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vendredi 17 juillet 2020

Retour à Moscou

Je me suis lancée dans un séjour à Moscou, le premier depuis début février. Je devais faire réviser ma voiture au garage Renault. J'ai donc revu le père Valentin, Xioucha et Dany, j'ai fait des courses. Je suis allée travailler les gousli avec Skountsev. Malgré les cours sur Skype, j'aurai besoin de rencontres périodiques, parce que lorsque nous sommes face à face, il prend la guitare ou la balalaïka pour jouer avec moi, et me donner le rythme, je dois m'adapter à lui et le suivre, et c'est un moment très important.
Nous avons bu le thé et bavardé. En traversant des cours d'immeubles, sur le chemin du métro, il me dit: "Regarde toutes ces voitures, les gens en ont souvent deux par famille.
- En effet, mais ce qui m'étonne, c'est qu'on ne cesse de nous dire que les Russes sont tellement fauchés, alors qu'en Europe, c'est l'abondance..."
Il a rigolé: "C'est juste, et puis nous, au moins, on n'a pas de guerre.
- Et pas d'invasion! A part l'Asie centrale...
- Oui, mais ils sont quand même calmes, la dernière fois que j'ai été en France, il y a des endroits où je n'en menais pas très large..."
Il m'a donné du miel de Lipetsk, il connaît par là bas un businessman cosaque qui consacre son fric à entretenir une réserve naturelle, avec des troupeaux de chevaux, de chèvres sauvages, et il restaure aussi une église. Cela m'a amusée, car dans le roman que je termine, il y a le même type de personnage qui restaure un village du nord et y crée une communauté à laquelle s'agrègent des Français exilés par la force des choses...
Autre détail curieux, voyant sur mon téléphone un dessin que j'ai fait de l'opritchnik adolescent Fedia Basmanov, héros de mon roman précédent, il a pensé que c'était un autoportrait, comme du reste ma cousine Françoise, qui avait cru voir un dessin de moi dans ma jeunesse. Or comme Flaubert proclamait que madame Bovary, c'était lui, j'ai moi-même l'impression que  Fedia, c'est moi. Ou mon double. J'avais l'impression d'avoir un air rêveur, doux et inoffensif, et deux personnes me reconnaissent dans l'opritchnik Fedka Basmanov!
Le père Valentin semble avoir eu le Covid. La faculté lui avait prédit qu'avec son âge et son asthme, s'il tombait malade, il mourrait. Or il n'est pas mort et n'a même pas eu de fièvre ni de toux, mais il a perdu le goût et l'odorat pendant un certain temps. En revanche le père Valeri a été hospitalisé et semble avoir des complications cardiaques, c'est ce qu'il nous a dit quand nous l'avons rencontré dans un magasin.
Le père Valentin pense que le Covid est largement utilisé par les "élites" pour nous contrôler, et n'exclut pas l'idée, que je lui ai proposée, d'un virus lâché sciemment sur le pauvre monde, dans le cadre d'une troisième guerre mondiale de la mafia contre les populations. C'est une idée très répandue en Russie et que je partage, avec des nuances possibles. Car tout est si complexe et si tordu que les gens normaux comme vous et moi peuvent se tromper facilement. Cependant l'instinct de conservation, l'expérience des canulars qu'on nous a déjà montés, les avertissements de gens au jugement desquels on se fie et le discernement créent une sourde impression d'ensemble fort inquiétante.
Le père Valentin croit que le vaccin  russe, par la vertu de Poutine, ne sera pas suspect comme le vaccin Gates globaliste, ce sera un vaccin souverainiste, mais on m'a envoyé la photo et le pedigree de celui qui le négocie, et je ne le sens pas vraiment, allez savoir pourquoi. Il est russe, lui, ou c'est un mutant?.
https://ru.wikipedia.org/wiki/%D0%94%D0%BC%D0%B8%D1%82%D1%80%D0%B8%D0%B5%D0%B2,_%D0%9A%D0%B8%D1%80%D0%B8%D0%BB%D0%BB_%D0%90%D0%BB%D0%B5%D0%BA%D1%81%D0%B0%D0%BD%D0%B4%D1%80%D0%BE%D0%B2%D0%B8%D1%87?fbclid=IwAR0ykF5c8R7UpkUL2Gd14enYF075Z3JQtr9udzQgj74U4WjLMGMoCTqkr2A
En 1996, il est diplômé de l'Université de Stanford avec les plus grandes distinctions avec un BA en économie. En 2000, il a obtenu son MBA de la Harvard Business School avec la plus haute distinction (Baker Scholar).

En 1996-1999, il a travaillé à la banque d'investissement Goldman Sachs à New York et à la société de conseil McKinsey & Company à Los Angeles, Moscou et Prague [1].

En 2000-2002 - chez IBS, jusqu'au 8 novembre 2001 - Directeur général adjoint, puis jusqu'au 29 mai 2002 - Directeur général du département Conseil en gestion [2] [3]. En 2002-2007, il a été premier directeur de investissements dans le fonds Delta Private Equity, puis - le directeur général et partenaire [4] [5] En 2005-2006 - le président de l'Association russe du capital-investissement et du capital-risque (RAVI) [6].

2007-2011 - Managing Partner et président du fonds Icon Private Equity Private Equity. Conduit un certain nombre de transactions importantes pour le marché de l'investissement russe: la vente de Delta Bank à General Electric, de Delta Credit à Société Générale, des actions de CTC Media à Fidelity Investments, et d'autres.

En 2010, il a été inclus dans la liste des jeunes leaders mondiaux [ru] du Forum économique mondial de Davos [7].

Depuis avril 2011 - Directeur général de la société de gestion du Fonds d'investissement direct russe. Sous sa direction, le RDIF a mis en œuvre plus de 70 projets d'un volume total de plus de 1,4 billion de roubles, couvrant 95% des régions de la Fédération de Russie, et a conclu des partenariats stratégiques avec des co-investisseurs internationaux de premier plan de plus de 15 pays pour un montant total de plus de 40 milliards de dollars [8].

En 2011, il est devenu le seul Russe dans la notation des «100 professionnels les plus influents du secteur du private equity au cours de la dernière décennie» par le magazine Private Equity International [1]. Dans le cadre de l'année de la présidence russe du G20 (G20), il a dirigé le groupe de travail Business 20 (B20) sur l'investissement et les infrastructures.

Par décret du président de la Fédération de Russie, Kirill Dmitriev a été nommé l'un des cinq membres du Conseil des entreprises du BRICS, ainsi que l'un des trois membres du Conseil consultatif des entreprises de l'APEC.

Il a été élu vice-président de l'Union russe des industriels et entrepreneurs.

