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lundi 16 novembre 2020

Corrélations

 Voici deux vidéos complémentaires. Comme dit mon amie Sophie, l'intelligence consiste à trouver des corrélations. C'est aussi ce que les surhommes hypnotiseurs appellent le complotisme. Notez que ces deux personnes n'ont rien d'illuminés... Donc, complémentaires et "complotistes". Dites-vous bien que si en 1930, quelqu'un avait décrit ce qui se passerait en Allemagne, on ne l'aurait sans doute pas cru. Qui aurait pu penser ce qui, en Russie, allait se produire en 17 et après? Dostoievski l'avait senti; alors que les autres intellectuels russes soupiraient après l'avenir radieux qui en fit des cadavres aux Solovki ou des chauffeurs de taxi à Paris. Aldous Huxley et Georges Orwell ont décrit un futur qui est devenu notre présent. A l'époque, on présentait comme de la science-fiction ce qui était un avertissement. Bernanos et Saint-Exupéry nous ont également mis en garde. Et bien d'autres que l'on qualifie de prophètes quand les catastrophes que nous n'avons pas su éviter ont déjà eu lieu.



Etablir des corrélations n'est pas du tout,à mon avis, une forme d'intelligence moderne. Au contraire, tout est fait aujourd'hui pour enfermer la pensée des gens dans des niches spécialisées. Ce qui les amène à fonctionner tous seuls dans leur coin et à élucubrer des théories fumeuses. Ces gens qui n'ont pas appris à penser de façon globale et corrélative gobent n'importe quoi. C'est à mon avis la raison pour laquelle on voit tant de cons diplômés et même d'artistes et d'écrivains complètement aveugles, et aveuglants: ils servent de caution aux bonimenteurs qui nous perdent, au lieu d'éveiller les gens auxquels ils s'adressent. Pour établir des corrélations il faut être correlié; il faut avoir une pensée synthétique, humble, ouverte, attentive, symbolique, la pensée d'un artisan du moyen âge, à l'abri de la mentalité idéologique systématique. Le docteur Laurent Alexandre, par exemple, qui méprise tant les petites gens, n'appartient pas au cosmos ni à l'humanité qui s'inscrit dedans, mais à une caste de soi-disant surhommes complètement hors sol, c'est pourquoi à mes yeux, il n'est jamais qu'un sinistre et méchant imbécile dont les pensées sont pareilles à des nuages d'encre. Les gens comme lui nous ont fait le monde où nous sommes en défaisant tout ce que l'artisan et le paysan du moyen âge avaient patiemment et humblement édifié.

Le "complotiste" est celui qui est capable de mettre a avec b pour obtenir c. De voir la réalité comme un grand puzzle, dont les pièces peu à peu s'emboitent sous ses yeux et composent un tableau de plus en plus vaste, et il faut bien l'avouer, de plus en plus terrifiant. Or c'est en regardant en face l'inanité et la profonde nocivité de cette tumeur cancéreuse qu'est la modernité qu'on peut retrouver à la fois la liberté intérieure qui nous en affranchit,et le sens du sacré qui peut nous réunifier et nous relier les uns aux autres. Et nous rendre la vraie lucidité que chez certains, la religion orthodoxe appelle la clairvoyance.

Le saule ou le bouleau

 Dimanche, je suis passée à la galerie et j'ai vendu deux petites aquarelles format carte postale, de la série que j'avais faite à Cavillargues. J'étais contente mais cela me fait quelque chose de m'en séparer, je les aimais beaucoup. 



L'une représente le chemin de la chapelle du saint Sépulcre à l'automne, avec la lune qui s'attarde dans le ciel du matin, l'autre des cerisiers en fleurs.



D'après Irina, qui s'occupe de la galerie, les gens apprécient. On m'a d'ailleurs laissé des échos sur un cahier que j'ai mis à cet effet. Mais je n'ai pas eu le temps de lire, d'autant plus que j'ai du mal à déchiffrer le russe manuscrit, parfois.

La maison du voisin a pris tout son volume. C'est-à-dire que je vois l'espace qu'elle va occuper. Elle arrive comme un ovni sur un terrain trop petit pour elle, et le moins qu'on puisse dire est qu'elle ne s'inscrira pas harmonieusement dans le paysage. Si tout cela est recouvert de siding façon fausse pierre et coiffé de tuile métallique rouge pétard ou bleu électrique, ce sera assez dur. Au fond, la maison contemporaine, à l'image de celui qui la bâtit, ne s'inscrit dans rien et s'impose avec arrogance, comme un Séraphin Lampion architectural. Je suis sûre que toute une petite faune vivait sur ce territoire bétonné sous une coulée de glaise d'un mètre d'épaisseur. Moi qui ne creuse jamais un trou sans ménager les vers de terre et qui évite même de déranger les fourmilières...

J'ai de la chance dans mon malheur, il y a un pépiniériste spécialisé dans les arbres grand format sur la route de Iouriev Polski et si la terre n'est pas gelée à mort, il pourra venir me planter un écran végétal au mois de décembre. Mais cela va me coûter un peu de fric, sans compter qu'il me faudra aussi prévoir de faire maintenant une clôture en bois, comme sur le reste du périmètre. 

