation
de ma nature aux exigences chrétiennes orthodoxes. « Oh mais nous en
sommes tous là, me dit-il. D’ailleurs il ne faut pas projeter sur l’ensemble
des fidèles ce qui relève du monachisme et qui n’est pas à la portée de tout le
monde.
- Dimanche, vous avez dit dans votre homélie qu’à
notre époque, garder figure humaine était déjà un exploit. Le métropolite
Onuphre aussi avait demandé à ses fidèles de prier pour garder figure humaine.
Eh bien, c’est à peu près tout ce que je suis arrivée à faire de ma vie :
garder figure humaine… »
Dieu aime bien qu’on fasse un effort, même
insignifiant, car cette communion à l’arraché m’a fait du bien.
J'ai dit au père Constantin que j'aimais bien les monastères de Pereslavl, et les moines que j'y voyais, que j'aimais bien aussi le monastère saint Théodore, mais que je préférais les moines aux moniales: "Vous voyez, à la limite, je voudrais bien être moniale, mais dans un monastère d'hommes, et cela ne se fait pas. Parce que les vertus domestiques des moniales, cela me casserait vite les pieds, alors que je vois des moines tellement intéressants, qui ont l'air d'avoir des vies spirituelles ardentes et des activités intellectuelles profondes, enfin j'aurais rêvé d'être une femme au foyer modèle et je suis quand même un garçon manqué..."
Il pense que néanmoins, Dieu m'avait choisie dès mon enfance pour un destin particulier, et gardée à l'écart des erreurs de l'époque.
300 000 personnes ont suivi la Procession en mémoire du baptême
de la Russie, derrière le métropolite Onuphre, à Kiev
Elan du cœur, confession, réponse aux persécutions, pourquoi
la procession à Kiev réunit-elle toujours plus de monde ?
Il y a quelques heures à Kiev s’est achevée la grande
Procession en l’honneur de l’anniversaire du baptême de la Russie kiévienne.
Cette année, le nombre des pèlerins a dépassé toutes les attentes, surpassant
les indicatifs de 2017 et 2018.
Pourquoi aujourd’hui, quand l’Eglise du Christ est
persécutée par le pouvoir,quand se sont
dressées contre elle de puissantes forces extérieures , etque l’esprit même de l’époque, semble-t-il,
éloigne l’homme de l’exigence de la vie spirituelle, toujours plus de gens se
rassemblent autour d’elle ?
La Procession en tant
qu’élan du cœur
Sa béatitude le métropolite Onuphre l’a expliqué
simplement : les croyants viennent à Kiev parce que l’âme humaine ressent
le besoin de communiquer avec Dieu. " l'âme humaine n'a pas besoin
d'apprendre les nouvelles, mais d’apprendreDieu, de découvrir pourquoi l’homme a été créée età quoiil est destiné", a-t-il déclaré dans une interview accordée à la
chaîne Inter TV. "Au cours de la procession, celui qui entre en relation
de prièreavec les autres apaise sa soif
spirituelle de la parole de Dieu, de la prière et de la relation avec
Dieu."
La Procession en tant
que confession de foi.
Mais il est évident que dans l’Ukraine contemporaine, la
participation à la Procession avec la prière suppose encore un autre aspect, le
désir de confesser sa foi.
Tous ceux qui sont venus aujourd’hui à Kiev, par leur
présence sur la colline de Vladimir, ont exprimé leur soutien à l’Eglise
Orthodoxe Ukrainienne, s’est déclaré en unité avec elle.
Nous vivons, au moins extérieurement, dans une société
démocratique. Mais derrière les belles paroles sur la démocratie et la liberté,
on cache souvent, en Ukraine, les faits de persécution de croyants sur des
signes religieux.