Membre des conseils d'administration de Rostelecom [9], Gazprombank [10], Mother and Child [11], Russian Railways [12], Transneft [13], Rosseti [14] et du conseil de surveillance de l'entreprise Alrosa [15]. Il est membre du conseil d'administration de l'Université d'État de Moscou et du théâtre Mariinsky.
KA Dmitriev prononce un discours après avoir reçu l'Ordre de la Légion d'honneur. Gauche - Ambassadeur de France en Russie A.-S. Bermann. 19 novembre 2018

Le 16 janvier 2017, Dmitriev est devenu le premier représentant russe à rencontrer à Davos Anthony Scaramucci, conseiller du président élu américain Donald Trump, au Forum économique mondial de Davos, en Suisse. [16] Le 22 juin, CNN.com a publié un article reliant Anthony Scaramucci et ce réunion avec des enquêtes sur le Fonds d'investissement direct russe, mais le lendemain, l'article a été supprimé parce qu'il «ne répondait pas aux normes éditoriales de CNN» [17].

Le 30 novembre 2017, le fondateur de la société militaire privée américaine Blackwater, Eric Prince, a annoncé lors d'une audience du Congrès que le 11 janvier 2017, il avait rencontré Kirill Dmitriev aux Seychelles. Cette information provenait du témoignage de Prince devant des membres de la commission du renseignement de la Chambre des représentants des États-Unis lors de l'enquête sur une éventuelle ingérence russe dans les élections présidentielles américaines de 2016. Selon des sources anonymes du Washington Post, le but de la réunion, qui a été médiatisée par les Émirats arabes unis, était censé établir un canal de communication secret entre Donald Trump et Vladimir Poutine. Au cours des auditions, Prince a nié cette information, déclarant qu'il n'avait discuté avec le chef du Fonds d'investissement direct russe Kirill Dmitriev d'aucun "canal de communication" entre les États-Unis et la Russie [18] [19].

En février 2019, Dmitriev a été l'un des premiers hauts dirigeants et hommes d'affaires russes à se prononcer en faveur et à se déclarer prêts à se porter garant du chef arrêté du fonds Baring Vostok Capital Partners, Michael Calvey, et d'autres employés du fonds [20]. Quelques jours après son arrestation, Dmitriev a envoyé des pétitions au tribunal de la ville de Moscou, au tribunal de Basmanny et au comité d'enquête pour changer la mesure de contrainte pour les personnes arrêtées impliquées dans l'affaire Baring Vostok en assignation à résidence [21]. Par la suite, le tribunal Basmanny de Moscou a libéré Michael Calvey, le fondateur du fonds d'investissement Baring Vostok, assigné à résidence [22].Parle couramment l'anglais, négocie avec des partenaires étrangers sans interprète.
 


Dans le métro et partout, le masque et la distance sociale sont prêchés par des slogans et des affiches et tous les gens qui ont une position officielle se promènent muselés. Les autres font semblant, ou ne portent rien. C'est vrai qu'au bout d'un certain temps, le doute s'installe... En tous cas chez les Russes. Les Serbes se soulevent carrément contre une deuxième tournée de muselage. Il faut dire qu'ils se soulevaient déjà quand tout cela a commencé, fort opportunément pour leur gouvernement de satrapes pourris. Alors maintenant, on ne la leur fait plus, peut-être même qu'ils se fichent d'être malades, la liberté ou la mort. Et c'est de cela qu'il s'agira sans doute bientôt pour tout le monde. La liberté, la dignité et même l'intégrité physique, en un mot notre humanité, ou la mort. Peut-on envisager de vivre masqué jusqu'à la fin des temps, de faire l'amour comme les chiens pour ne pas échanger nos souffles, de ne pas aller voir ses vieux parents, de ne pas voyager? Ah mais le vaccin est là pour vous sauver, bonnes gens, sauf  que d'après ce que j'ai vu, il faudra en refaire un tous les ans, parce que les virus ça mute. Nous serons accro au vaccin, comme on l'est à l'héroine. Pas de vaccin, pas de vie, pas d'autonomie. Comme c'est pratique pour installer une tyrannie mondiale et tondre les moutons à intervalle régulier. On comprend que les solutions alternatives de savants gêneurs soient immédiatement traînées dans la boue et la dérision.
Quand on pensait aux armes biologiques, on imaginait qu'elles seraient employées par un pays contre un autre pays, mais je pressens qu'on est arrivé à quelque chose de plus original, les salauds de tous les pays contre la population universelle. La caste des surhommes contre la "populace", le populo, le bétail qu'on peut faire disparaître, diriger et croiser à volonté, l'avenir c'est la ferme des mille vaches pour tout le vivant, y compris les humains surnuméraires, la biomasse que des vampires en costar comptent saigner à leur guise.
Évidemment, des peuples comme le peuple serbe ne font pas du tout l'affaire des extraterrestres qui nous gouvernent. En revanche, les Français qui se mettent à quatre pattes devant ceux qu'on amène pour les exterminer et croient à toutes les calembredaines qu'on leur raconte, pourvu qu'on ne les réveille pas du songe progressiste, hédoniste et politiquement correct des trente glorieuses, on peut dire qu'ils ont été bien dressés...
C'est du reste une des raisons qui m'ont poussée vers la Russie, avec toutes les cicatrices que lui ont laissée l'expérience communiste, j'avais l'impression d'y voir la modernité telle qu'elle était, sans fards. J'avais l'impression d'y être plus éveillée et environnée de gens plus lucides. Ce qui d'ailleurs n'est pas toujours vrai.
Au fait, je ne sais pas si vous avez remarqué, tous les Charlie charlots, mais depuis qu'on nous a sorti le Covid du chapeau, plus de terrorisme, c'est un hasard?
Et chose curieuse, le Covid ne frappe jamais les manifestants des Black Live Matters, il est raciste, lui aussi, il n'aime pas les noirs.

mercredi 25 mars 2020

Les martiens

Je me suis souvent dit, devant la civilisation contemporaine et ceux qui en sont le produit, qu'il n'y avait pas besoin de fables sur les extraterrestres et les soucoupes volantes, les extraterrestres, c'est nous, ou plus exactement, quand on reste les pieds sur terre, ce sont eux, les mutants de la modernité: hors-sol, toxiques, dépourvus d'empathie.
Or je suis tombée sur un extrait d'une lettre de Merejkovski à Wells citée par un ami russe qui me confirme dans cette impression:

Et en conclusion, permettez-moi, mister Wells, de vous rappeler: vous-même. Vous savez ce que sont les bolcheviques? Ce ne sont pas des êtres humains, ce ne sont pas des bêtes, et même pas des diables, mais vos "martiens". A présent, non seulement en Russie mais sur toute la terre se produit ce que vous avez génialement prédit dans "la Guerre des mondes". Les martiens sont descendus en Russie ouvertement, mais secrètement, clandestinement, ils grouillent déjà partout. 
Le plus terrible chez les bolcheviques n'est pas qu'ils ont dépassé toute la mesure des méfaits  humains mais que ce sont des êtres d'un autre monde, leurs corps ne sont pas les nôtres, leurs âmes ne sont pas les nôtres. Ils nous sont étrangers, à nous enfants de la terre, d'une étrangeté extraterrestre et transcendantale. 
Vous, mister Wells, vous les connaissez mieux que quiconque, vous savez que le triomphe des martiens est la mort non seulement de votre patrie et de la mienne, mais de toute la planète Terre.
Alors, comment est-il possible que vous soyez avec eux contre nous?