D'après lui, il faut laisser quatre mètres entre les arbres, j'aurai la place pour deux sapins et un bouleau. Je voulais prendre un saule argenté, mais c'est plus cher. Encore que j'hésite. Le saule argenté semble avoir beaucoup d'avantages, il est joli, léger et un peu pyramidal. Robuste. 

Une amie m'a dit que sur intervention de l'évêque, son fils serait hébergé généreusement par notre père Andreï, qui a une grande maison et l'esprit de famille, et j'ai trouvé cela si beau, car elle n'avait rien demandé, et le garçon avait grand besoin de cette solution, je trouve beau que l'évêque l'ait senti et que le père Andreï ait fait immédiatement écho. Je dois dire que j'aime les croyants, le clergé de Pereslavl, et notre évêque. Ils sont chaleureux et humains, ils sont touchants. Chacun a bien ses faiblesses, mais il me semble qu'il règne entre nous la solidarité et l'indulgence. Je me sens d'autant plus dans la peau d'une grosse méduse flemmasse en ces derniers temps qui réclament autant de fermeté que de charité. Mais bon, comme je viens de le dire, chacun de nous a bien ses faiblesses.

Du coup, je vais faire opérer la chatte de ce garçon pour éviter les naissances de chatons, inenvisageables dans le contexte.


saule argenté

























































 

samedi 14 novembre 2020

Un phare dans les ténèbres

 


Le primat de l'EOU est convaincu que quiconque essaiera de vivre avec Dieu sera sous une protection spéciale qui lui donnera de la force.

Le primat de l'EOU, Sa Béatitude le métropolite Onuphre de Kiev et de toute l'Ukraine, estime que l'Église est entrée dans l'ère apocalyptique. Sa Béatitude en a parlé dans une interview du magazine Shepherd and Flock.

Commentant l'introduction des passeports électroniques, le remplacement progressif de l'argent liquide, l'émergence d'identificateurs numériques, ainsi que l'éventuel contrôle complet de l'État sur la personne, le métropolite Onuphre note que «les changements dans la vie de l'humanité ces derniers temps indiquent que nous entrons dans une nouvelle ère historique, appelée apocalyptique dans la langue ecclésiastique. "

«Ceci est annoncé dans le Nouveau Testament, en particulier dans le livre de l'Apocalypse de Jean le Théologien. Cette époque inaugure de nouveaux défis et épreuves pour les gens, mais quiconque essaiera de vivre avec Dieu sera placé sous une protection spéciale qui donnera la force de supporter toutes les difficultés avec dignité », a souligné le primat de l'EOU..

En même temps, répondant à la question de savoir comment tout cela affecterait la vie spirituelle des croyants, le métropolite Onuphre a déclaré que «là où est Dieu, se trouve la béatitude, et quiconque essaiera de s'attacher à Dieu sera béni même dans les tribulations les plus sévères. L'arme spirituelle la plus puissante dans les épreuves imminentes ce sera la prière et l'humilité. Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. "

En même temps, dit monseigneur, dans l'avenir "l'Église perdra en nombre de croyants ce qu'elle gagnera en qualité spirituelle de ces mêmes croyants".

https://spzh.news/en/news/75784-blazhennejshij-onufrij-cerkovy-vstupajet-v-apokalipticheskuju-epohu?fbclid=IwAR3zgOCdbLA-Y4i9fJ0TTczALGDaEwyr7KR5LtJ7pecqiGCm8JoWcekRHro

