Translate

samedi 30 juin 2018

L'Empire terrestre et la sainte Russie


Le tsar tel que je l'ai vu et dessiné
A la lueur du livre que je lis, "Ivan le Terrible en tant que figure religieuse" d'Alexandre Dvorkine, il semble que le tsar Ivan était beaucoup plus sombre que je finissais par le penser, sous l'effet de toutes sortes de révisionnismes, prétendant qu’on l’avait noirci, calomnié, qu’on ne trouvait pas trace de certains massacres mentionnés ou que le nombre de ses victimes était inférieur à celui des victimes d’Henri VIII ou des guerres de religion. Oui, sans doute, on a  noirci le trait, mais il n'est en aucun cas le saint que certains présentent et voudraient officiellement canoniser. L'auteur analyse de près ses propres écrits, il semble que le tsar ait été vraiment très atteint par un orgueil immense qui étouffait en lui tout autre sentiment humain, et en particulier l’empathie.  Ce qui est nouveau, dans cette thèse, c’est qu’elle présente l’Opritchnina comme une hérésie de type occidental. C’est-à-dire qu’on explique généralement  les cruautés d’Ivan le Terrible par le « tempérament asiatique des Russes », on le présente, par rapport à Pierre le Grand, comme une sorte de khan mongol, or comme Pierre le Grand qui, d’ailleurs, le louait, il était influencé avant tout par l’Europe, c’était l’Europe qui lui en mettait plein la vue, par son avance technique, par sa puissance économique et militaire, et s’il se détournait de la Grèce ce n’était pas tant pour la raison qu’elle avait des tendances uniates, c’était parce qu’elle avait été vaincue, or il avait à l’esprit l’idée protestante, judaïque ou disons vétérotestamentaire, que l’élection divine était consacrée par la prospérité matérielle. Ainsi fut-il tout à fait déconfit de voir son entreprise rencontrer de sérieux revers, ses armées être défaites. Il avait très sérieusement conçu l’Opritchnina comme un monastère dont il était l’higoumène, avec le terrible serment etc. Il voulait créer une sorte d’équivalent de l'ordre des chevaliers teutoniques. Il pensait que seul le pouvoir total et sans limites de sa personne, appuyé par ses moines soldats, pouvait garantir à son pays le salut non pas seulement matériel, mais même spirituel, puisqu’il se voyait quasiment comme le représentant de Dieu sur terre, ou du moins son seul interlocuteur valable dans le pays. Comme il était d’un pessimisme noir et ne pouvait croire en personne, il estimait que les gens ne marchaient qu’à la terreur, qu’ils étaient incapables de se conduire normalement sans la schlague. 
Je ne trouvais pas de folie dans ses lettres, mais en réalité, elle est dans l’idée même de ce monastère, de la toute puissance de son "higoumène", de sa position exceptionnelle, une folie froide qui n’empêchait pas de prendre des décisions politiques astucieuses, une folie idéologique, dont nous avons eu par la suite de regrettables exemples.