Les confiscations d’églises, les lois anticléricales, la
haine et l’agressivité envers l’Eglise ne rencontrent pas de réaction de la
part des organes législatifs, on les tait et on les nie. Beaucoup de médias
sont catégoriquement opposés à l’Eglise et ne donnent pas seulement de
l’information fausse, mais mentent carrément. Les politiques et les
fonctionnaires font des déclarations contre elle et se mêlent directement de
ses affaires.
Et c’est pourquoi, dans avoir les moindres leviers
extérieurs d’influence sur la situation, et ne voulant pas non plus de
confrontation avec « ceux qui nous haïssent et nous attaquent », les
croyants de l’EOU utilisent le seul moyen qui leur permette de rappeler leur
présence dans la société ukrainienne et leur égalité de droits devant la loi et
la constitution, la Procession.
La Procession en tant
que soutien de l’Eglise
Dans la société capitaliste et les pays démocratiques, dont
notre pays désire faire partie, il y a un bon principe qui s’appelle
« voter avec son porte-monnaie ».Par exemple, très souvent le pouvoir démocratique n’interdit pas certain
produit ou marchandise, il existe librement, sans intervention extérieure. Mais
les gens réagissent à son existence par le désir, ou l’absence de désir, de
l’acheter. De la sorte, si personne ne veut payer pour cette marchandise, le
producteur comprend que personne n’en a besoin et soit il arrête la production,
soit il enlève la marchandise de l’étal pour la perfectionner.
Cet exemple est grossier et peut-être malchoisi, mais il correspondd’une certaine façon à la situation qui s’est
installée dans la sphère religieuse ukrainienne. Pour voir quelle église
soutient le peuple, les autorités doivent laisser toutes les églises
tranquilles. Comme Gamaliel l’a dit un jour: si l’affaire vient de Dieu, vous
n’y pouvez rien, et si c’est de l’homme, elle s’écroulera.
D’après une enquête publiée par les médias, c’est l’ELU récemment
fondée (il y a un an c’était l’EOU du Patriarcat de Kiev) qui bénéficie du plus
grand soutien. Cependant, la Procession démontre justementet précisément quelle Eglise soutient le
peuple ukrainien, à quelle Eglise s’identifie la majeure partie de l’Ukraine.
On peut affirmer autant qu’on veut que l’Eglise Orthodoxe
Ukrainienne n’a pas de soutien dans la population, et l’on peut simplement
regarder la transmission de la Procession d’aujourd’hui, et se convaincre que
c’est une énorme erreur.
La Procession comme
réponse aux persécutions
Les persécutions ne font que renforcer l’Eglise et tous ceux
qui ont en leur temps lutté contre l’Eglise on disparu de l’arène historique.
Sa béatitude Onuphre, dans une interview, a comparé l’Eglise
avec un navire. Il semble à beaucoup, dit-il, que sur ce navire, il n’y a pas
de capitaine, et ces gens essayent de piloter, de diriger ce navire. Cependant,
tous ceux qui ont pris la barre de l’Eglise en mains ont fini leur vie tragiquement.
L’Eglise a un Pilote, le Christ et Lui seul confirme la
route et la direction dans lesquelles ce navire vogue. Toutes les tentatives
pour changer de cap, s’immiscer dans les affaires internes ou diriger soi-même
se terminent mal.
D’autre part, plus l’Eglise était persécutée, plus elle avait
de fidèles par milliers. On peut même supposer que l’Eglise croît en proportion
directe avec les problèmes que lui créent les politicienset ceux qui sont au pouvoir.
Au tout début des persécutions contre l'orthodoxie,
organisées par le gouvernement soviétique, l'un des nouveaux martyrs et
confesseurs russes a déclaré: «Dieu utilise la persécution comme un fer à
repasser pour brûler tous les poux de la Tunique du Christ. Ces mots sont durs
mais justes. Pendant les persécutions, l'Église devient non seulement
nombreuse, elle devient plus propre, la foi devient plus forte, l'espoir se
renforce et l'amour pour les ennemispasse de l’incitation à un principe de vie.
