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mercredi 6 septembre 2023

Harmonie

 Après les confitures, je passe à la gnôle, enfin plutôt au "vin" de poires, selon la recette du "salut à Gorbatchev", des poires, du sucre, de l'eau dans un bocal, et quand le gant qui ferme le couvercle nous fait coucou, c'est que la fermentation se déroule... Le problème est que j'en bois très peu, il me faudra le distribuer... 


Ce tableau poignant est une oeuvre du père Gueorgui Parfionov, grand pastelliste. Ce champ de pissenlits représente le champ d'honneur et ses jeunes âmes. Son fils aîné, Vania, est mort à la guerre, comme je l'ai déjà dit, et c'était visiblement un jeune homme plein de qualités, intelligent et pur, très proche de son père, qui reste inconsolable. Maintenant, c'est son fils Maxime qui vient d'être grièvement blessé au combat... 

Il avait fait le portrait de Vania, qui m'avait frappée il y a déjà pas mal d'années, par son intensité, et la gravité du petit garçon.



J'ai regardé un documentaire sur l'eau que j'ai aussitôt relié aux travaux d'un savant japonais, sur cette question, et à ceux du professeur Montagner, qui suscitaient les sarcasmes des créatures des ténèbres et leur servaient de prétexte pour le traiter de gâteux. J'ai aussi songé à un ami russe médecin que fascinait la structure mathématiques des plantes, et qui me disait: "La nature déteste tout ce qui est rectiligne, la ligne droite, c'est la mort, tout ce qu'on met d'aplomb au cordeau tent à reprendre la forme d'une courbe, tu n'as qu'à regarder le plan du métro, c'est rectiligne au centre, mais après, les lignes s'infléchissent. Tous ces quadrilatères dans lesquels nous vivons sont contraires à la nature, à notre nature." Eh bien, l'eau comme le reste de la nature, dont elle est la principale composante, abhorre également la ligne droite, et nous la violentons de toutes les manières, avec nos tuyaux et nos berges bétonnées, je conseille de regarder cela attentivement et d'ouvrir son esprit aux réflexions que cela suscite, c'est la clé de la malédiction de notre civilisation et donc de sa perte inéluctable si elle ne touve pas le moyen de s'infléchir. L'eau,  ce n'est pas seulement un élément physique caractérisé pour les cerveaux fossilisés par la formule H2O, c'est un fluide vital sacré et mystérieux. C'est sans doute pour cela que je me régénère dans la mer, ou dans la petite rivière, avant que les "cottages" de Pereslavl ne la polluent chimiquement et esthétiquement en aval. On reconnaît une âme malade à la violence permanente qu'elle exerce sur le vivant, avec une brutalité obsessionnelle, et à sa propension à tout ramener à des formules et à des graphiques, même la conception des espaces verts municipaux. En apprenant la chanson des cosaques du Terek qui remonte à Ivan le Terrible, j'échange beaucoup avec Skountsev. Ma grande difficulté, dans cette chanson, c'est d'en saisir le rythme, c'est ma difficulté avec toutes les chansons traditionnelles russes, car il faut que tout corresponde, la mélodie, le rythme et les paroles, c'est un tout, comme dans une icône la construction, les lignes et la couleur. Skountsev décompose tout cela en mesures, mais si je commence à compter les mesures, je n'arrive plus à chanter, et lui-même me dit, d'ailleurs, qu'aucun chanteur ou musicien populaire ne s'occupait de la mesure, car elle lui était innée, organique. Je sais une chanson, quand tout cela me devient organique, de même que la fleur ne sait pas que sa structure répond à un patron géométrique complexe, de même que le paysan n'avait aucune idée du nombre d'or, qui présidait à l'édification de son isba, mais ce nombre étant celui de l'harmonie, son âme harmonieuse construisait selon cette formule innée. Les mathématiques sont sans doute le patron de la vie, son chiffre intérieur, mais dès lors qu'il n'est plus incarné, il devient une spéculation vide. Enfant, je détestais les mathématiques, et je n'y ai d'ailleurs jamais rien compris, mais un ou deux profs avaient su me faire entrevoir leur caractère mystérieux et sacré, dès lors qu'ils m'en présentaient la traduction naturelle. 
Si tout ce que l'on construit autour de moi est si laid, c'est qu'il n'y a plus aucune harmonie dans les âmes, et que l'humanité entière est coupée de la vie, qui est une totalité fluide. Elle échafaude dans le néant un château des ténèbres qui n'a même pas la sombre poésie de celui de Dracula. Se réinscrire dans cette harmonie, est un geste de résistance et de thérapie non seulement de son âme, mais de tout ce qui nous entoure. Et c'est peut-être, plus que la réflexion politique ou les révoltes armées, la première chose à faire pour échapper au totalitarisme, qui naît de la laideur et produit de la laideur, et de ses corollaires qui sont la stupidité et la méchanceté. 
Sur le plan de l'harmonie, intérieure et extérieure, nous n'avons fait aucun progrès, et même, nous avons terriblement régréssé, nous sommes devenus plus infâmes et nuisibles et plus digraciés, que n'importe quelle créature qui obéit au moins à sa nécessité organique au sein du tout.
Je ne veux naturellement pas du transhumanisme ni de toutes les versions soft ou hard de la société numérique, parce qu'elles sont mortelles pour l'âme et le corps, et avilissantes, mais il m'apparaît que la solution est essentiellement spirituelle, et passe par la capacité de créer, de rêver, de prier et d'aimer, tout cela allant ensemble dans une âme normale. Il est certain que si, dès l'enfance, les gens sont profondément mutilés de ce qui leur permet de le faire, on engendrera des sociétés de cloportes, du haut en bas de l'échelle, avec ou sans technologie ou intelligence artificielle. Aujourd'hui, même ceux qui se prennent pour le haut du panier intellectuel en élaborant des plans d'une fourberie sophistiquée pour asservir ou anéantir les imbéciles inutiles ne sont jamais que des gnomes contrefaits qui ne savent pas où ils se trouvent, ni ce qu'ils font, et finiront dans "les ténèbres extérieures". En fait, ils y sont déjà, et cherchent à y entraîner tous les autres.
C'est là que je fais le lien avec le débat d'Ariane Bilheran sur le totalitarisme. Et avec les prédictions et les analyses de Pasolini sur le même thème. Je m'étonne d'ailleurs que Pasolini, si lucide sur notre effroyable autodestruction capialiste, se soit illusionné sur une idéologie qui n'est jamais que l'autre façe de la même médaille funeste, j'en vois tous les jours ici des traces, dans la profonde mutilation intérieure des Russes, dont un certain nombre restent soviétiques, c'est-à-dire rééduqués dans le culte de tout ce qui nous détruit tous et devrait nous hérisser par sa laideur, sa brutalité et sa vulgarité dégradantes. La thérapie, la seule, c'est la Terre, c'est le retour à la terre, à la tradition qui en est l'émanation, à la foi qui en est la direction. A l'harmonie du cosmos qui est l'icône de l'autre monde

https://vk.com/wall432997085_37732






samedi 2 septembre 2023

Des poires dans les ténèbres

dix kilos tous les jours... 

 L'automne commence avec un temps merveilleux, tiède, un léger vent, une lumière mystique, et mon voisin avait décidé de fêter ça avec la radio sur le bricolage, de neuf heures du matin à huit heures du soir sans discontinuer, me gâchant les derniers beaux jours comme il m'a gâché les premiers. Je suis un peu malade, comme souvent aux intersaisons, une espèce de rhinite, et les poires continuent de pleuvoir, je les entends tomber, l'une après l'autre, il y en a partout, mais j'ai de moins en moins la force de les rammasser et de les accommoder, et pourtant, elles sont si bonnes, dorées, sucrées, cela me fait regret, bien qu'à vrai dire, les souris, les hérissons, les oiseaux, les guêpes, les fourmis aient aussi le droit de profiter de la fête... Les guêpes sont complètement ivres de ces poires. Elles ne savent plus où elles en sont. Mais elles ne me piquent toujours pas. Finalement, les guêpes sont des insectes tout à fait fréquentables, il suffit de rester calme. Skountsev me le disait, et en effet, on peut tout à fait s'entendre avec elles, contrairement aux moustiques et aux taons.

J'ai fait des confitures, je sèche les fruits, je les mets dans des sachets en papier pour les offrir. Je ne sais plus qu'en faire. Il me manque le vin de poire, encore. Et après j'arrête... 