Il est naturellement compréhensible que le métropolite Philippe n’ait jamais voulu bénir ses entreprises… 
Ce qui me sidère, c’est que le peuple russe, lui, qui, jusqu’à une date récente et peut-être même jusqu’à aujourd’hui, n’est pas du tout un peuple violent, qui, à l’époque, était à la fois ontologiquement chrétien et ontologiquement païen, entre la foi évangélique et le conte de fée, ou l’épopée, qui avait un idéal médiéval d’accomplissement spirituel, et le plaçait au dessus de tout autre genre d’accomplissement, qui était très peu matérialiste et surtout contemplatif, ait pu avoir un tsar comme Ivan le Terrible puis un tsar comme Pierre le Grand.  Car ceux-ci, au fond, le méprisaient et voulaient à toutes forces le violer pour en faire autre chose, même si le tsar Ivan était beaucoup plus conservateur et aussi plus porté aux spéculations intellectuelles, philosophiques, théologiques, moins terre à terre, pratique et technique que son successeur. Thème repris ensuite par les communistes, mais là, c’est déjà plus compréhensible, dans la mesure où la plupart des bolcheviks étaient juifs et détestaient ontologiquement la Russie orthodoxe, paysanne, païenne, féérique, épique, contemplative et poétique… 
Pour certains détails, je ne serais peut-être pas d’accord avec l’auteur, mais pour sa démarche de pensée, je pense qu’il l’a assez bien cernée, et l’hérésie du tsar explique le phénomène de l’Opritchnina, et la coexistence chez lui d’une religiosité sincère (mais à côté de la plaque) et de sa sensualité débridée comme de ses cruautés. Je disais que c’était malgré tout un idéaliste russe, c'était surtout un idéologue, un intellectuel qui tenait mordicus à sa théorie.  Et il est probable que malgré des accès de remords ou même de détresse, il est mort sans avoir compris dans quoi il s’était fourvoyé.
Ces découvertes m’amènent à préciser aussi ma perception de l’occident et de ce qui lui est arrivé, et comment nous avons pu dériver jusque là où nous en sommes. Des réflexions aux arrière-plans métaphysiques ou eschatologiques.
La mentalité qui a fait le succès de l’occident, plus que judéo-chrétienne me paraît judéo-romaine. La mentalité orthodoxe étant elle hélléno-chrétienne, en considérant que le christianisme, en soi, est l’aboutissement et la justification du destin d’Israël, et le judaisme , après le passage du Christ sur la terre, étant représenté par les pharisiens, ceux qui ont refusé ce destin, refusé le Royaume des cieux au nom du royaume terrestre… Dans tous les aspects de l'occident après le schisme, judéo-talmudiste franc-maçon, protestant ou catholique conquérant, le problème est la dérive qui détourne de la recherche du Royaume des Cieux vers celle du Royaume terrestre, le paradis terrestre fait de main d'homme, la domination de l'homme sur la nature et la matière.
Certains considèrent que les problèmes actuels viennent du christianisme, lui-même à leurs yeux une forme de judaïsme, alors que le paganisme est respectueux de la nature et des croyances des autres. C’est une opinion que je rencontre souvent chez des personnes de droite, parfois à tendance fasciste. La personnalité de gauche s’inscrivant dans le courant d’un contre christianisme athée, matérialiste inspiré d’hérésies chrétiennes judaïsantes ou de franc-maçonnerie mâtinée de judaïsme kabbalistique, avec toutes les nuances idéologiques qui en découlent.
Mais le paganisme des Romains, s’il tolérait n’importe quelle croyance, parce qu’au fond, il n’était pas une religion au sens spirituel du terme, mais un ensemble de superstitions, de rites sociaux et, au mieux, d’idées philosophiques ou de concepts psychologiques sous forme de divinités et de récits symboliques, n’était en rien respectueux de la nature, il a pratiquement fait disparaître le lion de l’Atlas dans les jeux du cirque, et il n’était pas respectueux non plus de la personne humaine, si elle n’était pas protégée par le statut de libre citoyen romain qui en faisait un être humain à part entière.
De son côté, le judaïsme, comme on le voit dans la Bible, si elle n’est pas couronnée et éclairée par le message évangélique, postule l'existence d'un peuple élu, dont les membres sont d'une autre essence que le commun des mortels, et puis le reste du monde, qui peut être conquis, massacré et exploité sans aucun problème.
Au moment où le Christ s’est incarné, ces deux mentalités régnaient sur le bassin méditerranéen, et je pense que le moment n’a pas été choisi par hasard, car ces deux mentalités engendrent un esprit industrieux et prédateur, pragmatique, matérialiste, impérialiste qui donne inévitablement  à ceux qui l’adoptent la suprématie politique et économique sur tous les autres car il est à la fois redoutablement efficace et implacable. Il est aussi à la base des progrès techniques et scientifiques dont nous sommes si fiers.
