Tout le monde se réjouit que Poutine ait signé un ukaze permettant aux étrangers des pays où se développe l’idéologie Woke de venir vivre en Russie. En fait, j’attends cela depuis longtemps, c'est l’arche du père Basile. Nous en sommes arrivés au point de non retour, où les allogènes sont trop nombreux et les indigènes trop démobilisés, soit qu’ils adhèrent aux idéologies qui les ont perdus, soit qu’ils restent dans le déni ou l’indifférence, soit qu’ils soient trop minoritaires pour résister, en face d’un pouvoir qui veut leur disparition et a organisé l'invasion précisément pour en arriver là. C’est exactement ce que le père Placide discernait quand il m’a dit de prendre mes cliques et mes claques et de retourner en Russie. La Russie étant elle-même dans un état de déficit démographique, comptant une minorité agissante et nuisible de pro-occidentaux, et se trouvant elle aussi en proie à une immigration sauvage destinée à la déstabiliser, une importante immigration européenne équilibrerait un peu tout cela. De plus, les occidentaux prorusses sont souvent orthodoxes ou croyants, cultivés, avec des savoir-faire professionnels que chez eux, ils ne sont plus toujours en mesure d'exercer pleinement. Karine Bechet Golovko voit dans ce décret une nette prise de position anti mondialiste.
Là dessus un illuminé m'écrit un commentaire en nous traitant tous de moutons naïfs, parce que Poutine a été exécuté il ya 12 ans et remplacé par un sosie. Photo de Poutine il y a douze ans, et aujourd'hui: vachement convaincant. C'est sûr qu'il a changé. Moi aussi! Je lui dis d'arrêter ce genre de délire, que nous descendons au niveau de la terre plate et de l'invasion des extraterrestres, eh bien justement, je suis une ignorante, une imbécile, car elle est belle et bien plate, selon lui, la terre!
J’ai lu une interview d’Erwan Castel qui fait bien le tour de tous les problèmes de la guerre au Donbass et dans la région de Koursk, répertoriant les erreurs et les faiblesses du gouvernement russe et de son armée, mais aussi toutes les raisons d’espérer et surtout de se mobiliser.
https://rusreinfo.ru/fr/2024/08/donbass-la-4eme-vie-derwan-castel/
La mère de
Génia le balalaiker, Ira, m’a amené des gosses d’Arkhanguelsk et de la région de
Vologda, et leurs accompagnatrices. Toujours la même chose, raconter ma vie,
répondre aux questions...C’était très touchant, ces enfants étaient très
mignons, frais et sincères. On m’a offert du pain et de la confiture maison
(que je ne peux plus manger !) et des pâtes de fruits de Vologda (que je
ne peux pas manger non plus !) Pour finir, il m’est arrivé quelque chose d’extraordinaire,
pour la première fois de ma vie, une fillette m’a demandé un autographe!
J’ai chanté en russe ma chanson « les Oies sauvages », et les enfants l’ont beaucoup aimée. Ira aussi, elle me propose d’enregistrer avec son fils, mais il faut que j’en fasse traduire deux ou trois de plus d’ici là, ce sera plus consistant.
Les accompagnatrices m'ont dit que la mentalité russe avait beaucoup souffert du matérialisme progressiste, eh oui, je le sais bien, cette maladie a touché tout le monde. Cependant, dans le nord où elles vivent, elle est restée encore relativement intacte, et ces enfants m'en apportaient la preuve. Ils aimaient la musique, le dessin, la poésie, ils étaient éveillés et gentils.