Je suis depuis ce matin sous l'impression de ce message du métropolite Onuphre, et je suis convaincue que cet homme est en ce moment notre phare, c'est lui le véritable chef spirituel de toute l'orthodoxie, celui que nous a donné Dieu pour les derniers temps, car je ne connais pas bien les autres patriarches ou métropolites, mais aucun ne me semble avoir son rayonnement, son attitude judicieuse, humble, aimante, clairvoyante et ferme. Méprisé et persécuté par le patriarche Bartholomée qui règle ses comptes et remplit la commande politique de gens ténébreux, il reste dignement à sa place et nous invite à faire de même. Le patriarche Cyrille, qui souffre sincèrement de la situation du métropolite Onuphre et de son troupeau, ne m'apporte pas personnellement de réconfort, parce que je le vois se plier à l'opération covid, marcher dans une combine qui vise à asservir l'humanité et détruire les dernières traces de christianisme; et je ne peux pas ignorer ce que j'ai compris, car un chrétien n'est pas un zombie privé de cervelle. Je veux dire que si beaucoup de gens sont hypnotisés par les techniques de secte qui nous sont imposées, lui ne peut ignorer ce qui se passe vraiment. Pour des raisons inconnues, il marche à fond. Et qu'on en me fasse pas valoir les victimes du Covid parmi le clergé. Oui, il y en a, il y en a beaucoup trop, mais les mesures appiquées sont de manière de plus en plus évidente, absurdes, excessives, inadéquates; les discours fourbes; les buts de l'opération inavouables et très certainement épouvantables. Je ne demande qu'à me tromper mais j'ai parfois le sentiment que le patriarche a peur. Et même dans l'optique où le gouvernement russe ferait en partie semblant d'appliquer tout cela pour gagner du temps, trouver une issue nationale ou que sais-je, ce que j'ai espéré, que j'espère peut-être encore, il pourrait alors nous le faire comprendre au lieu de tolérer les fermetures d'églises, ces mesures et tout ce cinéma des masques qui ne protègent vraiment personne mais nous baillônnent, nous privent de visage et de souffle, d'identité, de dignité, de communication normale, et dans l'ensemble de tous nos droits les plus fondamentaux, tout en profanant la sainte communion. Qu'y a-t-il de plus sinistre que ces prêtres et ces fidèles masqués, que ces communions qui sentent l'alcool? Le métropolite Hilarion, lui, va jusqu'à faire de tout cela la réclame enthousiaste. Je ne veux pas juger, bien sûr, mais quand même...Pendant que le pape, qui applaudit notre invasion organisée par des populations violentes et inassimilables, fait le voeu pieux et équivoque que l'univers transhumaniste dans lequel on veut nous faire entrer de force "reste au service de l'humain", ce qui est bien improbable, est-il naïf à ce point? Après la mort du métropolite Amphiloque, je ne vois plus qu'un phare dans les ténèbres de cette tempête mortellement dangereuse pour notre intégrité physique, psychique et spirituelle, c'est le métropolite Onuphre, et je prierai pour que toute la sainte Russie, ou le petit troupeau qui en restera dans ses diverses composantes artificiellement séparées par des malfaiteurs, soit réunie avant la fin en un seul patriarcat, dont il serait le chef spirituel infiniment digne, et qu'il nous conduise jusqu'au trône du Christ revenu parmi nous. Après tout, la chrétienté russe n'est-elle pas née à Kiev? Il serait logique qu'elle y trouvât sa fin eschatologique, après la chute de Moscou aux mains des impies, dont elle ne s'est toujours pas affranchie, et qui la profanent en permanence par les destruction de son patrimoine et la construction d'orgueilleuses citadelles de Mammon, avec un clergé baillonné et des églises toujours sous la menace de fermetures punitives. Oui, je crois en la sainte Russie, c'est là ma dernière patrie, et le métropolite Onuphre m'en paraît l'incarnation, bien que par ailleurs, il soit d'origine moldave,  mais on est souvent russe d'abord par l'âme, comme on l'a vu dans le cas de la grande duchesse Elizabeth et de la famille impériale. La sainte Russie transversale aux diverses unités administratives sous occupation mondialiste totale ou partielle, la sainte Russie éternelle.



Ténèbre lumineuse

 

Un correspondant m'envoie ceci:

Pardonnez-moi de me mêler de ce qui ne me regarde absolument pas. Mais à la lecture de votre avant-dernier message, j’ai eu l’impression que l’ennemi vous a placé des bâtons dans les roues (canalisation, route peu praticable) pour vous empêcher de faire quelque chose qui pourrait vous être favorable, source de plus de paix pour les années qui arrivent.
A la lecture de votre dernier ‘papier’, j’ai eu cru comprendre qu’il avait gagné, trop facilement… J’ai l’impression que là où vous êtes, vous allez vous retrouver à votre corps défendant dans une petite cité de banlieue, comme il y en a tant chez nous. J’ai (encore!) l’impression, fausse peut-être, que la Russie ce n’est pas ça. Ce qui se profile à Pereslavl, c’est la banlieue de Dallas…

Cela m'a plongée dans la perplexité, car à vrai dire, on peut vraiment se poser la question. Je me la pose, surtout par les temps qui courent. Ensuite, Henri m'a dit que les obstacles pouvaient aussi être des avertissements de mon ange gardien. Je suis un peu vieille pour aller me mettre dans un endroit très peu accessible, très désert, si je m'entends avec l'apiculteur, ce sera déjà bien, et il y a des chances, les apiculteurs ont généralement une bonne mentalité, mais il est possible que l'endroit soit sans internet, sans téléphone, et si on a oublié le sel, c'est un exploit de repartir le chercher. 

Pereslavl est complètement défiguré et justement, je suis tombée sur une photo du début du XX° siècle: un tapis d'églises, de coupoles, de clochers, des prairies, de petites maisons, ce devait être tellement beau que si j'y étais brusquement transportée maintenant, je crois que je me mettrais à pleurer. Et puis une maison de bois ravissante, qu'on a écrasée pour faire un garage ou un magasin de pièces automobiles, je ne sais plus... quel genre de pithécantrope a-t-il pu commettre une chose pareille et où était l'architecte conseil de la ville, il paraît qu'il y en a un? Le siècle du transhumanisme et de "l'intelligence artificielle" s'installe, comme celui des idéologies précédentes, sur la destruction obtuse du patrimoine culturel, spirituel, matériel et immatériel, car pour nous faire un univers de monstres et nous persuader qu'il est le meilleur possible, il faut effacer tout ce qui pourrait nous rappeler ce que nous avons bradé aux brigands de grand chemin et aux psychopathes auxquels nous nous sommes tous donnés. Et certains le font avec enthousiasme, il n'y a rien de plus actif qu'un imbécile cupide, ce qu'on appele pudiquement un esprit pragmatique. Comment a-t-on pu en arriver là, où même nos villes se mettent à ressembler aux gigantesques amas d'ordures en plastique dont nous ne parvenons pas à nous débarrasser?