On s’est d’ailleurs demandé, je m’en souviens d’après mes lectures, comment le progrès technique n’avait pas débuté alors, dans l’antiquité, d’autant plus que les Grecs, de leur côté, avaient fait beaucoup de découvertes scientifiques fondamentales. On envisageait que l’esclavage ait rendu inutile l’invention de machines qui auraient remplacé la force de travail gratuite alors disponible. C’est peut-être en effet possible, toujours est-il que tout était là, la matrice du monde moderne était en place, et le Christ est venu juste à ce moment annoncer le Royaume des Cieux, la fin des temps, la Résurrection, la Jérusalem Céleste et prôner l’amour et le désintéressement. Au monde entier, et non plus au seul peuple juif.
Ce qui nous a donné environ 1400 ans de répit et de christianisme cosmique avant que cela ne tourne vraiment mal. Les juifs chrétiens, les Romains chrétiens, les Grecs chrétiens, tout le bassin méditerranéen et les barbares en contact avec icelui ont relativisé la domination politique, matérielle sur ce monde déchu pour placer au premier plan la conquête spirituelle du Royaume des Cieux. Ce qui ne veut pas dire que du jour au lendemain les loups se sont mués en agneau, ni que le monde fut dépourvu de conquérants, de marchands, de rois, d’empereurs, de bandits mais disons qu’un autre esprit régnait. Un autre idéal. Des tas de choses, qui continuaient à se pratiquer, n’avaient plus de justification, elles n’étaient plus religieusement licites, comme de vendre ou d’acheter des esclaves ou de pratiquer l’usure. De tuer, de torturer, de ruiner son prochain. De débaucher les jeunes filles et les enfants. Autrement, quelle importance ? Vous achetez un bel adolescent au marché, vous en faites ce que vous voulez, vous le revendez à quelqu’un d’autre… C’est un esclave, pas un être humain. Pour le chrétien, le vrai, cet esclave était un être humain, autant que son maître. De sorte que le serf du moyen âge, par exemple, ne peut pas être assimilé à un esclave, même s’il n’était pas libre socialement et politiquement.
Cet idéal fut complètement adopté par les Russes, même lorsqu’ils conservaient parallèlement un paganisme beaucoup plus imprégné de nature et de respect de celle-ci que celui des Romains, d’ailleurs. Je dirais que l’idéal chrétien a peut-être rencontré chez les slaves du nord une innocence et une générosité, un désir d'absolu et une simplicité qui lui correspondaient particulièrement. Et ils l’ont compris généralement au pied de la lettre, même si naturellement, beaucoup de pécheurs n’étaient pas fidèles au message, il reste que pareils au publicain de la parabole, ces pécheurs russes proféraient à l’église : «Seigneur aie pitié », avec de vraies larmes de repentir.
A peu près au même moment s’est produit le schisme qui a séparé l’Europe entre pays orthodoxes et pays catholiques. Ainsi que le remarquent pas mal de libéraux russes généralement juifs, les pays orthodoxes ont été conquis par des peuples moins spirituels, moins chrétiens, beaucoup plus de ce monde, ou distancés techniquement, politiquement et économiquement par les pays d’abord catholiques puis ensuite, surtout, protestants. Mais ces derniers pays n'étaient puissants matériellement, militairement, économiquement que dans la mesure où ils avaient fait allégeance au prince de ce monde.
