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mardi 5 décembre 2017

Le miracle de l'ours

On emmenait le métropolite Cyrille (Smirnov) de Kazan et de Sviaj en déportation. Par une nuit noire, il fut jeté du wagon en pleine vitesse. .


C'était un hiver de neige abondante. Le métropolite tomba dans une énorme congère, comme dans un édredon, et ne se fit pas mal. Il en sortit avec peine, regarda autour de lui, la forêt, la neige, et aucun signe d'habitation. Il marcha longtemps dans la neige épaisse et à bout de forces, s'assit sur une souche. Le froid le pénétrait jusque aux os. Sentant qu'il commençait à geler, le métropolite Cyrille se mit à réciter pour lui-même les prières des morts. Soudain, il vit approcher de lui quelque chose de très gros et de sombre, il regarda plus attentivement : un ours.
« Il va me dévorer » eut-il à l’esprit, mais il n’avait pas la force de fuir, et où ça ? Et l’ours s’approcha, flaira l’homme assis et se coucha tranquillement à ses pieds. Il émanait de l’énorme corps de l’ours de la chaleur et une bienveillance complète. Mais voilà qu’il se retourna et exposant sa panse au métropolite, s’étira de tout son long et se mit à ronfler béatement.

Monseigneur hésita longtemps, en regardant l’ours endormi, puis ne supportant plus le froid paralysant, se coucha à côté de lui, se serrant contre le ventre chaud. Il restait étendu en se tournant tantôt d’un côté, tantôt de l’autre, contre le fauve, pour se réchauffer, et l’ours respirait profondément dans son sommeil et dispensait son haleine brûlante.

Quand l’aube parut, le métropolite entendit le chant lointain des coqs. « Des habitations sont proches » fut l’heureuse pensée qui lui traversa l’esprit, et avec précaution, pour ne pas réveiller l’ours, il se remit sur pieds. Mais celui-ci se leva aussi et, s’étant secoué, se dandina vers la forêt. Et monseigneur, reposé, suivit le chant des coqs et arriva bientôt dans un petit village.

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Русская Церковь в советское время. Воспоминания и свидетельства

L’Eglise russe àl’époque soviétique, souvenirs et témoignages


Ignorant cet épisode, dans mon roman "Lueurs à la dérive", j'ai introduit une histoire semblable: une petite fille en fuite, perdue dans la taïga, est réchauffée par des loups. La nature est compatissante aux persécutés, et souvent plus miséricordieuse que les hommes.

1 commentaire:

  1. Magnifique ! Loué soit le Seigneur !
    Merci de nous faire connaître ce Métropolite et sa merveilleuse histoire.

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