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dimanche 28 juin 2020

Sur les falaises de marbre

Le père Andreï, comme je lui disais: "Bon, eh bien, c'est les péchés habituels, mais il faut bien faire le ménage", m'a répondu: "Réjouissez-vous qu'il n'y en ait pas de nouveaux!"
Il faisait beau, mais des engins venaient creuser du côté de l'échappée sur les roseaux et les saules du marais, et je crains que bientôt, cette partie sauvage ne soit colonisée par les baraques mal fichues et prétentieuses de la Russie post-moderne. J'ai bien fait de planter des arbres, en prévision d'un tel désastre, mais ils ne sont pas bien grands.
La veille, je suis allée me baigner à l'embouchure de la rivière Troubej, le matin, avant l'arrivée des vacanciers. Il y avait beaucoup de vent et le lac avait une couleur verte, glacée de bleu. Des nuages en émanaient, comme des pensées confuses, qui dérivaient et dérobaient parfois le soleil, et l'eau s'assombrissait, puis le tumulte des vagues redevenait doré sous les filaments azuréens de leurs milles reflets. Des mouettes scintillaient autour de l'église, où les nourrissaient des touristes. J'avais un peu l'impression d'être à la mer, avec le large, les bateaux, ces vols d'oiseaux blancs criards, et cette surface mouvementée. Mais l'église donnait à tout cela quelque chose d'étrange, de surnaturel, où mes souvenirs de France se télescopaient avec les visions de la Russie. Je pensais au poème spirituel des cosaques Nekrassovtsi:

Sur la mer océane,
Sur l'écume blanche plane
Une longue roche grise
Où se dresse une belle église  

La page Facebook de l'administration de Pereslavl  nous incite à publier des photos de la ville, mais je vois surtout s'accumuler celles du lac, ou parfois du bord de la rivière, tant il devient difficile de photographier quelque chose de joli dans cette ville qui fut si féerique. Le soir, voyant de mon atelier des nuages pareils à de formidables pivoines épanouies, je suis partie en vélo sur la plage municipale, où les gens s'attardaient. Mais les nuages fantastiques ne s'étaient pas accumulés de ce côté. J'ai vu le coucher de soleil. Et Ritoulia a fait la vedette sur la jetée, elle s'est même fait photographier par un ouzbek avec une impressionnante rangée de dents en or. Puis elle s'est tapé un morceau de poulet oublié par des pique-niqueurs, et je lui ai arraché les os de la gueule. 
La paix qui règne ici rend surréaliste les événements mondiaux que me rapporte l'actualité, et notemment l'actualité française. J'ai parfois l'impression de me trouver, comme dans le roman de Junger du même titre, "sur les falaises de marbre". Dans ma maison arrangée à mon goût, avec tout ce qu'il me reste de ma vie, de mes souvenirs, de ma culture, de mes travaux, après que j'ai perdu tant de choses... Et au dehors, les fleurs, les arbres et les oiseaux qui y chantent, dans ce quartier ravagé, comme tout le reste de Pereslavl, et de plus en plus, le monde entier, par l'effrayante laideur qu'engendre le triomphe du diable. Je reste à vivre des années presque surnuméraires, puisque le psalmiste nous accorde jusqu'à 70 ans, le reste n'étant que "peines et douleurs". Après les iris fleurissent les delphiniums, et pendant trois ans, j'ai cru qu'ils ne se plaisaient pas ici, mais les voilà bien installés, et magnifiques, avec leurs exquises corolles qui semblent une concrétion du ciel au dessus d'eux, de souples cristaux aux couleurs paradisiaques, quelque chose qu'on verrait des anges préraphaélites porter d'un air grave dans les champs de l'autre monde.
Un ami a publié une reconstitution du Christ d'après le suaire de Turin, ce qui provoque l'ironie des athées. Mais tout ce que j'ai lu sur la question est très convaincant, et le plus extraordinaire est que le suaire porte en lui un code permettant de reconstituer cette image, ce qui a été fait. L'empreinte du suaire, retravaillé façon bondieuserie en ajoutant un regard niais aux yeux qu'avaient fermé la mort, est une abomination, mais la reconstitution scientifique est impressionnante: un Christ iconographique et viril, dont la douceur s'accompagne d'une grande force.


Je suis persuadée que le suaire a été laissé en héritage pour qu'au moment voulu, on fît toutes ces découvertes à son sujet, et que les faibles personnes dans mon genre y trouvassent un encouragement. Un prêtre orthodoxe russe a dit qu'on ne saurait jamais à 100% s'il était authentique, bien qu'il y crût lui-même, parce que s'il n'y avait plus de doutes, il n'y aurait plus de libre choix de la foi.
Dans le même temps, les Black Pampers lui reprochent de ne pas être noir, et s'indignent des effigies de saint Michel terrassant un démon noir, pardon, sombre...
Je m'attends à voir anéanti au XXI° siècle tout le patrimoine humain qu'aura encore épargné le XX°, et je ne sais comment je le supporterai. 
Comme je le pourrai, avec l'aide du Christ, sur les falaises de marbre, avec les mouettes, face au lac et à ses rêves nébuleux...