Cette dérive s'est accentuée à la période de la Renaissance, avec l’hérésie protestante qui déclencha la contre réforme et tout ce qui a découlé de ces deux faits. Comment est-ce que je vois la Renaissance, et cela depuis longtemps ? Les occidentaux en sont très fiers, et les Polonais méprisaient les Russes de n’avoir « pas connu la Renaissance », au contraire d’eux, qui l’ont assez peu connue du reste. Je considère que c’est une chance pour les Russes de n’avoir pas connu la Renaissance, et d’ailleurs ils l’ont connue quand même, il s’avère qu’Ivan le Terrible lui-même était sous l’influence de cette fameuse Renaissance, de Machiavel, des dominicains, des moines soldats, des inquisiteurs et de cette déification de la chose politique qui a donné les fruits que l’on sait. La Renaissance, la Renaissance de quoi ? Et en particulier, en ce qui concerne la Russie, qui n’avait pas connu l’empire romain, ni le paganisme antique, mais un paganisme des eaux et forêts plus ou moins chamanique ? Rien ne me consterne plus que la copie de Versailles faite par Pierre le Grand avec des figures mythologiques de dieux et déesses qui  n’ont de lien que très lointain avec le passé slave païen de la Russie.
La Renaissance, même pour nous, alors que j’adore le moyen âge et tout ce qu’il a créé de si merveilleusement vivant, original, simple, spontané, c’est le retour à un paganisme hellénistique conventionnel  que je trouve généralement ennuyeux et pompier, et à la romanité pragmatique, légaliste, politique, technique, efficace, sans la transfiguration du christianisme évangélique. La Renaissance a précipité la dénaturation du christianisme occidental à travers une vision protestante vétérotestamentaire et judaïsante. Cette dénaturation procurait un alibi aux appétits de conquête, territoriales, économiques, scientifiques, au triomphe prométhéen ou même luciférien de l'homme sur la nature en vue de son bien-être ici-bas, de sa jouissance égoïste et de la prolongation infinie d'une existence de plaisirs devenue l'idéal à atteindre: le paradis sur terre. C’est-à-dire que tout est à nouveau en place, à la faveur de ce retour en arrière vers une antiquité elle-même dénaturée et fantasmée, mais que le Christ étant déjà venu, et son message trahi ou obscurci, on peut maintenant s’orienter vers le progrès scientifique et technique et « éteindre au ciel des étoiles qui ne s’y rallumeront plus ».
Je passe sur toutes les conséquences en occident, et je me retourne vers la Russie et Ivan le Terrible. La Russie ontologiquement chrétienne orthodoxe, ontologiquement inadaptée à ce qui se dessine et s’y opposant, de manière inconsciente, de toute sa nature agreste, rêveuse, contemplative, anarchique, nonchalante, de toute sa puissante force d’inertie. Un souverain, par essence, est un homme porté au pouvoir,  le recevoir, le garder, le transmettre. Toutes ses pensées sont orientées en ce sens : l’économie, la politique, les intrigues, la guerre, les conquêtes, s’il veut conserver son trône, il faut conserver ou étendre son royaume et pour cela entrer en compétition avec les autres qui ne lui feront pas de cadeau, c’est une certitude. Comment rester un roi chrétien tout en défendant ses sujets, ses frontières et son trône ? Le pouvoir est une chose terrible et formidablement corruptrice, c’est pourquoi, à mon avis, il lui fallait être sacré, il fallait que ce fût un sacerdoce, et que la deuxième tête de l’aigle contrôlât son vis-à-vis, selon l’optique du métropolite Macaire et l’idée de la Troisième Rome. On voit aujourd'hui toutes les dérives du pouvoir laïque devenu inévitablement oligarchique et mafieux.
Dans un pays de rêveurs et de contemplatifs, de paysans à moitié païens, de fous en Christ et de cosaques aventureux, ceux qui prennent le dessus sont bien évidemment les plus rapaces, les plus pragmatiques, les plus astucieux, ceux qui correspondent le mieux au modèle efficace de l’Occident alors émergent. Et le souverain devait tenir compte et de cette frange oligarchique, et de ses concurrents étrangers mieux armés qui pourraient lui déferler dessus.