 Je vois souvent des réflexions, pourquoi, comment, les Russes ne se sont-ils pas révoltés, comment ont-ils pu accepter tout ce qui s'est passé chez eux, les Russes eux-mêmes se le demandent, mais on peut se poser la même question devant d'autres événements analogues dans d'autres pays. En Chine, au Cambodge. Les Chinois me semblent exactement correspondre à cette définition des martiens, car ils nuisent sans aucune retenue, ni aucun complexe à tout ce qui vit, avec de grands raffnements de cruauté, le profit de la fourmilière est la seule chose qui compte. Mais nous aurions tort de nous arrêter à l'aspect communiste de cette maladie martienne qui s'est emparée de l'humanité, car le communisme est lui-même une dérive et une conséquence. Et ce qui est décrit par Merejkovski se poursuit aujourd'hui sous forme de globalisme transhumaniste, d'une espèce de bolchevisme capitaliste et nous observons à l'échelle planétaire la sidération qui était celle du peuple russe quand il a dérapé et s'est laissé prendre par les martiens, comme une jeune fille prise dans un viol collectif. Nous avons affaire à des martiens, qui ont pris le pouvoir politique et surtout financier, et qu'aucune considération normale et morale ne peut retenir. La grande faiblesse des enfants de la terre, des gens normaux, c'est d'être incapable de concevoir le mal à l'état pur que représentent les martiens. Ils ne s'attendent pas à ce qu'ils sont capables de faire. Ils les croient idéalistes, ou irréalistes, ou incompétents, ils s'indignent, ils essaient de comprendre, font appel à toutes sortes de sentiments  et de concepts élevés dont les martiens n'ont rien à foutre, mais qu'ils peuvent utiliser avec une grande fourberie, comme le virus du SIDA se déguise pour dérouter les anticorps. Les martiens ne connaissent jouissent positivement de la souffrance, de la destruction, de la laideur, de la profanation, de la perversité et de la mort. C'est ce que Dostoïevski avait commencé à explorer dans "les Démons". Plus que par la cupidité ils sont mus par l'exécration de la vie, par ses côtés capricieux, anticonformistes, imprévisibles et généreux. Ils s'acharnent sur la noblesse, sur l'innocence, sur le talent, sur tout ce qui est beau, sacré, poétique. Ils tournent en dérision, profanent, calmonient, massacrent, mettent tout sens dessus dessous. Ce sont des martiens. Des extraterrestres, ennemis de la terre, de ses lois éternelles, et du ciel, de sa transcendance.
C'est pourquoi tout ce qu'ils font est absurde, horrible, invivable, déshonorant, incohérent, cacophonique et dément, mais ils arrivent, à force de marteler des incantations dans le tohu-bohu, à hypnotiser toujours plus de monde, fabriquant ainsi toujours plus de martiens contrefaits ou du moins suffisemment pour nous imposer l'existence affreuse que tout être normal refuse de toutes ses fibres dès les bancs de l'école, où il se demande généralement à juste titre ce qu'il fiche.
La question est: d'où cela vient-il? Quand cela a-t-il commencé? Je pense que la première manifestation d'autentique martianisme a eu lieu quand Henri VIII a commencé à détruire la civilisation paysanne anglaise communautaire, à chasser les paysans dans les villes, tout cela a commencé avec le capitalisme, l'humanisme, la renaissance, la franc-maçonnerie, avec la matérialisme, et les idéologies, avec le luciférianisme qui faisait s'exclamer à un député français révolutionnaire triomphant: "Nous avons éteint au ciel des étoiles qui ne se rallumeront plus".
La question suivante est: qu'est-ce qui a permis l'apparition de la renaissance, du protestantisme, etc. cette dérive qui a eu raison du moyen âge pour notre malheur? Bien sûr, les intoxiqués de la modernité sont persuadés que justement le moyen âge, ce sont les horreurs fantasmagoriques, l'obscurité totale et l'oppression, or tous ceux qui se sont penchés sur la question savent que c'est exactement l'inverse. Même s'il y avait des personnages cruels au moyen âge, aucun d'eux n'étaient des martiens. Gilles de Rais, malgré ses crimes affreux, n'était pas un martien, il est parti pour le bûcher en pleurant de remords et en demandant pardon aux parents de ses victimes. Est-ce que les pédophiles de l'ombre, aujourd'hui, demandent pardon, est-ce qu'ils partent au bûcher? Ivan le Terrible n'était pas un martien, alors que les dictateurs du XX°siècle, et la plupart des dirigeants occidentaux actuels, officiels ou occultes, si. La calomnie systématique du moyen âge par les martiens est une technique destinée à nous faire oublier que le monde où ils nous ont mis est insupportable et mortifère. De même qu'ils désignent leur ennemi idéologique comme le mal absolu et s'en servent pour terroriser leurs esclaves, de même, ils dénigrent les époques antérieures, pour leur faire aimer leur enfer, tout en détruisant soigneusement tous les vestiges de beauté qui pourraient, par comparaison, faire douter les hypnotisés des conquêtes du Progrès qu'ils leur ont apporté.
Aujourd'hui ces martiens ont acquis une puissance hallucinante. Ils se sont constitués en mafias transversales, et parce qu'ils ont l'argent, ils détiennent le pouvoir, l'armée, la science, la presse, l'édition et internet. Ils sont la maladie mortelle de la vie. Comment allons-nous nous en débarrasser? Je suis personnellement convaincue que le coronavirus, quelle que soit son origine, qu'on l'ait introduit ou exploité, est une sorte de 11 septembre biologique, destiné à sidérer les populations, et le plus vertigineux est que des cerveaux malades puissent concevoir de telles choses et que nous ne soyons pas en mesure de diriger sur eux un rayon de la mort qui les neutralise les uns après les autres...
J'ai su dès l'adolescence qu'ils étaient le mal à 'état pur; dès que je les ai vus grouiller dans les facs. Je les vois maintenant aux commandes, avec toutes sortes de petits trolls à leurs ordres dans la presse et sur les fils de commentaires de facebook: quelle que soit la langue dans laquelle ils s'espriment, ce sont des martiens. Aujourd'hui, il y a les hommes, et il y a les martiens. Je me fiche même de la couleur idéologique ou politique des gens. La question que je me pose, c'est: telle personne est-elle du côté des hommes ou du côté des martiens?
 Que Dieu se lève et que ses ennemis soient dispersés...