vendredi 26 juin 2020

Des fleurs

Mon locataire devrait s'en aller bientôt, mais je n'arrive pas à savoir quand, et j'en ai deux potentiels qui piaffent d'impatience, après le confinement à Moscou. Cet être discret et étrange a voulu prendre le thé avec moi. Je crois qu'il a le trac devant la concrétisation de son projet survivaliste, pour lequel il me semble peu armé. Sa famille espérait qu'il resterait chez moi, mais je n'ai pas envie d'avoir un locataire ici en permanence, si je prends quelqu'un en permanence, ce sera quelqu'un de proche, et puis rester chez moi n'était pas son projet. Je sens que certaines personnes trouvent qu'une vieille comme moi a besoin de quelqu'un chez elle, et oui, en principe; toute ma vie, j'ai eu besoin de quelqu'un chez moi, et maintenant, je ne suis pas sûre que je le supporterais à long terme, je supporterais un mari ou un fils, que je n'ai pas, ou à la limite une très bonne copine. En tous cas, le calcul de la vieille qui a besoin de compagnie, ce n'est vraiment pas adapté à mon cas. Comme disait Flaubert à propos de sa solitude: "Au moins, personne ne m'emmerde". En fait, on m'emmerde quand même, avoir la paix est la chose la plus difficile à obtenir. Mais disons que j'ai du répit. 
N'empêche que je me fais du souci pour le Pierrot lunaire. Je comprends sa famille de s'en faire également. Je crois qu'il aurait des problèmes à régler avant de fuir l'antéchrist au fin fond du grand nord.
J'ai reçu les filles, hier, pour leur leçon, et quand je les ai raccompagnées au portillon, j'ai entendu le père d'Aliocha jouer sur son accordéon, en dépit des imperfections qu'il semble avoir. Dans cette rue où l'on n'entendait plus que les débroussailleuses et l'affreuse musique en conserve du décérébré universel, voici que résonnait à nouveau un air russe à l'accordéon. Tout à coup, j'ai eu l'impression de ne pas être venue pour rien.
De plus, Skountsev m'a annoncé qu'il allait tourner dans un film à Pereslavl Zalesski, et viendrait y passer une semaine. Il regardera l'accordéon des voisins pour éventuellement le réparer. Je projette de faire une réunion dans mon jardin avec chachlik et pizzas, les voisins, l'accordéon, les gousli, la vielle, Katia et sa balalaïka, la famille Rimm, et deux ou trois personnes intéressées par tout cela.
Il faut que je me mette au niveau, avec la vielle et les gousli, pour pouvoir jouer et chanter avec plaisir.
Skountsev est content de moi, il me dit que je progresse vite. Certains jours, cela va tout seul, et d'autres, c'est laborieux. Mais jouer dans le fil du vent en regardant le ciel, les arbres et les fleurs est extrêmement apaisant, et me met dans un état étrange, profondément contemplatif, où toutes choses prennent un éclat particulier. Il a fait beau, aujourd'hui, je suis allée me baigner en vitesse avant de faire les courses, pour le bonheur de me sentir vivre. Au retour, je suis restée sur le perron, au soleil, bercée par la brise. Les delphiniums vont fleurir, leur fête se prépare, celle des iris se termine, bien que les iris des marais bleus soient en pleine exultation. Mais ce sont de petits sauvages...


Je suis tombée sur une brève vidéo montrant un pèlerin russe. Un errant. J'en avais vu un au café français, Gilles lui avait offert croissants et boisson. Celui de la vidéo est parti de Krasnodar il y a deux ans pour gagner Arkhangelsk à pied avec une icône du tsar Nicolas II et une épée. Il a eu la révélation que le tsar Nicolas allait apparaître à Arkhangelsk et sauver la Russie. Je regardais son visage lumineux en me disant: et s'il avait raison? Pour moi, la Russie est sauvée, elle existe toujours, tant qu'un homme est capable de partir à pied, avec une icône et une épée, à la rencontre de l'apparition d'un tsar martyr.