Je pense que là est une des clés du comportement d’Ivan le Terrible et plus tard de Pierre le Grand. Cette compromission avec le diable, tel qu'il apparaît au Christ dans le désert, pour lui offrir la domination terrestre dont il se détourne. Dans la mesure où l’Occident s’était peu à peu lui-même massivement  détourné du Christ pour céder à celui qui le tentait au désert, que devaient faire les autres peuples de la terre ? Disparaître, comme les indiens d’Amérique, se soumettre, ou bien s’adapter, comme ils le pouvaient, d’une façon parfois totalement absurde et monstrueuse… J'ai souvent pensé: ah s'il n'y avait pas eu Pierre le Grand, le schisme des vieux-croyants, puis l'abominable révolution... Mais tout cela a eu lieu et peut-être que cela était inévitable, dans une perspective eschatologique, peut-être que tous les martyrs connus et inconnus de la sainte Russie constituent là bas une entité particulière, comme sur le tableau de Glazounov, et que le dernier tsar martyr est à la tête de cette immense procession...  
Ma sympathie personnelle va à la Russie en tant qu'entité spirituelle, culturelle et civilisationnelle, celle qui désespérait ses dirigeants et les poussait à la martyriser. Je connais des Russes qui, au nom de l’Empire, et de sa puissance, pardonnent tout aux tyrans et même les vénèrent, d’Ivan à Staline en passant par Pierre, et marchent joyeusement sur les tombes des martyrs ou des ancêtres, au sens strict d'ailleurs, puisque sous l'Union Soviétique, les cimetières étaient rasés avec les églises pour construire des jardins d'enfants ou autres bâtiments publics. Mais ce n’est pas cela, la sainte Russie, cela, c’est l’Empire. La Russie qui peut apporter la lumière au monde, et qui l’a déjà fait, du reste, ce n’est pas l’Empire, c’est la sainte Russie, malgré l’Empire.
Cependant, sans l’Empire, il n’est pas sûr que la sainte Russie eût pu transmettre au monde la lumière qu’elle avait gardée. Car elle eût été assez vite conquise, par les Polonais, par les Allemands, elle aurait disparu, submergée par l’Occident, alors qu’ainsi, elle a pu rester un Royaume orthodoxe, plus ou moins intact, jusqu’en 1917. Je trouve significatif et tragique, d’ailleurs, que son tsar le plus orthodoxe, le plus humain et le plus russe, en dépit de ses origines étrangères, eût été assassiné avec sa merveilleuse famille par les gnomes auxquels elle s’est alors donnée…
De sorte que sans avoir la moindre sympathie pour Pierre le Grand et en déplorant l’hérésie d’Ivan le Terrible, j’en viens à me dire que ces épisodes faisaient partie du plan divin en ce qui concerne la Russie et peut-être même l’Europe, à plus long terme. Car notre monde est condamné, et devant la puissance démoniaque qui a repris le dessus à la Renaissance pour nous amener là où nous en sommes, on ne peut que reculer pour mieux sauter.  Il faut donc se résigner à sauver ce que l’on peut et qui l’on peut tant que cela est encore possible. Au cours des cinq derniers siècles se sont succédées les moissons de justes que fait le Seigneur avant la fin, les écroulements irrémédiables qui ont préparé notre plongée actuelle dans un néant ignominieux. Cela fait mal, mais cela fait sans doute partie du programme, du chemin de croix humain vers la fin, vers le Retour espéré du Roi…
La Russie a sauvé, au prix de grandes souffrances et de nombreux martyrs, quelque chose dont nous aurons besoin, en ces temps ultimes. Quelque chose de saint, quelque chose de beau, quelque chose d’innocent et de clair, quelque chose de fondamental.  A la faveur de son horrible révolution, et de l’exil de beaucoup de ses meilleurs éléments, elle a ensemencé l’Europe de ce qu’elle avait de plus précieux. Et maintenant que l’Europe sombre dans les ténèbres, ces graines de lumière donneront peut être en notre ciel quelques étoiles, les dernières, celles qui guideront les résistants au sein des tempêtes qui nous attendent.






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire