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mercredi 31 août 2022

Barbie fatale

 Gorbatchev est mort, je vois des Russes l'insulter ou l'encenser selon leur sensibilité. Une Française fait valoir qu'il a restauré la liberté de culte, et c'est exact. A cela, une Russe nostalgique du communisme lui rétorque qu'elle et ses semblables avaient leur Eglise dans le coeur, que l'URSS était une Eglise. Ce n'est vraiment pas mon sentiment, et cette Eglise, à la différence de la nôtre, a pratiqué le sacrifice humain à grande échelle, et cela pour obtenir les congés payés, la retraite, les soins et les études gratuits, au bout de 70 ans de répressions et de rééducation, ce que nous avions en France dans les années 60 et 70, avec la liberté de culte et l'existence d'un secteur privé, c'était évidemment avant que l'Union Européenne ne sape ce que l'on avait acquis et ce que l'on avait conservé, avec les objectifs mondialistes que l'on connaît à présent. Obtenir tout cela est-il le but d'une Eglise, ou plus simplement, au niveau personnel de ses membres, d'une vie orientée vers la transcendance? De plus, une Eglise sans spiritualité, avec des centaines d'emmerdeurs et de redresseurs de tort qui traquent au quotidien le mauvais esprit et le dissident, ce n'est pas ce que j'appelle une Eglise. Mais dans quelles dérives suis-je en train de m'engager? Revenons aux fondamentaux: l'Eglise est le Corps du Christ. Est-ce que le régime soviétique était le Corps du Christ?

J'en veux beaucoup moins à Gorbatchev qu'à Eltsine. Il est possible que Gorbatchev ait eu de bonnes intentions. Après tout, le régime soviétique pourrissait sur place, sous son carcan politique. Alexandre Panarine disait qu'il avait été russifié au fil des décénnies, et qu'il aurait suffi de l'assouplir en permettant un petit secteur privé et la liberté de culte. Mais ce n'était pas le plan de ses futurs oligarques ni des Américains qui attendaient derrière le signal de la curée.

Xavier Moreau, évoquant le meurtre de Daria Douguine, compare la physionomie ouverte, intelligente et sensible de celle-ci au masque plastifié et vulgaire de la créature qui l'a assassinée. J'avais regardé auparavant un documentaire sur l'affaire, en russe, où Douguine et sa femme commentaient l'événement. Et ce fait m'avait frappée. La meurtrière n'est pas seulement vulgaire et plastifiée, on dirait qu'elle est morte, la mère de Daria, qui l'avait croisée dans l'escalier, puisqu'elle avait loué dans l'immeuble de Daria, sans éprouver de pressentiment particulier, avait eu une drôle d'impression, elle la décrit comme une figure de pierre. Une espèce de poupée Barbie fatale. Daria, dans son cercueil, semble plus vivante qu'elle, avec son visage enfantin de lutin, paré comme la femme d'Ivan le Terrible, pour son dernier voyage


Anastassia Ivan le Terrible 1945




https://www.1tv.ru/doc/pro-politiku/zakryv-glaza-ostatsya-voinom-zhizn-i-smert-dari-duginoy-dokumentalnyy-film


Douguine a tenu des discours intenses, douloureux mais mesurés et contrairement à ce qu'on raconte en occident pour justifier l'injustifiable, n'a jamais appelé au massacre ni à la "solution finale". Xavier Moreau démonte un reportage où l'on sort quelques phrases de leur contexte, chose à laquelle la presse occidentale excelle. Un illuminé m'a envoyé une vidéo du même genre, dont j'ai senti la fausseté, où il tenait il y 30 ans des "propos satanistes". Des amis m'ont engagée à supprimer vidéo et commentaires idiots, ce que j'ai fait. Une Russe m'a écrit en pièce jointe: 

Excusez-moi pour cette intrusion, mais vos commentaires sont fermés. Sous votre post, il y a un lien avec la vidéo de Douguine et Kouriokhine. C'est une distorsion de sens qui change l'aspect du fait. C'était une représentation théâtrale, née du travail de Douguine et Vorobiovski "les mystères du siècle". Ils essayaient d'explorer l'arrière-plan mystique des idées totalitaires. Du national-socialisme au libéralisme. C'est juste une représentation théâtrale, dans le syle de Kouriokhine. De la même manière, Kouriokhine a fait un projet dans lequel il démontrait que Lénine est un champignon.))) Malheureusement, je n'ai pas la possibilité de répondre à votre commentaire. Et c'est vexant. Si vous le pouvez, penchez-vous sur cette question, pour pouvoir ensuite répondre à ce genre de provocations.  Je ne suis pas une admiratrice de Douguine, mais Dacha me plaisait beaucoup. Il n'est pas possible que sa mort se poursuive par une persécution injuste de son père. Cela n'est pas bien.(((

Простите за вторжение, но у вас закрыты комментарии. Пож вашим постом есть ссылка с видео по поводу Дугина и Курёхина. Это смысловой перевёртыш, который меняет картину факта. Это был театральный перфоманс Курёхина, который родился из работы Дугина и Воробьёвского "Тайны века". Они пытались исследовать мистическую подоплёку тоталитарных идей. От национал-социализма до либерализма. Это просто театральный перфоманс в стиле Курёхина. Точно так же Курёхин делал проект, в котором доказывал, что Ленин -гриб.))) К сожалению, у меня нет возможности ответить вашему комментатору. И это обидно. Если сможете изучите эту тему, чтобы у вас была возможность отвечать на такие провокации. Я не являюсь поклонницей Дугина, но мне очень нравилась Даша. Нельзя, чтобы её смерть продолжилась несправедливой травлей отца. Это не правильно.(((

Et voici comment on salit quelqu'un et le livre aux déchainements justiciers de toutes sortes d'imbéciles, au moment même où l'on tue sa fille sous ses yeux, pour leur inspirer que c'est bien fait. C'est grave. Et désormais, cela peut arriver à n'importe lequel des insoumis à cette caste de malades et à leurs sectateurs hagards.

