Quand même, c'est curieux, la vie, je viens de m'apercevoir que le père Nikita de Donetsk, qui est venu me voir, il n'y a pas si longtemps, était ce même père Nikita, au sujet duquel j'avais traduit un article dans ce même blog, en 2018. Je n'avais pas fait le rapprochement, et d'ailleurs, j'avais même oublié cet article.
https://chroniquesdepereslavl.blogspot.com/2018/
https://chroniquesdepereslavl.blogspot.com/2020/09/lesperance.html#comment-form
Aujourd'hui, je suis tombée sur un fil de commentaires enragés, sous une déclaration de Poutine comme quoi il ne laisserait pas tomber le Donbass. Ce qui est au plus haut point déplaisant, c'est que ces commentaires sont russes et reprennent exactement mot pour mot les mensonges et la propagande des BHL, Ackermann, Glucksmann, Vitkine etc.... sauf qu'ici, ce sont les Ganapolski et autres journalistes d'Echo Moskvy ou de la chaîne de l'oligarque Khodorokovski, ou encore Navalny et ses navalnichons. C'est-à-dire qu'ici même, au pays du dictateur Poutine, toute une partie des médias reprend exactement les mots d'ordre des nôtres et ment. Purement et simplement, et avec un aplomb terrible. Or Poutine les laisse parler...
Sous cette chape de mensonges, les cris du Donbass ne parviennent à personne. s'ils parviennent, on rétorquera avec le même aplomb, que ces victimes n'ont pas volé leur sort, comme les bobos parisiens le font avec les gilets jaunes éborgnés. C'est-à-dire que pour ces gens, en France ou en Russie, la liberté d'expression, ou les droits de l'homme, sont des concepts réservés à leur seul usage ou à celui de victimes vraies ou fausses, choisies parce qu'elles servent leurs desseins politiques et leurs arrières plans financiers ou leurs règlements de compte personnels.
Dans ce fil de commentaires, on glapissait l'habituel refrain consistant à mettre la guerre du Donbass sur le dos des menées impérialistes de Poutine, car du côté occidental, il ne saurait y avoir que croisade pour la démocratie naturellement. Curieux que je tombe, en cherchant autre chose, précisément sur cet article au sujet du père Nikita, après avoir lu ce tissu de conneries. Il s'intitule: Mettez la musique plus fort, qu'on n'entende pas qu'on nous tue.
Et c'est bien exactement ce qui se passe. Quand ce sont des Européens qui font la sourde oreille, passe encore. Mais des Russes?
Il est vrai qu'ils sont russes comme nos bobos sont français: amateurs de monde sans frontières métissé, sous le patronage des usuriers de l'upper class, des surhommes richissimes qui nous veulent tant de bien. Les cris des peuples opprimés ou exterminés ne doivent arriver à leurs oreilles que s'ils vont dans le sens où l'on nous pousse, et qui est celui de notre disparition.
Pour avoir suivi l'affaire depuis le début, traduit abondemment, je sais que les documents que j'ai vus sont vrais, et la preuve en est pour moi, qu'ils sont très peu regardés, ne bénéficiant d'aucun soutien médiatique. S'ils étaient le fruit de la "propagande du kremlin"; s'ils étaient financés, ils auraient une large audience, or même la "propagande du Kremlin" n'a jamais l'audience de ce qui est soutenu par le fric apatride de nos grands bienfaiteurs des lendemains transhumanistes radieux. Ainsi, envers et contre tout, je maintiens que les Russes n'ont pas envahi le Donbass, que malheureusement, Poutine ne l'a pas annexé; que sa population est l'objet d'un plan d'extermination occidental ou plus exactement mondialiste, et se défend comme elle peut, avec un beau courage. C'est même en voyant l'ampleur du mensonge et de la désinformation au Donbass que j'ai perdu toute espèce de confiance dans n'importe quel organe de presse officiel occidental.
Enfin j'affirme que ce qui se passe là bas est le laboratoire de ce qui nous attend tous, et que ce plan d'extermination concerne autant les européens de souche que les Russes sur leur propre territoire, et que l'Ukraine n'est pas plus indépendante actuellement que ne l'est la Palestine de Tel Aviv.
Accessoirement, j'ai vu aussi que dans la dictature chinoise, que les mondialistes voudraient bien prendre comme modèle, les gens s'intéressent seulement aux infos censurées qui seules leur paraissent crédibles.
