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lundi 25 décembre 2017

CHRONIQUES DES MIRACLES


IV LES NOMS : LA MONIALE SYNCLETIA SMIRNOVA

De l’histoire de la Croix Vivifiante du Seigneur. La suite.
Alevtina Ivanovna Kouznesova :
« Ma grand-tante, tante Setia, comme jel’appelais, était née en 1881 dans le village de Baskatch, non loin de Nikolski Pogost. Un jour, alors qu’elle avait quatorze ans et se promenait avec des amies, tante Setia vit un convoi d’un monastère de Pereslavl, ce monastère était pauvre et les moniales demandaient la charité. Le fait est que ma grand-tante avait rêvé de ce convoi la veille, et d’après ce rêve, elle savait précisément qu’elle devait le suivre. La fillette se jeta à sa suite, et les moniales la prirent avec elles à Pereslavl. Ses parents à leur retour la cherchèrent partout, et ses amies leur racontèrent tout. On la trouva au monastère saint Théodore à Pereslavl, mais la fillette refusa de revenir à la maison. Les parents décidèrent que c’était une tocade provisoire et partirent sans rien. La même chose se reproduit à leur seconde visite et ils virent que se déroulait déjà sa tonsure.  Mon arrière-grand-mère s’évanouit dans l’église ».
A l’époque du pouvoir soviétique, le monastère saint Théodore partagea le destin de la plupart des églises orthodoxes. Au début, on le transforma en commune agricole, et au milieu des années 20, on le ferma. Son dernier prêtre, Nikolaï Dounaïev, fut passé par les armes en 1937, la supérieure, l’higoumène Olympiade Gueorguievskaïa, fut arrêtée. Après la fermeture du monastère, Synclétia revint à sa région natale et s’installa à Godenov, auprès de l’église saint Jean Chrysostome. Bientôt en fut arrêté le prêtre, Nikolaï Vedenski.   A ce moment, furent aussi victimes des répressions le clergé de l’église de l’Exaltation de la Croix, du cimetière voisin de saint Nicolas, l’église fut-elle-même désertée et pillée, et transformée en orphelinat. Les paroissiens, qui avaient sauvé la Croix Vivifiante, l’avaient transportée à Godenovo. La moniale Synclétia elle-même raconte les détails du transport de la Crucifixion miraculeuse.
PROCES VERBAL DE L’INTERROGATOIRE DU TEMOIN SMIRNOVA SYNCLETIA MIKHAILOVNA, STAROSTE DE L’EGLISE DE GODENOVO, 14 mars 1941.
Question :
- C’est quoi cette croix que le père Nikolaï Vvedenski a acquise pour sa paroisse ?
- La Croix Vivifiante a été apportée par les croyants du district d’Ilinsko-Khovanskoïe de la région d’Ivanovo, en accord avec le père Nikolaï et le conseil de la paroisse. Mais ce n’est pas pour toujours, juste le temps qu’ils se construisent une chapelle. Cette Croix est vivifiante, elle a plus de 500 ans. Le père Nikolaï a conseillé de l’emporter dans un endroit isolé, pour qu’elle n’attire pas trop de monde. Et malgré tout, beaucoup  de croyants viennent, ils viennent d’autres districts et régions, comme par exemple, de la région d’Ivanovo, du district de Rostov de la région de Yaroslavl, et aussi d’autres paroisses. »(Les prêtres Alexis Prozorov et Sergueï Veriovkine étaient passés au sujet d’une affaire à régler avec Nikolaï Vvedenski, recteur de l’église de Godenovo)…
A partir de 1940, la moniale Synclétia protégea l’église des pillages. Des commissions étaient périodiquement envoyées  pour fermer l’église et chaque fois, instruite par de bonnes gens, elle fermait les portes, elle se préparait un balluchon avec des provisions et partait pour le marais Sakhoskoïe. La mère s’y cachait des semaines. Cela se passa plus d’une fois.
La commission venait, l’église était fermée, la décision était remise à plus tard. A la prochaine venue, c’était la même chose. C’est ainsi que par miracle, l’église n’a pas été fermée…
Un exploit ? C’en est un…

Alexandrina Viguilianskaïa


Traduite par Laurence Guillon
Pogost Krest avant la révolution
la Croix Vivifiante

Le monastère saint Théodore avant la révolution



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