 , А в заключение, позвольте, мистер Уэллс, напомнить вам: вас же самих.
Знаете, что такое большевики? Не люди, не звери и даже не диаволы, а ваши «марсиане». Сейчас не только в России, но и на всей земле происходит то, что вы так гениально предсказали в «Борьбе миров». На Россию спустились марсиане открыто, а тайно подпольно кишат уже везде.
Самое страшное в большевиках не то, что они превзошли всякую меру злодейств человеческих, а то, что они существа иного мира, их тела — не наши, их души — не наши. Они чужды нам, земнородным, неземною, трансцендентною чуждостью.
Вы, мистер Уэллс, их знаете лучше, чем кто-либо. Вы знаете, что торжество марсиан — гибель не только моего и вашего отечества, но и всей планеты Земли.
Так неужели же вы — с ними против нас?
(Мережковский - Уэллсу, Последние новости (Париж). 1920. 3 декабря)

dimanche 22 décembre 2019

Solstice d'hiver

Triste solstice sans neige, si gris, si misérable, les cabanes construites n'importe comment, n'importe où, dans une accumulation chaotique hideuse,  où se ressent la complète aliénation de ceux qui les ont construites et qui les habitent par rapport à la nature environnante, ou aux  maisons voisines, c'est-à-dire plus généralement, à l'Autre. Et dans les herbes jaunies, au bord des chemins boueux, les ordures jetées dans le complet mépris de l'endroit que l'on souille de sa présence indiscrète, et des gens qui y résident également et voudraient peut-être ne pas voir ça...
L'été ces disgrâces sont maquillées par la verdure, les fleurs sauvages, et quand l'hiver est normal, la neige les recouvre de sa surface pure et lumineuse. Cela rend tout cela acceptable.
Je suis tombée sur une courte vidéo de la société Obchtcheïe Dielo, la Cause Commune, ces gens vont restaurer bénévolement les magnifiques églises en bois du nord qui brûlent et tombent en ruines les unes après les autres. La vidéo est en russe, mais elle vaut d"être regardée même par ceux qui ne le comprennent pas, pour la beauté des sites et des visages: le prêtre, les restaurateurs ont cette noblesse des traits qui m'a toujours frappée sur les photos anciennes de la Russie, et qu'on trouve déjà moins aujourd'hui. C'est d'ailleurs remarquable non seulement en Russie, mais en France, quand on compare les photos anciennes au Français dénaturé actuel. Ce fait est relevé par quelques commentaires, l'un dit que voici la véritable élite de la Russie, ce qui est parfaitement exact. L'autre que ces visages sont tellement différents de ceux des impudents libéraux en vue qui grouillent sur le devant de la scène, et c'est tout à fait juste. Ces commentaires sont en majorité enthousiastes et louangeurs, ce qui est rassurant. Mais on y trouve quelques couacs qui ont attiré mon attention, parce qu'ils sont classiques et révélateurs. 
1) celui qui glisse avec aigreur qu'après tout l"Eglise (bien entendu richissime) n'a qu'à s'occuper de restaurer ces églises, ou bien elle est trop radin pour le faire?
Passons sur le fait que les restaurateurs sont bénévoles. L'église est richissime... Dans l'éparchie de Pereslavl-Zalesski, d'après ce que j'ai compris et constaté, l'évêque n'a trouvé que des dettes, un nombre considérable de merveilles architecturales du passé au bord de l'écroulement, et un nombre en comparaison infime de paroissiens capables de supporter la charge financière de la restauration de cet énorme patrimoine à l'abandon depuis des décennies, quand il n'a pas été délibérément déterioré, car idéologiquement non conforme. Les prêtres sont tous fauchés. Je regardais ce matin les paroissiens à la cathédrale, s'ils peuvent donner cent roubles par personne à la quête, c'est le maximum; cela fait une somme ridicule pour la survie des prêtres et de leur famille, sans aller jusqu'à la restauration des églises. Ces restaurations sont souvent le fait de riches sponsors, c'est pourquoi à Moscou, de ce côté-là tout va bien. Mais en province, et d'autant plus dans le nord, dans les villages ruraux, où les trouver, ces sponsors?...
Ces églises s'écroulent ou brûlent parce que ces villages sont souvent vidés de leurs habitants et lorsqu'ils y vivent encore, ils n'ont plus l'habitude de fréquenter l'église à la suite de décennies de persécutions et de propagande antireligieuse active. On peut dire au sens propre que ces villages perdent ce qu'il reste de leur âme avec leur église, ils perdent tout simplement la vie. Il faut sauver l'église avec le village, mais l'auteur du post, pur produit du soviétisme, ou plus généralement de la modernité, n'a plus aucun  lien ni avec la foi, ni avec le village, ni avec son folklore, ni avec ses ancêtres. 
L'activité des bénévoles peut servir d'exemple et de motivation, car dans le nord, la mentalité des gens est moins entamée que dans les villes ou d'autres régions. Comme dit l'un d'eux: si une seule âme est sauvée grâce à ce que nous faisons, cela vaut le coup de le faire. C'est aussi mon sentiment, et le folklore s'inscrit dans la même démarche.
2) Celui qui écume de haine devant ces "branleurs" qui ont assez de loisir pour aller restaurer gratis ces églises dont on n'a rien à foutre, qui ne servent à rien, alors que les gens crèvent de faim et que l'on ne construit ni hôpitaux ni écoles. 
Celui-ci s'apparente au commentateur précédent, en plus agressif. Notons qu'il est tellement tombé de l'arbre que ces églises, construites par de simples paysans, et si belles, si originales, ne lui font plus ni chaud ni froid, ni la beauté extérieure ni le contenu ne l'atteignent plus, j'ai vu plein de commentateurs français réagir de la même manière après l'incendie de Notre Dame. Ce gars-là, sauf intervention miraculeuse d'un ange gardien efficace, a perdu son âme dans quelque poubelle urbaine et aura du mal à la récupérer. Mais il déteste de toutes ses fibres ceux qui l'ont gardée et montrent de si beaux visages inspirés, comparables à ceux que l'on voit sur les photos des nouveaux martyrs fusillés par le KGB et probablement dénoncés par des gars dans son genre...
J'avais, quand j'avais fait la connaissance de mes cosaques, déjà observé que certaines personnes, indifférentes aux radios qui diffusent de la musique américaine de merde à tue-tête, entraient dans une rage meurtrière lorsque ceux-ci chantaient les chansons de leurs ancêtres dans l'autobus, la rue ou le métro...
Ce type enverrait facilement à la mort des gens qui travaillent pour rien, pour la beauté, pour une seule âme sauvée. Ce n'est vraiment pas un poète...
Notons que le raisonnement du premier commentateur appelle justement l'objection du second: si l'Eglise restaure un sanctuaire, alors on l'accusera de ne pas construire un hôpital. Ces gens-là vivent seulement de pain. Et ne comprennent pas que tout est lié, le sens de la beauté, la spiritualité et l'altruisme...
L'un et l'autre, à mon avis, se fichent d'ailleurs complètement des hôpitaux, que l'on ne construira pas davantage si les églises sont laissées à l'abandon, ce que l'expérience nous prouve tous les jours. Elles sont laissées à l'abandon la plupart du temps, et les hôpitaux aussi, ce qu'on construit, ce sont des cliniques privées.
3) Le gentil nigaud qui propose de restaurer plutôt cela en dur. Le bois, ça brûle, quelle utilité de rafistoler du bois quand on pourrait tout casser et construire à la place une horreur en béton éternelle?
