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vendredi 31 janvier 2025

IA

 


Ce mois de janvier a passé comme un éclair. On dirait que nous sommes le 31 mars. Toute la neige a fondu dans mon jardin, il fait doux et soleil. Mais il y a quand même peu de chances pour que le printemps s’installe déjà. Je crains que nous n’ayons un retour de froid, ou plus probablement moins un plus un pendant un mois et demie...

Déjà ressortent ces horribles motos, dont le vacarme réussit à traverser même mes vitres modernes isolantes qui me coupent le son des cloches et le chant des oiseaux, et pratiquement de l’autre nuisance du quartier, la radio à tue-tête du joyeux bricoleur.

J’ai dû faire en enregistrement provisoire à une amie, pour qu’elle puisse demander son passeport intérieur, tant qu’elle n’habitera pas ici en permanence. La veinarde a déjà la citoyenneté russe, en tant que descendante d'émigrés. Comme avec moi, et même mieux, car je suis là et connais déjà du monde, tout s’arrange au fur et à mesure et se met en place, par la vertu de l’entraide et des intérêts bien compris. 

Après la séance de tracasseries administratives, nous sommes allées déjeûner chez Ultracooks qui a déménagé à côté du service d’immigration. C’est propre, bon, frais et pas cher, cela n’a rien de russe, mais néanmoins, c’est bon, genre cuisine exotique américano-asiatique. Dans ce même restaurant, nous avons rencontré Kostia, qui m’engage à déménager, il a des terrains et des maisons du côté où je me baigne l’été. Je le ferais bien, si j’en avais le courage... C’est vrai que la moto, la radio et les divers travaux me gâchent complètement l’existence, c'est-à-dire les dernières belles saisons que j'ai encore devant moi. Mais mon jardin, ses oiseaux, ses bestioles sont un microcosme auquel je me sens reliée d’une façon mystérieuse, par le soin que j’en ai pris et l’émerveillement que tout cela me procure. Je pourrais recréer cela ailleurs, mais je n’ai pas devant moi un grand capital d’années et de forces. D'ailleurs, après demain, c'est déjà mon anniversaire, que je fête au café français. 

J'ai emmené mon amie à l’embouchure de la rivière, aux Quarante Martyrs. Le lac avait une couleur bleue tendre et nuancée, paradisiaque, et le soleil dorait les arbres de la rive: le printemps. Cette lumière m’étourdissait. J’avais juste envie de rester plantée comme un tournesol, orientée vers sa source. Les oiseaux chantaient. Il paraît qu'à certains endroits, il y a déjà des perce-neiges...

Le soir venu, au dessus de la maison d'Ania, brillaient le croissant dans un ciel encore rose, et très loin au dessus, l'étoile du berger.



J’ai lu un article profond sur l’intelligence artificielle. L’auteur, comme moi, ne croit pas une minute qu’elle puisse écrire un grand roman ni peindre un tableau génial, mais elle pourrait nous rendre paresseux, avachis et incapables de réaliser notre potentiel culturel et spirituel, en faussant toutes nos informations et en nous donnant des attentes qu’elle ne pourra pas réaliser. C’est de la monnaie de singe, la monnaie du diable qui est le singe de Dieu.

"La conséquence inquiétante de l'IA aujourd'hui est qu'elle pourrait très bien captiver la société avec l'idée de la flamme de Prométhée, avec tous les efforts humains abandonnés au profit d'un dieu robotique doté d'un « savoir ultime » qui n'existe pas. Si nous n'y prenons pas garde, je pourrai voir toute la civilisation dépérir dans un avenir proche en raison des espoirs illusoires de l'IA.

Comme une drogue débilitante, l'IA pourrait faire miroiter à l'humanité la maîtrise totale de notre existence, mais ne jamais tenir ses promesses. Entre-temps, nous nous éteindrons peu de temps après avoir renoncé à toute exploration et amélioration de soi. En effet, la plus grande connaissance que les humains puissent atteindre provient de la lutte même de la vie à laquelle nous sommes si désespérément désireux d'échapper."

https://fr.sott.net/article/44212-Trois-consequences-horribles-de-l-IA-auxquelles-vous-n-avez-peut-etre-pas-pense

Sans aller jusqu’à l’IA, depuis que mon plombier m’a donné un VPN qui me rend l’accès à facebook, je suis inondée de débats intéressants, de réflexions spirituelles excitantes, de vidéos sur divers sujets, l’archéologie, la biologie, l’histoire, la politique bien sûr, l’art, la décoration, la religion, la littérature, la musique, tout ce qu’on veut, et je m’aperçois que je ne peux plus me fixer sur rien. D’une certaine façon, VK est plus limité, mais beaucoup moins chronophage et déroutant pour la concentration. Parfois, je trouve quelque chose d’essentiel pour ma compréhension du monde, et généralement, je le lis avec attention, mais au fond, parmi toutes ces informations passionnantes, touchantes, révoltantes, comiques, ce n’est pas si souvent, et je finis par éprouver une lassitude et un désintérêt croissant. Ce qui se passe de plus important dans ma vie, je le conçois avec ma tête, je le crée avec mes mains, je le ressens avec mon coeur. Il n’y a pas de place là dedans pour l’intelligence artificielle. D’ailleurs, je déteste le mot « artificiel », et tout ce qu’il qualifie.

Je suis convaincue que la seule vraie façon d'appréhender l'absolu, l'infini, et une certaine dimension de la divinité passe par la vie spirituelle et ses combats, qui sont pour chacun différents dans leur déroulement et leur âpreté. On ne vole pas le feu divin, on le reçoit, en proportion de que nous sommes capables d'en faire, autrement, il nous brûle et nous aveugle, il devient le feu de la géhenne qui tourmente les damnés. 


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