la pivoine

la clématite jette ses derniers feux

L'endroit où je me suis baignée

mercredi 24 juin 2020

Plus à l'est

Je travaille intensément avec Skountsev. Entre Skountsev, le jardin, la maison, l'écriture, la traduction et les leçons des filles, je n'ai plus de forces pour grand chose d'autre. Il fait beau, et je m'entraîne à jouer des gousli dans le jardin, en contemplant les jeux de lumière à travers les iris qui s'éclairent comme de petites lampes, et aussi dans le fouillis impressionniste des "mauvaises herbes" que je tolère ça et là. Parfois, je m'arrête de désherber, parce que tout à coup, des graminées fragiles font bel effet avec les fleurs qu'elles entourent... ces moments de musique, bien qu'ils soient laborieux, me mettent en profonde harmonie avec tout ce qui m'entoure, les sons, quand les voisins m'épargnent la débroussailleuse, et les visions. Je comprends d'ailleurs à quel point nos ancêtres qui la pratiquaient étaient intérieurement plus riches, plus attentifs à la beauté, et aussi plus attentifs aux autres, auxquels l'exercice leur imposait de s'adapter, qu'il leur fallait écouter et ressentir, afin de pouvoir s'accorder.
Skountsev va venir pour tourner ici dans un film, il apportera un accordéon à Aliocha. Cela pourrait être le début de notre projet folklore à Pereslavl Zalesski, folklore cosaque, pour la communauté qui revendique les valeurs cosaques, folklore local, et même folklore français, ce qui pourrait être utile aux  élèves des classes de français, comme les petites Rimm.
Je pense à la France et aux miens, qu'avec les Covid à répétition et les émeutes, je crains parfois  de ne pas revoir de sitôt. Il y a beaucoup de choses que je n'exprime pas ici, bien qu'on puisse avoir l'impression que je râle tout le temps. J'ai toujours râlé avec énergie, c'est mon côté bien français. Mais parfois, je reste muette, et vais jouer de la musique ou bien prier, ou jardiner pour ne pas penser. Un ami a semble-t-il mal pris ce que mes visiteurs russes ont dit de la France, et le conseil d'un dissident juif russe: "Partez à l'est". Nous assistons à une bolchevisation libérale de l'Occident, où de richissimes marionnettistes organisent une lutte des races pour remplacer la lutte des classes, dans leur délire mondialiste et transhumaniste. Ils s'attèlent, en utilisant les pires éléments de la société, ceux qu'ils ont importés et ceux qu'ils ont subjugués sur place, à détruire absolument tout ce que nous avons fait, ce que nous sommes, les moindres traces de notre culture, et les fils de commentaires que je lis parfois en dehors de la sphère de ceux qui pensent comme moi, me démontrent que pas grand monde ne s'opposera à ce projet. Beaucoup de gens ne voient pas de problème à noircir notre civilisation, et introduire des Africains là où ils n'ont que faire, dans notre culture, notre histoire ancienne, notre héritage, pas plus que Max von Sydow ne conviendrait pour jouer le rôle de Nelson Mandela. La seule façon que ceux-ci auraient de le faire, c'est celle de Jessye Norman ou de Léopold Senghor. Mais ce n'est pas le projet. Le projet, c'est l'Afrique du sud ou le Kosovo. Ou encore l'Ukraine. Hélas, tout ce que dit ce dissident russe me paraît tristement vrai. On peut choisir de partir ou de rester, et souvent, on n'a pas le choix. Quand on part, comme moi, et j'ai un amour de la Russie qui m'a rendu la chose plus facile, on est blessé par l'exil et l'angoisse, on reste comme Cassandre sur son rempart à regarder avec impuissance. La pauvre Cassandre avait fini captive, ce qui me sera sans doute évité. Je n'irai pas lécher les pompes des orques de Sauron, pardon, Soros. Et j'ai la conscience tranquille à ce sujet devant Dieu, puisque je suis partie sur le conseil insistant du père Placide. Mais ma tristesse est infinie. Ne riez pas de voir des noirs interpréter des personnages historiques ou littéraires typiquement grecs, celtes ou slaves, ne riez pas de les voir revendiquer la négritude de Beethoven ou autres imbécilités du même genre, car ces stupidités impudentes seront érigées en dogmes par des gens qui sont rarement noirs et estiment qu'ils sont les seuls à pouvoir rester blancs, qu'ils sont les surhommes de demain. Hier Notre Dame, aujourd'hui les statues de figures nationales, demain, les oeuvres d'art suspectes, c'est-à-dire, en gros, toutes les oeuvres d'art, j'ai vu que saint Michel terrassant un sombre démon est une effigie raciste, le Christ lui-même est trop blanc. Nous aurons des gardes rouges noirs pour ravager notre culture, faire sauter nos cloitres romans, nos châteaux et nos villages ou les transformer en bordels.
Sur ce fond, je suis moins paniquée par l'éventualité d'une dictature numérique en Russie, ou plutôt je me focalise sur les corrections apportées à la constitution. Comme elles vont dans le sens de la souveraineté nationale et de la protection des gens contre les innovations sociétales corruptrices imposées de l'extérieur, c'est-à-dire par Sauron et autres Sarroumane, je soutiens le truc à fond, je voterais pour, si je le pouvais, même si peut-être cela cache quelque chose, je ne veux plus le savoir: cela reflète mes idées, cela ressemble à des mesures de salut public, cela peut colmater quelques brèches dans notre dernière arche.
J'ai décidé de publier, en qualité d'acte subversif et de chant du cygne, une oeuvre de musique classique par jour sur facebook pendant une semaine, avant que cela ne nous vale une condamnation... Le jour où je verrai Alexandre Nevski interprété par un noir, si je ne suis pas morte, je prends le maquis.



Prise d'assaut par les animaux....