Ah oui... effectivement, que répondre à cela? C'est la démarche d'esprit qui a détruit complètement la beauté et la poésie de Pereslavl. Qui préside au massacre de Moscou, et en général de tout ce qui est beau dans notre pauvre monde de plus en plus défiguré. 
Le journaliste Yegor Kholmogorov vient d'écrire un papier sur l'adoration d'une partie des gens pour Staline, où il exprime que celui-ci prenait la Russie antérieure à 17 pour un Congo blanc. Il en était de même des bolcheviques, et je dois dire, depuis Pierre le Grand, dans une certaine mesure, de la noblesse occidentalisée. Kholmogorov démontre qu'il n'en était rien, sur un plan culturel comme sur un plan économique. En réalité, pour toute personne s'intéressant vraiment à ce pays pour ce qu'il est, et non pour des raisons idéologiques, la chose est évidente. Et sans aller jusqu'aux données sur l'économie qui me restent hérmétiques, ni revenir sur la floraison de génies du XIX° siècle dans le domaine de la littérature, des arts et des arts décoratifs, il suffit de regarder ce que faisaient les gens du peuple, leurs vêtements, leurs isbas d'une beauté fantastique, les objets de leur quotidien, leurs magnifiques chansons, leurs danses, et aussi ces églises de bois d'une architecture unique. Nous sommes là devant une civilisation paysanne chrétienne et païenne à la fois d'une rare perfection, d'une grande poésie, d'une grande originalité, devant quelque chose d'absolument féérique... Mais cela n'intéresse pas l'intellectuel libéral, comme cela n'intéressait pas l'intellectuel soviétique, et même, le principal souci des barbares au pouvoir a été d'éliminer le plus possible toutes traces de cet univers pour mieux accréditer la légende univoque d'une Russie ténébreuse et attardée, d'un Congo blanc qui justifiât la terreur exercée contre ses habitants, l'extermination de ses paysans et aussi des représentants les plus illustres de son intelligentsia. 
Tout ce qui rappelle cette beauté, cette noblesse et cette poésie perdues aux résultats mutilés pitoyables de cette expérience moderniste féroce leur est haïssable, comme la lumière de Dieu l'est aux damnés.
J'ai lu parallèlement un commentaire sur la propagande antichrétienne acharnée, énorme, éhontée qui s'exerce en France et va de pair avec la destruction organisée de nos églises de la part du bolcho-capitalisme mondialiste totalitaire qui se met en place. Certes la République a sévi chez nous pendant deux cents ans, mais du temps de mon enfance, on voyait encore à la télé "le dialogue des Carmélites" ou "monsieur Vincent". Dans le cadre de la prise de pouvoir intellectuelle, puis politique des trotskistes de 1968 et de l'autodestruction de l'Eglise post-conciliaire, s'est installé un antichristianisme virulent, systématique, accompagné d'une réécriture de l'histoire de plus en plus fantasmagorique, à l'école, dans les manuels, mais aussi dans la presse, et les romans, et les séries télévisées. On attribue par exemple à des nobles et guerriers du moyen âge les calculs d'une mentalité parfaitement contemporaine, "convertir les gens pour les soumettre", ce qui n'existait pas dans la nature. Car si l'on soumettait bien entendu les gens à l'occasion, les convertir dans ce but n'entrait pas dans les structures mentales de l'époque, où les gens croyaient sincèrement, où le pire des reîtres pouvait croire et d'ailleurs brusquement tout lâcher pour entrer au couvent. On bourre le mou des gens à longueur de temps, de sorte qu'ils ne savent plus qui ils sont ni d'où ils sortent, haïssent "les religions" sans savoir ce que ce terme recouvre, et se résignent à se dissoudre dans l'Afrique et l'islam parce qu'on leur matraque à longueur de temps qu'ils ne sont pas dignes d'exister et que tout ce que leurs ancêtres ont fait est une insulte au genre humain. Comme une partie des Russes, ou disons des post-soviétiques, la plupart des Français honnissent leur patrie dans son expression millénaire et tout spécialement ce dont ils devraient être le plus fiers, leur moyen âge et leur paysannerie. Pour les uns, la Russie commence en 17, pour les autres, la France commence en 1789. Au delà de ces dates règnent les ténèbres.
Est-ce un hasard si, en Russie comme en France, on en est arrivé là? Et pourquoi suis-je plus à l'aise en Russie qu'en France, si entre le fruit de la république franc-maçonne et du trotskisme réunis, et celui de soixante-dix ans de soviétisme, la différence n'est pas si grande?
Je suis tombée sur une citation de Bernanos qui m'a plongée dans des abîmes de réflexion précisément sur ce thème: 
"Lorsqu'on a déjà tant de mal à être français, le plus furtif regard jeté sur l'abîme des siècles qui, à notre droite et à notre gauche, nous sépare des aïeux, risque de nous donner le vertige. Quoi! Nous sommes déjà si loin, si seuls?
Car c'était là exactement mon état d'esprit quand je me trouvais en France, pays par ailleurs aimable et ravissant, où il faisait bon vivre. Les siècles ouvraient entre la France, la vraie, celle des aïeux, et moi, si loin et si seule, un abîme vertigineux, or déjà, quand je me suis intéressée dans mon adolescence à la Russie, je sentais que cet abîme des siècles était beaucoup moins grand entre le Russe actuel, même soviétique, et le Russe de la sainte Russie. Et en effet, il ne s'agissait alors pas de siècles, mais de décennies. La révolution faisait encore partie du passé récent, pour moi qui suis née trente-cinq ans après qu'elle se fût produite. Alors que la France avait commencé à dériver depuis beaucoup plus longtemps. Depuis la révolution, mais aussi depuis la renaissance, et qu'est-ce qui avait amené cette renaissance? Comment me greffer spirituellement sur la France, quand l'Eglise elle-même reniait ce qu'elle avait été, et l'esprit qui avait présidé à l'élaboration séculaire de notre pays? C'est là que l'orthodoxie est venu pour moi combler cet abîme des siècles, comme me le disait le père Barsanuphe: "Pourquoi regretter le moyen âge, depuis que vous êtes orthodoxe, n'êtes-vous pas intérieurement  au moyen âge?"
J'avais senti que cet abîme des siècles, cette faille n'existaient pas chez les Russes dès que j'avais connu leur littérature. Si je lisais les écrivains français du XIX° siècle, je me trouvais déjà piégée dans la modernité, "loin et seule", tandis que les écrivains russes me plongeaient dans un monde apparemment moderne mais en substance profondément médiéval. Dans l'histoire russe, il y avait la rupture du schisme des vieux-croyants, l'occidentalisation forcée de la noblesse par Pierre le Grand, et les fâcheuses influences occidentales sur la liturgie, l'iconographie et l'architecture des Russes. Et puis la révolution, naturellement. Mais même dans les films soviétiques, le courant de la source originelle passait encore.
De sorte que ma patrie s'est révélée plus inscrite dans le temps que dans l'espace, plus spirituelle que génétique, et je n'ai pu la retrouver que par ce détour russe qui m'a fait franchir "l'abîme des siècles". Dans la Russie contemporaine, on  trouve des mutants de la modernité et l'on trouve encore pas mal de gens qui vivent dans la continuité de l'entité russe millénaire, alors qu'en France, même l'Eglise s'est acharnée à déraciner la population, elle s'est déracinée elle-même, son pape nous voue à la disparition, et la paysannerie a été plus sûrement laminée par l'Union Européenne que la paysannerie russe par les massacres de la collectivisation.