Douguine insiste beaucoup sur le fait qu'il ne désire pas la vengeance, mais la victoire sur les forces qui ont causé cette guerre, dans le cadre de laquelle sa fille a péri, pour avoir soutenu des idées qu'il est désormais interdit d'avoir dans les contrées woke dont l'Ukraine est le golem. Afin que sa mort, et toutes les autres, celles des soldats, et aussi des civils bombardés depuis huit ans, les divers assassinats politiques de journalistes ou de commandants du Donbass ne soient pas inutiles. Pour lui, les gens qui soutiennent le gouvernement de Kiev sont des possédés. Il souhaite qu'ils retrouvent la raison et soient délivrés de leurs démons. Olivier de Hangest écrit sur facebook: "Dans un système totalitaire classique, on envoie les dissidents en hôpital psychiatrique. Le système occidental est beaucoup plus futé. Il transforme la société tout entière en vaste espace à ciel ouvert, où la folie devient la norme, où toute opposition est rendue impossible — car il n'est ni murs à franchir, ni refuge où s'abriter. Nous sommes condamnés à vivre avec les dingues."

La solution finale, ce n'est certainement pas Douguine qui la voulait, ni sa fille, ni aucun Russe. Ce sont ceux qui appelaient à "vitrifier le Donbass", comme Timochenko. Qui en condamnaient le coeur léger, et de façon tout à fait officielle, les gosses à grandir dans des caves, comme Porochenko. La solution finale, ce ne sont même pas les Ukrainiens lambda qui la veulent, ils en sont juste les premières victimes, avant les Russes et les Européens eux-mêmes, si la victoire souhaitée par Douguine n'a pas lieu.

Lien donné par un ami russe: https://vk.com/away.php?to=https%3A%2F%2Frebellion-sre.fr%2Fhommage-a-daria-douguine-dans-sa-vie-daria-a-choisi-la-lumiere-elle-la-egalement-choisi-dans-leternite%2F&utf=1 

mardi 30 août 2022

Ca avance

 


C'est souvent, en ce moment, que je pense à Poucette d'Andersen, quand elle prend congé de l'été pour s'enfoncer sous terre, et fait des adieux désespérés à l'hirondelle qui s'apprête à partir pour les pays chauds! Il y a finalement deux auteurs auxquels j'aurai toujours pensé dans ma vie, en de nombreuses circonstances, c'est Andersen et Dostoievski. Aujourd'hui, il fait moins chaud, l'air est très doux, jeudi, il fera 10° dans la journée et 3 la nuit! Pauvres oiseaux, qui chantaient à ma rencontre, ce matin, sur la rive de la rivière Troubej, pauvres crapauds, que j'ai entendus la nuit, en rentrant du bar du café à bicyclette, pauvres papillons que je vois valser, insouciants, de fleur en fleur. Les fleurs, cette année, je n'en ai pas eu autant que d'habitude, avec la sècheresse, et les dernières floraisons de flox ne seront pas remplacées par grand chose. Les sedum, les "oktiabrines", ces asters pourpres de l'automne, et il me reste les boules d'or et les topinambours. A la rivière, alors que je nageais paisiblement vers le lac, j'entends une voix élégiaque, derrière moi: " Et comme cela, en avant, tout droit, vers le large, vers la mer!" C'était un pêcheur jovial, depuis sa barque, et j'ai éclaté de rire. Il m'a tout d'un coup semblé que mon beau-père Pedro aurait pu dire quelque chose comme cela, c'était son genre d'humour. Il aurait adoré la Russie, je regretterai toujours de ne pas avoir eu le temps de la lui faire connaître.


Nounours est un chien très gentil, mais il n'obéit absolument pas, et quand on lui met une laisse, il manifeste une opposition totale. Il essaie de sortir de son collier, se couche et fait le mort. Comment aller se promener avec lui? Il a visiblement l'intention de se promener tout seul. Son obsession est de retrouver ses frères, tandis que déjà, les soupirants se pressent chez sa mère. Ce soir, il a ouvert le portillon et il est reparti chez la voisine Olga. Il s'ennuie vite, et gémit devant la clôture, dont le voisin a bouché tous les trous. Son frère le guette de l'autre côté. Pauvres gros bébés. 



Les ouzbeks travaillent vite et bien. Ma maison me plaît davantage en bleu, elle semble plus légère, se confond avec le ciel, et la verdure ressort  mieux. J'ai vu Gilles au café, nous avons commenté l'actualité, les aberrations hallucinantes de la propagande occidentale, et l'incroyable docilité de ceux qui la croient. Je lui ai parlé de la dernière vidéo de Slobodan, de son désarroi et de ses appréhensions, et il les partage. Pourtant, si je ne pense pas que Poutine soit un saint, il n'est certainement pas du tout comme on le présente là bas, et ses troupes non plus. Quand je vois des gens s'attendrir sur le bataillon Azov, dont les exactions horribles, au Donbass, font dresser les cheveux sur la tête... 