Cependant, il existe ici un précipité positif, les cosaques désireux de s'approprier leurs traditions perdues, un évêque humain et intelligent qui amène de bons prêtres, qui provoque une bonne dynamique, des gens qui ici et là défendent les bonnes causes ou s'intéressent au folklore. Et dans ce mouvement, nous nous inscrivons bien, Katia et moi. Les balalaikers proposent de monter, dans cette ville où la prolifération de petits musées stupides sert d'alibi à la destruction de tout le reste, une succursale du musée de la balalaïka d'Oulianovsk: une partie didactique, avec des collections d'instruments, des photos, des outils, une partie salon de thé, avec une petite scène, des tables, la possibilité de se rencontrer, de jouer, chanter, inviter des intervenants, donner des conférences, organiser des débats, et aussi commercialiser les balalaikas de la firme. J'ai vu le Suisse cosaque, que cela intéresse beaucoup, et une de mes iconographes de Nikitski voudrait apprendre la balalaïka. Ici, il y a la possibilité de nourrir les âmes. Tout cela évidemment, si la caste malfaisante qui a lancé l'opération covid nous en laisse la possibilité... 

Ce Suisse, Benjamin, est venu chez moi pour participer au tournage d'un documentaire d'information sur l'affaire du lac.  Ce qui me rendait nerveuse, c'est que la dame à l'origine de l'initiative n'arrêtait pas de tout diriger et dicter, où nous placer et ce que nous devions dire, et je trouve cela terriblement agaçant.

Benjamin est un ami de mon voisin, mais à la vue du départ de construction, il a soupiré que cela gâchait "un peu" la vue. Benjamin est un amoureux de la Russie, au point qu'il est même devenu vieux-croyant, et il souffre également des ravages opérés sur le patrimoine par les descendants dégénérés de ceux qui l'ont édifié.

En réalité, je pense déjà à ce que je ferai pour récupérer une vue normale, c'est-à-dire des plantations. Et si la situation devient intenable, je vendrai pour aller ailleurs. Enfin si d'ici là on ne nous a pas spoliés de tout, voire même massivement exterminés en douceur, façon docteur Alexandre, en tant que biomasse inutile aux dieux mécaniques de l'Olympe transhumaniste.

Après quelques courses, je suis allée regarder le coucher de soleil sur le lac qui chuchotait doucement à mes pieds, ce beau lac qui est là depuis des millénaires, qui a nourri, abreuvé et baigné des générations de Russes, de vrais Russes, qui avaient d'autres valeurs que ces gnomes prêts à le mettre aujourd'hui en coupe réglée, et le transformer en marécage plein de moustiques, en égoût pour leurs affreux cottages, d'ici la fin du processus, avec un peu de chance, je serai morte, ou le Second Avènement aura eu lieu. Le lac avait la couleur de l'or, comme le fond des icônes, cette ténèbre lumineuse au delà de laquelle Dieu ne se laisse plus entrevoir.









vendredi 13 novembre 2020

Qui le patriarche Bartholomée tolère-t-il en Ukraine et qui propose-t-il à la place

 Le Phanar a déclaré que l'Église orthodoxe ukrainienne était «illégale» et qu'il «supportait temporairement» Sa Béatitude le métropolite Onuphre et sa hiérarchie en Ukraine. Les millions de fidèles de l'EOU sont-ils d'accord avec lui?



Le patriarche Bartholomée de Constantinople, qui se dit «le plus saint», dans une lettre aux propagandistes de l'Eglise autocéphale de la ressource «Tserkvarium», a déclaré les évêques de l'Église orthodoxe ukrainienne «tolérés temporairement» sur le territoire ukrainien. C'est regrettable... Non pour les hiérarques ukrainiens, mais pour le patriarche Bartholomée lui-même, qui laisse couler  de ses lèvres le mensonge et la saleté. Examinons un petit exemple de QUI et QUOI le patriarche Bartholomée «supporte temporairement». Dans cet article, nous n'entrerons pas dans les subtilités des canons ni ne débattrons si le patriarche Bartholomée a le droit de commander sur le territoire ukrainien ou non, tout cela a été réglé à plusieurs reprises sur notre ressource. Jetons juste  un coup d'œil sur la personnalité du primat de l'Eglise autocéphale  et de certains de ses évêques, ceux-là mêmes que le chef du Phanar «tolère» si généreusement.