mercredi 17 juin 2020

Au fil de l'eau

Il fait chaud et lourd, et après avoir constaté la floraison de ma clématite (au bout de trois ans), je suis allée remettre mon vélo en service, afin d'aller me baigner. J'avais mis Rita dans mon sac à dos, mais la voisine Ania a proposé de la garder, pour me délivrer du souci de l'avoir à l'oeil pendant que je nage.
Elle m'a dit que la bonne femme si aimable qui nous a vendu l'accordéon nous a refilé une ruine. J'en étais très contrariée, car je ne pense pas qu'elle nous rendra l'argent, à moins de lui dépêcher un gorille convainquant, ce que nous n'avons pas dans nos relations!  J'aurais dû passer par Skountsev, mais à cause du confinement, je n'avais pas la possibilité d'aller à Moscou, et le voisin avait en revanche du temps libre pour jouer et enseigner son fils.
Sans Rita, j'ai décidé d'aller à l'embouchure de la rivière Troubej, et j'en ai suivi la berge ombragée de saules, où fleurissent et embaument églantiers et seringats. J'aime particulièrement l'odeur citronnée du seringat. J'en ai planté un chez moi, mais il a du mal, je l'ai déplacé, d'ailleurs. J'ai vu au passage de grosses pivoines épanouies, alors que les miennes sont toujours en boutons. Arrivée en face de l'église des Quarante Martyrs, je me suis glissée dans l'eau, que les Russes trouvent encore un peu fraîche, et qui m'a paru délicieuse. Je me suis dirigée vers le large du lac, l'eau y est plus propre et plus profonde, et quelle merveille de nager au pied d'une église! Je ne m'en approchais pas trop, pour ne pas déranger les pêcheurs. Je regardais évoluer les mouettes, dans le ciel lisse et bleu, et glisser les canards, j'écoutais les cris des uns et des autres, le moteur d'un canot, des voix qui s'interpellaient. Nager fait du bien à mon corps rouillé et contempler apaise mon âme inquiète. Tout est calme à Pereslavl. Pour ce qui est de la France, c'est une autre histoire, il semble que les cocopitalistes, comme les appelle mon amie Isabelle, les milliardaires trotskystes délirants, aient substitué la lutte des races à la lutte des classes dans la réalisation de leur rêve internationaliste génocidaire. J'ai vu une vidéo d'un dissident juif russe depuis longtemps passé à l'ouest qui analyse très bien le phénomène, comme le fit Boukovsky, et quand j'y pense, cela me rend malade, mais justement, aller se baigner au lac permet d'y penser un peu moins, faire de la musique aussi, bien que Skountsev me crève! Quelle énergie a ce sacré Skountsev au sortir de trois semaines de Covid!
L'évêque, notre cher monseigneur Théoctyste, a annoncé l'attribution par le gouvernement, sur intervention du patriarche, de sommes d'argent, qui sont d'ailleurs loin d'être colossales, pour la restauration de trois chefs d'oeuvre locaux, l'église du métropolite Pierre, construite par Ivan le Terrible au XVI° siècle, le monastère de saint Boris et saint Gleb près de Rostov, construit essentiellement par le même et ses parents, et un monastère à Ouglitch. C'est toujours ça... il y a des dégénérés que ça choque, qui préfèreraient la réféction des routes ou autres travaux utilitaires, mais sur les cartes touristiques de Pereslavl, ce ne sont pas les routes que l'on dessine pour attirer les visteurs, ni les cottages en plastique, ni les hôtels arméniens, ce sont les églises et les monastères au bord de l'écroulement, uniques beautés encore debout d'une ville qui fut féerique.
Au retour, alors que je dépassais la ravissante église de la Protection, rouge et blanche, avec son dôme bleu, elle m'a jeté, comme un prêtre en chasuble de Pâques des giclées d'eau bénite scintillante, les notes cristallines de son carillon. Rita n'avait pas mal vécu cette heure de séparation, un peu pleuré au début, mais ensuite, Ania l'avait emmenée prendre le café chez la voisine Violetta, et comme j'ai un chienne très mondaine, et qu'on l'a naturellement beaucoup fêtée... Cela me fait bien plaisir, car me baigner avec elle qui a peur de l'eau n'est pas simple.






Choeurs angéliques



Le miracle du chant des enfants-martyrs du monastère Bobriniov

Il y a seize ans, un parent à moi, altiste, est passé par le monastère Bobriniov.
Il s’est promené dans les lieux. Les églises étaient fermées. Il s’apprêtait à s’en aller quand il vit un moine. Le moine s’approcha de lui-même et, souriant avec une amabilité quelque peu énigmatique, lui proposa d’entrer prier à l’église.
Ils entrèrent dans la belle église. Le moine chanta la partie de baryton du chant des Chérubins. Et alors se produisit un miracle qui, ainsi qu’il apparut, se produit tout le temps !!!
Dans l’église vide, au chant des Chérubins commencèrent à s’adjoindre d’autres parties de voix enfantines. Le musicien à l’oreille absolue se rendit tout de suite compte que ce n’était pas l’écho, ni même un chant à la tierce avec le moine, c’était le chant enfantin de parties différentes, interprétées par de nombreuses voix d’enfants. Le moine chanta avec els enfants jusqu’à la fin.
Mon parent et ceux qui l’accompagnaient étaient sidérés et regardaient avec stupéfaction le visage affligé du moine. Il les invita d’un geste, en silence, à quitter l’église, les entraîna près du mur de pierre dans son voisinage immédiat ; et dit doucement, avec douleur et des larmes : « Ce sont les enfants martyrs qui ont chanté avec moi. Il y avait ici un chœur religieux d’enfants, constitué d’orphelins. Le monastère les réchauffait de son amour, les nourrissait, les élevait, les instruisait. Quand les bolcheviques mécréants, après la révolution, se sont rués dans le saint monastère, ils ont mis le chœur d’enfants ici, devant ce mur, et l’ont passé par les armes… »
Le moine était l’abbé du monastère, l’higoumène Ignace (Jidkov) (+ le 7 avril 2013), qui avait transformé l’aspect du monastère aussi bien que sa vie intérieure. C’est justement sous sa direction qu’il a été rapidement restauré.
Les mécréants sont obligés de reconnaître ce miracle, mais « l’expliquent » à leur manière : « dans la cathédrale de la Conception de la Mère de Dieu, il y a une chapelle qu’on a surnommée « le sanctuaire des anges chanteurs ». A cet endroit, l’acoustique est unique : quand dans le chœur chante une seule personne (même tout doucement), il semble que l’on chante de partout. Il est impossible de déterminer la direction exacte de la source du son ». https://www.facebook.com/photo.php?fbid=768410320635250&set=a.106138153529140&type=3


Le chœur fusillé

En 1918, le chœur de l’église de la sainte Trinité de l’usine de Kizelovo vint à la fête votive de la cathédrale de la Transfiguration du Seigneur à Neviansk (aujourd’hui région de Sverlovsk).
C’était l’été, le chœur répétait, il faisait chaud dans l’isba, on avait ouvert la porte sur la rue. Une patrouille de gardes rouges qui passait par là interpréta cela comme une violation du couvre-feu et de la contre révolution. Les gardes rouges placèrent tout le chœur derrière l’église, ordonnèrent aux membres de creuser leur tombe et de chanter leur propre office funèbre. Le diacre Viatcheslav Loukanine, il est sur la photo en soutane, alla prier dans l’église. C’est là qu’on le fusilla devant les icônes, comme tout le reste du chœur. En 1918. Viatcheslav Loukanine a été mis au rang des saints en 2002. Priez pour les autres, ceux qui le peuvent, notre terre est imprégnée de leur sang innocent…
Saints nouveaux martyrs et confesseurs de Russie, priez Dieu pour nous !  

Lu sur la chronique facebook du père Gamaris et traduit par mes soins

lundi 15 juin 2020

Baisse de régime

Je ne peux pas profiter du temps magnifique, parce que tous les voisins ont sorti le trimmer et font un bruit infernal. Dans la journée, je suis allée avec Katia, Natacha Rimm, Marina et Sonia, au marché du dimanche. C'est un gros marché qui donne le tournis.J'ai acheté deux magnifiques iris, un lupin blanc et une liane originaire de Sibérie, appelée kniajik, qui fait de grosses clochettes blanches, j'ai vu ensuite qu'il y en avait de toutes sortes, c'est un genre de clématite très rustique.
Katia a décidé de se lancer dans le jardinage. Elle n'y connaît absolument rien, pas que je sois la grande spécialiste, mais ma mère était une artiste du jardin, nous en faisions le tour ensemble tous les matins, quand je venais, donc par imprégnation, il y a des choses que je sais ou que je sens. Du coup, je me suis retrouvée dans le rôle de la grande conseillère.
Je suis rentrée crevée, je ressens un immense besoin de trois jours d'affilée sans rien avoir à faire. Je me suis souvenue que ma mère, qui était très active et ne reculait devant aucune folle entreprise, avait à peu près mon âge quand, après avoir refait sa salle à manger, elle m'avait déclaré: "Tu sais, c'est la dernière fois que je me lance dans ce genre de choses, j'ai cru que je n'arriverais pas au bout".
Demain, Katia et la famille Rimm vont à la rivière, à Koupanskoié, et j'ai très envie de me baigner, mais je crois que je vais prendre mon vélo, et aller jusqu'à la rivière Troubej, je me rends compte que même avec les gens que j'aime bien, trop de mondanités me fatiguent.
Sans compter que j'ai mes cours avec Skountsev, qu'il faut répéter, sinon, je ne saurai jamais faire. Skountsev a eu le Covid, il n'a pas pu travailler, d'ailleurs, tous les endroits où il avait des élèves sont fermés depuis trois mois, pas de concerts, évidemment. Je crois qu'il est fauché comme les blés. L'autre soir, il attendait mon règlement pour aller au magasin du coin acheter à bouffer... Tout le monde, ici, devrait prendre des cours avec Skountsev, c'est la Russie incarnée. Il nous rend sa foi, sa poésie, son héroïsme, son âme, en un mot. Et c'est moi, la Française, qui le fait!
Hier soir, j'ai fait la connaissance d'une relation Facebook qui veut s'installer ici, Igor. Il a un côté très farfelu, comme beaucoup de Russes. Sa femme est bouriate, et journaliste à Russia today, et bien qu'elle ait l'air tout ce qu'il y a de plus calme, il m'a longuement parlé de la sauvagerie des mongols, une sauvagerie qu'il trouve saine et normale, la tolérance, c'est la mort des peuples. Il a visité Paris, et m'a dit qu'il s'était cru en Afrique. "C'est fichu, me dit-il. Les blancs rasent les murs, ils ont l'air de s'excuser d'exister. Comme ce n'est pas du tout mon cas, je faisais sensation. Il ne nous reste plus qu'à récupérer les Français en perdition et à sauver la civilisation européenne. D'ailleurs, c'est une tradition entre nos deux pays, nous avons eu les émigrés français de la révolution, vous avez eu les nôtres, et à présent, nous aurons à nouveau les émigrés français."
Il est enchanté par Pereslavl, et par son café la Forêt. Il trouve que Moscou est devenue absolument invivable. Je crois qu'il n'est pas le seul dans son cas. J'ai pris un "thé de la taïga" pour éviter le café, mais comme il était fort, je n'ai pas pu m'endormir avant l'aube qui survient très tôt, en fait, il ne fait jamais tout à fait noir, en ce moment, un morceau de ciel reste clair, comme si le soleil venait de se coucher.
Voici son compte-rendu de sa visite, et les photos de sa femme.