J'ai trouvé sur une vidéo celui qui pourrait m'aider à régler cette question!

 https://youtube.com/shorts/t0OKlLs7UAY?si=oIRNivbtt2Fy10eT 

Dany me rapporte les opinions de son entourage, généralement des soutiens du Donbass patriotes. Ils sont extrêmement choqués par l'arrestation de Strelkov, moi aussi. Pour le reste, ils relèvent toutes sortes d'incohérences qui m'étonnent également; en ce qui me concerne, que les traditions et l'identité nationale soient à l'honneur et qu'on montre à la télé, comme exemple au bon peuple, des dégénérés absolus qu'on a honte de regarder et qui font de la musique de robot frénétique, selon des modes importées et imposées au monde entier. J'en ai vu une brochette, dans une émission de Tsargrad, des stars locales qui, en dépit de la tolérance dont elles jouissent, sont parties en occident, au paradis démocratique, dégueuler sur la Russie. Quelle faune... Ces regards vides, ces expressions veules, stupides, arrogantes, ces filles aux lèvres siliconées de poissons rouges, qui donc estime qu'il faut offrir de pareilles nullités à l'admiration et l'adoration générales? Sont-elles compatibles avec la tradition russe? 

Elle est allée avec son mari signer un papier à la banque comme quoi elle refusait toute utilisation de matériel biométrique la concernant, et m'a engagée à le faire, car cela devait être signé avant le premier septembre. J'y suis allée, et me suis rendu compte que j'étais loin d'être la seule. La dame du guichet m'a souri d'un air entendu. Mais elle m'a dit qu'elle ne voyait aucun dossier de ce genre à mon propos. "On ne vous a pas filmée, enregistrée?

- Non...

- Eh bien alors vous n'avez pas de données biométriques."

Je suis sortie de là dedans en songeant que tout cela commençait à me dépasser complètement. Je suis extrêmement désarmée et décontenancée dès que j'entre dans le domaine administratif, je n'y comprends rien. De sorte que je peux me retrouver piégée par mégarde, mais est-il normal que des créatures de Dieu soient ainsi répértoriées et fichées et perpétuellement obligées de prouver ceci, de refuser cela, de finasser avec des lois et des décrets qui se font dans leur dos et qu'ils ne sont pas armés pour comprendre? Comme dit Quentin, le malin est partout. Du reste, le père Vladimir Gamaris estime que signer des papiers ne nous aidera guère, et que la seule chose à faire est de prier, comme le conseille aussi le père Andreï Tkatchev qui explique dans une vidéo tout ce qu'implique la surveillance électronique des gueux qui s'installe partout. et qui l'inquiète autant que nous. 



Dany espère comme moi que nous aurons la version soft de la dictature électronique, mais je pense qu'il ne faut pas de dictature du tout. Je n'imagine pas les Russes vivant de cette manière, car même au temps du communisme, ils cultivaient l'anarchie et le système D. Mais il suffit qu'une technologie permette de prendre un pouvoir supplémentaire sur les autres pour que tout appareil étatique se jette dessus. Ma tante Mano me disait récemment qu'elle ne se souvenait pas avoir vécu une période plus affreuse, y compris la guerre, et elle a quatre-vingt-neuf ans...

 Je me fie beaucoup à ce que dit Igor Drouz, peut-être parce qu'il est orthodoxe et monarchiste. Il ne tombe pas dans les pièges idéologiques. Lui répondait à un patriote révolté, comme ceux dont parle Dany, que néanmoins, dans le domaine des moeurs, de la liberté religieuse, de la liberté dans la vie quotidienne, de la liberté tout court, nous étions loin, ici, de la maison de fous qui s'installe en occident, et pour l'instant, c'est vrai. Mais en dépit des discours sur tous ces thèmes, on a quand même essayé de nous imposer la dictature sanitaire, il est vrai sans grande conviction, et sans grand succès. Mais j'en avais eu froid dans le dos. L'intervention russe m'avait même, dans une certaine mesure, rassurée, on n'allait pas continuer à installer ce que nous impose l'occident mondialiste alors qu'on partait en guerre contre l'OTAN, n'est-ce pas?

Igor Drouz semble penser qu'en Russie, pour l'instant, c'est mieux qu'en Ukraine, et c'est mieux que dans l'Europe actuelle. C'est mieux aussi qu'en Chine. Eh bien disons qu'en l'état actuel des choses, c'est tout ce que je puis dire avec certitude. Pourvu que ça dure... 


Je suis bouleversée par tout ce qui se passe avec l'Eglise ukrainienne, et j'ai bien du mal à ne pas me répandre en malédictions. Comment? Je me répands? Oui, je me répands et je m'en repens. Je prie pour monseigneur Onuphre, pour le métropolite Longin et ses orphelins, pour le métropolite Luc, le métropolite Arséni, le métropolite Jonathan et pour le métropolite Paul, dont ou pouvait pourtant peut-être dire pudiquement, selon l'expression du père Basile, que c'était "un homme d'affaire", mais qui a fait preuve d'un courage et d'une fermeté que je salue, car il aurait pu se prosterner devant le poussah mitré de Bartholomée et la CIA associated Inc. et il ne l'a pas fait, il s'est dressé contre cette pieuvre ténébreuse. Que de ferveur et de beauté dans ces offices et ces processions, où tout le monde chante et prie comme si c'était la dernière occasion de le faire encore, dans ce monstrueux Titanic de notre civilisation torpillée qui sombre... Et que de douleur et de compassion dans mon coeur, que d'horreur devant ce sabat maléfique qui se déchaîne autour de ces gens dont je me sens complètement solidaire. La vie vaudrait-elle encore d'être vécue, si le monde n'était plus peuplé que de larves woke, de LGBT exhibitionnistes, de peoples vulgos trempés dans des bols de paillettes? De seigneurs en costar cravate, plus criminels que des spadassins médiévaux, mais nettement moins pittoresques et nettement moins courageux? Dieu, sauve ton peuple et bénis ton héritage...

A ce propos, dans l'avant dernier Antipresse, Slobodan fait le point sur l'affreux Trotski, sanguinaire, ignoble personnage, dont ceux qui ont déclenché cette situation sont les héritiers directs, quel que soit le nombre de croix gammées dont se couvrent leurs hommes de mains hagards, dans ce malheureux pays. A la laure de Kiev, les moines résistent, et meurent de faim, on a défendu, d'après le père Gamaris, aux fidèles de leur porter à manger. https://vk.com/wall362089108_32334

La laure de Potchaïev, bientôt profanée, elle aussi. Des milliers de fidèles défilent en procession, mais les "humanistes" et les orthodoxes éclairés n'en ont cure.

https://youtube.com/shorts/5q3UZpX-62k?si=seDRcGHxWJuE2vZz



Il me revient à l'esprit ce que m'avaient dit mes cosaques, apprenant que je m'installais à Pereslavl: "C'est un bon choix, au moins, dans cette ville, les bandits sont russes".

mardi 29 août 2023

Etrangers

Sous la publication que Nicolas a consacré à mes poèmes, Igor Drouz a écrit (car il comprend le français):

Vous avez une écriture puissante et comprenez tout en profondeur. Mais tout cela est très triste. Je vous comprends en partie, dans la mesure où j'ai perdu ma contrée natale, l'Ukraine. Cependant, cela m'est plus facile, car la Russie est aussi mon pays et ma Patrie. Mais vous avez perdu votre Patrie complètement; et c'est bien pire. J'ai discuté dernièrement avec une Allemande, qui est aussi entrée dans l'Orthodoxie, et qui s'est réfugiée depuis l'Europe  chez nous (à Minsk). Elle m'a dit que sa Patrie n'existait plus. Il reste, bien sûr, les villes, les champs et les forêts, mais un pays, ce sont les gens. Et les gens, d'après elle, sont descendus très bas, sur le plan spirituel et intellectuel, et de plus, presque la moitié du pays est constituée de migrants.

Вы очень сильно пишете и глубоко все понимаете. Но все это очень грустно. Я Вас отчасти понимаю, поскольку потерял родные края - Украину. Однако мне легче, поскольку Россия - тоже моя страна и моя Родина. А Вы потеряли свою Родину в целом - и это гораздо хуже. Я совсем недавно общался с одной немкой, которая тоже приняла Православие и эвакуировалась из Европы к нам (в Минск). Она мне сказала, что ее Родины больше нет. Остались, конечно, города, поля и леса, но страна - это люди. А люди, по ее словам, опустились очень низко в духовном и умственном отношении, к тому же чуть ли не полстраны - мигранты.

