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vendredi 14 décembre 2018

YARILO

Tout arrive, mon livre Yarilo est sorti aux éditions du Net:
http://www.leseditionsdunet.com/roman-historique/6014-yarilo-laurence-guillon-9782312063997.html



Les Éditions du Net vous présentent

Yarilo

Résumé de l’ouvrage
Deux enfants martyrs se rencontrent, le tsar Ivan le Terrible, veuf inconsolable cruel, fascinant et blessé, et le tout jeune guerrier Fédia Basmanov, dont l’âme instinctive et païenne fut saccagée par son père. Compagnons de débauche nostalgiques de la pureté, ils deviennent les proies d’un égrégore politique fatal, dans lequel l’un s’enfonce sans retour, tandis que l’autre, marié de force à une jeune fille touchante et simple, amorce une difficile et dangereuse rédemption.
Il s’agit avant tout d’un hymne à la Russie, sa culture, sa mentalité, sa foi, et d’un portrait de l’âme russe à travers un conte librement inspiré par un épisode historique.
Fiche auteur
Laurence Guillon est née en 1952 à Valence. Après des études de russe, une conversion à l’orthodoxie et une jeunesse chaotique, elle publie « le tsar Hérode » au Mercure de France, en 1985, et reçoit le prix Fénéon. En dépit du prix, elle ne peut pas en publier la suite, et regrette bientôt amèrement toute l’aventure. Partie travailler et vivre en Russie à partir de 1994, après avoir publié quelques albums pour enfants, elle écrit un court roman, « Lueurs à la dérive », un conte sur le Goulag et les répressions, publié plus tard par les éditions Rod. Contrainte de rentrer en France en 2010, elle repart en Russie en 2016, et à cette occasion, décide de reprendre complètement ses deux romans, celui qui fut publié et celui qui ne le fut pas pour en faire une nouvelle version, transformée par son expérience en Russie.
Laurence Guillon vit à présent à Pereslavl Zalesski et tient un blog relatant son implantation et ses observations en pays russe, les « Chroniques de Pereslavl » https://chroniquesdepereslavl.blogspot.com.



Descriptif technique
Format : 150 x 230 cm
Pagination : 550 pages
ISBN : 978-2-312-06399-7
Publié le 12-12-2018 par Les Éditions du Net
GENCOD : 3019000006902
Prix de vente public : 31 € TTC
Pour commander
Auprès de l’éditeur : www.leseditionsdunet.com
Sur les sites Internet : Amazon.fr, Chapitre.com, Fnac.com, etc.
Auprès de votre libraire habituel



tableau d'Apollinaire Vasnetsov "petit matin au Kremlin"

Le tsar vu par l'auteur


mardi 11 décembre 2018

Décembriste


Mon « décembriste », comme on dit ici, a fini de fleurir. L’année dernière, à cause de mes perpétuelles absences, il n’avait pas fleuri du tout tellement il était mal en point. Les orages grondent de partout, Pereslavl-Zalesski est calme, ma maison encore plus. Je déneige avec Rita, je nourris mésanges et moineaux. Le voisin Nikolaï croyait que j’avais donné Rosie. Elle l’accompagnait à la pêche. Je traîne une tristesse sourde, une certaine culpabilité aussi, mais que fallait-il faire ? L’attacher, l’enfermer ? J’en avais discuté avec quelqu’un qui aime et connaît les chiens, et qui m’avait dit de la laisser vivre sa vie. Ce n’était pas l’avis de la dresseuse Olga, mais elle est bâtie comme un mec et elle n’a pas quarante ans, s’imposer à un chien puissant est dans ses cordes. Du reste, quand je lui avais confié Rosie, celle-ci avait été vraiment contente de me revoir, et pas seulement parce qu’elle m’aimait bien. La caserne n’était pas son truc. J’ai ainsi perdu aussi des chats que j’adorais, et qui allaient faire la chèvre de monsieur Seguin jusqu’au jour où le loup les a mangés.
J’espérais qu’elle atteindrait l’âge auquel elle se calmerait sans faire de mauvaises rencontres…
Les traces de ses déprédations sont partout : la rampe de l’escalier, les framboisiers. Traînent  aussi des objets, une longe, son écuelle, son panier plein de paille.
Si j’avais pu la donner à une bonne famille, je l’aurais fait. Une famille avec un homme, des enfants, c’était cela qu’il lui fallait, pas une vieille intello grognon qui traîne la patte.

