photo Natalia Kornileva |
J’ai vu l’image hallucinante d’un vol de corbeaux innombrables sur Kiev, des corbeaux ou des étourneaux ? Certains disent que c'est un fake, d'autres le confirment, le même phénomène s'était produit quand se concluait la création de l'eglise de Bartholomée. A Pierrelatte, on voyait fréquemment de grands vols d’étourneaux, mais pas en hiver. Et là, dans les lueurs de cette ville nocturne mal éclairée tournoient des oiseaux noirs, comme autant de démons, bien que chacun des oiseaux n’ait rien de démoniaque, ce sont juste des oiseaux, peut-être perturbés par la guerre. Simplement, s’ils sont venus tourner là, quelle qu’en soit la raison matérielle apparente, c’est que Dieu nous incarne peut-être un signe. Liouba dit que les anges peuvent se servir de n’importe qui, le gardien d’immeuble, le flic du coin, pour nous délivrer un message, sans que le messager lui-même en soit forcément conscient.
Ces flocons de suie sur Kiev, un nuage de corbeaux
Ou le
feu qui revient de différents côtés
C'est
votre terre noire qui part en fumée
C'est
du charbon et de l'acier, mais pas une goutte d'eau,
C'est
le souffre des pneus qui recouvre Sodome,
C'est
la suie des villes qui se fige dans l'ombre,
Ce sont
les cendres qui cognent à nos coeurs
Les
médecins de la peste pour vous viennent trop tard
C'est
le serpent qui franchit les remparts
Ce sont
vos propres mots qui font écho en vous
C'est
le poids du destin que vous avez invoqué,
Les
cercueils au rabais seront bientôt gratuits.
Ce sont
des foulards de veuves et des bouts de bannières
Ce sont
les démons qui vous assiègent de leurs milliers de gueules
C'est un chevron pourri couleur de sang et de nuit
Des
montagnes de sacs qui remplissent les morgues
Ce sont les soutanes des schismatiques, la croix sciée.
Qu'une
heure avant l'aube parvienne la nouvelle
Que périssent les âmes, que la Laure soit souillée:
Il
vient. Que ses ennemis soient dispersés
Piotr Tolstoi, en
face de toujours les mêmes hyènes médiatiques qui organisent plus un
interrogatoire qu’une interview. Ces journalistes se croient au Tribunal
international qu’ils mériteraient eux-mêmes pour leurs mensonges, leur
partialité et leur complicité dans le traquenard immonde où nous sommes tous en
train de tomber, cette énorme imposture.
J’ai vu une vidéo où les patrons de ces hyènes avouent eux-mêmes avoir, avant le coup d’état
du Maïdan, envoyé des instructeurs pour former l’armée ukrainienne à affronter
les Russes, ils ont eux-mêmes excité les ukrainiens comme des
pit-bulls. On comprend pourquoi les naïfs qui essayaient comme moi de faire de
la réinformation se heurtaient à un refus absolu d’évoquer les atrocités causées
par les meutes neonazies lâchées sur le Donbass. Mais ils prétendent devant
Tolstoï, avec aplomb, que les gens du Donbass « volaient la terre des Ukrainiens »,
c’étaient plutôt eux qui la vendaient aux Américains sans que leurs habitants
légitimes fussent consultés ! Je m’étonne qu’il ne le leur ai pas rappelé. Et
puis, quand on pense au cas qu’ils font de la nôtre de terre, la terre
française, qu’il est infiniment incorrect de défendre et de revendiquer, et de
ses habitants ancestraux perpétuellement honnis, impunément brutalisés et
ridiculisés !