Ce même Igor Drouz poste l'article suivant:

J'ai été récemment à Minsk, où j'ai rencontré quelques étrangers locaux, des émigrés chrétiens de l'Union Européenne. Il s'est formé là bas une colonie entière de ces gens, et en Russie, encore beaucoup plus. Les gens qui partent chez nous, à cause de la politique antichrétienne et immorale de leurs gouvernements, ne sont plus si rares...

Un couple, par exemple, a fui en Biélorussie depuis la Suisse car leur fille unique, sous l'influence de la propagande gouvernementale, a "pété un plomb" à 13 ans, elle s'est mise à se considérer comme un garçon, et veut chirurgicalement "changer de sexe". Et cela veut dire, naturellement, invalidité et mort rapide. D'ailleurs, si elle ne recourait pas à une telle mesure, alors, en demeurant dans cette "dimension du genre" elle perdra son âme et son corps: elle fera un "mariage homosexuel" ou quelque chose de ce genre. Ils ont fui à Minsk, ils essaient de l'isoler de ce lavage de cerveau dément, ont mis sur l'affaire de son salut un prêtre local qui parle allemand. Pour l'instant, ils n'ont hélas pas réussi à la dézombifier... 

Ce phénomène a pris en Occident une dimension énorme: à New-York, par exemple, déjà 3% des adolescents de 14-16 ans ont "changé de sexe", et plus de 25% doutent de leur identité sexuelle! En tout, depuis 2000 aux USA le nombre des "transgenres" a cru de 44 fois! Et il continue de grandir en progression géométrique.

Quelques uns de nos journalistes stupides appellelent les chrétiens qui quittent l'UE  et les USA au nom de l'avenir de leurs enfants  des "réfugiés du sexe", ce qui leur paraît spirituel. Mais je ne vois rien là de drôle: le gouvernement là bas exerce une violence sur les enfants, leur imposant l'idéologie de la perversion sexuelle dès les petites classes, et parfois le jardin d'enfants. Et maintenant, ils se sont mis à prêcher l'euthanasie dans les écoles aux élèves, jusqu'à leur faire écrire des rédactions sous forme de lettre à leur mère à la veille de leur possible suicide. De plus, dans cette même Allemagne, les parents qui ne laissent pas leurs enfants aller à de tels cours risquent la prison, ou d'être privés de leurs droits parentaux. L'Etat profond s'est donné pour but la sodomisation  de la société, et s'en tient fermement à cette ligne. Pour l'instant, en Russie, grâce à Dieu, on en est loin, en dépit de quelques mauvaises tendances. 

Notre propagande officielle utilise à plein les slogans de la lutte contre l'imposition de l'homosexualité et du satanisme, y compris aux élections. Cela a suscité les sarcasmes et la désapprobation des libéraux, et en partie des patriotes. Je ne débattrai pas des premiers, car ils sont activement occupés à nous imposer l'un et l'autre. Mais quand nos patriotes de gauche commencent à proférer que cela n'a pas d'importance, que le principal, c'est l'économie et la justice sociale, cela m'ennuie. Non, le principal, c'est l'avenir de nos enfants. Et avec un tel programme gouvernemental de perversion dans les écoles et les universités, comme en Occident et déjà en Ukraine, la jeunesse n'a simplement pas d'avenir, sinon la perdition de l'âme et du corps. Biden s'est vanté d'avoir consacré 2,6 milliards de dollars du budget à la propagande de la "diversité sexuelle", et le gouvernement de l'UE et des oligarques jette encore beaucoup de ces "iards" là dedans... Et on essaie très activement de promouvoir cela en Russie, bien qu'avec moins de succès. Quelle économie et quelle justice sociale auront-nous après cela, et en quoi nous seront-elles encore utiles? Oui, cela agace certains que des forces politiques aussi peu sympathiques disent que c'est devenu une banalité. Mais la vérité ne cesse pas d'être la vérité, si on en parle souvent. D'après moi, que la vérité soit dite par qui on veut, d'autant plus qu'ils font quand même quelque chose, bien que lentement et sans grande efficacité, on a interdit chez nous, par exemple, la propagande "LGBT" et le "changement de sexe".

https://vk.com/wall355949337_27127

Ceci en préambule à ma journée d'hier, la deuxième rencontre amicale des étrangers de Pereslavl, chez l'Allemande Assia, qui n'entre d'ailleurs pas d'ailleurs dans les catégories citées par Igor Drouz, car elle vivait avec une autre Allemande, qui est partie. C'est une femme très sympathique, très chaleureuse, très gaie, et j'aime beaucoup sa maison de rondins, qui a une vue fantastique sur une campagne presque vierge de toute construction, des champs et des forêts à perte de vue. Pour y parvenir, on prend une piste forestière asse intimidante, qui tourne et vire parmi des arbres immenses et ténébreux, je me demandais si j'allais sortir de là ou aboutir a quelque cul-de-sac ou à un trou, parmi les élans, les ours et les loups. 
Il y avait Benjamin le Suisse, en chemise russe, avec des bottes, sa femme, son petit garçon, un couple d'Américains orthodoxes récemment arrivés, avec trois filles et un petit garçon, un couple de Slovaques, avec trois enfants, Jan le Hollandais, avec sa famille, Frédéric et Victoria, des visiteurs suisses, dont un couple qui vient prendre la température des lieux avant de se décider. Dans l'ensemble, ceux qui ne sont pas orthodoxes ou mûs par des idéaux chrétiens cherchent à avoir la paix, ou aiment la Russie, mais ceux qui aiment la Russie sont souvent orthodoxes, à moins d'être communistes. Il y a aussi ceux qui ont monté une affaire, ou épousé une Russe. Mais dans l'ensemble, je crois que ceux qui n'avaient pas de raison profonde d'être ici sont partis ou ne songent pas à venir.
Avec ces familles nombreuses, j'ai écoulé tout un énorme panier de poires que j'avais apportées à tout hasard, j'en ai rammassé autant aujourd'hui, ma voisine Ania également. 
Un Russe placé à côté de moi m'a confié que je lui rappelais Angela Lansbury! Je crois que c'est parce qu'elle avait de grands yeux tombants et faisait plein de grimaces.



Les textes d'Igor Drouz, je les livre tels quels. En soi, l'homosexualité ne me dérange pas et je dirais, ne me regarde pas. A partir du moment où on en fait un outil idéologique oppressif pour détruire une société et opérer sur les gens, dès l'enfance, un dressage sectaire et même des mutilations chirurgicales, je ne suis plus du tout d'accord.




dimanche 27 août 2023

Saint Nicolas

 


Avec les travaux dans le jardin, les stations debout à l’église me deviennent pénibles. Je suis si occupée que je ne vois pas le temps passer, et il passe, à toute vitesse, il s’éboule, la vie m’apparaît comme une espèce de tourbillon qui se transforme peu à peu en entonnoir vertigineux. Enfin, quand je commence à penser...  Mais je ne pense pas tout le temps.

A la confession, j’ai dit au père Andreï, que j’avais porté des jugements sur les autres et que je m’étais mise en colère. Je lui ai demandé si je devais me confesser à nouveau demain. « Non, à moins que vous ne tuiez quelqu’un d’ici là, ce qui est peu probable, quoique... » Et il me glisse un regard entendu. J’éclate de rire : «Oui, cela pourrait arriver mais d’ici demain, je ne verrai personne ! »

C’est vrai que je deviens irritable, l’angoisse générale, sans doute, d’autant plus que cela fait des années que je vois venir tout cela et me fais du souci. 

Au moment de la communion, j’avais oublié ces états regrettables, j’avais au coeur une douceur immense, et l’eucharistie m’a paru d’une saveur et d’une tiédeur étonnantes. 

J’ai vu, en rédigeant mes dyptiques, une icône de saint Nicolas, posée sur l’étagère où l’on met les objets qui sont à la disposition de qui en a besoin, ce sont parfois des livres, ou comme aujourd’hui des icônes, mais celle-ci a attiré mon regard par sa taille et la guirlande de fleurs en plastique multicolore qui entourait le saint dans sa boîte en verre et qui me détournait du personnage lui-même. J’ai pensé que malgré la guirlande, je la prendrais peut-être car je n’avais pas de saint Nicolas, et c'est un saint très vénéré en Russie, il l'était encore davantage au moyen âge. Ensuite, j’ai aperçu Génia Kolessov, qui l’examinait aussi. Nous avons fait assaut de générosité ; « Prenez-la !

- Mais non, après vous, prenez-la !

- Mais je vous assure....