Il y a un an, la chaîne Inter TV a diffusé un documentaire sur le métropolite Onuphre, intitulé «Notre Béatitude». Aujourd'hui, alors que le patriarche Bartholomée a qualifié le primat de l'EOU de «hiérarque vivant à Kiev», le titre de ce film prend une résonnance supplémentaire et très profonde: le métropolite Onuphre n'est pas un évêque titulaire, «temporairement toléré» à Kiev jusqu'à ce qu'il accepte de passer sous l' "Omophore" de Serguei Doumenko. Le métropolite Onuphre est NOTRE BEATITUDE. Peu importe ce qu'écrit le citoyen turc Bartholomée (Archondonis). Nous, les millions de croyants de l'Église orthodoxe ukrainienne, nous le reconnaissons comme notre primat, nous témoignons de notre fidélité à l'Église, qu'il sert dans cette haute fonction. Sous nos yeux, Dieu l'a mis à la tête de l'Église, dans une période très difficile, et les années suivantes ont montré à quel point le Seigneur avait été miséricordieux envers nous, en nous accordant un archevêque aussi rempli de grâce.

Le film montre d'abord comment un autre hiérarque de l'EOU, le métropolite Longin (Jar), venu dans un orphelinat en 1992, y adopta deux petits garçons que personne ne voulait accueillir dans sa famille.  Il avait reçu pour cela la bénédiction du métropolite Onuphre, alors encore évêque à la tête du diocèse de Tchernivtsi.



Le métropolite Longin: «Deux enfants que personne ne voulait adopter, des garçons ... On m'a demandé avec insistance, quand nous sommes allés féliciter les enfants, on m'a demandé de les prendre, s'il était possible. Et nous avons décidé de passer par Sa Béatitude Onuphre, il était alors à la tête de notre diocèse de Tchernivtsi. Je l'ai consulté et j'ai reçu sa bénédiction pour cela. Monseigneur est toujours comme ça, notre Béatitude, il lève les mains vers le ciel et dit: "Dieu bénira" et il en est très heureux ".

Après les deux premiers garçons, la famille de celui aui était alors l'archiprêtre Mikhail Zhar, a adopté encore deux enfants, puis dix autres. Au début des années 2000, plus de 400 enfants vivaient déjà dans l'orphelinat organisé par le métropolite Longin, 82 d'entre eux étaient infectés par le VIH et 86 autres atteints de handicaps congénitaux.



Le métropolite Onuphry: «Je l’ai écouté et je l’ai béni, mais je me suis dit: c’est intéressant de voir ce que cela donnera. Prendre des enfants là bas ... Bon, ça va faire pour un mois, pour trois mois, pour un an, et puis que faire d'eux? Mais j'avais tort, il s'est avéré être tellement ... plus que je ne l'imaginais. Aujourd'hui, ce qu'il fait, personne au monde ne le ferait. Je peux dire cela en toute responsabilité. "

Le métropolite Onuphry est NOTRE BEATITUDE. Peu importe ce qu'écrit le citoyen turc Bartholomée (Archondonis). Nous, les millions de croyants de l'Église orthodoxe ukrainienne, nous le reconnaissons comme notre primat.

Au début, l'orphelinat était situé dans le monastère de la Sainte Ascension Banchensky, qui, d'ailleurs, a également été organisé et construit par Monseigneur Longin, puis a transféré au village de Molnitsa, dans la région de Tchernivtsi. De nos jours, c'est une ville entière, composée de beaux et confortables bâtiments, dans lesquels les enfants reçoivent l'amour et le bonheur de l'enfance, malgré les graves handicaps de beaucoup d'entre eux.

Les enfants atteints de malformations congénitales sont une croix  très lourde pour leurs parents. De nombreuses familles ne tiennent pas le coup et abandonnent ces enfants, les condamnant à des souffrances physiques et psychologiques tout au long de leur vie, et elles-mêmes - à un insupportable remords, qui vient tôt ou tard. Mais le cœur aimant de monseigneur Longin accueille tous ces malades, souffrants, abandonnés ... Il supplie Dieu pour la santé de tout le monde et donne de l'espoir pour l'avenir.

Le métropolite Longin: «Un garçon avait deux tumeurs malignes. Il avait deux ans - il faisait cinq kilogrammes. Et les médecins sont arrivés et ont dit: «C'est fini. Dans une heure ou deux il est mort." Il respirait déjà peu. Il respirait toutes les deux minutes. Et quand les médecins sont partis, j'ai commencé à pleurer sur lui, je l'ai pris dans mes bras, je suis allé vers l'icône miraculeuse de la Mère de Dieu de  Boyan, je l'ai déposé devant et j'ai dit: «Mère de Dieu, c'est un orphelin, il n'a personne en ce monde. Aide le…".


La très Sainte Mère de Dieu a guéri ce bébé. Grâce à la prière du justes, il ne resta des deux tumeurs que de petites cicatrices. Il a maintenant 25 ans et sa propre famille. Certains enfants grandissent, se marient ou vont dans un monastère, mais ils restent toujours dans le cœur de leur papa, le métropolite Longin. Avec leur entrée dans l'âge adulte, la grande maison de monseigneur Longin ne reste pas vide, d'autres enfants y trouvent de l'affection, des soins et de l'amour.



Prendre soin de ces enfants n'est pas facile. Il n'est pas facile de soutenir près d'un demi-millier d'orphelins, de les nourrir, de les vêtir, de leur donner un toit . Parfois, on doit traverser des moments très difficiles.