Le pâtissier nous a rejoints. Il a un sourire blanc et féroce dans une barbe noire, des yeux verts ironiques. L'entendant critiquer une jeune employée que je trouve mignonne, je lui ai dit en riant: "Vous êtes dur! 

- Oui, dans le boulot, je suis très dur, cela dit accessoirement, elle est mignonne, en effet, bien que je lui trouve la figure un peu plate, mais elle ne sait pas travailler. Quand on oublie de nettoyer la table du client qui s'installe, et que le faisant, on balaie les miettes et le sucre sur le gamin qui est dans la poussette dessous, cela la fout quand même un peu mal!"

Il a lancé quelques gauloiseries et je lui ai dit: "Ah dites donc, vous n'êtes pas un romantique!

- Ah moi, non, pas du tout!

- Vous devez en briser des coeurs, avec la tête que vous avez, quand je pense aux pauvres filles que vous faites sans doute rêver, et vous, apparemment, vous n'êtes pas du tout dans le même registre!"

Quand on est vieille et hors concours, on peut se permettre de dire ce qu'on pense!

Flaubert avait déjà évoqué ce problème des femmes qui veulent mettre du sentiment dans le sexe, pour les hommes si trivial, la plupart du temps, sauf quand parfois, ils sont amoureux. Mais finalement, je me demande s'ils le sont bien souvent, en tous cas, ils n'en ont pas forcément le besoin, ils le sont à leur corps défendant, alors que pour nous, c'est un besoin profond. En tous cas moi, je n'ai jamais pu séparer, pour mon malheur, le sexe du sentiment. Peut-être est-ce la vision qu'ont les hommes de la sexualité qui explique un certain puritanisme religieux qui m'est totalement étranger, puisque ce sont au départ essentiellement eux qui statuaient et écrivaient sur la question . Eux trouvent généralement ça dégueulasse, quel que soit le plaisir qu'ils y prennent, nous pas, enfin pas forcément, cela dépend du partenaire et des circonstances. J'ai toujours pensé que le puritanisme était l'autre face de la pornographie et réciproquement, l'un ne va pas sans l'autre.

dimanche 28 août 2022

Maison bleue

  Dernières baignades, avant le refroidissement  annoncé. j'aurais aimé une transition douce, mais ce n'est pas le style du pays! Le lac se perdait dans une brume bleuâtre d'où se dégageaient à peine la rive de Veskovo et son église, pareille à une apparition, matérialisation allusive de la ville invisible de Kitej. Je nageais dans l'eau douce et un peu froide, dans ce bleu infini qui souffle au ciel de blanches bouffées, et songeait que d'ici quinze jours j'allais peut-etre rallumer le chauffage et ressortir vestes chaudes et chaussures. Le soir, je suis allée au bar du café, où il y avait un concert de jazz, surtout pour passer un moment sur la terrasse en contrebas, dans la douceur des derniers soirs d'été, dont tout le pays profite intensément car on sent que la fête est terminée, que la boutique enchantée va fermer, et les dorures qui apparaissent dans les feuillages indiquent les fastes liturgiques de la cérémonie finale qui nous laissera dans les ténèbres de novembre attendre les premiers flocons.


Ma chère voisine Ania m'a amené une équipe d'artisans compétents, sous la direction du patriarche Nourali, un ouzbek qui ressemble à Gengis Khan, et qui a une espèce de dignité antique malicieuse. Ils sont en train de préparer la maison pour la repeindre, car elle a été mal barbouillée, tout s'écaille. Nourali est patriote de la Russie, et il travaille honnêtement. Mes autres bonshommes ont disparu de la circulation, ils ont mieux à faire, pensant que j'attendrai patiemment qu'ils se décident à revenir. La maison vire au bleu, cela fait mieux ressortir les plantes. Je le trouve un peu vif, et je n'aurais pas disposé les losanges comme cela, je les aurais espacés, mais à moins de le faire moi-même... Pour la couleur, il n'est pas toujours facile d'évaluer ce que cela donnera une fois posé.

Ania voulait aller au musée de Pereslavl, aujourd'hui, et avec la chaleur, je n'en avais guère envie, mais comme elle est adorable, je l'ai emmenée. Les icônes sont à nouveau exposées, et elles sont de toute beauté. Elles viennent toutes de Pereslavl et des villages alentour, c'est dire la profusion d'icônes splendides qu'il devait y avoir à l'époque dans toute la Russie. Le contraste est brutal avec les icônes du XVII° siècle, déjà abâtardies par l'influence occidentale qui ne représente vraiment pas un progrès, ni sur le plan spirituel, ni sur le plan esthétique. Ce monde des icônes anciennes russes reflète un pays original et isolé qui avait développé une forme particulière de spiritualité et d'expression artistique, absolument méconnu de ses élites post pétroviennes jusqu'à nos jours inclus. 

Transfiguration


Il y aussi de très beaux bois sculptés, peu iconographiques, mais d'une puissante et expressive fraîcheur. L'origine de tous ces chefsd'oeuvre indique des églises disparues qui ont dû être détruites.