- Je n’en ferai rien... »

Finalement, c’est moi qui l’ai prise. En réalité, elle me plaît beaucoup, rien à voir avec ce qui nous est proposé habituellement, de la fabrication industrielle, c’est une icône peinte à la main avec amour. Elle appartenait sans doute à quelqu’un qui vient de mourir... Génia pense qu’il faut garder la guirlande, qu’elle fait partie du tout, et il a sans doute raison : «Cette icône est imprégnée de prières... » Nous avons été sensibles tous deux à sa facture naïve, très expressive, très émouvante, le visage du saint n’a rien de mièvre, il est extrêmement présent. Ce n'est sans doute pas un hasard, s'il m'est venu de cette manière, directement dans la cathédrale...

A part nous, personne ne s’y intéressait...

Ce qui se passe en Ukraine est si triste et si révoltant que je n’ai plus de mots. Je suis indignée par les gens cultivés, les slavistes, les orthodoxes qui apportent leur soutien à ce méfait depuis le début, sans discernement, avides de justifier leurs préjugés congelés depuis des décennies. Maintenant, on fait passer l’Eglise ukrainienne, la seule digne de ce nom, pour une espèce d’équivalent orthodoxe d’une secte islamiste parce qu’elle est, voyez-vous, « intolérante », intolérante au diable et à son train démocratique, qu’il vous emporte tous en enfer... Mais halte là! Je me suis confessée, j’ai communié dans la douceur et la lumière. Je suis rentrée chez moi  trier mes poires dans la liqueur dorée d’un après-midi déjà automnal, environnée de chats, et j’ai fait un dessin de mes tournesols qui flamboient doucement partout. Il faut de temps en temps se mettre du baume au coeur.

https://orthodoxreflections.com/?dkspeakoutconfirm=4644045c1026afb8&b=0&lang=en-US


une équipe de pirates se rassemble au dessus de mes poires

d'autres pirates s'agglutinent autour de leur source de nourriture...

Moustachon







jeudi 24 août 2023

Spadassin

 


Nos animaux, quand ils vieillissent et approchent de la mort me font penser à ces vieilles peluches râpées qu’on retrouve dans les greniers, les doudous oubliés des enfants. Ma pauvre Chocha est de plus en plus maigre, mitée et titubante. J'ai beau me dire qu'on y passe tous, qu'elle est très vieille, qu'elle finit sa vie doucement, chez elle, avec moi, sans se retrouver à la rue, apeurée et affamée, je suis très affectée de voir s'éteindre peu à peu cette jolie chatte qui, dans son ensommeillement progressif, ne songe qu'à moi, ne s'éveille que pour me chercher.

Les poires continuent à dégringoler et moi à les peler, dans un nuage de guêpes, à sécher tout cela, à confire tout cela. Mes deux poiriers ont fourni des fruits à la famille nombreuse du père Vassili, à ma voisine Ania, aux choucas, passereaux, rongeurs, hérissons, guêpes, limaces du territoire. Le jardin sent le fruit fermenté, on se croirait chez un bouilleur de cru.

La mort de Prigojine m’a paru rocambolesque, tout ce que nous vivons en ce moment est fantasmagorique, sur le moment, j'ai même envisagé que ce soit une fausse nouvelle délibérée. A priori, j’en pense ce qu’en dit Erwan Castel :


Donetsk toujours bombardé et encore avec des armes à sous munitions de l'OTAN.

Mais c'est la disparition de Evgeny Prigozhin le chef de la société militaire privée russe Wagner qui, ce matin, suscite le plus d'émotions.

A la confirmation de sa mort, le président Poutine, qui était à Koursk pour les cérémonies du 80ème anniversaire de la libération de la ville, est rentré en urgence au Kremin et toute la nuit des milliers de citoyens russes sont venus déposer des fleurs devant les bureaux de Wagner.

Le décès de ce patriote russe, certes atypique voire sulfureux, généré sur les réseaux des réactions passionnées et manichéistes des plus stupides alors même que les relations entre Evgeny Prigozhin et Vladimir Poutine illustrent la complexité et la fragilité de l'équilibre entre la vocation de l'être qui peut être, parfois, apparait à l'âme et les missions définies par la raison.

Et j'observe ici et ailleurs des réactions viscérales et courtisanes qui désignent Prigozhin comme un traître ou un héros ayant mérité ou subi la vengeance mortelle de Poutine après son coup d'éclat du 23 juin dernier au cours duquel il avait voulu forcer un remaniement de l'Etat Major russe.

Ce type de réactions simplistes et manichéistes, en plus de révéler la paresse intellectuelle et la bêtise crasse de leurs auteurs, montre toute la perversité d'un comportement idolâtre, et manichéiste qui dans le contexte actuel d'une confrontation généralisée Est-Ouest se révéle hautement toxique et improductif.

Et les ceusses qui clabaudent derrière leurs écrans devraient prendre exemple sur la gestion de la crise du 23 juin dernier par un pouvoir russe qui a même profité du coup d'éclat de Prigozhin pour radicaliser les missions de Wagner à l'étranger et même procéder à des réformes discrètes attendues dans son Etat-Major. La crise avait été réglée en moins de 24 heures et Prigozhin revenu dans le rang pour continuer ses missions.

Réfléchissez, si Prigozhin devait être mis sur la touche cela aurait été fait légalement et depuis longtemps par le Kremlin, qui pratique les mises en résidence surveillée ou les incarcérations légitimes des personnes portant atteinte à la sécurité fédérale.

Et certainement pas par une opération "secrète" de ce type mais qui, en étant réalisée dans le ciel russe invite les idiots à regarder vers le Kremlin et à alimenter une polémique attaquant la cohésion patriotique qui justement avait été la priorité de Poutine le 23 juin dernier.

Dans l'hypothèse probable qu'il ne s'agit pas d'un simple accident d'avion, posez vous la question : "à qui profite le crime ?"

Sachant:

Qu'il n'y a pas que Prigozhin mais d'autres officiers de son Etat-Major qui sont morts dans le crash,

Que Wagner est l'ossature du soutien militaire russe aux pays panafricanistes,

Que la crise du Niger est au bord d'une intervention militaire occidentale à Niamey,

Que Prigozhin dans sa vision radicale n'aurait pas hésité à combattre l'OTAN,

Que les services Action CIA et DGSE sont très actifs dans les "anciennes colonies" françaises,

Etc...

Bref cessons de nous précipiter sur la première conclusion paresseuse comme le taureau sur le premier chiffon rouge.

Attendons l'enquête et restons unis dans la direction de l'ennemi qui n'est ni Poutine ni feu Prigozhin !

Il y a quelques temps, je disais à Dany, à propos de Prigojine et de la politique russe, que parfois, j’avais l’impression d’être dans l’univers des échanges de lettres (savoureux) entre Ivan le Terrible et son opritchnik Vassili Griaznoï. Prigojine avait tendance à adopter, pour les combattre, les méthodes des affreux du bataillon Azov, il ne faisait pas dans la dentelle, au contraire de l’armée régulière. Prigojine, c’était le moyen âge, dans toute l’acception négative et positive du terme. Un spadassin, mais un patriote non dénué d’envergure. Je suis tombée sur une déclaration de lui qui m’a beaucoup frappée : «Nous irons tous en enfer, mais là bas aussi nous serons les premiers ! » J’ai aussitôt pensé à la réponse, dans mon livre Yarilo, de Maliouta Skouratov au vieil higoumène qui lui prédit la damnation : «L’enfer ne me fait pas peur, j’y aurai toujours du travail ! » Maliouta Skouratov est d’ailleurs mort en héros, au combat... Rien n’est simple.

Mis à part la perte que sa mort constitue pour la suite du conflit, je m’inquiète de ces actions terroristes qui frappent n’importe où. Je pense depuis un certain temps que le terrorisme, quel que soit le pays où il se manifeste et le drapeau qu’il emprunte, est toujours commandité par l’OTAN et tous les crapauds, vipères et scorpions qui grouillent derrière. Il y a un an, c’était la jeune idéaliste Daria Douguine, avec sa gentille figure de lutin, qui tombait victime de ces méthodes lâches et viles.

