Visite presque surprise du père Basile Pasquiet, archimandrite vendéen du monastère de la Sainte Trinité à Tcheboksary, en Tchouvachie. Il m'avait appelée la veille sur le chemin du monastère saint Boris et saint Gleb, près de Rostov, pour me prévenir qu'il serait bientôt à Pereslavl. Nous ne nous voyons pas très souvent, parce que Tcheboksary, ce n'est pas la porte à côté. Il me faudrait aller voir les balalaïkers à Oulianovsk en faisaint escale chez lui. Ou bien retourner à Kourmych chez Sacha, ce n'est pas trop loin.
Il m'avait donné rendez-vous au monastère saint Nicolas après avoir rendu visite à la croix miraculeuse de Godenovo. Nous avons été accueillies par la mère higoumène Evstolia, qui nous a fait faire le tour des églises et des saintes reliques, nombreuses, saint Corneille de Pereslavl, saint André de Smolensk, la magnifique croix de Khersonèse et nombre de belles icônes anciennes, dans un monastère pourtant presque neuf, car il avait énormément souffert à la révolution. Nous avons pris un repas maigre pourtant excellent. La conversation portait sur divers sujets monastiques, émaillées d'anecdotes pleines d'humour, comme les aime le père Basile qui a aussi évoqué le père Placide, à qui il avait rendu visite à Saint-Antoine-le-Grand, peu de temps avant sa mort.
Je pensais qu'il viendrait chez moi, comme il en avait l'intention, mais comme bien souvent avec les personnalités ecclésiastiques, il n'en a pas eu le temps, nous avons échangé un peu en français dans le jardin du monastère, avant qu'il ne repartît pour Moscou en passant par Serguiev Possad. Nous avons parlé de notre présence ici, deux vieux Français, quel itinéraire... "Cela me donne parfois un peu le vertige, lui dis-je.
- Pas moi!" me répond-il en riant.
Il pense comme le père Andreï que le conflit en Ukraine était devenu inévitable, et qu'il assainit maintenant pas mal de choses ici, c'est le bon côté de ce qui se passe là bas d'absolument terrible. Une correspondante facebook est interloquée par le fait que le patriarche invite à ne pas juger ceux qui ont quitté la Russie, et qui ont besoin d'aide spirituelle, ni les Ukrainiens, puisque le responsable de tout ce gâchis est "l'occident collectif". Elle trouve que les Ukrainiens sont largement responsables car on n'embrigade pas ceux qui s'y refusent. Cela ne me paraît pas si simple. Quand dès l'école maternelle, on réeeduque les gens, beaucoup n'y résistent pas. Je vois encore beaucoup de Russes avoir une vision complètement faussée de leur histoire, comme d'ailleurs beaucoup de Français, et l'Occident s'est employé, avec le concours d'un personnel politique et médiatique pourri, à rincer la cervelle des Ukrainiens jusqu'au blanc pur. C'est d'autant plus simple, quand les gens n'ont pas d'accès à leur foi ni à leur culture, et on a tout fait pour les couper de l'une et de l'autre. Et pas seulement en Ukraine, qui n'est jamais que le malheureux laboratoire de ce qu'on prépare à toute l'Europe. En ce sens, le patriarche a raison, et de plus, il n'est ni juge, ni commissaire du peuple et ne tient certainement pas à aggraver la position intenable du métropolite Onuphre, de ses hiérarques et de ses fidèles à qui il peut arriver absolument n'importe quoi.
Ce cher père Basile...
RépondreSupprimerJe l'ai découvert lors de mes pérégrinations orthodoxes il y a quelques années ; nous étions presque voisins (.... un higoumène à Tcheboksary venu en direct de Tiffauges en Vendée, il faut le faire !!!)
Je l'ai à nouveau avec plaisir sur YT grâce à une autre teiphalien, Alexis, qui au détour d'une expédition à Kazan, a rencontré le père Basile dans son monastère. il en a fait une relation ici :
https://www.youtube.com/watch?v=TG2sLdJmVe8&t=5s
Alexis est un jeune vendéen parti étudier la langue russe à Moscou l'année dernière ; un vrai plaisir de le rencontrer (et à l'occasion de prendre une leçon de russe avec lui) et de partager avec un jeune de valeur.
Sa chaine est très intéressante ; il partage son expérience d'étudiant français arrivé dans un pays inconnu et qui va le surprendre à plus d'un égard. Rafraîchissant.
https://www.youtube.com/@alexisinside
Merci Laurence, les poètes, comme les écrivains et les peintres, expriment et font naître à la conscience les plus beaux pans de l’Homme, c’est à dire son humanité et son intériorité. Leurs mots, leurs lignes et leurs couleurs sur le papier sont des miroirs qui nous permettent de nous retrouver ou de pas nous perdre.
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