Le Christ de gauche me fait penser au prêtre ukrainien de notre cathédrale, le père Vassili

J'ai rencontré au bar deux jeunes femmes russes complètement francophones. L'une revient s'installer définitivement dans son pays, l'autre ne peut plus quitter la France, où elle a un mari et toute sa vie, les deux m'ont évoqué un climat délétère et étouffant, un "Paris, ville lumière" plongé dans une obscurité propice aux malandrins. Cela ne m'étonne pas vraiment, j'ai vu dès les années 70 l'émergence de ce nouveau type anthropologique qu'on appelait alors le gauchiste, et qui est devenu le bobo, mais le connard de droite existe aussi, bloqué dans un antisoviétisme ignare surgelé depuis des décennies, ou dans la détestation myope de l'islam, cause de tous nos problèmes. Je mettrai tout cela sous le vocable rhinocéros, le rhinocéros de Ionesco, un rhinocéros idéologique à la peau dure beaucoup plus borné et beaucoup plus brutal que son homonyme zoologique. Pas facile de vivre avec les rhinocéros quand on n'en est pas un.

Je vois bien sûr arriver sur mes fils de commentaires toutes sortes de trolls racontant absolument n'importe quoi sur les Douguine, sur la Russie, sur Poutine, c'est du niveau des frères Dalton de Lucky Luke: bête et méchant, et je ne sais même pas d'ailleurs d'où ils sortent, ils ne sont pas sur ma liste d'amis. Très bêtes, et très méchants, et contrairement aux Dalton, pas franchement rigolos. Cela me rappelle les horribles commentaires ukronazis sur les doryphores grillés, quand s'était produit cet holocauste de russophones dans la maison des syndicats d'Odessa, ou la chronique nécrologique du cafard bolchevique dont j'ai déjà parlé, à propos de la mort du poète Essénine. J'ai eu ma soeur au téléphone, elle me manque, et je me fais du souci pour tous ceux que j'aime et que j'ai laissés là bas, dans ce chaudron de sorcières qui se met à bouillir, touillé par des créatures des ténèbres en costar-brushing. Les gens normaux qui n'émigrent pas me disent qu'ils se sont mis à l'écart, dans leur petit village ou leur petite maison, et essaient d'oublier ce qui se passe autour d'eux. Oui, en effet, que faire d'autre?

J'ai été très touchée par la dernière vidéo de Slobodan, son briefing pour l'Antipresse. Il connaissait personnellement Daria Douguine et exprime le désarroi touchant d'un homme cultivé, fin et normal devant le déchaînement de calomnies, de plaisanteries ignobles, de poisseuses réjouissances de tricoteuses qui ont accueilli en occident ce vil assassinat. Il est toujours difficile et déroutant de voir ses semblables devenir pareils à ces insectes que dévorent de l'intérieur des parasites: un sac de peau grouillant de démons au point de ne plus avoir figure humaine, mais ces mufles grotesques et atroces qu'on voit aux personnages prêts à crucifier le Christ, sur les tableaux de la Renaissance. Je regarde le coeur serré le visage en plastique de celle qui a tué Daria Douguine. Nul doute qu'elle aurait pourtant moins manqué à l'humanité que cette jeune intellectuelle idéaliste et brillante. 

 


  

jeudi 25 août 2022

Epuisement de la bile

 


Le voisin avait fermé le trou par lequel se retrouvaient Nounours et Alba. Nounours rôdait comme une âme en peine, il a essayé de séduire Moustachon, qui lui a encore donné un coup de griffe. Puis il a disparu, ce qu'il fait de manière presque surnaturelle, pour un si gros chiot pataud. Et je l'ai vu couché avec son frère, il a trouvé un autre trou. La voisine Olga me dit que s'ils restent copains entre eux ils ne s'attachent pas à nous. Je ne crois pas que cela soit vrai, et ils sont jeunes, ils ont besoin de jouer.

Elle m'a dit aussi que c'était notre dernière semaine de chaleur, que nous allions nous retrouver direct à 15° dès le 1° septembre. Il fait un peu trop chaud, mais du coup, j'arrête de me plaindre. J'irai me baigner tous les jours jusqu'à dimanche.

Comme je le prévoyais, ils osent tout, et c'est à ça qu'on les reconnaît, les pourris de la presse otanesque et leurs Charlie bobos gogos mettent déjà le meurtre de Daria Douguine sur le dos de Poutine.  Quand je lis de pareilles choses je bénis le ciel des deux mains, quoiqu'il arrive, de me trouver ici, et de ne pas avoir à débattre de cela avec toutes sortes d'andouilles, bien qu'il y en ait même ici, mais c'est plus rare, surtout en province. L'Occident et son Ukraine, enfin sa colonie parée de ce nom, me font de plus en plus l'effet d'un trou puant peuplé de gnomes hystériques. L'ignominie des procédés ne cesse d'atteindre des abîmes et arrivée au fond, elle creuse, c'est comme ça d'ailleurs qu'on arrive en enfer. J'ai vu le témoignage d'un mercenaire étranger qui clame à ses pareils de ne surtout pas venir dans ce piège où ils seront hachés menu sans aucun moyen de revenir en arrière, puisqu'on leur tire dans le dos et qu'on leur détruit leur passeport. C'est ça, la mafia. Le capitalisme est devenu complètement mafieux. Cela aussi, Douguine l'analyse bien, c'est peut-être pour cela que la mort de sa fille fait tellement ricaner les démocrates? Ceux-là mêmes qui n'ont jamais remarqué les assassinats et les arrestations de journalistes en Ukraine, alors qu'ils continuent à pleurer sur Politkovskaïa, et accusent toujours sans preuves? Ils me font vomir jusqu'à épuisement de la bile. 