Félix Razoumovski a publié la réflexion suivante :

Une "DÉCLARATION D'IMPORTANCE HISTORIQUE" a été faite aujourd'hui par le patriarche Cyrille au monastère des Solovki. Cette déclaration n'a pas été faite dans l’église, ni pendant l’office solennel de la fête,  au contraire, elle a été faite dans une atmosphère résolument austère, sur le fond d’un vieux mur ébréché du monastère. "... Oui, beaucoup d'entre vous ont été placés ici", a dit un jour au futur patriarche un témoin qu'il avait providentiellement rencontré à Solovki, et qui avait très probablement participé à ces terribles représailles contre les pasteurs orthodoxes russes. Dans les années 1920 et 1930, ces massacres faisaient partie du quotidien du soi-disant Camp à usage spécial des Solovki. Il n’est pas nécessaire d’être quelqu’un de très perspicace pour relier la « déclaration » faite à Solovki à la renaissance du néo-stalinisme dans notre espace public et, en particulier, à l’inauguration d’un monument au dirigeant bolchevique sur le territoire de Pskov. Ainsi, le patriarche, sans entrer dans le débat (car on ne peut réagir à chaque éternuement néosoviétique), a inauguré un véritable monument chrétien aux Solovki - lieu d'exécution de nos nouveaux martyrs. Leur vénération est incompatible avec le culte du bourreau en chef et théomachiste impérieux. De plus, dans l’ensemble, ce n’est pas seulement Staline qui est en question, mais les tentations incessantes des gens ordinaires, révoltés par l’avidité et la cupidité des messieurs de l’élite autoproclamée contemporaine. C'est contre eux qu'ils invoquent le grand guide, oubliant que le mal engendre le mal, et que « l'homme méchant fait naître le mal d'un mauvais trésor ». A la place de ceux qui «descendaient  contre le mur, derrière l'église » des prêtres orthodoxes, sont venus leurs héritiers et descendants, abrutis de surconsommation et ne connaissant que leur porte-monnaie. De plus, ceux qui « ont descendu contre un mur » ont presque privé la Russie de son avenir. Parce que dans cet enfer sanglant du Goulag, ils ont non seulement tué des milliers et des milliers de Russes parmi les meilleurs (!), mais ont également mis fin à une grande tradition culturelle, sans laquelle il est impossible d'éduquer des gens altruistes, généreux ou simplement honnêtes et consciencieux. Ils font tellement défaut aujourd'hui dans toutes les sphères de la vie russe... Néanmoins, penser qu'ils apparaîtront dans un nouveau bain sanglant est une illusion désespérée, volontaire ou involontaire. Le patriarche Cyrille l’a rappelé à l’Église et à la société. Il nous a montré tout ce mur de monastère ébréché, qui conservait les traces des balles des bolcheviks-théomachistes. Et après l'avoir montré, il a élevé la prière archipastorale pour que le Seigneur nous délivre de la folie et de l'inconscience. Et il a mis en garde « notre peuple contre toute tendance à revenir à ces mêmes pseudo-idéaux qui ont servi de prétexte à un pouvoir insensé pour détruire des innocents ».

Parallèlement, Igor Drouz évoque les persécutions contre les orthodoxes des pays baltes, exercées selon la même technique qu’en Ukraine, avec l’aide obligeante du patriarche Bartholomée, le petit télégraphiste de la CIA, qui n’hésite pas à plonger dans le malheur des populations entières de chrétiens, dans son furieux désir de devenir le pape bis, quels que soient les moyens employés pour y parvenir. Nous aurons bientôt deux orthodoxies, celle de la sainte Russie, de la Serbie, des quelques patriarcats résistants, et celle des Américains, de Georges Soros, Biden, et tous leurs suppôts. Soit un élément woke compatible de la "Religion du futur" à l'usage du poisson de banc des "villes intelligentes" quinze minutes.

https://vk.com/wall355949337_27073

https://vk.com/video429297611_456246813

 

 

mercredi 23 août 2023

Un hommage de prix

 


Une vidéo m’a extrêmement inquiétée, ce matin, au réveil. C’est un procureur, une femme visiblement sincère, furieuse et compétente, qui prend à partie le gouvernement russe, au cours d’une réunion avec celui-ci, au sujet de l’introduction du rouble numérique qui conduit au crédit social à la chinoise, donc plus ou moins ce qu’installent les pays occidentaux, contre lesquels la Russie est en guerre, sous l’étendard de la Tradition, des valeurs humaines et chrétiennes éternelles. Xavier Moreau, qui pèche souvent par excès d’optimisme, avait une fois expliqué que ce rouble numérique serait destiné aux transactions internationales, mais que l’on conserverait le rouble papier. C’est une question importante. Déjà, le fait que la Russie ait emboité le pas aux mesures Covid et à la vaccination quasi obligatoire m’avait plongée dans le désarroi. Maintenant, cette même Russie envoie tout un rapport à l’ONU dénonçant les labos d’armes biologiques en Ukraine et le caractère voulu et délibéré de la plandémie dont on essaie de refaire le coup aux populations occidentales, j’ose espérer qu’elle ne retombera pas dans l’ornière de la couche-culotte sur le nez et de la piquouse douteuse... L’intervention du procureur est courageuse, claire et convaincante, si cela est installé, il ne fera guère meilleur ici que partout ailleurs, à quoi bon envoyer alors au front les braves jeunes gens de Russie ? Ce qui me manque, dans l’affaire, est cependant la réponse du gouvernement incriminé, il est bon d’avoir les deux sons de la cloche. Le site qui diffuse l’intervention diffuse aussi une interview du poète et compositeur Alexandre Rosenberg comme si après « s’être tu » sur la guerre en Ukaine, il avait compris et déploré, mais cette interview, je l’ai vue, et elle n’est pas du tout dans cet esprit, elle est ici présentée sous un faux jour. Bien sûr qu’il déplore, qui ne déplorerait pas ? Moi aussi je déplore. Mais il soutient la Russie et cela fait une grosse différence. Alexandre Rosenberg est un honnête homme, un juif qui est exactement le contraire de Zelenski, Soros, Harari, BHL, Glucksmann et autres nazisionistes sournois, et il a très bien compris ce qu’ils sont en train de faire : détruire fondamentalement la civilisation à laquelle il appartient, comme nous autres, et qu’il aime, la détruire moralement, spirituellement, culturellement et physiquement. Il serait évidemment très consternant de s’apercevoir que le gouvernement russe, au fond, va exactement dans le même sens que toute cette bande maléfique et ses suppôts ou comparses. Malheureusement, rares sont les gouvernements qui n’adoptent pas des technologies utilisées par les autres, d’abord pour ne pas etre dépassés par le concurrent et ennemi potentiel, ensuite parce que les hommes de pouvoir ne résistent pas à ce qui peut leur en donner davantage. De nos jours, ils ont tous été formés par des visions du monde matérialistes et plus ou moins cyniques, que ce soit à l’est ou à l’ouest, à tout le moins, une conception des choses brutalement utilitaire. Ici, on n’a pas l’impression d’avoir affaire à des psychopathes délirants, comme en occident, et l’on reste dans la couleur locale, comme me l’ont dit mes cosaques quand j’ai emménagé à Pereslavl : «Tu as bien choisi ton endroit, au moins, à Pereslavl, les bandits sont russes ». Mais enfin bon.... je ne me donnerai pas le ridicule de discuter de ce qui est du ressort de politologues entraînés, je fais part de mon inquiétude par acquis de conscience. J’accueille volontiers les éclaircissements éventuels. Tout cela pour dire que, même si je soutiens la Russie et, à priori,  son gouvernement, souvenons-nous du psalmiste, lui-même roi :« Ne mettez pas votre espoir dans les princes et les fils des hommes, en eux il n’est point de salut ».

https://vk.com/away.php?to=https%3A%2F%2Fyoutu.be%2FGwoRPzKuZTc&post=19879744_14414&cc_key=

https://youtu.be/8oxkQHu6_8U

https://vk.com/away.php?to=https%3A%2F%2Fwww.infotrad.fr%2F2023%2F08%2F18%2Fla-russie-publie-un-rapport-de-2000-pages-prouvant-que-letat-profond-et-les-grandes-societes-pharmaceutiques-ont-fabrique-la-pandemie-de-covid%2F&post=19879744_14379&cc_key=

J’ai eu la bonne surprise de découvrir un article élogieux que Nicolas Bonnal a consacré à mes poèmes, à la diffusion tout ce qu’il y a de plus confidentielle, et du reste, je les écris comme les oies migrent, parce que c’est dans mes gènes, non modifiés par l’ARN messager. Je les écris dans une grande solitude, c’est essentiellement ma chère tante Mano qui les lis et les commente. J’ai, il est vrai, ouvert un blog, l'Aube éventuelle, pour les publier et les classer, car bien entendu, je n’attends pas grand chose d’une publication papier, sinon de les mettre à la disposition de ceux que cela intéresse et d’en garder une trace matérielle. Il est exact, comme dit Nicolas, que cette publication est chère, il faut bien que ce genre d’autoédition déguisée prospère sur le dos des graphomanes.