Le métropolite Longin: «Chaque fois que c'était très difficile pour moi, j'appelais monseigneur Onuphre et lui disais: 'Priez pour moi, monseigneur!' Et cela nous donnait tant d'espoir que quelqu'un nous guide. Telle est la prière au Tout-Puissant de notre Béatitude. "

Le métropolite Onuphre: «J'ai  souvent regardé ces enfants dans les yeux, et je n'y ai pas vu une trace de tristesse. <...> Ils reçoivent plus de tendresse que la plupart des enfants n'en reçoivent de leurs propres parents. "


 Images tirées du film "Notre Béatitude". Capture d'écran de la chaîne Youtube "Inter TV channel"le métropolite Onuphre: «C'est un exploit spécial qui a un prix spécial. L'amour sacrificiel, qui est le plus haut degré de l'amour humain ».



Et ainsi vit, par les prières et les efforts de Sa Béatitude Onuphre, du métropolite Longin, des moniales qui s'occupent des enfants, des bienfaiteurs, l'orphelinat dans le village. Et dans toute l'Ukraine - plus de 12 mille communautés paroissiales, près d'un demi-millier de monastères, plus d'une centaine de hiérarques  servent Dieu. Et tous ces gens sont «temporairement tolérés» par une personne qui se fait appeler le chef de toute l'Église orthodoxe.

Le patriarche Bartholomée: "Nous tolérons temporairement l'existence de hiérarques ukrainiens sous la juridiction de la Russie non pas en tant qu'évêques locaux légitimes, mais seulement en tant que titulaires ou se trouvant (ayant leur résidence) en Ukraine ...".

Autrement dit, selon le patriarche Bartholomée, il n'y a pas de place pour tout ce qui est mentionné plus haut en Ukraine. Et qu'offre-t-il en retour? En retour, il propose d'obéir à Serguei Doumenko et à ses partisans, qui, au lieu de s'occuper des orphelins, au lieu de la prière et d'une vie juste, font ce genre de choses.

Des croyants de l'EOU de Zadubrovka après avoir défendu leur église contre les pillards de l'Eglise autocéphale

Il existe de nombreuses photos et vidéos sur Internet où l'on voit les partisans de Serguei Doumenko, que le patriarche Bartholomée appelle «le métropolite canonique de Kiev», s'emparer des églises, forcer des serrures,  tabasser le clergé ...




Quel genre de cœur faut-il avoir pour «supporter temporairement» le bien et bénir l'iniquité?!

Essayons de nous abstraire et de regarder toute cette situation de l'extérieur - où est l'amour évangélique dans tout cela? Avec qui se tient le Christ? Avec Sa Béatitude Onuphre ou le patriarche Bartholomée (de Doumenko, il vaut mieux ne même pas parler)?

Même si nous ne sommes pas aujourd'hui en communion eucharistique avec le patriarche Bartholomée, personne ne nous interdit de prier pour lui. Or une prière pour son âme est maintenant tout ce qu'il y a de plus nécessaire ...


https://spzh.news/ru/zashhita-very/75690-kogo-patriarkh-varfolomej-terpit-v-ukraine-i-chto-predlagajet-vzamen?fbclid=IwAR1tSN0ztceOUvWQbgEemT6j92DTdSjx1dWtXXC7s4LGk8Ok-Hfd89p_Syw

traduction Laurence Guillon

jeudi 12 novembre 2020

Cosmos

 La maison merdique monte, et je vis dans l'ombre, car si j'ouvre les stores, je suis comme dans un aquarium. Cependant, ce sera peut-être moins atroce que prévu. Elle se voit surtout de mon atelier. Pour conserver un peu d'intimité, il me faudra sacrifier le potager, qui de toute façon n'aura plus assez de lumière sur la moitié de sa petite surface, et faire une haie d'arbres et d'arbustes à la place. Sapins devant ma fenêtre, pour me cacher en toutes saisons la vue du siding en plastique. Puis peuplier, bouleau ou saule, qui poussent bien et pompent l'eau, puis des arbustes de deux ou trois mètres pour conserver encore du soleil mais me cacher les gens. J'avais l'intention de faire une terrasse couverte dans l'angle nord, ce sera le seul endroit d'où l'été, on ne verra que des fleurs et pas de monstres; et donc, je vais la faire. 

Ici, il faudra deux sapins déjà bien grands, car elle fera un étage de plus et le toit par dessus, en espérant qu'il ne sera pas rouge vif ou bleu pétard....
 






Là , il faudra prévoir plutôt un feuillu qui aime l'eau, parce que j'ai des chances d'avoir encore un peu de lumière, du côté de sa véranda.


Et là, je mettrai quelque chose d'un peu moins grand, je déplacerai mon noisetier, par exemple.