Le père Constantin m’a pris une interview sur le folklore et j’ai lu un article russe tout à fait dans la ligne de ce que je lui ai raconté. La Russie a approuvé le pacte de Marrakech, ce qui me glace le sang. On me dit que les migrations ne remonteront pas jusqu’à ce pays froid et pauvre, mais là n’est pas la question, la question est que la plupart des gouvernements, le gouvernement français en premier, mais même le gouvernement russe, sont les ennemis de leur population, et la trahissent. Ils trahissent sa culture, sa foi, ses ancêtres, et les milliers de gens qui sont morts pour bâtir et défendre tout cela. Ils ne respectent rien, tournent en dérision tout ce que nous avions de plus saint, et de plus sain,  et ce qui se met en place ne me paraît pas mieux que le communisme ou le nazisme, en réalité, c’est dans la droite ligne : vouloir transformer tout un pays rural en prolétariat par la répression, la famine, les exécutions, les camps. Vouloir une race pure. Ou au contraire, décider qu’il n’y aura plus de peuple homogène et qu’on nous métissera de force pour obtenir une « nouvelle race », et ceux qui organisent tout cela, ils se mélangent ? Sommes-nous des vaches d’élevage ? Oui, nous sommes du bétail, et à  la lueur de ce pacte, je comprends toute la politique mise en œuvre , le dressage par la propagande, les affiches où l’on voit des noirs enlacer des blanches (toujours un type noir avec une femme blanche, jamais le contraire), les séries où les blancs sont d’immondes franchouillards, les colorés des gens très bien que la misère accule parfois à mal se conduire, mais c’est si compréhensible, dans le pays de cons où ils sont venus apporter toutes leurs merveilleuses qualités si peu appréciées. L’indulgence des tribunaux qui ne répriment pas le viol, les lynchages et les pillages des nouveaux-venus, mais sont impitoyables envers les indigènes qui se défendent. Les ricanements de Bernard Henry-Lévy sur les binious, et tout ce qui est français et enraciné, comme au bon temps où Trotski et Lénine crachaient leur haine sur ces imbéciles de Russes et exterminaient paysans et cosaques chrétiens. J’ai eu une discussion avec un intellectuel libéral sur facebook, un homme doucereux, qui se considère visiblement comme quelqu’un de très intelligent, et m’a finalement démasquée : « Vous êtes pour une population patriarcale, paysanne et homogène qui fait des rondes autour de son tsar vénéré ? » Oui. Bien sûr. Tout en sachant que le mal est fait, qu’en tuant notre roi et notre tsar, nous nous sommes suicidés. A la suite de ce roi, et de ce tsar, les meilleures couches de la population ont été massacrées avec une méchanceté et une vilenie sans précédent. Elles ont en grande partie disparu dans les guerres de la république ou la guerre civile russe, puis dans la guerre civile européenne de 39-45. On les a forcées à quitter la campagne pour servir d’esclaves tarifés dans les usines ou les firmes internationales. On a persécuté leur culture et leur foi. On les a « rééduquées ». Ce qu’il reste de nos populations a été gravement endommagé par ces saignées et par ces lavages de cerveaux. Et maintenant, on nous déverse l’Afrique sur la tête, mais au fait, qu’est-ce qu’elle en pense, l’Afrique ? J’ai vu s’exprimer deux intellectuels africains qui n’étaient pas tellement d’accord avec cela. Qui voient comme moi la manipulation.
Je parle de la France, mais si la Russie a été protégée par le rideau de fer plus longtemps, effet secondaire bénéfique du communisme qui a échoué à remplir ici sa mission jusqu’au bout, en raison, je pense, de l’exceptionnelle résistance des qualités intrinsèques du peuple russe, des virus y sont aussi à l’œuvre, et essaient de pourrir les mentalités, de culpabiliser les Russes qui aiment leur pays et sa culture, de les tourner en ridicule, et je comprends pourquoi le « ministre de la culture » ferme les yeux sur la destruction du patrimoine, promeut des spectacles d’avant-garde dégradants qui démolissent notre héritage classique, et ferme le centre de folklore au moment où il connaît une renaissance… Mais alors pourquoi la résistance de Poutine au Nouvel  Ordre Mondial, et la haine qu’il suscite chez ses suppôts ? Et si vraiment il résiste, pourquoi approuver ce pacte ?