Un jeune homme que je connais par les réseaux sociaux vient hardiment de franchir la frontière russe, et je lui souhaite bonne chance, j'en connais un certain nombre qui méditent de faire pareil. J'espère seulement qu'ils en auront le temps. Je me fais beaucoup de souci pour ceux qui restent, qu'ils ne puissent partir, ou qu'ils s'y refusent, et je prie chaque jour pour la France et ceux que j'y ai laissés. Quand aux suppôts de satan, ils peuvent bien geler cet hiver et se faire hacher menu par les natzgvards recrutés dans la gendarmerie par le Méphisto des banques, ils n'auront que ce que mérite leur bêtise. Encore que je dis ça, mais faite comme je suis, je suis foutue de les plaindre quand ils commenceront à pleurnicher.

Il faut dire que résister psychologiquement à une propagande massive n'est pas simple, il y faut des anticorps et de l'entrainement, mais il y en a qui ont vraiment des dispositions pour la connerie immonde, une sorte d'affinité profonde avec les fourbes et les pervers qui les manipulent.

https://reseauinternational.net/ce-qui-se-passe-en-realite-en-ukraine-donbass-et-ailleurs-58/

https://twitter.com/paparabioso4/status/1562762490307842049

mercredi 24 août 2022

intrusion

 


Chaleur accablante, et même mon marécage souffre de la sècheresse. J'ai coincé Nounours chez moi, il venait déjà manger tous les matins, et si le portail était fermé, je le trouvais couché devant, mais il repartait quand même chez sa mère. Il est désormais trop gros pour passer sous le portail. Mais il a trouvé un trou dans la clôture pour aller voir son frère Alba chez le voisin de derrière, et Alba vient de même, ce qui ne me dérange pas, pourvu que personne n'aille se baguenauder dans la rue et que le cordon ombilical soit coupé. Il n'aime pas être seul, pépère, et pour l'instant, il n'arrive pas à comprendre comment monter les marches de la terrasse. Je les ai vus couchés ensemble chez le voisin. Ensuite j'ai entendu des cris affreux, et les ai vus détaler à travers mon jardin: c'est Moustachon qui les a mis en fuite, parce qu'ils essaient de jouer avec lui, et reçoivent régulièrement un coup de griffe. Ce sont des chiens très gentils, et ils ne saisissent pas trop pourquoi on les isole les uns des autres...  Pour l'instant, pas féroces, les gardiens, et Nounours n'est vraiment pas dominant, et tant mieux. Mais je crois que n'importe quel chien défend les siens, quand ça va mal.

Hier une artiste-peintre m'a amené deux bonnes femmes qui voulaient acheter mon livre, et je pense qu'il me faudra trouver une solution pour le diffuser autrement. En principe, Yarilo peut être acheté chez mon éditeur, mais je touche dessus un pourcentage réduit. Le blog, publié à Iaroslavl, n'est diffusé que par moi. Je commence à envisager, quand l'année 17 sera prête, de faire un tirage chez mon éditeur, avec l'année 16 incluse, des photos, et une belle édition, tout dépend du prix de l'opération. Cela me casse les pieds de vendre moi-même, cela prend beaucoup de temps, et puis je risque de devenir un but d'excursion, dont le livre est le prix! Ce que j'ai vu hier m'a glacé le sang. L'une des bonnes femmes m'avait déjà bondi une fois dessus, alors que je discutais avec Gilles au café, et ne m'avait plus lâchée. L'autre parle sans arrêt d'un ton péremptoire en me coupant la parole, à se demander pourquoi elle venait voir l'auteur, si c'était pour ne pas lui en laisser placer une. Entrant dans le salon avec le thé, je la vois debout face à mon divan, dont tous les coussins étaient disposés en rang d'oignons par dessus le dossier, je m'étonne, et elle me répond qu'elle a l'intention de les photographier. Je ne sais pas vous, mais moi, quand je vais prendre le thé chez quelqu'un, je me mets assez rarement à changer la disposition des lieux pour prendre des photos: la télé le fait, mais à part dans le cadre des tournages, je n'avais jamais vu ça, et même quand c'est la télé, pour des raisons professionnelles, ça m'énerve un brin. Elle se sert aussi elle-même dans les placards lorsqu'elle a besoin de quelque chose, sans doute pour m'éviter d'aller le chercher, mais on a l'impression de ne plus être chez soi. Après, elle m'a fait un cours sur Ivan le Terrible, et elle a déclaré d'un ton sans réplique que désormais, nous serions amies, comme si c'était vraiment une chance extraordinaire; et quand je les ai raccompagnées, elle s'est jetée sur mes framboisiers pour en casser la tige à pleines mains, clamant que sans cela, je n'aurais pas de fruits l'année prochaine! Cela m'a fortement rappelé les incursions de la voisine Violetta qui arrachait mes mauvaises herbes sans me consulter, détruisant mes fleurs par la même occasion. Au demeurant, j'ai tout a fait admis le conseil concernant les framboisiers, mais je n'aime pas trop voir de parfaits inconnus faire la loi chez moi, sans doute est-ce l'illustration de l'affirmation de Katia: les Russes ne connaissent pas les limites. Sacha a eu des problèmes de ce genre à Kourmych aussi, et quand elle a remis les emmerdeuses en place, elle s'est fait des ennemies mortelles, et c'est bien ce qui risque d'arriver avec cette "amie" intrusive. Ce comportement, que je trouve chez les femmes de ma génération, me semble le résultat du passage par le Komsomol, les jeunesses communistes: la conviction qu'il leur est légitime de se mêler de tout et de rééduquer tout le monde. Que c'est en quelque sorte leur mission sur terre.

