Je n’ai encore pas pu m’endormir avant deux heures du matin, à cause de ce qui se passe avec les éleveurs. Cela me retourne les tripes, il me semble voir se répéter tout ce que je lisais à propos des paysans russes dans les années trente. Une absurdité, une fourberie et une méchanceté d’un autre monde, sauf qu’à la place des tchékistes en veste de cuir, on a des démons en costar, en tailleur Chanel, cette immonde ministresse des basses oeuvres, ce démon à lunettes, encore une mégère politicienne, et dire que tant d’abrutis comptaient sur les femmes pour changer le monde ! « La femme est l’avenir de l’homme » ! L’avenir radieux, on peut le dire... Et tous les vils exécutants, tous ces cognes recrutés dans on ne sait dans quel bas fonds, je suis sûre que le vampire en chef récupère les Azov de son pote Zelenski, ceux qui commettaient des atrocités au Donbass et ne se gêneront pas pour le faire en France. Les vétérinaires vendus, les journalistes... j’en demande pardon au Seigneur, mais je ne peux pas aimer ces cafards, c’est au dessus de mes forces. S’ils étaient à terre, peut-être ne leur lancerais-je pas un coup de pied dans la gueule, parce que ce n’est pas dans ma nature, mais c’est tout ce que je peux promettre. J’imagine ce qu’ont ressenti les honnêtes paysans qui essayaient de parlementer devant ces abimes de vilenie, de fourberie et de cruauté, des gens normaux ne peuvent se représenter que des mentalités pareilles existent en dehors des prisons, or ce n’est peut-être pas en prison que l’on trouve les pires, et de toute façon, le public des prisons, pour qui les parasites de la caste sont pleins d’indulgence, leur est « socialement proche ». J’imagine cet assaut de brutes casquées dans la nuit, ces blindés, ce gazage par hélicoptère de braves éleveurs, de chiens, de bétail, de poneys, les vaches qui se morflaient des balles en plastique, comme les gilets jaunes éborgnés, est-ce que les mougeons vont enfin se réveiller ? Ou bien attendent-ils les premiers cadavres humains ? Mais on leur trouvera de bonnes explications, en calomniant les victimes, comme on l’a déjà fait avec le Donbass. C’est drôle, la première fois que j’ai vu Macron en campagne électorale, j’ai senti tous mes signaux se mettre au rouge. J’ai vu quelque chose de particulièrement maléfique, une gueule de traître choisie sur casting, une créature des ténèbres qui nous apportait la mort. J’ai ressenti une sorte d’horreur métaphysique, et pendant que tous les castors faisaient barrage, j’ai voté le Pen, ce qui de toute façon, ne servait à rien.
Une des porte-paroles des paysans indique qu’après sept flics qui n’ont pas pu se résoudre à piétiner la fermière à genoux qui hurlait des supplications et ont rendu leur casque, les vétérinaires requis ont aussi calé devant le crime, et que cent vaches ont été tuées sur les deux cents prévues. Les vétérinaires consciencieux ont été immédiatement radiés par leur ordre pourri. Ils sont soixante-dix. (contre sept flics). Les vaches ne sont pas nourries, car leurs propriétaires ne peuvent les approcher, ce qui rappelle une fois de plus la collectivisation soviétique, quand les paysans mouraient de faim d’un côté, et leurs bêtes de l’autre. Pendant ce temps, la ministresse, avec sa tête à faire peur aux gosses, parle « d’éléments d’extrême gauche », et un autre traître de base, Rousseau, le syndicaliste, de « populisme ».
Charles Gave dévoile que derrière tout cela, il y a une commande de Black Rock, Black Rock qui a envoyé son patron officiel se mêler des négociations de paix en Ukraine, évidemment, puisque ce groupe mafieux a acheté toute la terre de ce pays et voyait avec satisfaction sa population effacée de sa surface. Si vous n’établissez pas de lien entre les deux, c’est que vous êtes handicapé du bulbe. Le massacre des troupeaux, c’est purement et simplement une commande mafieuse, réglée par les méthodes que cela suppose, c’est du crime en bande organisée. De braves gens parlent encore des "policiers qui ne font qu'obéir aux ordres". Honneur aux sept samouraïs qui ne l'ont pas fait. Et honte à tous les autres: il y a des ordres scélérats, des lois scélérates, des gouvernements de malfaiteurs. Que dit le flic à ses gosses, quand il rentre chez lui, après un tel exploit? "Mes chers petits, aujourd'hui, en pleine nuit, je suis tombé sur une ferme paisible, j'ai gazé les vaches avec les habitants, la fermière en larmes, les poneys, les chiens, les petits veaux, j'avais des ordres"? Et demain, si on donne l'ordre de flinguer les paysans, ils le feront? Ils vont bien déjà embastiller et perquisitionner n'importe qui...
