J'ai vu arriver le service d'immigration au grand complet, venu présenter Steve, un spitz de type nounours à Ritoulia, qui est de type renard. Les deux partis en présence n'ont pas encore trouvé de langage commun, il semble que ce soit un peu tôt. Le fiancé commençait à s'intéresser à la question, mais Rita n'était pas tout à fait disposée. Les jeunes femmes m'avaient apporté du melon, c'est-à-dire quelque chose de très proche du melon français, mais ovale. Cependant, sa chair rose et, ô surprise, parfumée, était celle du melon charentais typique. Je ne sais pas où il a mûri, avec le temps qu'il fait.
Désormais, je ne ferai plus la queue avec les ouzbeks, et en plus, le mari de l'une d'elles est inspecteur de police! Elles se sont beaucoup inquiétées de savoir si je n'étais pas trop seule, si j'avais des amis.
Au moment de la mise bas, elles prendront les choses en main pour qu'il n'arrive pas de malheur, et cela me rassure.
Mon chaton que je voulais appeler Moustache, mais j'avais déjà donné ce nom au chat des amis qui s'offrent à le recueillir au cas où, s'est appelé Schtroumpf, puis monsieur Schtroumpf. maintenant, il devient tout simplement Monsieur, mais cela ne se prête pas trop aux diminutifs russes.
Il est très rigolo et très touchant mais atterrit sur mon bureau ou mon lit dans n'importe quel état, trempé, les pattes boueuses. Le genre lourdaud affectueux, bien qu'il soit beaucoup plus fin qu'il n'en ait l'air. C'est un chasseur enragé. Il m'a rapporté un raton vivant et dodu qui piaillait désespérément, car ce salopard sait très bien qu'une fois dans la maison, sa proie a peu de chances de lui échapper. Rita guettait de son côté, car c'est souvent elle qui bénéficie du gibier. Je devrais me réjouir, puisque les jardiniers se plaignent des campagnols, mais je ne veux pas d'exécutions chez moi. J'ai donc mis un gant de jardin, réussi à attraper le raton, et l'ai lâché dans la nature.
Je suis retournée à la poste chercher mon colis. Arrivée un peu en avance, j'ai trouvé déjà quatre personnes. D'autres sont arrivées, un bonhomme et une bonne femme dont j'ai tout de suite senti qu'ils allaient resquiller. Effectivement, dès que la porte s'est ouverte, ils ont bondi devant tout le monde à l'intérieur. Du coup, le reste s'est engouffré, pour éviter que cela ne se reproduise. Avec les distances de sécurité, on ne savait plus où on en était. Un type a commencé à nous engueuler parce que nous ne faisions pas la queue avec la bonne méthode. La fille du guichet a mis des heures à trouver mon colis, et des heures à me donner des enveloppes timbrées pour la France. Il paraît que nous avons des cas de Covid ici, ce qui est bien possible, puisque des gens viennent de Moscou. Mais d'après ce que j'ai lu, même en Russie, l'épidémie a commencé à décroître. Cependant, on a vraiment l'impression, ici comme ailleurs, qu'il faut la faire durer, l'exploiter, si j'ose dire, à mort, en votant à tour de bras des lois iniques et liberticides. J'ai traduit une déclaration de l'assemblée populaire russe, qui est sous l'égide du patriarcat, car c'est la première fois que je vois l'Eglise russe s'inquiéter indirectement de ce qui se passe en coulisse, dans cette histoire de coronavirus.
Mes petites élèves sont restées coincées dehors un bon moment, car le téléphone s'était mis en mode vibration je ne sais pas comment, et au bout de seulement quelques mois, la sonnette du portillon est en panne. Mon imprimante, presque aussi neuve que la sonnette, ne marche pas, et j'ai la décourageante impression de toujours acheter des trucs pourris sur lesquels on ne peut pas compter. Je soupçonne les magasins locaux d'acquérir des stocks de rossignols au rabais pour leur clientèle fauchée.