J’ai la faiblesse de tenir à ma culture, à mon héritage. J’ai adoré Andersen, et pour moi, Kay et Gerda sont nordiques, blonds aux yeux bleus, si j’ai envie de voir un petit noir, je regarderai Kirikou. J’aime les Français et les Russes tels qu’ils sont. Je n’ai pas envie de les voir noircir. Il a fallu des générations et des générations pour constituer ces peuples qui sont à mes yeux des entités sacrées qui ont un rôle à jouer sur le chemin que fait l’humanité vers l’aboutissement de toutes choses. Des migrations aussi, mais naturelles, spontanées, des apports extérieurs culturels et génétiques occasionnels. En réalité, les Russes ont rencontré dans le nord des tribus finnoises, mais ils sont très peu mélangés, les mongols ne faisaient que passer, razzier, prélever tribut. Ceux qui se sont le plus mélangés, ce sont les nobles, et puis aussi, aux frontières, les cosaques. Et pour ce qui est de la France, on nous parle toujours des migrations, elles ont eu lieu mais de façon également naturelle, et quand je regarde les recherches généalogiques des membres de ma famille que cela intéresse, je vois des ardéchois jusqu‘au XVI° siècle, avec des Arlésiens, ou en ce qui nous concerne plus directement, un Allemand au XIX° siècle. Comment peut-on décider pour les autres, depuis son empyrée supranationale de pervers abrutis d’orgueil, de submerger une race (car lorsqu’il s’agit des blancs chrétiens, on pense bien à une race n’est-ce pas ?), de détruire toute une culture, ou plus généralement d’ailleurs, la culture, de commettre purement et simplement un génocide, car c’est de cela qu’il s’agit, j’en mets ma main au feu. Tous ces gens de pouvoir  puent le mensonge, le meurtre, la cupidité, la folie, la luxure, la vulgarité et même la bêtise. Ils ont des suppôts partout, le monde de la culture reconnue, officielle, n’est plus qu’une assemblée de courtisans à leurs ordres, même le pape et le patriarche Bartholomée sont des leurs, agents efficaces de la « religion du futur » et de la destruction de nos terroirs ancestraux et de la pureté de notre foi. Dans ces ténèbres montantes, il ne me reste que l’orthodoxie, dont le métropolite Onuphre et ses fidèles ukrainiens sont actuellement l’étendard, et le monde des folkloristes, oui, il y a le métropolite Onuphre. Et en France, les gilets jaunes qui font tomber les masques.
On peut rêver d’une révolte universelle des peuples désabusés, façon Donbass à l’échelle européenne, mais je crains que ce ne soit un baroud d’honneur, car avec les migrants, l’oligarchie mafieuse du NOM a une arme fatale plus efficace que la bombe atomique. Les couillons de 25 ou 30 ans, bourrés de testostérone qui embarquent en pensant trouver petites blondes à volonté, subsides, appartement gratuit, et débarquent avec des grimaces et des doigts d’honneur, ne seront pas arrêtés par des discours raisonnables ou la voix des quelques intellectuels conscients que comptent leur pays d’origine. Ils sont excités au meurtre, au viol et au pillage par tout l’appareil complaisant de ceux qui les invitent, la presse, les tribunaux, ceux qui sont arrivés avant eux et plastronnent avec impudence en insultant l’européen du cru.
J’accueillerais avec bonheur une glaciation. Ou un bug informatique gigantesque et irrémédiable. Ce serait dommage pour les contacts lointains que je garde ou que je me suis trouvé. Mais cela désamorcerait peut-être cette abomination finale…