Dans ce programme d'extermination fourbe et sournois, l'univers "intellectuel" est partout infiltré par des personnages acharnés à détruire la culture locale. Chez nous, le processus remonte à 68. Mais il est également à l'oeuvre en Russie et on ne fait rien, en haut lieu, pour l'enrayer. Il se déchaine à présent afin de réduire la population de nos pays à des ilots résiduels de blancs dégénérés qui ne sauront plus qui ils sont ni d'où ils viennent, et serviront de souffre-douleurs à leurs remplaçants et à la Caste mondialiste qui nous les impose. Il suffit de réécrire leur histoire et de les priver de tous référents culturels ou spirituels leur permettant d'appréhender leur propre culture. La République et les médias ont depuis longtemps effacé la culture populaire qui ne suscite plus que des sarcasmes, pour lui substituer une variété vulgaire dégradante universelle; martelée à la radio, à la télé, dans les supermarchés, une sorte de lavage de cerveau permanent. L'afflux de populations allogènes complètement étrangères à la culture locale va permettre d'achever le boulot. A cela, me répond une Russe, il convient d'opposer une éducation familiale vigilante et solide, et je suis évidemment d'accord, mais ce n'est pas suffisant, car la pression sociale est énorme et l'endoctrinement omniprésent. C'est ainsi que nombre d'ados élevés normalement se désolidarisent de leur famille pour être aussi cons que les autres et ne plus avoir les problèmes d'une mentalité non conforme. Même moi, j'ai fait semblant de m'intéresser à Jonny et Sheila qui étaient tout ce que je détestais le plus au monde, pour ne pas me démarquer de mes copines ou plutôt des copines que je cherchais à avoir. Je suis bien placée pour savoir qu'il n'est pas facile d'être seul contre tous.
C'est pourquoi je ne cesse de prôner la pratique du folklore, dans un pays qui ne l'a pas encore perdu. Le folklore donne avec la joie de créer, de s'exprimer, de chanter, l'accès à une communauté, il est par essence un facteur de mise en communion. A l'église, on prie dans son coin, à moins de chanter au choeur, si l'on dessine, écrit, lit, on est aussi tout seul, mais la musique traditionnelle et la danse se pratiquent en groupe; elles sont un moyen de communication, un ciment du groupe. Ceux qui reviennent au folklore reviennent en Russie. Ils ne sont pas, comme je l'étais avec mes dessins et ma graphomanie, et mes lectures, isolés et marginalisés. Et ils restent avec leur famille, car ils jouent et chantent en famille, ils se trouvent des conjoints qui chantent aussi, leurs enfants grandissent là dedans, c'est un instrument de résistance humaine, culturelle et spirituelle. Je voyais bien, l'autre soir, l'émerveillement de ceux qui avaient été invités à notre soirée du café où l'on ne cessait de chanter et de jouer.
Du coup, ce soir, j'ai été invitée à manger une fondue chez Benjamin, notre Suisse cosaque. Il habite à ce qui était il n'y a pas si longtemps l'extérieur de Pereslavl et se retrouve cerné par les bâtisses de nouveaux riches, heureusement qu'il a du terrain...
Il a un petit garçon, Savva, qui paraît très pensif et très observateur, tout l'intéresse, il écoute et sourit. Sa femme est la fille du métropolite vieux-croyant qui a précédé l'actuel métropolite Corneille, et qui lui ressemble un peu, disons qu'il avait le même genre de visage russe très noble. Une fois veuf, son père était devenu moine, puis métropolite. Elle m'a montré l'album de leur mariage, et les excellentes photos de sa soeur m'ont emplies d'un véritable émerveillement, car on était là vraiment en Russie, d'ailleurs même Benjamin a l'air russe, là au milieu, autant que sa chemise et ses bottes, et la fiancée, en costume vieux-croyant, une robe très simple, très belle, un voile fermé sous le menton, tout semblait si beau et si pur, comme l'écho d'un monde perdu pourtant encore récent. Mais là encore, la communauté des vieux-croyants reste puissante, au point d'avaler tout cru un Suisse de deux mètres, et je le comprends, car Benjamin n'est pas de son temps, heureusement pour lui, il est complètement à sa place là où il est, comme sur ces photos de mariage, avec sa couronne dorée sur la tête et sa chaste fiancée.
Benjamin pense que Poutine est suffisemment astucieux pour trouver son compte dans le retour de Navalny et les remous provoqués dans la société, il pense que c'est une sorte de diversion. Il s'attend à des changements profonds qui n'iront pas dans le bon sens, en tous cas en Europe, mais éventuellement aussi en Russie, seulement plus tard. Dans 20 ans. Il y a des chances pour que je ne les voie pas, mais je plains son petit garçon Savva ou d'ailleurs tous les enfants de la terre de devoir vivre dans le monde qu'on nous fait.