Les faux-semblants sont fantasmagoriques, et l’on voit des campagnes pour défendre aux gens de boire trop d’eau ou prévenir que le sport est dangereux pour le coeur, alors même que pendant des années on nous prêchait les bienfaits de l’exercice et les deux litres d’eau par jour ! Nos dirigeants n'ont vraiment honte de rien. Un professeur veut faire appel à l’intelligence artificielle pour comprendre les causes des morts subites en rafale qui frappent la population à des âges où elles étaient rarissimes. Voici ce qu'écrit à ce sujet sur VK Lionel Famechon: Une intelligence artificielle est une fausse intelligence par définition. Tout ce qui vient de l'intelligence artificielle a été créé par une connerie naturelle. Si l'intelligence artificielle est égale à celle de l'homme moderne alors il faudrait la renommer "La connerie artificielle"
C’est qu’il ne faudrait surtout pas que les moutons menés à l’abattoir réalisent le problème avant d’avoir passé l'arme à gauche, alors on continue coûte que coûte à leur pendre des nouilles aux oreilles, comme disent les Russes, c’est-à-dire à leur raconter des craques. Non contents d’avoir injecté à leurs populations des substances douteuses, de les avoir ruinées, exposées sans défense à une criminalité sans précédent, nos malfaiteurs persistent à vaticiner et à fournir toujours plus d’armes qui servent à envoyer à la mort toujours plus d’Ukrainiens, lesquels à part un certain nombre d'irrécupérables ont largement compris de quoi il retournait, mais on ne leur laisse plus le choix. Aux Russes non plus. C’est la victoire ou la mort, même si tous ne le saisissent pas encore. On fait avec l'Ukraine et le Donbass comme avec le Covid, et ses conséquences, comme avec la théorie du genre, comme avec l'avortement justifié jusqu'à l'infanticide de foetus viables ou de nouveaux-nés, comme avec notre propre histoire détricotée pour la rendre compatible avec ce qu'on fait de notre pays, on fait semblant de croire, jusqu'à s'en persuader, à des contre-vérités évidentes qui ne peuvent convaincre personne d'encore doué d'un peu de bon sens et d'honnêtété intellectuelle.
Ioulia m’a dit hier que mon ami Slava, son père, l'historien et cinéaste Viatcheslav Lopatine, était sur le point de mourir et m’a demandé de prier pour lui, ce que j’ai fait. Après avoir reçu les saints dons, il s’est apaisé et endormi, et il ne s’est pas réveillé. Il paraît qu’il avait un cancer du sang. J’avais discuté avec lui au téléphone il y a peut-être 15 jours, il était gai et alerte, nous avions évoqué notre lointaine rencontre à Paris, quand j’étais étudiante. « Pouviez-vous deviner qu’un jour je viendrais vivre ici ? lui ai-je demandé.
- Eh bien à vrai dire, tu avais quand même quelque chose de spécial ! »
Slava était venu, avec son opérateur Génia, tourner un film sur la commune de Paris. J'avais tout juste 19 ans, c'étaient les premiers "soviétiques" que je voyais de ma vie, et je brûlais de leur parler, au restaurant où notre professeur avait invité ses étudiants pour faire connaissance avec eux. J'étais placée à l'autre bout de la table, et ne pouvais le faire. Au dessert, j'étais allée les trouver et leur avais demandé ce qu'ils pensaient d'Ivan le Terrible. Ils avaient éclaté de rire, et m'avaient pris chacun par un bras pour me réciter des vers et discuter avec moi de l'histoire russe, tout en visitant le Paris nocturne de l'époque parce que travaillant le jour, ils ne pouvaient faire de tourisme que la nuit. Au bout de quatre nuits de ce régime, je ne m'étais pas réveillée pour me rendre au dernier rendez-vous qu'ils m'avaient donné pour me faire leurs adieux, et j'avais amèrement pleuré, persuadée que je ne trouverais jamais d'hommes comme eux dans la France des années 70, ce qui s'est largement avéré. Ils avaient 16 ans de plus que moi, et ils étaient mariés tous les deux. Slava s'était spécialisé dans l'époque de Catherine II, dont il se disait le favori posthume. Il a écrit sur elle et sur Potemkine des dizaines de livres.
J’étais contente d’avoir renoué avec lui, je pensais à lui cet automne, et sa fille, qui vient souvent à Pereslavl, apprenant par une amie commune que j’y étais, m’avait contactée. Mais je ne l'aurai pas revu.
Slava avait 86 ou 87 ans, il est resté alerte, lucide et passionné par ce qu’il faisait jusqu’à la fin, il a pu communier avant de partir, il est mort paisiblement et entouré des siens, ce n’est pas la pire façon de s’en aller, d’autant plus qu’on ne sait pas trop ce qui attend ceux qui restent.
Slava et sa femme Natacha |
То пожар возвращается с разных сторон.
Это ваш чернозём возгоняется в дым.
Это уголь и сталь — и ни капли воды.
Это сера от шин накрывает Содом.
Это копоть остывших во тьме городов,
это пепел, который нам в сердце стучит.
К вам уже опоздали чумные врачи.
Это змей одолел ограждающий вал.
Это вам отзываются ваши слова.
Это тяжесть накликанной вами судьбы —
и со скидкой, а скоро и даром, гробы.
Это вдовьи платки и ошмётки знамён
цвета крови и ночи, истлевший шеврон,
это горы пакетов, заполнивших морг,
это бесы к вам сунутся тысячей морд,
это рясы раскольников, спиленный крест.
То за час до рассвета доносится весть,
пусть и сгинули души, и Лавра в грязи:
Он грядёт. И его расточатся врази.
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