lundi 10 décembre 2018

Mes sept citations préférées tirées des homélies du métropolite Onuphre


Mes sept citations préférées des homélies du métropolite Onuphre
Primat de l’EOU sur la fidélité, le Tomos de Dieu
Par l’archiprêtre Vladimir Viguilianski





L’HOMME DE L’ANNEE
C’est sans conteste sa Béatitude le métropolite Onuphre, un homme humble , mais indomptable, libre mais audacieux, intréide ais craignant Dieu, doux mais inflexible, désintéressé mais fidèle à Dieu et  l’Eglise, ouvert mais responsable de son troupeau.
On publie sur la toile de nombreuses citations de ses homélies, mais voici celles qui me plaisent le plus :
Si même il ne restait sur la terre qu’un seul homme fidèle au Seigneur, il aiderait par son existence ces fous qui se sont éloignés de Dieu.
Il y eut beaucoup de dirigeants, beaucoup de philosophes, de sages qui se trouvaient sans cesse sur le champ du service social, et s’exposaient chaque jour pour le monde, déclaraient leurs pensées, leurs désirs, le monde les a déjà oubliés depuis longtemps. Mais les saints, qui vivaient dans le désert et aimaient Dieu, qui priaient pour ce monde, l’humanité s’en souviendra éternellement.
Aucun péché ne peut triompher de l’homme s’il est baptisé et s’efforce de vivre avec Dieu, s’il prie et si, ayant péché, il se repent ; il se corrige, il travaille sur lui-même, s’oblige à faire le bien, d’un tel homme personne ne peut triompher.
Si nous ne pardonnons pas à celui dont nous supportons les offenses, alors Dieu ne nous pardonnera pas. Pas parce que Dieu ne veut pas nous pardonner, mais parce que celui qui ne peut pardonner est plein de haine, et ne peut faire place en lui-même à la grâce que Dieu veut lui donner…
Nous devons recevoir le Tomos de Dieu, pour qu’il nous donne le pardon de nos péchés.alors nous serons libres.
Le Christ est le chef de l’Eglise et nous n’en sommes qu’une partie. Aucun homme ne pêut rempalcer Dieu. C’est pourquoi nous devons nous rappeler une vérité simple : on peut entrer dans l’Eglise, on peut en sortir, mais on ne peut pas la créer, autrement ce sera déjà une autre Eglise, qui ne sera pas du Christ.







L’EOU S’EST RÉVÉLÉE L’UNIQUE FORCE SAINE DU PAYS




J'ai traduit cet article de l'Union des Journalistes Orthodoxes, parce qu'il exprime exactement ce que je ressens, depuis que j'ai suivi sur facebook,  travers les récits, témoignages et commentaires des participants, les processions panukrainiennes du métropolite Onuphre, qui m'ont convaincue de sa grande élévation d'âme, de son immense amour, de son rôle providentiel et de l'élan spirituel extraordinaire de l'Eglise d'Ukraine, dans un pays par ailleurs entièrement livré aux démons.
Son actuelle fermeté, en dépit de toutes les persécutions, des tentatives d’intimidation, de corruption, lui ont définitivement donné la place de point de rassemblement de tout ce que Ukraine a de meilleur.
On peut entendre : « Nous ne nous attendions pas à ce que l’Eglise Ukrainienne se conduisît avec autant de dignité ! » Mais il n’y a là rien d’inattendu, en réalité. Elle a derrière elle, en plus de la vie difficile de l’époque soviétique, sa lutte avec la bande de Philarète, les persécutions du côté des gréco-catholiques uniates, le glissement dans le schisme d’une partie importante de ministres du culte indignes et de laïcs indifférents.
L’avenir de l’EOU a été définitivement déterminé au moment où monseigneur Onuphre a été élu métropolite de Kiev. Les pères, bien sûr, comprenaient ce qu’ils faisaient et où ils allaient. Je rêvais moi-même, en 2009, que monseigneur Onuphre deviendrait notre patriarche, car je ne connais pas, parmi tous les hiérarques de l’Eglise Russe, d’homme plus solide, plus courageux et respectueux de la tradition patristique. Je me souviens d’un moment anecdotique de cette période. L’un des activistes moscovites de l’Eglise a brusquement déclaré que monseigneur Onuphre ne pouvait être patriarche parce qu’il était indifférent à Internet. Le plus remarquable est qu’on ne trouva pas d’autres arguments. Il se passa cinq ans et il devint clair qu’une toute autre place avait été préparée à monseigneur.   
A partir des processions panukrainiennes, l’Eglise Ukrainienne se révéla la seule force saine et adéquate dans le pays qu’on n’ait pas réussi à faire passer dans la clandestinité. Sa fermeté actuelle, en dépit de toutes les persécutions, des tentatives d’intimidation, de corruption, lui ont définitivement donné la place de point de rassemblement de tout ce que Ukraine a de meilleur.
Bien sûr, nos frères et sœurs aimeraient tant voir passer cette coupe loin d’eux. Je me souviens d’un prêtre de Ternopol qui me racontait en 2015 comment les orthodoxes s’apprêtaient à défendre leurs églises. Il n’y avait dans ses paroles aucun pathos, il ne se répandait pas en slogans politiques, il partageait les petites scènes de la vie dans la piété de sa communauté. A un moment, il s’est enquis si je ne l’enregistrais pas sur un dictaphone.
- Non, dis-je dans un sourire, père, je n’enregistre pas, je comprends tout.
Il avait très peur, mais c’était la peur d’un homme qui prépare son arme pour le combat avec des mains tremblantes, ne pensant pas à fuir. Quand j’entends « ukrainien », je ne vois pas la foule de salauds qui par avidité, vanité, haine ou bêtise ont trahi leur patrie. Je vois devant moi le magnifique visage des chrétiens ukrainiens que j’observe depuis très longtemps, depuis l’aube des années 90.
Vladimir Grigorian