Exemple étonnant de ce que les Français peuvent faire d'une simple isba russe. Un peuple qui a la beauté dans le sang. Dans mon enfance, je ne comprenais pas pourquoi ils avaient donné Paris aux allemands sans combattre, mais ils voulaient juste conserver leur splendeur. Seulement alors, c'étaient des querelles entre Européens. A qui ont-ils maintenant livré Paris? Une ville qui sent le café, le parfum et les viennoiseries, ce sont des pithécantropes qui s'en emparent. Ils considéraient les Russes comme des sauvages et maintenant, excusez-moi, la Russie est toujpurs ouverte aux bonnes personnes. Peut-être sommes-nous rudes, mais polis, et la terre ne manque pas. Courez chez nous, la grande guerre a déjà commencé. Cela n'ira qu'en empirant. Mais ici, tout est normal. Nous sommes allés chez Laurence. Et le plus drôle, c'est qu'elle est née une semaine plus tard que ma mère, et elle se passionnecomme elle pour l'art populaire russe. Pereslavl-Zalesski.

 Удивительный пример того, что французЫ могут сотворить в обычной русской избе. Народ у которого красота в крови. В детстве не понимал, почему Париж немцам сдали без боя, а они просто хотели свою прелесть сохранить. Только тогда это была разборка европейцев с европейцами. Кому сейчас Париж сдали? Город который пахнет кофе, парфюмом и булками захвачен питекантропами. Русских дикарями считали, а теперь извините, но Россия всегда открыта для хороших людей. Может быть мы грубые, но вежливые, и земли много. Бегите к нам, великая война уже началась. Будет только хуже. А тут нормально. В гостях у Лоранс были. И что самое забавное, родилась она на неделю позже моей матери и увлечена русским народным искусством. Переславль-Залесский.