https://laubeeventuelle.blogspot.com/

Lorsque j’ai écrit mon premier poème, ma défunte tante Jacquie m’avait dit qu’il était très mauvais, ce qui était peut-être un peu sévère, en tous cas, cela m’avait coupé les ailes, rien n’est pire que de mauvais vers ! Bêtement, je me laissais arrêter par mon ignorance des lois de la versification, dont aujourd’hui tout le monde ricane. Je les ai plus ou moins maîtrisées en étudiant les poèmes des autres, j’en étais d’ailleurs imprégnée depuis mon adolescence au lycée de Pierrelatte, où je lisais des pièces de Racine à haute voix avec des copines, façon le cafetier d’Uranus, et où je feuilletais le Lagarde et Michard pendant les cours de maths. C’est le folklore russe qui, en me conduisant à écrire des chansons, m’a donné l’élan pour écrire des vers, ce qui, à mon avis, était pourtant inscrit dans ma nature lyrique, et je regrette bien de ne pas l’avoir fait plus tôt. Je suis reconnaissante à Nicolas, esprit si cultivé, si libre et si original, d’avoir prêté attention à ce que j’écrivais presque en catimini et d’avoir pris la peine de disserter dessus, car c’est une vraie peine, cela demande du temps, de l’attention et de la réflexion, et aussi de la curiosité bienveillante, enfin de l’estime et de l’amitié. D’autant plus que je ne sais pas comment il trouve le temps et la force d’écrire tout ce qu’il écrit, de lire tout ce qu’il lit, de regarder tous ces films, il est vrai qu’il est plus jeune que moi, mais je suis quand même, depuis le berceau, une grosse flemmasse. Et cela ne s’arrange pas avec l’âge.

Pourtant, j’ai réussi à aller nager, hier, quel bonheur... J’ai volé encore une baignade à l’automne qui vient. Il faisait gris, les pêcheurs remplaçaient les baigneurs, mais l’eau était encore douce, fraîche au premier abord, mais ensuite si vivifiante, et j’ai pu contempler les saules, les nuages et leurs reflets, les canards... J’ai acheté un bonnet de bain au magasin de sport du Magnit, pour essayer la superbe nouvelle piscine de Pereslavl, bâtie par Gazprom, car je sens qu’aller nager devient une nécessité thérapeutique, mais bien sûr, même superbe, la piscine n’a aucun intérêt... J’ai horreur des bonnets de bain, mais c’est obligatoire, coup de bol, celui-ci n’est pas trop moche, et pas trop serré. C’est vraiment un coup de bol, et il n’y en avait qu’un, les autres étaient roses ou jaunes fluo ! Dans le genre fluo, j’ai déjà les claquettes en plastique, cela me suffit !

Skountsev m’a donné un cours, nous sommes restés une heure et demie sur la fameuse chanson des cosaques du Terek sur Ivan le Terrible, je crois qu’il me faudra des mois pour la maîtriser. « Elle est très difficile, me dit Skountsev, mais elle est vraiment belle.

- Oui, elle est extraordinairement belle, et à l’écouter ou la chanter, on comprend que les gars chez qui elle se transmettait étaient complètement dans une autre dimension que la nôtre, c’étaient d’autres gens, baignés depuis le ventre de leur mère par cette beauté complexe et simple qui leur était consubstantielle, comme sa structure mathématique l’est à la plante, ou le nombre d’or à n’importe quelle architecture traditionnelle. La hideur de notre environnement contemporain reflète la pauvreté de nos âmes et de nos vies désertées par l’harmonie de l’existence.

- Nos plus grands compositeurs ont étudié ces chants, et même Pouchkine, tous en étaient imprégnés.

- Mais je pense qu’en occident aussi, c’était dans l’air du temps, cette culture populaire, et maintenant qu’on l’a éliminée et remplacée par de la merde, les compositeurs de génie, les écrivains et les poètes se font nettement plus rares... »

Il m’a remerciée d’avoir parlé, à l’émission de Malakhov, de la culture russe et cosaque, de lui-même et de ses fils. « C’est bien normal, lui ai-je répondu, il y a deux choses qui me poussent à participer à des émissions, ce qui par ailleurs est contraignant et épuisant, c’est de promouvoir mes livres et de témoigner de ma foi et de mon amour pour la Russie traditionnelle, de la nécessité vitale de sa conservation et de sa restauration. Sinon, à quoi bon, à mon âge ? »


Poésie : Laurence Guillon contre « les dévoués valets des Ténèbres »

https://nicolasbonnal.wordpress.com/2023/08/21/poesie-laurence-guillon-contre-les-devoues-valets-des-tenebres/

Ce texte sur des vers rimés promis à de rares Happy Few (l’expression n’est pas de Stendhal

mais de Shakespeare comme toujours) s’adresse aux fans de Laurence Guillon, qui offre

l’originalité d’un blog double – de combat et de lutte contre les ténèbres du mondialisme ; et

de survie et résurrection intérieure, résurrection qui se passe dans le cadre qui lui convenait de

notre Russie orthodoxe et profonde. Le cas est assez exceptionnel : on pense à cette

autrichienne ministre persécutée (Karin K.) depuis, qui est aussi polymathe, et que Poutine

avait salué le jour de son mariage. Laurence poétesse est aussi traductrice, jardinière,

musicienne, chanteuse et peintre – elle m’a offert un très beau tableau solaire qui orne mon

deuxième appartement de travail dans mon bled andalou. Je ne peux malheureusement pas

dire que l’Espagne pourtant moins esquintée que leur hexagone ait gardé les vertus que

Laurence trouve en Russie profonde, à cent bornes de Moscou ? Mais Laurence est tout sauf

une illuminée, cette aventurière voit les choses telles qu’elles sont, c’est une mystique avec un

regard réaliste et parfois justement profane. Le mystique trop rêveur a vite fait de se faire

bouffer – esprit compris – par les Temps qui courent.


Soyons réalistes donc. J’ai demandé ses poèmes à Laurence par curiosité et aussi ai-je ajouté

parce qu’ils sont trop chers. Ancien poète amateur moi-même j’ai bradé les miens (écrits

depuis trente-cinq ans quand même) à trois euros sur Amazon. Et j’ai des couillons de lecteurs

qui tentent de revendre mon recueil à deux euros. La poésie est un risque à courir (on se fait

traiter de mirlitons par les amateurs de destruction massive) par les temps qui courent,

puisqu’il n’y a plus de lecteurs – ou peu s’en faut. Le mieux est de lui virer à Laurence une

somme sur un compte français et de recevoir le PDF. Ou carrément et courageusement

(achetez le couscous et les bougies avant) de commander le livre, si mon texte le justifie !

J’ai aimé le ton et les sujets guerriers des textes, et j’ai pensé au grandiose peintre

Desvallières, l’ami flamboyant de Léon Bloy, génie méconnu, mystique et expressionniste,

père de toute une tribu, et qui s’engagea sous les drapeaux à 53 ans pour défendre sa patrie,

dans cette guerre où les derniers nobles français moururent. Après on n’eut plus que des

électeurs et des consommateurs.

Laurence écrit dans son très grand poème l’Arche, toute consciente des enjeux apocalyptiques

actuels :


« Le monde s’ouvre en deux, comme un crâne brisé,

Coulent les ténèbres, avec le sang versé,

Où se noient emmêlés les bêtes et les gens,


Trop peu de coupables et beaucoup d’innocents. »


Je trouve malheureusement qu’il y a bien moins d’innocents que jadis, qu’il s’agisse de guerre

américaine, de vaccins, de credo climatique ou autre. Avant le paysan sacrifié par Napoléon

ou Gambetta n’était pas informé, maintenant son héritier présumé aime se désinformer, fût-ce

au risque de se faire écharper, affamer et ruiner. Le troupeau est enthousiaste comme dit

Céline avant la giclée de Quarante. Il aime le mensonge, il aime le chiqué.

Refusons alors leur sabbat (climat vaccin guerre totale) :


« Les voilà tous dansant sur nos tombes futures.

Et l’unique chose dont je puis être sûre,

C'est qu'à leur bal maudit, je n'irai pas valser

Sans doute je mourrai, mais sans avoir chanté

Les louanges du diable et de ses diablotins

Qu'encensent bégayant tous ces tristes pantins. »


C’est tout ce qu’on peut faire en effet : refuser de chanter avec ce pape (lui ou un autre) le

diable et ses sacrements.

Laurence visionnaire écrit ensuite dans son Echo secret des massacres :

« Voilà qu’arrive l’impossible...