Philippe de Villiers m'a appris qu'en dix ans, le nombre de paysans est tombé de 950 000 à 450 000. Or pour moi, les vrais français ce sont eux. Plus les artisans, et aussi les réfractaires, les dissidents et les mauvais esprits. Combien de vrais Francais reste-t-il en France? C'est pour les effacer de la terre que tout cela a lieu. Et avec eux toute leur culture, que l'on nie, que l'on moque, que l'on profane sournoisement. Il n'y a pas la gauche et la droite. Il y a la France et sa négation. L'anti-France, et même l'anti-humain, que l'on voit à l'oeuvre partout, du reste, sous une forme ou une autre.
L'Etat profond semble indéracinable, mais on ne sait jamais, les agriculteurs français ne sont pas les seuls à se soulever. Les Grecs le font aussi, les Bulgares. Ma cousine pense que la France, après beaucoup de sang et de larmes se relèvera plus haut qu'elle n'a jamais été. Je voudrais y croire, mais pour l'ensemble du monde, j'aimerais seulement qu'il ne tombât pas trop bas. De profonds ravages ont été opérés dans la mentalité française, et on peut dire que dans la mentalité russe aussi, bien que finalement, cette dernière s'en sorte plutôt mieux, sans doute parce qu'elle a été moins longtemps soumise au consumérisme.
Quand on est du genre à assembler les pièces qui nous tombent sous la main, on est pris d'une sorte d'horreur métaphysique, compensée, pour les croyants, par la confiance en la Providence et la justice divine, ou de façon plus neutre, dans la Némésis. La collectivisation des années trente. Le massacre du cheptel européen, qui pourrait déboucher sur un nouvel holodomor (je rappelle que la famine soviétique ne s'est pas du tout limitée à l'Ukraine et n'était pas spécialement dirigée contre elle). Les oliviers des Palestiniens arrachés. La maladie prétexte des vaches, la folie collective du covid. L'étrange connivence entre le trotskisme, le capitalisme et le nazisme. Le peuple élu et la race supérieure. Les Ukrainiens pris au lasso pour être envoyés sur le front. Le métropolite Arséni martyrisé par le SBU. Benoit XVI obligé par des bandits en costar de céder la place à un pape soumis.
Un hiver pénible s’annonce, un
hiver en dents de scie. Trois jours de tempérure négative, trois jours de
dégel. Qui plus est, après avoir opéré quelques travaux publics, et ravagé la
berge de la rivière, qui reste éventrée, dépourvue de toute espèce d’arbres,
traversée par un horrible chemin asphalté bien raide, avec des bordures en
ciment, et pourvue d’abominables
escaliers métalliques, les fonctionnaires locaux nous ont mis tout le centre en
parking payant. C’est-à-dire que je vais faire mes courses, et en passant, je
veux m’arrêter au café : ding, je paie. Je veux en rentrant acheter
quelque chose chez Vkousvil ou à la pharmacie : ding, je repaie. A chaque
fois que je descends de la voiture, je paie. Et si je veux prendre un
abonnement annuel qui me permettrait au moins de ne pas y penser, cela me
reviendra à 360 euros, plus cher que mon assurance de bagnole. A Moscou, la vie
est devenue impossible, à cause de ce racket. Les autorités locales ne
pouvaient rester, devant l’afflux des touristes, à l’écart de ce pactole. Et s’il
s’agissait d’un impôt permettant d’améliorer la ville, mais d’abord, on sait
comment ils l’améliorent, ici, la ville, et ensuite, c’est une compagnie privée
qui bénéficie du jack pot.
Je serais jeune, je
marcherais, mais il y a des jours où je risque ma vie sur le verglas, et puis
je peux de moins en moins trimballer des paquets. Prendre un taxi me
reviendrait à peine plus cher, mais cela m’emmerde d’appeler un taxi pour aller
d’un endroit à l’autre, d’attendre à chaque fois. Et me faire livrer, c’est l’enfermement,
je ne verrai plus personne. Il faut payer ou rester enfermé. Je paierai sans doute. 360 roubles par mois, cela fait ce que me coûteraient 6 arrêts payants sur deux jours. Mais le principe me révolte. Je n'aime pas le monde qu'on nous fait et ne lui souhaite pas longue vie. certains s'extasient sur les robots qui font le plein en Chine ou les livraisons à Moscou, moi, j'aime avoir affaire à du vivant, les machines ne m'intéressent pas et me foutent le noir.
Tant que cela ne glisse pas trop, je suis partie faire une courte balade dans le marécage, vent du nord, moins six degrés, flocons erratiques, lumière nordique, parcimonieuse et étrange. La neige dissimule les disgrâces des habitations, car elle en unifie les teintes, tous les toits sont blancs, ou plutôt bleutés, et se fondent avec les nuées, au lieu d'étaler des couleurs criardes qui jurent ensemble. Et puis, avec ce vent aigre, les promeneurs sont rares. Je suis seule, face à ce qu'il reste à Pereslavl de la création de Dieu.








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