samedi 13 juin 2020

RIP

Poutine a signé la loi sur le registre numérique unique qu'on le suppliait de ne pas entériner et qui a été votée à toute vitesse, pendant que les moscovites étaient confinés par les mesures de Sobianine.  Certains amis me disent qu'il sait ce qu'il fait, qu'il faut lui faire confiance, je ne demande que ça, mais ça devient parfois compliqué.
En entérinant cette loi,il s'aliène une bonne partie de son électorat. Nikita Mikhalkov a fait deux émissions pour dénoncer la dictature numérique globaliste qu'on cherche à installer. Je vois les orthodoxes et les patriotes tomber les uns après les autres à tout le moins dans la perplexité. Dimanche, Natacha Rimm m'a dit que Poutine attendait pour réagir que soient votées les modifications apportées à la constitution. Ces modifications sont très souhaitées et souhaitables, car elles favorisent la récupération de la souveraineté de la Russie, et affirment ses valeurs morales.
J'ai vu une émission d'un politologue russe, Sergueï Mikheïev, qui analyse tout cela avec beaucoup de sagesse, et reproche aux libéraux de se mobiliser contre une imitation de l'occident qu'eux-mêmes demandaient constemment. Pour lui, quelle que soit la direction que prend Poutine, l'opposition est inexistante, l'opposition, c'est une collection de marionnettes, et le malheur, dit-il, est que Poutine ne soit précisément pas le dictateur qu'on représente. Ni un dictateur, ni un tsar. Or il faudrait de la décision, il faudrait comprendre que rien de bon ne viendra jamais de l'occident, et qu'il ne sert à rien de l'imiter ou de chercher à lui plaire, il faudrait arrêter de penser que tout là bas est merveilleux et tout, ici, arriéré. La question n'est pas dans l'argent qu'ont les uns et les autres, dit-il, la question est dans la façon dont les Russes se considèrent, dans leur reniement de ce qu'ils sont, et dans la perte de leur foi, en Dieu et en eux-mêmes.
Une amie me parle de la "foi en la jeunesse" qu'affirme une vieille artiste-peintre que je connais également. Cette histoire de foi en la jeunesse m'a toujours interloquée, depuis la mienne, de jeunesse, quand je contemplais les affreux petits imbéciles troskistes des facs soixante-huitardes, les hippies nunuchons des fêtes perpétuelles, toute cette politique stupide dont on avait la tête farcie, dans ma génération, ces discours trotskistes ou maoïstes glaçants, et parallèlement cette inconscience béate de ceux qui "découvraient le bonheur et la liberté" et pensaient qu'on était jeune pour toujours. Je savais déja que ces gens élèveraient des imbéciles pires qu'eux-mêmes, qui avaient déjà la cervelle lavée par la propagande et le conformisme des idées à la mode. Je ne vois pas très bien comment des jeunes élevés par des gens qui n'ont rien transmis pourraient se révéler tout à coup les sauveurs de la planète.
On me dira qu'en Russie, il en est autrement. Disons que le consumérisme et la licence ont moins fait de dégâts, mais le communisme a fait en grande partie table rase de ce que la Russie pouvait transmettre aux jeunes générations, beaucoup de gamins Russes grandissent dans l'ignorance complète de leur propre culture, de leur histoire, et on leur en inculque, du reste, comme à nous, le mépris et l'aversion. Pour le soviétisme, tout devait être utilitaire, la place de la beauté était dans les musées, ce qui fait dire aux gens qui viennent chez moi que ma maison ressemble à un musée, bien que je me sois meublée sur le Bon Coin russe, Avito, et chez Ikea, uniquement parce que j'ai aménagé mon intérieur de façon harmonieuse, Certes, il y a les jeunes orthodoxes, les jeunes folkloristes, les jeunes patriotes, mais ils sont souvent tournés en dérision par les autres, et par la presse. Alors ce n'est pas que je ne place aucun espoir en la jeunesse, mais les jeunes ne sont jamais que de futurs vieux...
C'est même par rapport à cela que je fais du folklore, c'est pour témoigner de ce que cela représente pour moi, et dans l'espoir de ramener quelques jeunes ou moins jeunes, vers les sources de l'âme russe car l'âme russe sans le folklore, et sans l'orthodoxie, qu'en restera-t-il? Je trouve encourageant que beaucoup de jeunes y reviennent. Mais le règne de la dictature numérique et de la caste supranationale ne laissera pas beaucoup de chances à ce renouveau de se confirmer. C'est pour cela que le centre de folklore et le fond de culture slave ont été fermés par le ministre de la culture précédent, qui adorait toutes les provocations perverses venues d'occident, et détestait tout ce qui était russe. C'est pour cela que Sobianine détruit tout ce qu'il reste du vieux Moscou. C'est pour cela qu'on ne restaure pas grand chose, et que le ministre de la culture ne sert qu'à entériner et justifier les vandalismes provoqués par la cupidité, mais aussi la haine idéologique de tout le passé russe, observation que je peux transposer aussi bien en France, c'est partout la même mafia, les mêmes démons.
La plupart de nos contemporains ignorent absolument ce qui les a précédés et dégénèrent à une vitesse hallucinante. Un Français bon teint demandait sur facebook s'il y avait une culture rurale équivalente à la culture urbaine que représente le rap. Incroyable... D'abord, la culture urbaine française, il y a encore cinquante ans, ce n'était pas le rap; le rap est un phénomène américain qui concerne la diversité des banlieues, et contamine le Français d'origine, comme le petit abruti des villes russes qui n'a plus de russe qu'un idiome dégradé. Et ensuite, le gars n'a aucune idée de la culture traditionnelle paysanne qui avait mis des siècles à s'élaborer, se transmettant de génération en génération, ou peut-être pensait-il à une "culture rurale" surgie ex nihilo des campagnes ravagées par la technocratie où tentent de survivre des "exploitants agricoles" eux-mêmes coupés de leurs sources?
Pour en revenir à la fameuse loi, j'entends encore un autre écho: Poutine fabrique un big data russe pour échapper au big data américain, et on me donne les Chinois en exemple. Les Chinois sont donnés en exemple partout, parce que la réussite économique et la puissance politique sont les critères absolus des sociétés issues de nos glorieuses lumières et du protestantisme industrieux et implacable qui nous ont fait ce monde de merde, ignominieux et irrespirable. Les Chinois, une société de fourmis rouges qui ravagent tout chez eux et chez les autres, la faune et la flore sauvages, un produit bâtard du communisme et du capitalisme dans l'expression la plus monstrueuse de ces deux têtes d'un même serpent. Non, pour les Russes, même après des décennies de dressage et de rééducation, je pense que ce modèle, ça ne va pas le faire. Pour les Français non plus d'ailleurs, du moins tant qu'ils restent vivants, tant qu'on ne les a pas réduits à quelques ilôts persécutés au sein d'une négritude agressive, comme cela semble être le projet.
D'après cet autre écho, la Russie n'a pas le choix, je connais ce "pas le choix", ce n'est pas entièrement faux, c'est bien cela le problème. Tant que des gens, des sociétés, continuent à courir après le progrès, l'argent, la technique, le pouvoir, avec de moins en moins de scrupules et de freins culturels et moraux, tous les autres sont contraints de s'aligner ou de disparaître. Les magnifiques indiens d'Amérique ont disparu, bouffés par d'horribles petits colons blancs rétrécis et avides. Les Russes ont commencé à se renier, dans ce qu'ils avaient de plus original et de plus lumineux, avec Pierre le Grand, qui aurait voulu les remplacer par des Allemands. Puis avec le communisme, qui leur a fait prendre en ignorance et en horreur tout ce qui avait précédé les décénnies de malheur et de massacres de leur révolution. Je pense que les tsars du XIX° siècle ont fait des tentatives pour sauvegarder la Russie rurale et chrétienne tout en la modernisant de façon à supporter la concurrence conquérante et agressive de l'occident industriel bourgeois, qui sacrifiait sa propre paysannerie sur l'autel du moloch progressiste. Mais les démons lâchés étaient trop gourmands. La Russie est entrée à son tour dans ce processus de surenchère dans l'autodestruction. La Russie communiste n'était déjà plus la Russie, mais l'URSS. La Fédération de Russie, en devenant une dictature numérique, fût-elle en mesure de rester "nationale", risque de ne plus avoir grand chose de russe, comme sa capitale elle-même, cette malheureuse Moscou, qui fut une ville magnifique, poétique et sainte, et qui n'est plus qu'une "agglomération" complètement folle d'immeubles en béton hideux, avec les palais kitsch des années Loujkov-Sobianine, les étuis péniens de béton et de verre dressés dans le ciel et quelques églises et monastères survivants qui dérivent là dedans. Et cette lèpre gagne la province, elle a ravagé Pereslavl, elle touche, d'après ce que j'ai entendu dire, Kazan et Nijni-Novgorod. La "démocratie des lumières", imposée à tous dans le sang et les larmes, aura débouché sur la tyrannie des mafias, des usuriers apatrides et des technocrates transhumanistes.
Pendant ce temps-là, en Amérique et en Europe, la société se transforme en asile de fous furieux, avec les noirs chauffés à blanc, fort opportunément pour certains, que cela ne dérange pas du tout de mettre nos pays à feu et à sang pour accomplir leurs desseins résolument noirs, comme les manifestants à leur service, de façon consciente ou inconsciente. Le gouvernement français et la presse internationale sont si évidemment complices, si honteusement partiaux, je dirais comme d'habitude, comme partout où se sont commis tous les mauvais coups, en Yougoslavie, en Irak, au Donbass, en Syrie... mais comment  les gens font-ils pour marcher encore là dedans, et jusqu'à quand? J'ai la nausée quand je vois tous ces imbéciles lécher les chaussures des noirs. A tel point qu'en voyant deux passer masqués à Pereslavl, où on n'en voit jamais, j'en ai eu le coeur retourné. Il fut un temps où, si j'en croisais à Moscou, je les plaignais de se cailler si loin de chez eux. Maintenant, je m'écrie intérieurement: quoi? Ici aussi? Ils sont déjà là?
Une jeune femme métisse, très belle et très sympathique, évoque son malaise de se trouver au milieu, dans la situation actuelle, et cela me fait de la peine. Il est évident que je n'ai rien contre elle, le métissage naturel, spontané ne me dérange pas, c'est sa planification, sa propagande, son imposition par des gens qui se prennent pour des surhommes, et nous pour du bétail qu'on croise de gré ou de force, qui me révolte, c'est cette racaille "racisée" instrumentalisée devant laquelle des sociopathes pervers richissimes et leur valetaille nous demandent de nous prosterner. Je ne me prosternerai devant personne, je ne me prosterne que devant Dieu. Fasse le ciel que la Russie survive malgré tout, et que tous les démons qui nous ont organisé cela soient précipités chez leur maître en enfer.
En tous cas, c'était bien mené! Submersion de l'Europe sous les migrants. Le coup du Covid, et tout le monde à la niche avec la muselière. Et dans la foulée, la guerre inter raciale, enfin, quand je dis la guerre... Les abrutis qui se mettent à quatre pattes pour demander pardon n'ont vraiment plus qu'à poser la tête sur le billot ou à écarter les cuisses, sans doute les deux.
Jean Raspail vient de mourir, juste au moment où nous sombrons dans la plus complète ignominie. Après l'incendie de Notre Dame, c'est un signe bien sinistre. Il est allé rejoindre la France, celle qui fut et qui n'est plus. Le Mordor de Soros est en train de submerger le monde, avec ses orques noirs et ses nazguls. Que Dieu sauve la Russie. Notre dernier espoir. Comme je répondais à un Russe qui me disais que notre dernière arche prenait l'eau: sans doute, mais c'est la seule qui nous reste...





