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lundi 11 février 2019

Souzdal

Au mois de janvier, je me répétais sans arrêt: pourvu qu'il fasse aussi beau quand ma soeur viendra. Eh bien c'est raté.
Ce matin, j'ai décidé d'aller avec elle à Souzdal, histoire de voir enfin quelque chose d'harmonieux et d'homogène. Nous sommes parties par un temps gris, brumeux, en direction  de Iouriev Polski. La route était quasiment déserte, bordée de forêts givrées et de villages frileux. On ne voyait pas grand chose. Et nous n'allions pas vite.
Iouriev Polski est une ville restée assez intacte, avec son beau monastère central, mais il ne semble pas s'y passer grand chose et y trouver un café relève de la gageure, or comme je n'avais pas vu de station d'essence depuis Pereslavl, j'avais besoin d'une pause pipi urgente...
40 km plus loin, nous avons tourné vers Souzdal et fait encore 25 km dans un paysage fantomatique, avant d'arriver dans cette ville ravissante. Je sais qu'elle a subi aussi ses destructions soviétiques, et elle n'est pas exempte de "cottages" regrettables, l'Eglise elle-même a commis une espèce de pâtisserie rose fuschia qui est peut-être une hôtellerie pour les pèlerins... Mais la ville garde encore beaucoup de merveilles et n'a pas perdu sa structure générale d'origine, le long de la rivière et de ses escarpements. C'était un tel bonheur de voir cela. Naturellement, nous n'avons pas visité grand chose, nous avions peu de temps, il faudrait dormir sur place, car par un hiver de ce genre, on met des heures à progresser sur le verglas, et l'on se refroidit et se fatigue vite. Et puis c'est très riche, il y a plusieurs monastères très anciens, le kremlin, partout des églises, si originales, avec leurs clochers colorés, et d'anciennes maisons intactes aux fenêtres sculptées, des galeries marchandes du XIX° siècle, tout cela a survécu. "Par quel miracle? me demande Martine.
- Je ne sais pas. Je pourrais te dire que c'est une ville de l'anneau d'or, la vitrine touristique soviétique, mais Pereslavl aussi, et on l'a massacré, on l'a même déclassé pour le faire plus tranquillement. Ici, c'est très joli, mais plus à l'écart, peut-être, moins accessible, à Peresalvl il y a le lac qui permet des installations sportives, c'est sur la route principale, entre Moscou et Yaroslavl, un endroit où l'on peut faire du fric avec les vacanciers moscovites. Et peut-être que cela tient juste à la personnalité du gouverneur et des édiles. J'ai entendu dire que le gouverneur de la région de Vladimir était très bien, et ce n'est pas du tout la réputation de celui de Yaroslavl."
Dans les innombrables boutiques de souvenirs et de pseudo "artisanat populaire", nous n'avons rien trouvé à acheter. Un bric-à-brac complètement en toc; à la rigueur, si on en avait eu besoin, on aurait pu acheter des bottes de feutre et des moufles . Mais j'ai pris de l'hydromel délicieux à une bonne femme, dans la rue, elle avait un baratin de fer! Elle m'a refilé de l'hydromel aux baies d'argouses, pour les problèmes digestifs, et aux baies de canneberge, pour remonter l'immunité. Je n'en trouve pas à Pereslavl. "Du comme ça, vous n'en trouverez nulle part, m'a dit la bonne femme, il est fabriqué ici!"











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