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vendredi 24 août 2018

Henri et Patricia en Russie 2


J’ai revu Rostov, avec Henri et Patricia, en été, cette fois, en fin d’été, et nous avons de la chance, le temps est radieux, comme si tout devait se conjuguer pour laisser à Henri une bonne impression. Nous avons vu le monastère saint Jacques, et ils sont montés sur la tour, mais pas moi, je l’ai fait cet hiver, cela me suffit. J’ai discuté avec la gentille dame qui vendait des icônes et autres articles au rez-de-chaussée. « Quand on visite un pays, me dit-elle, on voit les choses selon la nature de son cœur, et si vos amis voient du bon chez nous, c’est que leur cœur l’est aussi ».
Ensuite, le kremlin féérique. Cette fois, j’ai fait avec eux la visite complète, en suivant le faîte des remparts, ce qui donne une belle vue d’ensemble, et accès aux églises couvertes de fresques. On ne peut naturellement pas tout voir, dans ces grands livres enluminés de théologie visuelle, mais ces figures calmes et profondes, tracées d’une main sûre, me transportaient dans un monde de paix et d’harmonie. Les murs blancs des bâtiments extérieurs me paraissaient radieux. Cet ensemble est un joyau, assez mal entretenu, et je pensais au commentaire d'une Russe sur Facebook: "Nous allons à Paris, à Prague ou en Thaïlande, mais nos trésors à nous ne nous paraissent pas assez chic et nous ne faisons rien pour les conserver".
Nous avons vu une très belle exposition d’icônes anciennes. Il me faudrait y retourner un jour, car les icônes, il faut les contempler longtemps, il y en avait beaucoup, et nous avions peu de temps avant la fermeture. Toute une salle était consacrée à des icônes brodées, des epitaphios, des bannières, c’était très beau. Dans l’ancienne Russie, les femmes n’avaient pas le droit de peindre, aussi leur seul moyen d’expression était la broderie, et le chant pratiqué en chœur pendant cette activité.
Quelqu'un m'a reproché de me focaliser ici sur ce qui ne va pas, et d'ignorer ce qu'on y fait de bien. La remarque me paraît très injuste, car je suis on ne peut mieux disposée envers ce pays que j'aime, simplement, je ne peux faire semblant de ne pas voir ce que je vois. Ce que je vois de bien, je ne manque pas de le signaler, car je m'en réjouis moi-même. Mais serais-je crédible, si je n'émettais aucune critique, et du reste ce qui se fait de bien, c'est quoi? Pour le komsomol des années 70, c'était, par exemple, l'affreuse avenue Kalinine, devenue le nouvel Arbat, qui avait nécessité la destruction de tout un ancien quartier ravissant pour édifier une minable parodie de Manhattan sous forme d'énormes radiateurs en béton mal foutus tombés là comme des OVNI, il fallait être un komsomol endoctriné, privé de la tradition de ses ancêtres et du sentiment esthétique qu'elle développait, pour trouver cela magnifique. Peu d'artistes se précipitent pour peindre l'avenue Kalinine...
Le parc à la place du monstrueux hôtel Rossia, c'est une réussite, et je le dis. Mais vais-je bondir d'enthousiasme devant les destructions de vieux hôtels particuliers par Sobianine? Devant le mastoque palais des Congrès qui défigure le Kremlin, et pour l'édification duquel ce gros plouc de Khroutchev a fait détruire le monastère des Miracles qui datait du XIII° siècle? 

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l'archange Michel

Le Christ en prison est un thème très répandu dans la sculpture sur bois du nord. Il y en avait un dans l'église du village où j'avais ma datcha, Krasnoïé. On l'habillait de vêtements liturgiques de brocart. Il avait d'émouvantes mains de travailleur.

Saint Jean Baptiste

Le lion est aussi un thème fréquent de la culture populaire. C'était pour les Russes un animal fabuleux souvent représenté avec un visage humain.

Saint Georges du XV° siècle

crucifixion


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