La Procession comme réponse à l’agression
Pendant la Procession, un journaliste de la chaîne « 112
Ukraina » a pris une interview à des jeunes filles qui étaient venues à
Kiev depuis la région de Tchernovitsa, du village de Vaslovotsy. Pendant 180
jours, dans ce village, la communauté orthodoxe a, grâce à sa prière permanente,
défendu ses droits à son église, que des représentants de l’Eglise Locale ont
essayé de lui prendre.
L'archimandrite Alipy (Svetlichny) a comparé cette veille de
prière avec l'exploit monastique du monastère de Ceux qui ne dorment pas. Dans
ce monastère créé par le moine Alexandre au Ve siècle, la prière monastique
durait 24 heures par jour. Et ce parallèle n'est pas accidentel. Dans le
premier et le second cas, la prière est un moyen d'aider l’homme à être avec
Christ. Les habitants de Vaslovtsy, réagissant à l'agression et à la colère par
la prière, témoignent du fait que le Christ leur est plus cher que tout, et
même que la vie.
Les journalistes ont noté que la prière en tant que réponse
à la violence est la principale preuve de la vérité de l'Église, une sorte de
critère du vrai christianisme. Christ lui-même nous appelle à aimer nos ennemis
et dit que nous devrions bénir ceux qui nous maudissent, prier pour ceux qui nous
persécutent et nous causent des ennuis.
Et les habitants de nombreuses villes et villages d'Ukraine,
quiressentent la haine envers eux-mêmes
et leur Église, prient. Ils ne prennent pas les armes, des scies sauteuses, des
barres de fer et des marteaux pour démolir les portes des églises des autres
communautés. Ils prennent le psautier et l’Évangile afin d’ouvrir les portes de
leur cœur et de laisser le Christ y entrer. Ils prennent des chapelets et des
icônes dans leurs mains, et, eux-mêmes marqués du signe de la croix, demandent
à Dieu d'envoyer paix et amour au cœur de tous, y compris de ceux qui se
tiennent en face avec un pied de biche ou autres accessoires.
…
La Procession est la preuve que le christianisme se vérifie par la pratique. Ce n'est pas
simplement une belle théorie qui vise à rendre une personne plus parfaite
moralement. C’est d’abord un mode de vie
qui aide à se rapprocher de Dieu, à s’unir avec Lui, à devenir participant de
son Etre.
C'est pourquoi les représentants de l'Église orthodoxe
ukrainienne ont souligné à maintes reprises que la Procession est avant tout
une prière. Les gens qui vont de la colline de Vladimir à la laure de
Kievo-Petchersk le font pour illuminer par la prière aussi bien eux-mêmes que
le monde dans lequel ils vivent. Et ce qui est surprenantc’est que pour ce droit, pour la possibilité
de prier pour tous et pour tout, le chrétien est prêt à mourir.
Ce n’est probablement pas par hasard que notre Eglise a
décidé de mettre aux rangs des saints, pas n’importe quel jour mais précisément
demain, trois hommes qui ont vécu et sont morts en Christ.
Il s’agit du recteur de l’Académie de Théologie de Kiev
saint Basile (Bogdachevski), confesseur de la foi, de saint Sylvestre
(Malenavski) et du saint prêtre martyr Alexandre Glagolev, professeur à l’Académie
de Théologie de Kiev.Leurs reliques
participaient à la Procession, et leur exploit est la meilleure preuve de la
vérité du christianisme.
Il serait souhaitable en général que non seulement aujourd’hui,
mais chaque jour, notre terre ukrainienne soit emplie de porteurs de croix qui
la consacreraient par la prière et l’amour du prochain. Chacun de nous peut
plus ou moins le faire. Il n’est pas besoin pour cela d’aller quelque part, il
suffit de comprendre que Dieu est présent partout. Et où que nous allions, nous
pouvons être avec lui. Et là où est Dieu, là est le Royaume des Cieux.