samedi 8 juin 2019

La ruche


J’ai regardé un documentaire intitulé « la Mission de la Russie », où un intellectuel élevé par le communisme, auquel il adhérait pleinement, et converti ensuite à l’Orthodoxie, exposait les idées qu’il a développées dans un livre du même nom.
Il expliquait qu’il avait autrefois l’impression d’appartenir à un pays unique et puissant dont il était fier, et que l’idée socialiste était inscrite dans le tempérament russe et dans le christianisme, son propos est donc de faire la synthèse des deux pour sauver son pays du capitalisme destructeur.
Que le capitalisme soit destructeur et prenne un tour absolument monstrueux, c’est à présent une évidence absolue. Pour dire le contraire, il faut soit participer à l’horreur capitaliste parce qu’elle vous est profitable, soit en être resté au capitalisme de papa, qui y participait aussi sans le savoir, d’ailleurs, dans la foulée de ce que j’appellerai l’économie traditionnelle. Qui plus est, ce capitalisme a le pouvoir pervers de prendre toutes sortes de formes, et on le voit à présent soutenu chez nous par la gauche, sous celle d’une espèce de libéral-bolchevisme acharné à détruire ce qu’il nous reste de beauté, de noblesse, de ferveur, d’authenticité, en bref, de sentiments humains, insupportables aux « Démons » qu’a si bien décrits Dostoïevski.
Cet homme, au demeurant sympathique et plein de bonnes intentions, a de l’URSS de son enfance une série d’images d’Epinal dans la tête. Mais dans un sens, je le comprends : tout le monde avait sa place dans  une société stable, c’étaient en quelque sorte les trente glorieuses des soviétiques : pas de guerre, plus d’arrestations pour un oui ou pour un non, l’ordre, une certaine vertu sociale, du moins dans les modèles familiaux et patriotiques proposés.  Personnellement, je pense que les destructions humaines et culturelles n’en valaient pas la chandelle, car si la révolution n’avait pas eu lieu, un pays qui avait les ressources de la Russie pouvait connaître un essor économique et civilisationnel remarquable. Sa population n’aurait pas été saignée par la guerre civile, les répressions, puis la guerre de 40, enfin en principe. Car il est possible que l’occident ait trouvé un autre moyen que la révolution pour abattre cet empire  trop différent.  Ou qu’il l’ait favorisée plus tard.
La question de savoir si l’occident capitaliste laisse le choix aux sociétés qui ne partagent pas ses valeurs est un autre vaste débat.  Pour l’heure, je me suis penchée sur celui que soulevait mon intellectuel à propos du présent de la Russie et de son avenir. Tout cela a eu lieu, il faut faire avec.
Le communisme est-il inscrit dans le tempérament russe ? Le tempérament russe est communautaire au sens où on l’était au moyen âge. Pas au sens de la fourmilière ou, comme le dit cet intellectuel, de la ruche, car la communauté humaine chrétienne est un ensemble de personnes distinctes. Mais en même temps, son image de la ruche n’est pas dénuée de vérité : elle représente un peuple de créatures unies par des liens familiaux autour de leur reine, ce qui n’est ni plus ni moins qu’une monarchie, où n’existent pas de partis, car tous, mus par ces liens fraternels mystérieux, coopèrent, et la reine est le cœur de cet organisme, garante de sa vie et du bien commun. Je suis bien persuadée qu’en effet, c’est bien un modèle social auquel les Russes aspirent. L’intellectuel dit alors que dans les ruches peuvent apparaître de fausses reines, qui engendrent des parasites, pour lesquels les ouvrières s’épuisent à travailler, et que Poutine est un leurre de ce genre.  Les gens croient voter pour un patriote, et la politique de son parti consiste à poursuivre la destruction du pays.  C’est une hypothèse que je n’exclue pas, la seule autre hypothèse plausible à mes yeux étant qu’il puisse être soumis à des chantages que nous ignorons. Mais peut-être que cela ne change rien au problème, car des termites sont manifestement au travail dans la société russe, et personne n’entreprend de désinfection.
Cependant, je ne crois pas à une restauration tsariste, ni même à celle d’un modèle traditionnel du passé, même si j’estime qu’on pourrait y trouver des directions et des idées.  Et je ne souhaite pas non plus une restauration communiste, je ne la crois d’ailleurs pas possible dans sa forme initiale. De ce côté-là, mon intellectuel non plus, car il regrette les persécutions religieuses inouïes qui ont eu lieu alors, pas seulement religieuses d’ailleurs. Pour ce qui est des modèles du passé, Soljenitsyne s’était penché sur la question dans son livre « Comment restaurer notre Russie ».  Je crois en tous cas que le capitalisme libéral est incompatible avec l’esprit russe, je pense qu’il est incompatible avec tout esprit traditionnel normal, et qu’en effet,  si la Russie ne doit pas devenir un espace démembré et chaotique de colonisation sino-occidentale, et survivre encore dans un état décent juqu’à la fin des temps, il est nécessaire d’opérer une réconciliation nationale qui fasse à nouveau du pays ce tout organique qui est son état naturel et le modèle qu’il peut offrir au reste du monde.
Cette réconciliation nationale, j’en avais vu la manifestation dans les premiers défilés du régiment immortel, où la nation toute entière communiait dans la fierté de la célébration de la victoire, par delà les clivages politiques et les ressentiments. Mais ce phénomène est largement récupéré par des néostaliniens de plus en plus virulents, qui justifient les pires horreurs du communisme pour blanchir leur idole moustachue. Or qui dit pardon, dit repentance, comment pardonner à ceux qui  profanent la mémoire d’innombrables victimes innocentes, toutes censées être des traîtres ou des erreurs de parcours sans importance ? S’il y a une chose que je n’admettrai jamais, c’est de clamer avec tous ces gens que ces victimes méritaient leur sort. C’est aussi impossible à mes yeux que de donner au Christ le baiser de Judas.
Il est un travers dans lequel il est tentant de tomber et auquel je ne peux succomber jusqu’au bout, c’est de fermer les yeux sur ce qui paraît nuire à la défense d’une cause. C’est ce que font l’ensemble des gens qui épousent une cause politique. C’est ce que j’appelle la pensée systématique, source de bien des malheurs.
Or donc, il faudrait débarrasser la Russie (et à mon avis le monde entier) du capitalisme libéral et de tous ses avatars, mais comment, et qui va jouer le rôle de la Reine ? Et quelles seraient les règles du jeu de la nouvelle ruche ?
Il se peut que la transformation de la Russie en un grand Donbass assiégé fasse émerger ce nouveau modèle social. Or c’est une éventualité que je n’exclue pas non plus.  C’est en tous cas ce que ses ennemis cherchent à obtenir. Et je me demande si la population réagira comme au Donbass, beaucoup de gens autour de moi pensent que oui.
A moins qu’on n’arrive à la pourrir complètement de l’intérieur, en choyant les parasites et en épuisant les ouvrières, mais je pense que cela risque quand même de ne pas être si simple.