Photos de Natacha Razouvakina, qui a fait une séance chez moi.









Je lis tant d'âneries sur la Russie, sur la malheureuse Daria Douguine et son pauvre père que j'en éprouve un découragement insondable. Tant de crétins intellectuels qui croient tout savoir et répétent seulement la doxa de leur presse distinguée, homologuée costar cravate et brushing! Pour ceux qui sont curieux de nature, je pose ce lien ici:

https://www.breizh-info.com/2022/08/23/207031/christian-bouchet-contrairement-a-ce-que-je-peux-lire-ici-et-la-alexandre-douguine-nest-pas-un-nationaliste-russe-bien-au-contraire-interview/?unapproved=116620&moderation-hash=89d8e43a3b965316fc3cd0488e94ec17#comment-116620

Je ne connais pas la pensée de Douguine à fond, loin de là, mais je sais qu'il n'est pas le "Raspoutine de Poutine" qui ne le consulte pas spécialement. Et qu'il n'a pas de morts sur la conscience, lui, ni de destruction de pays entiers, comme BHL et autres éminences grises de la république bananière française et de sa secte de franc-maçons plus ou moins mafieux. Il n'a vraiment rien fait qui justifie l'assassinat de sa fille sous ses yeux, ni les tombereaux de calomnies déversés sur eux pour insuffler aux Charlie de service que finalement, c'est bien fait pour eux, et même, qu'on n'en tue pas assez: passons vite à d'autres mauvais esprits.  Au fait, il y a beaucoup de monde, sur la liste "Mirotvorets" des Ukrainiens, ou disons des créatures  ainsi abusivement dénommées, qui ont triomphalement barré en rouge la photo de Daria. Des journalistes, des artistes, n'importe qui. Et même des enfants. Par leur bêtise et leur méchanceté, tous ces "ukronazis" et leurs soutiens occidentaux me font d'ailleurs énormément penser aux bolcheviques, est-ce un hasard? J'ai connu une trostkyste qui était devenue fasciste revendiquée. Il y a longtemps que pour moi, il s'agit d'un seul serpent avec plusieurs têtes. Et c'est aussi la conviction de Douguine. A qui le tour?

Je signale aussi cet article, qui fait bien le tour de la question: https://lesakerfrancophone.fr/des-terroristes-ukrainiens-assassinent-la-fille-du-philosophe-russe-alexandre-douguine?fbclid=IwAR2-sCSdDpeyAaTlx_0NH-5Q0m35kgThkcQROjO3s3Ca38-thefqMkeYQSk

Les Russes, à mon avis, ont tout essayé pour ne pas en arriver à une confrontation globale sans pour autant accepter des concessions impossibles à une Otanie de plus en plus insolente et délirante. Je pense que si les choses vont lentement en Ukraine, c'est d'abord parce qu'ils n'y font pas la guerre à la population, dont une partie leur est d'ailleurs acquise, et ce sont eux qui rebâtissent derrière, et aussi parce qu'ils éspèrent comme moi que les populations occidentales finiront par virer leur caste de vampires, au bord de l'effondrement. Cependant, cette caste de psychopathes hagards et de pervers narcissiques, qui sait que viendra le temps où ses membres ne pourront plus marcher dans la rue sans se faire lyncher, peut à présent provoquer n'importe quoi pour se sauver ou nous entraîner tous avec elle dans l'abîme. On le voit avec les bombardements de la centrale nucléaire, et avec l'assassinat ignoble d'une jeune intellectuelle sous les yeux de son père. A noter que tous les abrutis qui croient n'importe quoi sur les Russes, même quand le contraire a été amplement démontré, ou qu'on n'a aucune preuve sérieuse qui aille dans le sens de la propagande,  tiennent beaucoup, en l'occurrence, à ne pas condamner trop vite, sans les conclusions "d'enquêteurs neutres"! Sans doute va-t-on nous sortir que c'est encore Poutine qui a tué Daria Douguine. Je m'attends à tout.

lundi 22 août 2022

Retour à Kourmych

 


L'héroïque Sacha Viguilianskaïa, la belle Alexandrina, qui fait des miracles dans le village où ses ancêtres exerçaient leur ministère, fête l'inauguration du musée local, où elle a rassemblé des objets d'autrefois trouvés en restaurant l'église, ou donnés par des gens du cru. Objet d'une certaine hostilité sournoise, au début, et de potins invraisemblables, elle a gagné le coeur de nombreux habitants de cette bourgade qui maintenant la soutiennent et lui offrent son aide, mais elle subit aussi beaucoup de vexations et de trahisons. On fête le 650° anniversaire de la ville, appelons cela une ville, puisque c'est ce que c'était avant la révolution, une petite ville de marchands, avec un lycée. Il y avait cinq églises, il n'en reste plus que trois, dont celle de Sacha, qui était devenu un club, avec dancing et cinéma, et l'église saint Tikhon, en très mauvais état, mais on y célèbre à nouveau des liturgies. Le prêtre, le père Dmitri, au type tatar prononcé, fait des kilomètres quotidiennement pour remplir son office à différents endroits de la région.