Article de l'Union des Journalistes Orthodoxes traduit par mes soins
Trois jours de beau temps, dont j’ai profité autant
que j’ai pu, car demain, on annonce 13°… Les Français, accablés par la
canicule, m’envient. Pour ne pas sombrer dans le cafard, je suis allée me
promener avec Ritoulia, j’ai rencontré la chevrière, Nadia, qui elle-même a
rencontré une collègue. Je suis montée à la chapelle au dessus du lac. Que
cet endroit devait être beau, quand le monastère s’y dressait encore…
maintenant, les affreuses maisons s’y accumulent. Un point positif, les
monceaux d’ordures ont été retirés, le long du chemin. Des gens qui habitent à
l’année une maison en bas montent la garde et engueulent les cochons quiviennent sournoisement larguer leurs
poubelles.
Assise près de la chapelle, j’ai vu monter une
nuée si sombre, si énorme, si impressionnante, une sorte de raz-de-marée
céleste qui chassait devant lui de blancs et brillants nuages effarés. Dans ses
convulsions, ses anneaux, ses déchirures, des bribes d’arc-en-ciel, juste une
allusion, un arc-en-ciel en gestation. Je l’ai vu ensuite se déployer alors que
je me hâtais de rentrer sous une pluie pleine de lumière. Nadia était toujours
à flanc de coteau aves sa copine. Leurs chèvres se connaissent et se saluent
quand elles s’aperçoivent de loin. Elles sont très intelligentes, et très
caressantes.
L’évêque célébrait les vigiles de la fête de saint
Vladimir, hier soir, et me donnant sa bénédiction en entrant, il s’est exclamé :
« Oh il y avait si longtemps ! » Il a l’air si intelligent, et
malicieux, plein d’humour. Le lendemain, à la liturgie, Anastassia qui m'avait apporté des fleurs de la datcha de sa mère, m'a fait cadeau d'un linge brodé ancien pour me faire des rideaux, je ne crois pas que cela fera l'affaire, mais j'ai été très touchée.
La grande Procession ukranienne pour la
commémoration du baptême de la Russie par saint Vladimir a rassemblé 300 000
personnes. Les persécutions viles et brutales de ce pouvoir aux ordres des
forces mondialistes qui haïssent l’orthodoxie, et tout peuple qui garde sa foi, sa cohésion et sa mémoire, n’ont fait que confirmer la position de l’Eglise. Comme dit mon
ami Henri Barthas : « A côté de toute cette foule, on voit dans un
coin Philarète et quelques uns de ses affidés qui cherchent le Tomos dans une
poubelle… »
En allant porter des tableaux à encadrer, j’ai vu
et photographié une maison contemporaine, à Pereslavl, toute simple, bien
proportionnée, avec un revêtement de toit gris et mat, elle pourrait s’inscrire
dans n’importe quel coin de la ville sans le déparer, à proximité des
monastères, ou des maisons anciennes. Comme quoi c’est possible, de faire du
neuf qui ne soit pas immonde.
A mon retour, deux gosses des maisons voisines m'ont demandé s'ils pouvaient s'inviter chez moi. Ils ont fait le tour, ils ont tout regardé et trouvé la maison "riche". Je crois qu'elle est surtout neuve, et faite avec un certain souci esthétique, car je n'ai que des meubles IKEA ou achetés d'occasion sur AVITO. L'un d'eux a compté quelques pièces de dix roubles que j'avais laissées sur la table de la cuisine. "Oh, dis-je, tu veux faire quoi dans la vie, banquier?
- Oui!" me répond-il avec conviction.
Les deux chevrières
Le lac avant la pluie
la maison discrète et de bon goût! La palissade est en bois, au lieu d'être en horrible tôle métallique. Le petit balcon sous le toit ne fait pas grosse verrue, il s'intègre bien.