Ces cohortes épouvantées

Devant le fracas des armées,

Et ces nuages invisibles,


Depuis ces villes écharpées,

Sont pleins des présences terribles

Que vous nous avez déchaînées,


Dévoués valets des ténèbres,


Malfaiteurs puissants et célèbres,

Aux âmes déjà remplacées

Par ceux qui vous les ont volées. »


Ce grand remplacement des âmes est en effet grandiose ; je cite toujours le film de Don Siegel

l’Invasion des profanateurs de sépultures. Nous voulions montrer que les gens devenaient des

légumes, disait ce maître du réalisme brutal et de Clint Eastwood. On est au milieu des années

cinquante : la télé bouffe tout, l’autoroute (voyez aussi Stanley Donen) aussi, et bientôt le

monde cybernétique qui inspirera à Debord des lignes superbes.

Le combat du système technétronique pour reprendre un terme célèbre passe par une censure

de la terre, une interdiction de tous les éléments : terre, air, soleil, eau. L’écologiste

informaticien rêve d’une terre brûlée (cf. Hawaii) et d’un homme affalé effaré (cf. Rousseau

Sandrine). En effet le diable veut nous priver de la nature pas seulement de la vie (voyez et

écoutez Harari sur les Territoires occupés).

Laurence écrit dans Joyeux Noël :


« C’est la terre qu’ils n’aiment pas,

Et qu’ils nous ont privée de voix,

Et puis le ciel bleu par-dessus,

Qui leur blesse par trop la vue.


Ils n’aiment pas la vie qui sourd

Des moindres failles du béton,

Tout ce qui brûle avec passion

Et sanctifie le fil des jours. »


C’est le sujet de mon libre sur la Destruction de la France au cinéma, France bétonnée et

remplacée dans les années soixante par un gouvernement soi-disant souverainiste. Voyez


Mélodie en sous-sol (ô Gabin à Sarcelles ville nouvelle…), Alphaville de Godard ou Play

Time de Tati pour comprendre.

Laurence ajoute :


« Ils sont laids, froids, méchants et bas

Mais on n’entend plus que leurs voix,

Leurs mille voix dans le désert

De nos pays prêts à la guerre. »


Les techno-démocraties sont toujours en guerre depuis des siècles, mais ces guerres sentent la

mort, elles ne témoignent jamais d’un excès de vie. De pures guerres d’attrition, celle de

Quatorze et de Quarante, des guerres voulues par la bulle financière « anglo-saxonne » (ouaf),

comme celle d’Ukraine. Une élite aux vues reptiliennes ou extraterrestres dirait-on.


Dans Cassandre (lisez le chant II de l’Enéide mon Dieu) Laurence écrit superbement :

« La bêtise aux cent mille bouches,

Le grand tohu-bohu du diable,

S’en va remplir ses desseins louches

En rameutant la foule instable,


Chien noir de cet affreux berger,

Glapissant à tous les échos,

Elle pousse à courir nos troupeaux

Sur les chemins qu’il a tracés.


Et comme il y va volontiers,

Le grand troupeau des imbéciles,


A l’abattoir sans barguigner,

Se pressant pour doubler la file. »


Le troupeau des imbéciles a été fabriqué artificiellement par la culture et l’art moderne (lisez

Jacques Barzun, qui en parle bien, un autre exilé lui aussi) ; mon ami Paucard avait

excellemment titré : la crétinisation par la culture – et par la télé, et par les médias, et par

l’immobilier, et par l’économie, et par les vacances, et par la politique (mais quel futur gentil

candidat de droite fera enfin la guerre à la Russie, merde ?).

C’est Alain Soral qui disait l’autre jour que la France ne pourrait être sauvée que par un

miracle : que c’est juste !

Car la France est tombée plus bas que la plupart des pays, même d’Europe. Et comme je l’ai

montré, ce n’est pas parce qu’elle est une victime ; c’est parce qu’elle l’a voulu. C’est le coq

hérétique, ou comme dit Van Helsing dans le Dracula de Coppola la concubine de Satan, et

depuis longtemps.

Très beau poème aux teintes géographiques : Aigues-mortes, Saintes-Maries. Laurence pense

à Saint Louis tandis que l’emplâtre revote Macron :


« Aigues-Mortes, Saintes-Maries,

Aux quatre vents bien élargies,

Reviendra-t-il jamais le saint roi d’autrefois

Dans sa robe de lys, sur son blanc palefroi ?


Aigues-Mortes, Saintes-Maries,

Verrons-nous demain déferler,

Sur vos ruines de sel blanchies,

De sombres foules d’étrangers,


De conquérants et de bandits,

De bateleurs et d’usuriers,

Qui vendront vos fils au marché


Sous l’amer soleil du midi ? »


Quand on est Français sincère et lucide on a de quoi désespérer – j’en sais quelque chose.

Laurence écrit sans hésiter dans la Fin du jour :

« Je meurs sans descendance et j’en rends grâce à Dieu,

Sur l’autel de Moloch, je n’étendrai personne.

Pas de fille soumise au plaisir des messieurs,

Pas de garçon brisé par le canon qui tonne. »


Sur l’imbécillité cosmique qui frappe ce peuple depuis longtemps (revoir Drumont, Céline ou

Bernanos) Laurence écrit un texte admirable, l’abîme :


« L’abîme s’élargit et le tumulte croît

Sur la terre entière, le grand tohu-bohu…

Mais la France ébahie ne le voit toujours pas

Et n’entend pas les voix de ses anges perdus.


Elle ne comprend pas que déjà tout finit,

Qu’en bradant son honneur aux bandits de rencontre,

Elle dut en concevoir tous ces horribles fruits

Qui, mûris à présent, vont et partout se montrent.


Etrangers à la terre et bien trop loin du ciel,

Nous voici pourrissants dans cet entre-deux,

Sans idées, sans patrie, sans famille et sans Dieu,

Mollusques accrochés au néant démentiel. »


Mollusques accrochés au néant démentiel : je parlais Desvallières, on dirait du Goya. Il

faudrait être Tarkovski pour filmer un texte comme celui-là. J’aime Voir les textes, pas les

lire.

Pour se raccrocher on a les animaux (je repense toujours à Leopardi et à ses oiseaux) ; dans

Hommage notre poétesse écrit :


« Mon gentil petit chien, vas-tu me pardonner

De recueillir si tôt ce chien qui te ressemble ?

Malgré tout, je le sais, dedans l’éternité,

Nous nous retrouverons à jamais tous ensemble.

Et tu ne seras plus, là-bas, aussi jaloux,

Car d’amour jaillissant nous ne manquerons point. »

L’amitié des animaux est un don divin comme on sait (elle peut aussi devenir un don pour

crétins, tout étant parodié en nos temps retournés) ; alors Laurence ajoute :


« Et toi, pendant neuf ans, mon joli petit chien,

Tu fus le gai soleil des instants quotidiens,

Gracieux comme un lutin.

Je t’ai porté là-bas, dans notre monastère,

Je t’ai bercé longtemps dans le vent de l’été,

Qui croyait avec toi pouvoir encore jouer,

Puis j’ai dû te coucher, souple et doux, dans la terre

Pour la première fois, j’ai dû t’abandonner. »


Parfois Laurence sur son blog écrit des phrases fulgurantes sur son paysage russe, et surtout

sur le ciel. Je ne me suis jamais risqué à décrire le ciel moi (trop peur qu’il me tombe sur la

tête !) ; mais dans l’Arc-en-ciel elle écrit :


« De tous ces plats d’argent renversés sur les champs,

Coule le lait de la lumière qui s’étale,

Et dans les blancs remous de cette gloire pâle,

De scintillants oiseaux montent tourbillonnants.


Au loin, l’ourlet bleui des collines dormantes

Borde de noirs labours et des vignes crispées,

Les nuées soulevées basculent, chancelantes,

De lourdes draperies au nord-ouest épanchées.


Et sous leurs plis violets s’esquisse l’arc-en-ciel… »

C’est très beau, innocent, et cela me mène à mon poème préféré, que je ne commenterai pas :


Pressentiment


« Il est des jours d’été pleins d’automne secret,

Comme au sein d’un beau fruit l’obscur noyau repose.

Leur lumière est plus douce et leur vent est plus frais,

Je ne sais quel mystère imprègne toutes choses.


Sur le ciel trop brûlant passe un voile doré

Qui donne à la nature un fond glorieux d’icône,

Les arbres s’illuminent et les prés desséchés

Font au nimbe solaire un drap de paille jaune.