Je voudrais vraiment les aider, car elles sont très mignonnes, mais il y a du travail, surtout pour l'une des deux. J'ai essayé de faire des choses gratifiantes, mais je crois qu'il faudra travailler d'après leur manuel, et tout revoir, même si je garde un moment pour faire des choses plus vivantes. Chaque fois, elles m'apportent des meringues qu'elles font elles-mêmes.
Désormais, je ne ferai plus la queue avec les ouzbeks, et en plus, le mari de l'une d'elles est inspecteur de police! Elles se sont beaucoup inquiétées de savoir si je n'étais pas trop seule, si j'avais des amis.
Au moment de la mise bas, elles prendront les choses en main pour qu'il n'arrive pas de malheur, et cela me rassure.
Mon chaton que je voulais appeler Moustache, mais j'avais déjà donné ce nom au chat des amis qui s'offrent à le recueillir au cas où, s'est appelé Schtroumpf, puis monsieur Schtroumpf. maintenant, il devient tout simplement Monsieur, mais cela ne se prête pas trop aux diminutifs russes.
Il est très rigolo et très touchant mais atterrit sur mon bureau ou mon lit dans n'importe quel état, trempé, les pattes boueuses. Le genre lourdaud affectueux, bien qu'il soit beaucoup plus fin qu'il n'en ait l'air. C'est un chasseur enragé. Il m'a rapporté un raton vivant et dodu qui piaillait désespérément, car ce salopard sait très bien qu'une fois dans la maison, sa proie a peu de chances de lui échapper. Rita guettait de son côté, car c'est souvent elle qui bénéficie du gibier. Je devrais me réjouir, puisque les jardiniers se plaignent des campagnols, mais je ne veux pas d'exécutions chez moi. J'ai donc mis un gant de jardin, réussi à attraper le raton, et l'ai lâché dans la nature.
Je suis retournée à la poste chercher mon colis. Arrivée un peu en avance, j'ai trouvé déjà quatre personnes. D'autres sont arrivées, un bonhomme et une bonne femme dont j'ai tout de suite senti qu'ils allaient resquiller. Effectivement, dès que la porte s'est ouverte, ils ont bondi devant tout le monde à l'intérieur. Du coup, le reste s'est engouffré, pour éviter que cela ne se reproduise. Avec les distances de sécurité, on ne savait plus où on en était. Un type a commencé à nous engueuler parce que nous ne faisions pas la queue avec la bonne méthode. La fille du guichet a mis des heures à trouver mon colis, et des heures à me donner des enveloppes timbrées pour la France. Il paraît que nous avons des cas de Covid ici, ce qui est bien possible, puisque des gens viennent de Moscou. Mais d'après ce que j'ai lu, même en Russie, l'épidémie a commencé à décroître. Cependant, on a vraiment l'impression, ici comme ailleurs, qu'il faut la faire durer, l'exploiter, si j'ose dire, à mort, en votant à tour de bras des lois iniques et liberticides. J'ai traduit une déclaration de l'assemblée populaire russe, qui est sous l'égide du patriarcat, car c'est la première fois que je vois l'Eglise russe s'inquiéter indirectement de ce qui se passe en coulisse, dans cette histoire de coronavirus.
Mes petites élèves sont restées coincées dehors un bon moment, car le téléphone s'était mis en mode vibration je ne sais pas comment, et au bout de seulement quelques mois, la sonnette du portillon est en panne. Mon imprimante, presque aussi neuve que la sonnette, ne marche pas, et j'ai la décourageante impression de toujours acheter des trucs pourris sur lesquels on ne peut pas compter. Je soupçonne les magasins locaux d'acquérir des stocks de rossignols au rabais pour leur clientèle fauchée.
Je voudrais vraiment les aider, car elles sont très mignonnes, mais il y a du travail, surtout pour l'une des deux. J'ai essayé de faire des choses gratifiantes, mais je crois qu'il faudra travailler d'après leur manuel, et tout revoir, même si je garde un moment pour faire des choses plus vivantes. Chaque fois, elles m'apportent des meringues qu'elles font elles-mêmes.