J'ai la vertigineuse impression que je pourrais évidemment m'en aller, mais que cela ne servira bientôt plus à rien, la lèpre galopante de la connerie hideuse dictatoriale gagne tous les coins du globe. Quand je pense que les transhumanistes, comme l'abominable docteur Laurent Alexandre, se croient tellement supérieurs, avec leur intelligence artificielle, alors que pour moi, ils sont la fine fleur de la stupidité nuisible affolée d'orgueil. Cela me fait penser aux réflexions de communistes sur les fils de commentaires concernant le meurtre de la famille impériale: aurions-nous sans cela conquis le cosmos?  Conquérir le cosmos, pourquoi faire? Quand vos ancêtres savaient l'adorer et vivre avec lui d'un même souffle, alors que vous le profanez et le violez sans arrêt pour végéter dans la laideur, l'indignité, et la peur panique des virus? Pour nous installer aujourd'hui cette dictature électronique qui fera des malades mentaux de chacun de nous?

Comme dit mon ami Henri, il faut traverser tout cela en s'accrochant à un coin de ciel bleu, comme à un cerf-volant salvateur, qui nous emporte au delà de ces lumières artificielles hypnotiques, du grand tohu-bohu de la maison de fous planétaire.

De quoi peut-on bien s'entretenir avec les êtres comme le docteur Laurent Alexandre? Est-ce qu'il écoute le vent, ou la musique d'Arvö Part, est-ce qu'il lit Rilke ou Philippe Jacottet, le surhomme? Est-ce qu'il peut passer des heures à regarder voyager les nuages? Est-ce qu'il peut peindre une aquarelle ou jouer des gousli, de la harpe celtique ou du violon, est-ce qu'il a lu Homère, Andersen, Tolkien? Est-ce qu'il a fait quoique ce soit de bénéfique de sa sinistre vie, à part gonfler de prétention la cervelle des étudiants auxquels il s'adresse? Et Macron, le bellâtre solennel et faux-jeton, et toute son infâme équipe? Et le crapaud malfaisant Soros, et toute cette horrible caste qui s'attache à l'humanité comme une tumeur cancéreuse pour la faire périr, dans l'avilissement et la honte, comme une vieille gâteuse au fond d'un mouroir?

Je pense à ces foules de gens que l'on a sacrifiés depuis deux siècles sur l'autel des illusions nées des "lumières", lumières malsaines et verdâtres qui ne sont que le reflet de trompeuses phosphorescences infernales. Les feux-follets du marécage sanglant où le progressisme nous a enlisés, à l'image de toute la paysannerie européenne dans les tranchées de 14. Les tranchées de 14 et le meurtre de la famille impériale, que pouvait-il sortir de bon de pareils événements? Les lumières, l'industrie, le capitalisme et ses revers socialistes, ont amputé l'humanité de ce qu'elle avait de meilleur, elles l'ont appâtée avec leurs verroteries comme les colonisateurs les sauvages, et elle a pris cette fausse monnaie, elle a pris ces vessies pour des lanternes, et ne veut pas renoncer aux boniments qu'on lui a fait sur son bonheur futur, dont on voit maintenant la gueule avenante. 

J'ai peur pour les enfants qui naissent aujourd'hui, et pourtant, quand on croit en Dieu, en la vie et en soi, il faut en faire, il faut élever des hommes, parmi les gnomes. Avec un père et une mère, avec une histoire, des traditions, des chants et des prières, il faut fabriquer de vrais hommes et de vraies femmes, purs et courageux, même si ce sont ceux-là qu'écrasent les bottes en priorité, et qu'égorgent les serviteurs des démons. Le bien aussi, peut-être contagieux. Et c'est le seul lien véritable que nous avons avec le cosmos vivant que les robots sont si fiers de conquérir.

Regardez Hold up, tant que cela est possible: 

https://yandex.ru/video/preview?text=Hold%20up&path=wizard&wiz_type=vital&filmId=15015923859949487013

Monsieur Moustachon, lui, s'en fout, il a une vie très difficile qui exige des heures de récupération.



mardi 10 novembre 2020

Maisons

 


Terrifiée par les projets du voisin, et ceux des promoteurs et des fonctionnaires véreux  prêts à se jeter sur le lac Plechtcheïevo, j'ai commencé à me demander si Dieu ne m'indiquait pas de la sorte qu'il valait mieux envisager d'aller vivre ailleurs. Je suis perturbée par la laideur de plus en plus triomphante qui gangrène cette ville autrefois féérique, entre les palais arméniens lourdingues et boursouflés, les isbas défigurées par les verrues incompréhensibles d'étages supplémentaires mal fichus, couvertes de fausses planches ou de fausses pierres en plastique. Je viens d'apprendre que Souzdal allait être livrée aux barbares, on projette une "urbanisation" qui transformera les ruelles russes encore intactes de cette ville ancienne en allées piétonnes de centre commercial banlieusard. La bêtise, l'inculture, le mépris dont font preuve les fonctionnaires décideurs et leurs complices du batiment prennent des allures de bulldozer emballé.