Et mon cœur s’éclairant, pareil au verre frêle

De la lampe allumée, couvant la jeune flamme,

Laisse monter sereine à timide coups d’ailes,

La lente adoration qui embrase mon âme. »


On a ici un bel héritage de cette culture française qui n’existe pas. Mais pas de

commentaires !


Dans Sainte Rencontre, Laurence écrit sur les astres et la Croix :


« Le vieillard Siméon prit le petit enfant,

Qui portait les étoiles dedans son corps langé,

Et vit dans ce moment jusqu’au fond le passé

Qui monte vers demain sous le flot des instants.


La grande croix du temps qui perce nos destins,

Irradiant nos larmes d’une lumière sans fin,

Instrument de supplice qui jette sur nos vies

L’éclat écartelé qui les réconcilie.


Verticale des siècles dans la mer éternelle,

Astre des jours plongé sous l’écume actuelle,

Qui tremble à la surface de l’océan profond

De l’antique existence au centre des éons. »


Ici on se promène dans le cosmos et à travers le temps.


Dans Croquis sinon Laurence renonce à nos alexandrins et affronte un mètre brutal :


« Ruissellement

Roucoulements

Tout petit chant

Intermittent

File une abeille.

Le grand azur bascule à l’orée des murailles,

Lisses, lents déplacements, très hauts lacis

Des martinets précis.

Le soleil assis sur le toit,

Rêve et balance ses pieds d’or.

L’ombre bleue le boude à l’écart,

Sous les loques lourdes de la pierraille,

Fuyant l’effroyable et douce lumière… »


On arrive à l’acédie, thème qui me préoccupe depuis toujours ; j’en ai parlé dans mon Graal et

dans mon livre sur Cassien. Les moines les premiers ont vécu cette épreuve qui frappe aussi

des chevaliers dont Galehot :


« Mon cœur est sourd

Comme le plomb,

Etanche et lourd

Et sans passion.


Lampe sans feu,

Miroir sans tain

Des vieux chagrins,

Vide de Dieu.

Pourquoi Seigneur

Me laisser choir

Dans ce trou noir

Et sans lueur ? »


Il y a un ton saturnien (le plomb) qui évoque Verlaine bien sûr et le titre même du recueil de

Laurence : A l’ombre de Mars. Les planètes et leurs métaux, une belle alchimie…

Dans Vieil ami on a un ton hugolien, quand la nature parle (cf. Stella : « un vent frais

m’éveilla, je sortis de mon rêve… ») :


« Le vent frais me caresse et sa chanson me suit,

De l’orée de mes jours à leur issue prochaine,

Mon plus fidèle amant me chante la rengaine

Dont jamais ne fut las mon cœur par trop meurtri.


J’écoute autour de moi son verbiage indistinct,

Ses cent chuchotements et ses multiples ailes,

Dans les remous d’azur du glorieux matin

Qui célèbre toujours son enfance éternelle.


Je passerai bientôt, mais son mouvement bleu

Et sa folle oraison ne prendront jamais fin.


Je laisserai sur terre à ses jeux incertains

La trace de mes pas et mes derniers adieux. »


Quel beau chuchotement éolien tout de même. J’ai toujours sinon pensé que trois quatrains

aussi c’est mieux que deux quatrains et deux tercets.


Un dernier texte, le Lac final alors que la patrie trahie s’en est allée :


« Et je me souviendrai, devant l’espace ouvert,

De la mer vivante et douce, des rivages

Où j’allais tout enfant cherchant des coquillages

Dans la tiédeur salée, dans les parfums amers.


Large mer des larmes, ma douce France enfuie

Je m’écarte de toi comme on quitte un tombeau,

Sur nos tendres années implacablement clos,

Gisant silencieux en notre terre trahie. »


SOURCES

Laurence Guillon, à l’ombre de Mars.

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arthurienne/dp/1520847319/ref=sr_1_2?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%

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dimanche 20 août 2023

Suaire

 



Je ne suis pas allée à l’église, parce que je suis fatiguée, les séances de station debout prolongées, j’essaie de ne pas en abuser, j’ai mal partout. Et puis à vrai dire, j’ai eu ma petite Transfiguration hier, ma dose d’énergie et d’amour, cela me suffit pour quelques temps. Je pense que Dieu comprend, ainsi que me l’avait dit un jeune prêtre à Vologda : « Dieu n’est pas conformiste. »

J’ai vu Charles Gave discuter avec Arnaud-Aaron Upinsky, un entretien brillant. Upinsky est persuadé que le Suaire de Turin est authentique, et qu’il reflète la Résurrection, car ce n’est pas un faux fabriqué, à moins d’avoir crucifié spécialement quelqu’un pour obtenir l’empreinte que nous avons, et même ainsi, si le linge imprégné de sang avait été ôté par des moyens ordinaires, il se serait produit un arrachement qui n’aurait pas permis une image aussi précise. Enfin je ne vais pas refaire l’histoire des études scientifiques sur le Suaire, mais tout ce que j’ai vu sur la question me paraît extrêmement convaincant, et cela fait longtemps que je m’y intéresse. Arnaud-Aaron Upinsky, esprit éminemment scientifique l’est aussi, et fait toutes sortes de considérations sur ce qui pousse des gens à nier l’évidence, soit par impossibilité d’aller contre leur idéologie, soit par peur d’aller contre les idées admises, d’être exclus de la compagnie des gens sérieux, et il établit le parallèle avec d’autres cas, où les gens s’alignent sur l’opinion officielle, même quand elle est aberrante, même quand elle nous est imposée, comme dans les sectes, par un désir de manipulation. C’est extrêmement intéressant, il démontre ainsi la destruction de la culture et de l’esprit des enfants par l'Education Nationale, à partir des années 60. Il fait débuter le processus de l’introduction des maths modernes, que j’avais très mal vécue, car j’avais eu déjà le plus grand mal à enregistrer des rudiments des maths classiques, quand on m’a définitivement déstabilisée en seconde avec cette innovation, j’avais 0,5 de moyenne en maths, l’année du bac !



Mais la question qui m’est venue à l’esprit, c’est pourquoi, convaincue que je suis de l’authenticité du Suaire, dont l’extraordinaire empreinte ne s’explique pas sans admettre quelque chose qui ressemble à la Résurrection, je n’en suis pas profondément métamorphosée, vibrante de ferveur, brûlante d’amour, pourquoi je manque de patience, d’assiduité, d’humilité, de foi, de confiance etc... Pourquoi je pense à mes pieds et à mon dos quand la consécration met le Christ au milieu de nous, par exemple, et pourquoi j'ai préféré rester chez moi ce matin plutôt que de courir, joyeuse, à l'église, et ainsi de suite. Je connais des chrétiens qui, pour ainsi dire, "ne déplanent pas", selon l'expession hippie de mes jeunes années, et moi, j'aurais plutôt l'impression de décoller rarement.

L’esprit est prompt mais la chair est faible... Pourtant, je sais que la foi travaille en moi comme la levure dans le pain, et que malgré tout, même si la bêtise et l’imposture me mettent encore souvent en fureur, je suis beaucoup plus indulgente que dans ma jeunesse. Et puis j'ai ces moments où, tout à coup, Dieu me rejoint et m'encourage, comme en ce jour de la Transfiguration... C'est comme si on m'allumait le coeur, qui devient chaud et m'éclaire. Charles Gave dit qu'il ne sait pas pourquoi il fait tout ce qu'il fait, que simplement, il a reçu des dons et s'efforce de les transmettre. C'est aussi ce que je ressens. Par moments je me demande pourquoi je me mets tant de choses sur le dos, mais j'agis sans doute comme les oies migrent: j'obéis à une nécessité intérieure qui me dépasse.

 Il est tombé des trombes d’eau, et il fait encore assez chaud, de sorte que les moustiques sont complètement déchaînés, j’en ai rarement vu autant, et de si actifs, surtout en fin d’été...Ils sont petits et teigneux, embusqués dans l'herbe où je cherche mes poires. Il me faudrait tondre, mais d'avoir changé de débroussailleuse me provoque toutes sortes d'emmerdements. La bobine est difficile à changer, il y faut des forces herculéennes, or j'avais bien précisé au vendeur que c'était moi, la vieille, qui tondait chez moi et que je devais pouvoir faire toutes les manipulations sans le secours d'un bonhomme qu'il me faudrait trouver et supplier quinze jours avant qu'il ne se déplace... Mais il n'y a rien de plus obtus que les mecs en la matière, enfin ce genre de mecs, ils n'écoutent même pas ce que je leur raconte, pour eux, ce que je raconte est forcément à côté de la plaque.