mardi 16 avril 2019

Que Dieu se lève


Hier s’est produit un événement que je redoutais depuis longtemps et auquel pourtant je n’arrivais pas à croire : Notre Dame de Paris a brûlé. Je regardais les photos et les vidéos : la cathédrale prenait une étrange splendeur mortelle,elle connaissait une sorte de transfiguration ultime, elle était pareille à une énorme et somptueuse lampe ajourée, à croire que les belles et saintes choses périssent bellement. Je pensais qu’un de ces jours on la ferait sauter, mais on l’a livrée au feu, comme Jeanne d’Arc.
Bien sûr, on n’a pas encore prouvé qu’il s’agissait d’un acte de malveillance, j’en suis quasiment certaine, pourtant, car l’église a résisté à tant de choses, et puis, depuis quelques temps, c’est tous les jours que les églises de France sont impunément profanées, insultées et souvent détruites par l’état lui-même, pour laisser place à des mosquées, je considère qu’on a créé un terrain favorable à ce genre d’événements, et qu’il soit délibéré ou non, la joie de la « diversité » et des dégénérés français qui la préfèrent à leur propre peuple, ou qui ne voient pas la différence entre la disparition d’une cathédrale que leurs ancêtres ont mis deux cents ans à construire il y a presque mille ans, avec celle de l’incendie d’un garage ou d’un supermarché, prouve que les uns et les autres s’associent de toute façon au désastre en intention. Ils ricanent, ils dansent sur notre tombe et dans le cas des seconds, sur leur propre tombe, car lorsque la France sera devenue un concentré de Pakistan et d’Afrique du sud, nos conquérants et les usuriers mafieux supranationaux qui nous les ont amenés, avec la complicité active de la classe politico-médiatique, ne feront pas la différence entre le blanc réfractaire et le blanc complice, comme on le voit d’ailleurs déjà souvent, avec les viols de dindes pro-migrants un peu partout en Europe.
Je regardais brûler la lampe de la France médiévale avec laquelle je me sens beaucoup d’affinités, mais qu’on s’est acharnée à détruire depuis plusieurs siècles dans la mentalité des gens. Et je pensais au père Placide m’adjurant: « Partez, pour nous c’est la fin. » Quelle clairvoyance….
Des catholiques à genoux priaient et chantaient des cantiques, ce qui est très touchant, mais je ne me reconnais pas dans ces chants extrêmement doucereux et dévitalisés, et je ne reconnais pas l'esprit qui a engendré toutes les merveilles encore debout de notre pays. En revanche, je me reconnais dans Notre Dame, et dans toutes nos vieilles églises et nos cloîtres, qui seront désormais livrées aux profanations et aux destructions de cette bolchevisation capitaliste progressive, probablement irrémédiable, car scellée par l’importation massive de gens qui nous haïssent avec impudence et nous priveront avec ivresse de tout ce qui nous était sacré et ne représente pour eux strictement rien.
Je pensais à la Russie, où tout cela s’est produit il y a cent ans, avec la participation de la racaille locale, des « démons » de Dostoïevski à la fête. Par chance, il était alors difficile de déverser toute l’Afrique sur les Russes, et le pays a plus ou moins survécu, avec ses ravages humains, spirituels, culturels, mais un reste vivace d’esprit russe. Il y a presque trente ans, devant ces ravages, j’avais l’impression d’être mieux ici que chez nous, parce que j'y voyais la vérité en face, et que j’en éprouvais paradoxalement moins d’angoisse. Et je me demandais ce que j’éprouverais si on faisait en France et à Paris ce qu’on a commis en Russie et à Moscou. Eh bien voilà, c’est en cours. Cent ans plus tard, notre année 17. Nous avons inoculé le virus de la révolution maçonne à la Russie, et nous périssons du bolchevisme qui a muté en libéralisme, mais reste toujours acharné à faire de notre passé table rase et à nous transformer en plèbe mondiale indifférenciée, dégradée et servile. Dieu veuille qu’ayant détruit l’Europe, qui lui restait trop complaisante, il ne revienne pas achever la Russie, où il a des complices actifs et puissants, et des idiots ou des salauds utiles comparables aux nôtres.
L’odieux personnage qui nous administre pour le compte de la mafia oligarchique y va de sa larme de crocodile et de ses paroles lénifiantes « reconstruire tous ensemble, bla, bla, bla… » Mais c’est là son œuvre et celle de ses patrons, d’une part. Et d’autre part, tout le sale argent de ceux qui le contrôlent, tout l’énorme argent volé de la caste mondialiste ne pourrait pas restaurer cette cathédrale, sa charpente, ses vitraux, il ne pourrait pas acheter la foi et le savoir faire des verriers, des charpentiers et des tailleurs de pierre d’alors qui ont mis deux cents ans a faire tout cela, avec patience et amour. Qui peut s’atteler de nos jours à un pareil grand œuvre ? C’est là que je vois d’ailleurs toute la profonde et satanique bêtise de cette élite transhumaniste pleine d’arrogance et de mépris, qui se croit si intelligente. Ils arrivent avec des dollars et des euros là où entraient en jeu la foi, le don, la prière, le sens et l’amour de la beauté. Une dimension qui leur est complètement inaccessible.
Elle est inaccessible aussi aux dégénérés qu’ils ont fabriqué dans leurs écoles, et devant leur télé, ces mutants qu’on ne peut même plus dire français, et à qui je préfère ne pas répondre sur les fils de commentaires, parce que remuer tout cela pue trop et éclabousse.
Non, Macron ne me galvanisera pas avec la promesse d’une restauration façon Disneyland, ce qu’a fait Loujkov à Moscou. Le fric ne guérira pas les plaies de Notre Dame.
Le père Constantin me dit que tout cela est rangé dans la mémoire éternelle, je le sais, j’y pense, quand je passe dans Pereslavl ravagé et que je vois s’accumuler les ordures et le plastique le long des chemins qui mènent au lac. Mais un peuple, c’est une entité sacrée, un arbre dans le jardin du temps. Il a une mémoire, un destin, un fond génétique, une âme collective. Et voilà qu’on nous prive de cela, qui nous unissait et nous rendait forts, à travers toutes les vicissitudes : notre foi, nos sanctuaires, nos monuments, nos traditions, notre art collectif ancestral, tout ce qui nous mettait en communion, et il va nous falloir maintenant essayer de tenir dans l’infamie croissante, l’ordure, le désordre d’une poubelle mondiale où nous serons peu à peu traqués jusqu’au dernier.
« Que Dieu se lève, et que ses ennemis soient dispersés… » Qu’il se lève et nous délivre.