samedi 8 décembre 2018

Les tranchées de Mandchourie

le thuya du centre était comme celui de droite quand je l'ai mis
il y a 2 ans

La neige est enfin tombée, je regardais cet après-midi mon thuya, la neige lui va bien, et quand il sera plus touffu, ce sera vraiment joli. Je l’ai planté il y a deux ans, il était de la taille du copain que je viens de lui adjoindre. Mais il a énormément changé cet été. Il a dû prendre cinquante centimètres, et il a épaissi. Je pense que d’ici deux ou trois ans, mes trois thuyas commenceront à masquer la maison du voisin et toutes les épaves qui sont devant. Je les ai plantés comme les cyprès dans le midi, façon haie, et ne les taillerai pas. Je n’aimais pas trop les thuyas, en France, et même ici, je trouvais que cela faisait prétentieux, que ce n’était pas un arbre russe, cependant, ils poussent bien et vite, dans mon marécage, ils ne viennent pas trop haut sans prendre trop de place, et ils restent verts.
Les oiseaux envahissent le poirier où je les nourris. Cela fait comme de petits fruits qui voltigent. J’ai encore quatre mois de neige devant moi, mais je pense souvent que ceci va pousser, et cela s’étoffer, et qu’il faudrait encore planter ceci et cela.
Rosie n’est pas revenue depuis trois jours. Elle a passé deux nuits dehors, je n’ai vu de cadavre nulle part. Je crois très possible qu’on lui ait fait la peau. La dernière fois que je suis allée me promener avec elle, un bonhomme a fait allusion au fait qu’elle devrait être en laisse, à la chaîne, en cage. Mais je ne peux pas faire cela, pour elle ce ne serait pas une vie et pour moi non plus. Il y a des gros chiens qui sont obéissants, mais Rosie n’en fait qu’à sa tête. Je n’ai aucun contrôle sur elle. Ca va bien qu’elle est équilibrée et qu’elle n’est pas agressive, mais enfin, il ne faut pas essayer de la forcer à faire quelque chose, elle se retourne facile.
La veille de sa disparition, elle était arrivée en boitant, et dans la soirée, j’ai vu qu’elle avait mal. Je lui ai donné un médicament, et elle a dormi paisiblement. Au matin, elle avait de nouveau mal. Je lui en ai donné un autre. Une heure plus tard, elle cavalait dans le jardin et dans la rue sur ses quatre pattes, sans problème et j’ai pensé qu’elle n’avait rien de cassé et que ce n’était pas la peine d’aller chez le vétérinaire, ce qui avec elle est très compliqué, car elle ne veut pas monter dans la voiture, et si elle a mal quelque part, on ne peut pas la toucher... Je ne l’ai pas revue depuis.
Elle est connue comme le loup blanc, et beaucoup de gens l’aiment bien, mais elle fait des conneries et elle est impressionnante.
Elle est complètement au dessus de mes forces et de mes compétences, mais je me traîne un cafard terrible, car cette catastrophe ambulante est juste un animal encore très sauvage, très libre, très puissant et assez noble, avec lequel il faudrait établir des relations de meute et vivre dans un endroit reculé, sans fanatiques des chaînes et des cages, enfin un ermitage dans la taïga...
C’est curieux, je me sens de mieux en mieux, ici, je me sens à ma place, mais je me sens quand même à l’étranger, un étranger qui m’est cher, qui m’a fascinée toute ma vie, que je me suis approprié, mais je n’y ai pas grandi. Là où j’ai grandi, tout était bien différent, et ce pays où j’ai grandi pourrait bien mourir, assassiné par la pieuvre financière et impérialiste transnationale. Je ne peux plus écouter de chansons françaises des années 50, avant la pénétration massive de sous-culture amerloque de merde, cela me fait fondre en larmes: Cora Vaucaire, Brel, Brassens, Ferré, Trenet, Nougaro... Je pense à Annonay et Pierrelatte de mon enfance, aux gens qui m‘entouraient, à ceux que je voyais dans les campagnes et les magasins.  A mes proches qui n’auraient jamais imaginé que j’assisterais à des choses pareilles dans ma vieillesse, cette profonde destruction de notre culture, de notre identité, de notre tissu social, une destruction malveillante et acharnée.
Savoir si le mouvement des gilets jaunes qui s’étend en Europe va nous débarrasser de la pieuvre et de ses projets ténébreux inhumains ? Si l’on parviendra à empêcher le traître Macron de signer le traité de Marrakech et de nous livrer à un déferlement migratoire qui nous effacera complètement de l’histoire et se concluera par un génocide façon Afrique du sud? Car il faut vraiment être neuneu pour penser qu'il puisse en être autrement... cela fait longtemps que tous mes indicateurs sont au rouge et que je joue les Cassandre. 
Cet après-midi, j’ai vu une vidéo prise à Paris qui m’a fait chaud au cœur : rue saint Antoine, les manifestants dansaient sur ma valse russe préférée, « les tranchées de Mandchourie ». Le mépris et la haine convulsive que déclenchent ces braves Français sortis de leurs gonds chez la caste, et ses courtisans du spectacle, de la presse, des éditions, sont absolument hallucinants, et d’ailleurs, si je ressens cela depuis des années, depuis pratiquement ma jeunesse, cette haine féroce de la France chez le bobo, comparable à celle des bolcheviques d’il y a cent ans, ou des libéraux actuels, pour la Russie, c’est une découverte pour le bon franchouillard, je vois qu’il n’en revient pas . Tant mieux. Les masques tombent, et c’est sain.


les tranchées de Mandchourie


Lettre au bon berger.


Après avoir lu ceci, sur des sites russes:

Le patriarche Bartholomée prévient sa Béatitude (Onuphre) qu'en cas de refus de participer au "Concile", du point de vue du Phanar, il cessera d'être métropolite de Kiev:: «vous nommant par économie et indulgence Votre Sainteté le Métropolite de Kiev, nous vous déclarons que tout de suite après l'élection d'un Primat de l'Eglise de Kiev avec la participation du clergé et du peuple, d'un point de vue ecclésial et canonique, vous ne pourrez plus porter ce titre que, d'une façon ou d'une autre, vous gardez aujourd'hui en violation des résolutions des textes officiels de 1686".


Cette lettre arrogante à un saint homme, dont les hiérarques sont l’objet de persécutions qui rappellent au plus haut point celles des années 20 et 30 et sont, à mon avis, dans la droite ligne, je n’ai plus eu aucun doute sur le caractère infâme du consortium Bartholomée, Porochenko et Philarète associated, dénommé « concile de réunification pour l’Eglise locale d’Ukraine ». Cette arrogance,
jointe à la reconnaissance du grand vizir Iznogoud des banderistes ukrainiens m'ont dégoûtée définitivement.
J’ai écrit au métropolite Onuphre pour lui manifester mon soutien et celui du groupe que j’ai fondé il y a quelques temps, c’est ma réponse.
Celle du métropolite et de ses hiérarques est de renvoyer cette lettre, cette convocation, sans un mot, dans une enveloppe scellée, à son expéditeur, au Phanar.
Ceux qui prétendent que ces persécutions n'ont pas lieu en répondront devant Dieu.

Votre Béatitude !

Nous avons ouvert un groupe de soutien pour vous et vos fidèles. 
Notre but est d’informer les gens, surtout orthodoxes, sur les conséquences du Tomos.
Je vous demande vos prières, pour moi, pour les membres du groupe et pour les orthodoxes qui s’égarent derrière le patriarche Bartholomée. Je vous suis personnellement très reconnaissante, ainsi qu’à vos hiérarques, de rayonner si fermement de foi et d’amour dans les ténèbres où nous nous trouvons. Comme une bannière placée par Dieu au sein de la diablerie pour nous donner orientation et espoir.
Depuis votre procession panukrainienne, j’ai découvert le grand élan spirituel des croyants ukrainiens et compris que puisque Dieu vous avait mis à leur tête, Il ne les avait pas abandonnés.
Mais pour nous aussi vous êtes devenu un espoir et un signe. Il est si évident que le Christ n’est ni avec le patriarche Bartholomée, ni avec Philarète, qu’il n’y a aucun doute : la véritable Eglise, c’est celle où vous êtes, et nous savons qui vous offense et vous persécute. A celui-là, nous ne voulons pas avoir affaire. Heureux l’homme qui ne se rend pas au conseil des impies.
Que le Seigneur vous garde, vous et monseigneur Luc, monseigneur Vladimir, monseigneur Paul, monseigneur Pimène, monseigneur Longin, et tous les clercs et les croyants d’Ukraine. Nous prions pour vous.
Priez pour notre malheureuse France.



Я прошу Ваши молитвы для себя, членов группы и заблюдавших за патриархом Варфоломеем православных людей. Я лично очень Вам и Вашим иерархам благодарна, что в такой тьме, где мы все находимся, Вы так твердо сияете верой и любовью. Как хоругв поставлен Богом в бессовщине, чтобы нам дать ориентир и надежду.

С времен Вашего всеукрайнского крестного хода, я открыла удивительный духовный подъем украйнских верующих и поняла, что раз Господ Вас ставил на главу их Церкви, значит, он их не покинул.
Но Вы стали и для нас пример и знамение: так очевидно, что не с Варфоломеем и Филаретом стоит Христос, и нет сомнений: где Вы, там истинная Церковь и мы знаем, кто Вас обижает и преследует. С ним не хотим иметь дела: блажен муж, иже не идет на совет нечестивых.
Да хранит Вас Господ, Вас и владыку Луку, владыку Владимира, владыку Павла, владыку Пимена, владыку Лонгина и всех клириков и верующих Украйны. Молимся для Вас.
Молитесь за несчастную Францию.
Лоранс Гийон (Лариса)


Les clercs du diocèse de Rovno convoqués par le SBU et accusés "d'alimenter la
haine interconfessionnelle" afin de les obliger à participer au "Concile".

lundi 3 décembre 2018

Soirée russe au restau japonais tadjik




J’ai organisé un concert de folklore en face du café français, dans la succursale « japonaise » du tadjik Bekhrouz, qui cuisine remarquablement bien. Sont venus Dima et Sergueï, et quelques autres, des jeunes femmes. Ils ont essentiellement chanté a capella un répertoire très ethnographique en expliquant tout cela à l’assistance. J’ai été émue par l’évocation du village de l’Oural où Dima a grandi et pu entendre ce qui a disparu de tous les environs de Pereslavl : des chants qui s’élevaient ça et là, par les rues et les prés. J’aimais beaucoup ma datcha, et tous les sons que j’y entendais, les oiseaux, le vent, le spectacle des nuages russes fantastiques et de cette étrange église de la même couleur que le ciel qui semblait toujours prête à s’envoler, mais aucun chant humain ne s’élevait plus à Krasnoïé, à part la radio du voisin le week-end, qui bétonnait tout sous une musique de merde.
Il nous a expliqué que les chants s’étaient formés et fixés entre le XVI° et le XVIII° siècle, bien qu’ils soient souvent beaucoup plus anciens. Chose que j’ignorais, les poèmes littéraires de Pouchkine ou Lermontov passaient dans le répertoire populaire, car les paysans recevaient les journaux et très naturellement, prenaient ces poèmes dans leur répertoire en les chantant sur leurs mélodies traditionnelles, dans la lignée de tout ce qui avait précédé. De sorte que ce « peuple obscur » bénéficiait non seulement de son héritage oral ancestral mais s’appropriait la production littéraire de Saint-Pétersbourg…
Le matin, à l’église, exhortée par le père Constantin, j’ai arrêté l’évêque qui voguait majestueusement vers la sortie, en distribuant des bénédictions, pour lui parler de mon désir de favoriser des manifestations folkloriques et l’apprentissage du folklore, et il a demandé à sa secrétaire de prendre mes coordonnées. Il est très majestueux, mais d’une grande douceur, quand on s’adresse à lui. Il n'y a plus que dans l'Eglise que l'on peut voir des princes.
La secrétaire s’appelle Nathalia, elle vient de Sibérie, elle a six enfants, des chèvres, des poules, un potager et nous avons sympathisé.
A la fin du concert, j’ai chanté un vers spirituel et les marins de Groix, du coup Dima envisage de faire une séance chants de marins russes, chants de marins français. J’ai été très touchée par une jolie  serveuse du café français qui m’avait d’abord déclaré, à ma grande et agréable surprise, quand j’étais venue acheter un gâteau : «Que vous êtes belle, aujourd’hui, je ne peux détacher mes yeux de vous ! » et qui est venue me complimenter sur mes chants avec la même ferveur ! Qui plus est, le jeune serveur du restaurant japonais m’a demandé la permission de m’embrasser !
Dima m’a appris qu’il y avait un centre de folklore à Serguiev Posad, à 50 km d’ici, et que je pouvais venir pratiquer et apprendre là bas, la jeune femme qui s’en occupe, Nastia, m’a donné ses coordonnées. Cela a lieu le dimanche soir. C’est quand même plus proche et plus simple que d’aller à Moscou, et rien ne m’empêche d’aller prendre un cours particulier avec Skountsev de temps en temps. D’ailleurs, quand je recevrai ma vielle « sophistiquée », celle qui est dans mon déménagement, j’irai quelques jours en Carélie, où son fabricant, Vassia Ekhimov, doit faire quelque chose dessus, et j’en profiterai pour lui demander un stage, afin de maîtriser complètement l’entretien de cet instrument capricieux.

Ilya Mouromets vogue sur son navire-faucon vers 
les rivages turcs. Byline chantée par Dima Paramonov

Les marins de Groix, enregistrés dans ma cuisine, 
à Moscou, par Sérioja

Il y a un  centre aussi au village de Davydovo, c’est plus loin. Mais cela me donne l’espoir de lancer quelque chose ici. Avec des intervenants qui viendraient régulièrement et d’autres de façon occasionnelle. Tout l’été, il y a la famille Joukovski, à 40km d’ici, qui pourrait venir faire des stages, ils ont une grande habitude du travail avec les enfants.  Dima pourrait venir faire des soirées chant épique et des stages, et aussi Skountsev et son fils…

Dernièrement, une collaboratrice du musée local a posté des photos de jouets traditionnels du musée du jouet de Serguiev Posad. Ces jouets fabriqués sur place, sans doute par des membres de la famille, des sifflets en terre, sont de petites oeuvres d'art, pleines de tendresse et d'émotion. Comment peut-on prétendre que les enfants d'alors, qui avaient de tels jouets, qui entendaient de tels chants, pratiquaient de telles danses, vivaient dans la beauté, en lien avec la nature, n'étaient pas beaucoup plus et mieux développés que leurs descendants maussades et braillards accros aux écrans, abrutis dès le ventre de leur mère par des sons techniques agressifs et des musiques vulgaires fabriquées en série, entourés de jouets en plastique affreux, parqués dans le béton?
Vassili Tomachinski était venu, avec sa femme Liéna, de Borissoglebsk, et nous avons dîné ensemble avec des poissons du nord apportés par le père Constantin. Il est amateur de poissons du nord comme certains méridionaux le sont de truffes ou les pêcheurs de Sète de daurade. Il a grandi dans le nord, le grand nord, nuits polaires et aurores boréales.



La révolte des gilets jaunes est tardive et violente : l’histoire de la taxe sur le carburant a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, et les yeux s’ouvrent aussi, sur la malfaisance d’un pouvoir insaisissable, tentaculaire, sur la haine et le mépris qu’avec ses courtisans des médias et du spectacle, il nourrit et exprime pour le peuple français, ce peuple qu’il rêve de remplacer par ses clients allogènes. Renaud Camus compare l’Europe à un vieil appartement qui garde des restes d’élégance, et dans lequel on commence à installer n’importe qui, un appartement communautaire. Cette comparaison m’était déjà venue à l’esprit. Ce qui se passait au niveau de l’empire russe se produit au niveau de toute l’Europe, et sous le signe du capitalisme libéral à la place du capitalisme d’état, mais c’est dans la droite ligne. J'ai le cœur fendu, quand je vois de braves gens qu'on n'aurait jamais imaginé voir descendre dans la rue, ils n'ont habituellement ni le temps, ni la mentalité, se prendre dans la figure des jets de gaz et des projectiles en caoutchouc qui leur font des plaies terribles. On voit à leur regard qu'eux-mêmes n'en reviennent pas, ils découvrent l'étendue du mal et de la duplicité dont ils sont victimes.... Et toujours les mêmes calomnies, les mêmes coups fourrés organisés par cette caste ignoble qui mène la France et le monde à leur perte...

Il me semble que c'est sur des membres de ma famille que s'exerce cette brutalité, que se déversent cette haine, ce mépris, ces mensonges.