Sacha, en l'honneur de cette fête, avait organisé pour la seconde fois depuis la révolution, une procession à travers la ville, d'une église à l'autre, et invité pour cela des représentants de la corporation des porte-bannières de Nijni-Novgorod. Cette confrérie avait son costume, un caftan bleu marine avec des franges et des pompons argentés ou dorés, et un intellectuel du coin a décidé de la restaurer, avec son apparat et ses coutumes, il espère que toute la Russie suivra son exemple. Il est fascinant de constater que si, en occident, les églises font tout pour se mettre à la page, l'Eglise orthodoxe ici fait de grands efforts pour retrouver les usages anciens. Il y a évidemment des modernistes, mais enfin dans l'ensemble, pour l'instant, le croyant cherche à retrouver son terreau d'origine.

La liturgie m'a semblé extrêmement fervente. Puis nous sommes partis, précédés de nos porte-bannières, par la rue lumineuse de cette bourgade délabrée, où subsistent de très jolies maisons, en plus ou moins mauvais état. La rue centrale porte le nom d'un bourreau bolchevique qui avait tellement exaspéré la population par ses exactions qu'on avait fini par l'assassiner, ce qui avait valu à la ville une répression sauvage, et une telle rééducation, que les grands-mères de mon âge vont encore porter des fleurs sur la tombe de cet individu, à quelques pas de la croix qui commémore ses victimes. Il faisait chaud mais de façon supportable, avec un vent violent et doux, la journée avait ce caractère de paix surnaturelle et radieuse que prend le temps à l'approche de l'automne. Il y avait très peu de monde dans les rues, nous marchions avec nos chants, nos icônes et nos bannières dans un pays fantôme, où tout prenait une captivante et étrange beauté; je ressentais l'arrachement puissant et calme de cette nef orthodoxe qui appareillait dans les décombres de ce qui fut, et le plus important actuellement me semblait de rester à bord. 

L'église de la Protection est très modeste, avec de charmantes iconostases et des icônes médiocres, mais celle de l'arrière grand oncle de Sacha, saint Alexis de Bortsourmani, offerte par un ami, m'a paru très belle, très lumineuse. Un artisan local a sculpté les Christ en croix que j'avais pris pour des exemplaires anciens naïfs et qui sont tellement plus touchants et vrais que le mauvais académisme ou le style Sofrimo.



      









Nous étions accompagnées par Artiom, baryton moscovite venu pour l'occasion, un grand type avenant et chaleureux qui a chanté pour l'ouverture du musée, et joué de l'accordéon. J'ai lâché l'affaire pour aller me reposer: le soir, Artiom et moi devions participer aux festivités de la ville. Se sont produits toutes sortes d'ensembles et de groupes, ce que j'ai vu était comme d'habitude du faux folklore insupportable, mais il paraît qu'il y avait des formations intéressantes. Quand notre tour est venu, après un repas pantagruélique avec les huiles locales, il y avait moins de monde, et c'était plutôt mieux pour moi, et puis le cognac bu auparavant m'avait bien décontractée. Nous avons eu un accueil enthousiaste. Une dame me faisait frénétiquement des coeurs avec ses doigts et m'envoyait des baisers!

Artiom

la manifestation vue par la télé locale:  https://rutube.ru/video/e95b328f5933f73925fd3177d87d0a10/?ysclid=l74r9wu75g542094640

Les invités de Sacha sont tous très sympathiques, son amie Maroussia vient d'adopter une chatonne perdue qui comprend bien son coup de chance et se blottit dans le cou de cette longue dame élégante et bouclée au sourire ironique et aux yeux blasés. Maroussia se fait un souci terrible pour l'orpheline, et craint que ne l'emportent les oiseaux de proie qui nichent dans le secteur, et que j'ai vu me couper la route sans complexes, des faucons ou des éperviers.Je suis retournée me baigner dans la merveilleuse rivière déserte, domaine des rapaces et des hérons.



Les parents de Sacha, le père Vladimir Viguilianski et son épouse, la célèbre poétesse et romancière Olessia Nikolaïeva, nous ont rejoints le lendemain, avec leur chauffeur Sergueï. Le père Vladimir a évoqué son grand-père français, Gustave Landau, fusillé à Katyn, comme nuisible et "espion polonais", parce qu'il correspondait avec ses parents réfugiés à Varsovie, et parce qu'en construisant la route de Minsk, il avait fait un petit détour pour des raisons techniques. A la question des enquêteurs: "Vous êtes polonais, ou français?" Il a répondu: "Je suis russe." Le père Vladimir est allé à Katyn pour apprendre tout cela, et m'a affirmé que c'étaient bien les soviétiques qui avaient fusillé les officiers polonais, et aussi des prisonniers politiques, comme son grand-père.

