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vendredi 3 septembre 2021

saint Spiridon et sainte Gertrude

J'ai appris la mort subite, pendant son sommeil, alors qu'il venait de lire ses prières du soir, d'Oleg, le mari d'Olga. C'était un homme fin, cultivé et très bon, très croyant, qu'elle avait rencontré après un premier mariage difficile, d'une façon un peu miraculeuse, ils s'entendaient très bien. et moi, je m'entendais bien avec l'un et l'autre, c'étaient certainement ceux avec lesquels j'avais ici les meilleures relations, mais je les voyais surtout l'été, car ils n'ont ici qu'une datcha. C'est mon amie Yana qui me les avais présentés, lors d'un séjour ici, dans le monastère voisin de leur maison. Yana est-elle même du genre hypersensible et délicat. Elle vient me voir de temps en temps, avec son mari. 
Je plains beaucoup Olga, perdre un mari avec lequel on s'entend bien, c'est dur. Moi, je n'ai pas de mari du tout. Mais justement, j'imagine à quel point ça manque quand on en a eu un. Cette nouvelle m'a beaucoup affectée.


 Oleg est avec Olga sur la droite. Je les avais vus tout récemment.
Mémoire éternelle....

Aujourd’hui, la mère de Génia s’en va, avec sa copine et son chat et j’ai pitié de celui-ci, qui avait pris l’habitude de la liberté. Mais c’est un emmerdeur dominant qui pisse partout, je n’avais vraiment pas besoin de lui, et quand je pense qu’elle avait proposé de me le laisser en attendant de s’installer dans sa prochaine maison ! Ses affaires aussi, j’aurais dû les garder. Finalement, la propriétaire de la prochaine maison prendra les affaires à l’avance. Mais pas le chat, qui attendra à Moscou son nouveau domaine.

Dès lundi arrive Nil, le fils de mon amie orthodoxe et littéraire, Anne. Il va tenter sa chance au café français. Je le sens bien, car il est très motivé pour émigrer en Russie, et comme il n’est sûrement pas imbécile, il devrait y arriver, la pâtisserie est tout un art, mais il ne faut pas obligatoirement être Léonard de Vinci pour le dominer. Il faut quand même aimer ça, mais il me semble que ce n’est pas dénué d’intérêt, c’est beau, odorant et bon. Si cela marche, je serai ravie pour tout le monde, et pour moi-même qui garderai un pâtissier français sur place. Et je rendrai grâce à saint Spiridon, à qui j’ai régulièrement demandé son intercession dans cette affaire. Car justement, saint Spiridon, les affaires, c’est son truc.

Au réveil, j’ai trouvé la cuisine inondée de pisse de chat. C’est Chocha qui fait ça. Avant, c’était dans la salle de bains. A part les normaux, qui vont dans le jardin, les tarés font partout, sauf dans les toilettes chats, qui ne devraient pas avoir lieu d’être, dans une maison avec jardin et chatière. La chatière ne sert d’ailleurs que de porte d’accès à de nouveaux emmerdeurs. Et m’évite de faire le portier.

Je ne brutalise pas mes chats, mais je leur gueule dessus avec tant de fureur impuissante qu’ils sont épouvantés, mais cela ne les arrête pas pour autant. Chocha prend un air offensé, Blackos s’enfuit, c’est généralement à ces deux-là que je dois tous ces cadeaux. En réalité, la violence verbale est une violence. Je sais que je devrais surmonter cela, que c’est probablement pour éprouver ma patience que Dieu permet la misère que me font ces animaux insupportables. Chocha est d’une jalousie hallucinante, elle me voudrait pour elle seule, me couve d’un oeil énamouré, se vautre sur mon bureau, dont elle fait tout tomber, qu’elle couvre de poils et elle va jusqu’à pisser sur l’imprimante, tout ce qu’elle fait m’exaspère, mais elle mendie une affection que j’ai de plus en plus de mal à lui accorder. Ayant besoin d'imprimer un papier pour le signer et le scanner avant de le renvoyer, j'ai fait appel à la spécialiste de service, Valia. L'imprimante était collante de pisse à l'intérieur. Rien à faire, plus qu'à la changer et à tenir la prochaine sous cloche à fromage.

Blackos, même profil, il m’adore comme une déesse et me craint comme la peste, et pisse obstinément sur mon divan, dont je lave la housse tous les deux jours, ou bien il chie sous mon lit, et me suit d’un regard éperdu, attendant que pour ces attentions, je le comble de caresses et de mots doux en retour.

De plus, ce matin, j’ai trouvé un chat qui peut disparaître 15 jours et reparaître épisodiquement, je soupçonne qu’il a plusieurs maisons. Lui aussi dominant, emmerdant, impudent et cela perturbe le reste du troupeau. Je n’arrive plus à en avoir compassion, parce que trop, c’est trop. Ce n'est pas sainte Gertrude, la patronne des chats? 

Au point où j'en suis, j'échangerais six chats contre deux dogues.

A part ça, pluie et vent glacial. Il est un peu dur le changement de saison.           



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