Le monde s’ouvre en deux comme un crâne brisé,
Coulent les ténèbres avec le sang versé,
Où se noient ensemble les bêtes et les gens,
De rares coupables et beaucoup d’innocents.

Et tout est bien parti, comme on l’a raconté,
Si quelqu’un commence, tout le monde s’y met.
D’abord l’on proteste, puis ensuite on se tait,
On n’a plus rien à dire, on ne sait que choisir
Prier ou se battre, rester ou bien s’enfuir.

Les ombres déchaînées ont trouvé leur visage,
C’est le vôtre, vous tous qui avez mis en gage
Votre âme petite chez le grand usurier
Qui jamais ne rendra ce que vous lui bradez
Contre l’argent pillé et contre un vain pouvoir,
Une triste revanche et dans l’océan noir
Que si facilement vous avez soulevé,
Plus sûrement que nous demain vous sombrerez.
Et plus profondément, bouffons et viragos,
Assassins et voleurs, jusqu’au tréfonds des eaux.
Pleins de cris, de noirceur et de sinistre effroi
Vous n’emporterez rien dans votre tombeau froid
Que la grise charogne où votre âme a péri,
Squelettes habillés qui offensez la vie.

Et nous dont vous broyez les humbles destinées
Nous guettons sur la mer la grande arche invisible
Dont vous ne verrez pas la lumière épanchée,
Et nous irons dedans ses flancs insubmersibles
Avec tout notre amour, nos cœurs émerveillés,
Et peut-être aurons-nous alors, de vous, pitié.