Artiom étant malade, j'ai assuré seule le concert au nouveau musée de Sacha, devant la population locale. Elle a entendu une vieille dire à l'autre: "Elle est plus russe que nous!" Les gens étaient très contents, car ils n'ont jamais l'occasion de voir ce genre de manifestations à Kourmych. Ils m'ont posé des tas de questions, évidemment, et quand j'ai évoqué le Donbass, et ma certitude, dès 2014, que l'attitude occidentale nous mènerait à la guerre, une connaissance libérale de Sacha s'est levée et elle est partie. Pourtant, c'est un fait, je le savais dès 2014 et dès 2014, j'avais vu combien délibérément et cyniquement on mentait sur la question et la dissimulait purement et simplement. Mais je me fiche maintenant complètement des humeurs des suppôts de satan, conscients ou inconscients.

le père Vladimir et Olessia au musée




le concert au musée https://vk.com/wall551636728_4131

J'ai appris l'horrible assassinat de Daria Douguina sous les yeux de son père. Sacha la connaissait personnellement. La presse française pourrie déverse sur son père des seaux d'eau sale, comme d'habitude. A cela, je répondrai en citant ce post d'un adversaire de Douguine: 

Je n'aime pas les idées politiques de Douguine et encore moins celle de son éditeur français, le sataniste Christian Bouchet. Mais il faut reconnaître qu'assassiner sa fille de trente ans est une belle saloperie. Une honte absolue. Comme les djihadistes soutenues par les mêmes commanditaires, le régime de Kiev prend un virage terroriste inquiétant. On ne tue pas un intellectuel et encore moins ses enfants, ont le combat sur le terrain des idées.

Une pensée pour lui et sa fille.

Pour moi, cet attentat jette un jour nouveau sur tous les autres, les prétendus attentats islamistes et tous les assassinats de lanceurs d'alertes, y compris ceux qu'on attribue généreusement aux chefs d'état qui gênent. C'est juste la caste qui gouverne l'occident qui est terroriste et fait marcher les Charlies et les concombres masqués en nous racontant des histoires de croquemitaine et en maniant avec perfidie l'inversion accusatoire. Cette caste est une vérole que l'humanité a attrapée. Notre survie dépend du sursaut vital de notre organisme dans son ensemble. Le jour où ces gens n'auront plus une place où se réfugier sur la planète tant le rejet sera massif et unanime, nous pourrons espérer que l'apocalypse n'est pas encore tout à fait pour demain.

Cet affreux événement m'a poursuivie pendant tout mon voyage de retour, qui fut pénible, cela commence à ne plus être de mon âge. Je conduis sans problème, mais je suis très fatiguée. Il faut dire que j'ai vu des vaches s'engager sur une route à quatre voies, et un malade mental me doubler par la droite pendant que je dépassais une file de camions... Et alors que j'étais enfin sur la route tranquille de Iouriev Polski, un écureuil s'est jeté sous mes roues, je n'ai pas pu l'éviter, et cela m'a poursuivie tout le reste de la journée.  


jeudi 18 août 2022

Escale à Mourom


Je suis partie à reculons pour Kourmych, où Sacha Viguilianskaïa fête le jubilé de la bourgade et l'ouverture de son musée. Aucune envie d'aller nulle part, et Nounours qui se précipite pour me dire bonjour avec des pattes boueuses au moment où je charge la bagnole... C'est terriblement loin, et je me suis perdue dans Vladimir, parce que les panneaux indiquaient une chose et le GPS une autre. Pour couper la route, j'ai fait un crochet par Mourom, seul endroit où j'ai trouvé un hôtel. Il me plaît beaucoup, cet hôtel, propre, pas cher, et dans un endroit très pittoresque. Comme par hasard, c'est la fête de la Transfiguration, et il est à deux pas du monastère du même nom, dont c'était par conséquent la fête votive, avec l'évêque local, un noble vieillard, et un choeur sensationnel. C'est un très joli monastère, on y a un peu abusé du marbre et de la fausse dorure, mais il est joyeux, paisible, avec des fleurs partout, et de vieilles églises restaurées, je dirais XVI° XVII°. J'ai assisté aux vigiles, et c'est toujours ça de pris. 

En me promenant, j'ai vu une église "en forme de tente", donc antérieure au schisme des vieux-croyants. Il y a de grosses bâtisses riches de très mauvais goût, et personne ne pense à restaurer une vieille maison de marchands plutôt que de bâtir un caca opulent. Mais dans l'ensemble, cela reste plein de charme, de fleurs capricieuses, de petites maisons, de coupoles perchées sur tout cela, translucides, aériennes, prêtes à s'élever dans le ciel. Je suis descendue par une passerelle assez raide jusqu'au quai, où m'attendait le restaurant Tchaïka, la mouette, seul endroit où l'on peut manger dans le prérimètre, et j'y étais déja venue, à mon premier passage dans cette ville. Bon, évidemment, pas très carémique. J'avais pris une délicieuse salade au poulet, Rita a mangé le poulet et moi les légumes et les croûtons.

De la terrasse, on voit l'Oka, rivière paisible qui baigne cette ville nonchalante et même somnolente où je reviendrais bien dessiner. C'est le calme et la douceur, et les gens sont très gentils, très obligeants. Cependant, il me semble qu'au XIX° siècle, au temps des marchands et de leurs péniches, cela devait grouiller de vie, ici, avec des airs d'accordéon, des gaillards qui dansaient, et des tsiganes...




Mourom by night

le monastère de la Transfiguration




vues du quartier




L'Oka