J'avais vu une annonce très tentante, une isba ravissante, et entièrement habitable, les meubles sont moches, mais il y a tout ce qu'il faut pour vivre, et la couleur des murs ne me déplaît pas du tout. Je pourrais la payer, j'aurais même encore un peu de marge. Je pourrais conserver ma maison, la louer. Et prendre mon temps pour déménager. Le problème, c'est que cette merveille est dans un hameau paumé, ce qui d'ailleurs explique son prix, sa propriétaire m'a d'ailleurs dit au téléphone qu'elle se dérangerait pour me la faire visiter si l'endroit me convenait. Je suis partie la voir, en prenant au passage Liéna, la femme de Vassia Tomachinski, à Borissoglebsk. En arrivant chez elle, j'ai coincé ma voiture dans une canalisation presque invisible. Il a fallu rameuter des voisins pour me tirer de là. Une brave dame trouvait l'aventure extrêmement réjouissante. Elle-même avait été victime du même piège, mais que la chose arrivât à une Française conduisant une Renault lui paraissait tout à fait comique.

Liéna m'a expliqué que je ne pouvais vivre dans un endroit pareil, que les routes étaient détestables, qu'il n'était pas prudent pour une femme seule d'être trop isolée, que je pouvais être coincée par la neige et la boue, ceci, cela, le reste. Nous traversions un paysage qui me semblait absolument magnifique, très désert, très ouvert, avec des nuages sculpturaux, bleuâtres, à la fois sombres et lumineux, chatoyants. Nous avons dépassé un village qui m'a énormément plu, sur une hauteur, avec une belle église, et seulement à huit kilomètres de Borissoglebsk. Arrivées à l'embranchement qui menait à l'isba de mes rêves, nous avons constaté qu'en effet, les trois kilomètres restants risquaient d'être impraticables dans ma Renault comique. Après la mésaventure de la canalisation, je n'ai pas osé me lancer. Apparemment, si je prenais cettte maison, il me faudrait changer de voiture et prendre une tout terrain du genre solide. Liéna a voulu me montrer d'autres endroits, car à mon avis, cela ne déplairait pas au couple Tomachinski de me voir déménager de leur côté. Elle m'a emmenée dans le village du père américain Gleason, mais je l'ai trouvé plutôt triste. Puis dans un village à seulement cinq kilomètres de Borissoglebsk, Krasnovo. C'est un endroit banal, qui ne m'a pas emballée. La maison est juste à côté de l'église, où officie ce même père Gleason; elle a un terrain assez grand, avec une mare, et devant, c'est la campagne, avec juste une espèce  de cabanon moche. Contrairement à celle que je voulais voir, elle nécessite des travaux, Du côté opposé au cabanon moche, devant lequel un pin a eu la bonne idée de pousser, le terrain a la vue sur l'église qui le domine. Le tout est enclavé entre cette dernière et la maison voisine qui est le quartier général d'un moine de Rostov, le père Ignati. Liéna pense que celui-ci pourrait m'avoir cette maison pour pas cher, car il ne voudrait pas y voir s'installer n'importe qui. Et il pourrait m'aider à l'aménager. Elle me dit que son mari adore trouver artisans et matériel à des prix défiant toute concurrence. D'après elle, on peut tout à fait aménager la maison à l'intérieur de façon à la rendre habitable avant de refaire l'extérieur et la toiture. Malheureusement, le père Ignati n'était pas là pour me la faire visiter. J'y retournerai, pour me faire une idée plus juste. Devant les événements qui se préparent, j'aimerais de toute façon mettre ce qu'il reste de mes économies partiellement à l'abri et me donner la possibilité de louer éventuellement quelque chose. Quand on s'éloigne un peu, on arrive dans un paysage très ouvert, très beau, et même le terrain est plein de ciel. J'ai vu qu'il y avait des lilas, un bouleau, divers buissons, mais le mois de novembre, au bord de la neige, n'est pas le moment le plus riant. La maison ne semble pas minuscule, mais pas immense non plus. De style traditionnel. Il me faudrait voir l'intérieur. Je n'ai pas pu faire de photos, mon téléphone m'a lâché

J'aime beaucoup ma maison de Pereslavl, et par certains côtés, je n'ai aucune envie de la quitter, mais je ne sais pas si la maison du voisin, avec sa masse hideuse, et la présence de cons modernes juste sous mes fenêtres, ne va pas singulièrement me peser. En plus du préjudice esthétique, je peux avoir le joyeux bricolage, des gosses qui braillent, la radio, les chachlicks. Je voudrais me ménager une porte de sortie.

Les paysages que j'ai vus m'ont littéralement envoûtée. Je sentais mon âme s'épanouir, comme un oiseau qui prend son élan. Je pensais aux moments que je passais à regarder le ciel dans mon isba de Krasnoïé, dont tout l'environnement est maintenant plus ou moins saccagé. Regarder le ciel, regarder le ciel, sans que rien ne vienne me gâcher le spectacle, je sais que pas mal de gens peuvent ne pas comprendre à quel point pour moi c'est vital, mais me retrouver devant de vastes horizons naturels sans aucune ordure contemporaine en vue me donnait une impression de liberté enivrante et de plénitude.

Au retour, il y avait plein d'étoiles dans les branches de mon poirier. C'est le seul endroit qui reste joli. Au nord, une grosse baraque en béton gris. au sud une merde plastifiée en gestation. Et derrière les isbas à l'ouest, on projette quatre maisons, dont je pressens que l'architecture ne va pas m'enchanter.