Nadia la
chevrière m’a proposé une rose-trémière blanche qui avait poussé dans son
potager et je suis allée la chercher. Elle m’a aussi donné des tomates
délicieuses, et m’a montré sa tonnelle de courges, sous laquelle il ne faut
surtout pas s’asseoir pour faire la sieste ! Nadia est une âme sensible et
poétique, dans un corps volumineux et usé, mais elle ressent la beauté du monde,
et s’en émerveille, les couchers de soleil sur le lac, les fleurs, et elle est
bonne. Je ne me souvenais plus qu’elle les eût acquis, mais mes deux romans sur
Ivan le Terrible, Yarilo et Parthène le fou, l’ont tellement subjuguée qu’elle
les lit et les relit et en parle à tout le quartier. « Dis aux gens qu’ils
peuvent les trouver chez moi ! » ai-je précisé. Je lui ai parlé du
procès de Moscou organisé par les trois Parques à la bibliothèque, cet hiver,
pour m’accuser de débaucher la jeunesse russe, en plus de salir la mémoire des
Basmanov. « Comment, mais c’est tout le contraire ! Je recommanderais
ce livre précisément aux jeunes ! J’ai tellement aimé quand le tsarévitch
Fiodor explique au jeune garçon pourquoi il ne doit pas céder à l'envie de coucher
avec les jeunes filles qui le provoquent, en évoquant les conséquences, sa responsabilité, les
enfants non désirés, les avortements, les vies gâchées ! J’adore le
tsarévitch Fiodor ! Et puis ce livre fait comprendre tant de choses sur le
tsar, et avec tant de finesse et de respect ! Je suis sûre que tout ce que
tu écris est vrai, pas d’une façon historique, mais tu as saisi la réalité de ces
âmes. Je ne m’en lasse pas, et même, cela m’empêche de travailler, je lis une
page, puis encore une page, et je ne fais rien... Et ce que tu dis sur le musicien, le joueur de
gousli, que sa mère emmenait au bord d’un ruisseau écouter l’eau chanter, et le
vent qui passe ! Tu sais, il m’arrive aussi de chanter la nuit, avec les
rossignols !
- Ce musicien, Nadia, il existe, c’est un de mes amis, violoniste et folkloriste, sa mère l’emmenait vraiment, dans son enfance, écouter le ruisseau et la forêt... »
Nadia a bien peu de temps libre, elle élève ses petits-enfants, et puis elle a les chèvres, le potager... Mais c’est probablement un des êtres qui me sont le plus proches sur Pereslavl, et rien ne pouvait me toucher davantage que son enthousiasme pour mes livres, il m’est plus précieux que tout autre hommage. Nadia la chevrière, Ania et son mari, le défunt et regretté oncle Kolia, dont on saccage à présent la maison dans un vacarme incessant, après avoir coupé le joli bouleau qu'il avait planté et où il nourrissait les oiseaux. Les cosaques de Pereslavl. Les paroissiens de la cathédrale et les vendeuses de cierges, et tout le clergé. Katia et Fiodor. Ania Osipova et sa famille. Les enfants d’hier, si purs et si frais, c’est ça, la Russie...
Au retour, j’ai
planté la rose-trémière, mais je ne suis pas sûre qu’elle reprenne. Je
crains que ce soit un peu tôt pour procéder à l’opération, d’autant plus qu’elle
est grosse.
Bonjour Laurence, Effectivement cette décision de la Russie ouvre une porte inespérée. Je te remercie pour tes écrits qui nous redonnent espoir en cette période sombre. Fred de Tahiti.
RépondreSupprimerOui, Fred, cela me fait un drôle d'effet, j'imagine une espèce d'exode grandiose, d'évènement terrible, apocalyptique. Les Européens trouvant asile en Russie, parce qu'on leur a fait la vie impossible chez eux...
Supprimer« Les oies sauvages », admirable ! J'en ai pleuré de joie. Avez-vous un recueil de vos chansons ?
RépondreSupprimerPas encore, je me suis mise à les chanter en traduction russe, mais si j'arrive à les enregistrer correctement, je les chanterai aussi en français.
SupprimerJ'aime beaucoup la chanson, merci. Pour la rose trémière, il aurait peut être été préférable d'en récupérer les graines et de les semer au printemps prochain à mon humble avis...
RépondreSupprimerPas forcément, les graines ne poussent pas forcément, c'est une plante très capricieuse. Il aurait mieux valu attendre le moment où les graines sont sèches et où les feuilles commencent à l'être, où la rose trémière s'endort. Là, elle est en début de floraison, j'ai peu d'espoir, mais on ne sait jamais. J'ai fait deux plants avec un seul, le plus petit a l'air de prendre, il y a eu une grosse pluie cette nuit. L'autre, je ne sais pas... Parfois, j'ai vu des graines donner des fleurs deux ou trois ans après que je les eus semées, des plantes que je croyais perdues ressortir...
SupprimerC'est vrai , la nature est étonnante et nous apprend à être patients
SupprimerOui,une fois la plante sèche rn fin de saison, c'est ce que je voulais dire ;)
RépondreSupprimerJe crois qu'elles ont pris.
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