N'ayant pas d'électricité aujourd'hui, j'ai passé la journée à jardiner dehors, en songeant à la France, à Pierrelatte, aux miens, à Cavillargues et à Solan. J'ai lu l'acathiste à la mère de Dieu.
De la France mourante, aux mains de gens qui la haïssent et couverte par leurs soins de vermine ricanante, je vois dans l'actualité deux photos symboliques: la lampe de la cathédrale en flamme dans notre crépuscule, et un petit monsieur gilet jaune de 84 ans, si comme il faut, si digne, avec sa pancarte bien soigneusement écrite, où il explique qu'il est convoqué par la police pour avoir manifesté...
Mais est-ce qu'on peut parler encore de police? 





mardi 24 janvier 2017

Arrêtez-vous sur vos chemins

Avant de partir de France, j'ai voulu retourner à Solan, et, dans la foulée de ma conversation avec mère Hypandia sur les profondeurs de l'âme humaine, j'ai acheté le livre du père Gleb Kaleda "Arrêtez-vous sur vos chemins", aux éditions des Syrtes. La soeur Ambrosia, qui s'occupait de la librairie, avait l'air dubitatif, mais si chère soeur Ambrosia, lisez ce livre! Il vient tout à fait en complément de ce que nous avons échangé, quand vous m'avez dit que celui qui s'élève dans la lumière voit les abîmes ténébreux avec d'autant plus de netteté.
Le père Gleb Kaléda témoigne de ce qu'il a vu dans les prisons des années 90, en Russie, avec tout son amour, et sa profonde compréhension. On ne peut que plaindre les condamnés dont il nous parle, égarés dans leur immense détresse, et saisir qu'en effet, nous sommes tous solidaires dans le péché, dans la chute comme dans la rédemption. La lumière et les ténèbres ne cessent de circuler de l'un à l'autre, et tant que la circulation se fait, les ténèbres ne sont pas irrémédiables, en revanche, si l'individu s'endurcit, s'enkyste au sein de ce courant permanent, ce qu'il enferme en lui-même, ce n'est ni la clarté ni l'air pur. Beaucoup de détenus et de condamnés à mort, car cette peine était encore appliquée dans les années 90 en Russie, ont vu dans le père Gleb Kaleda, un phare qui éclairait leur nuit. Le père Gleb dit qu'on condamne un homme et qu'on en en exécute un autre, que ces condamnés auxquels il a eu affaire n'avaient plus rien de commun avec cette partie d'eux-mêmes qui avait commis le crime.
Le livre à peine refermé, alors que j'étais encore pleine de compassion, j'ai vu sur Facebook les tronches ricanantes et atroces de trois migrants qui s'étaient filmés en train de violer une Suédoise, et si je m'étais trouvée avec une mitraillette en face d'eux, j'en aurais fait de la chair à pâtée...
Le père Gleb lui-même estime que certains détenus sont si endurcis qu'il y a bien peu de chance de les voir se repentir. Curieusement, ce ne sont manifestement pas ceux qui attendent leur exécution dans le couloir de la mort, mais de vieux truands installés dans le monde carcéral où ils règnent paisiblement.
Encore plus curieusement, ce qui m'a procuré le pire sentiment de dégoût, c'est ce passage où le saint homme évoque les journalistes venus flairer le malheur et la honte pour les exploiter à leurs fins:

Dans les prisons, il y a aussi de plus en plus de journalistes et de cinéastes étrangers et russes: ils font la course à qui filmera un événement jamais encore vu en prison, le premier qui montrera au cinéma ou à la télévision un condamné à mort ou une exécution. Les reporters français et allemands s'agitent. A ma question directe à un Français: "Faites-vous des reportages sur les exécutions dans d'autres pays, par exemple en Amérique?" il me fit une réponse qui me frappa et m'indigna: "Non, rien qu'en Russie!", et à son intonation, on pouvait comprendre: "Allons donc, que dites-vous là! Rien qu'en Russie, évidemment."
A ce correspondant du journal français le Monde, j'ai dit: "Je n'ai pas besoin d'honoraires, mais si vous pouviez donner pour l'église en prison..." J'ai reçu deux billets de banque, et quand nous nous sommes séparés, je les ai regardés: c'étaient deux billets de 100 roubles, c'est-à-dire moins d'un demi dollar. Le lendemain, ce combattant pour les droits de l'homme et la liberté dans l'ancienne Union soviétique reprenait l'avion pour Paris, et à Paris, il n'avait pas besoin de roubles.