Il y a longtemps que nous ne nous étions pas retrouvées seules ensemble, ma soeur et moi, et nous piquons des fous-rires comme au bon vieux
temps. J’ai le cœur serré de la voir repartir vers l’avenir incertain de la
France. Elle trouve ce qu'elle a vu, pour l'instant, de la Russie si défiguré par les constructions anarchiques et
hideuses que cela ne vaut même pas la peine de recommander aux Français de
venir voir. Et elle n’a pas tort, encore pittoresque il y a 20 ans, Pereslavl
Zalesski ne ressemble plus à rien. «Cela me rappelle les rues des westerns, des
baraques le long d’une route défoncée » me dit Martine. Elle a été
emballée par le kremlin de Rostov, et ses musées, le reste, aucun intérêt. Elle trouve même que les choses vont au delà des descriptions de mon blog!
Nous y avons vu une exposition sur le rôle de la croix dans les différentes expressions de l'art populaire: elle était partout, consacrant les moindres objets du quotidien, et le berceau des enfants, lui-même symbole, avec son contenu, de l'enfant Jésus dans la crèche...
Un correspondant
facebook communiste a trouvé le moyen de me dire, à propos des destructions dans le nord russe, que « l’amour du passé
n’était pas dans leur culture ». En effet, il n'est pas dans la culture soviétique, celle qui l'intéresse. Du passé faisons table rase, l'Union Soviétique s'est bâtie sur l'horreur et le dénigrement enragé du passé russe, de la sainte Russie, de la Russie fantastique, féerique, celle qui sculptait, chantait, dansait, brodait, fabriquait des merveilles depuis des siècles. Partout où la féérie russe a disparu dans
le nord, elle a fait place au goulag soviétique. Quand on vient chercher ici l’union
soviétique, on la trouve, elle est partout, on peut même ne voir que cela et
décréter que l’amour du passé n’est pas dans cette culture qui s’est bâtie en détruisant
méthodiquement la culture précédente, afin que les cerveaux lavés des prolétaires habillés d’oripeaux minables
et parqués dans le béton, avec leurs meubles de contreplaqué poli, ne
conservent aucun souvenir, aucune allusion à autre chose qui pourrait leur
laisser penser que la beauté existe encore en ce bas monde. C’est pourquoi maintenant tout est
si hideux en Russie, et le nouveau mensonge, qui permet de continuer à ravager
ce qui subsiste, c’est « qu’en Russie, il en a toujours été ainsi ».
Comme si l’Union Soviétique n’avait pas cent ans, mais mille ans. Or il est
vrai que ces cent ans de malheur ont si profondément détruit le pays qu’on
pourrait penser qu’il n’a jamais existé. Et les touristes européens ne font pas le voyage pour aller voir les
traces de la culture de Magadan ou de Vorkhouta, qu'elle s'exprime ou non dans les versions luxe pour ex-apparatchiks friqués…
Moi, je suis venue
chercher la sainte Russie, et on la trouve encore, au milieu du désastre, beaucoup de Russes la cherchent et la veillent avec autant d'amour que moi. Quand on vit ici
en sainte Russie, on voit naturellement les traces omniprésentes de l’Union
Soviétique et le libéralisme qu’elle a si admirablement préparé. Mais cela
ne nous concerne pas, cela nous est extérieur. Cela nous blesse, bien sûr, mais cela nous reste extérieur.
Les époques, en Russie actuelle, se bousculent, certains vivent, comme mon communiste, en Union soviétique, d'autres dans l'empire russe du XIX° siècle, d'autres en sainte Russie, dans la ville invisible de Kitej, ce qui est mon cas.
En sortant de la
cathédrale, ce matin, j’ai vu qu’on avait installé trois baraques de bois qui
gâchent toute la place. Mais elles permettent de vendre aux touristes venus
voir les églises du centre, fortement délabrées et qu’on ne réparerait pour
rien au monde, les affreux « souvenirs » pseudo russes qui iront se
couvrir de poussière dans les clapiers des quartiers
périphériques de Moscou.
Pendant l’office,
j’avais envie de pleurer, sur mes péchés, ma faiblesse et sur le tour épouvantable que prend le monde. Evidemment, je ne comprenais rien. Je me suis rendu
compte au moment du sermon qu’on avait lu l’évangile de Zacchée, qui ouvre le
temps de préparation au carême, si vite, et de façon si
confuse que je n'avais saisi que deux ou trois mots. Mais j’étais quand même
soulagée d’être là, car les manœuvres du Phanar sont de plus en plus
inquiétantes et révoltantes. La persécution s’amplifie en Ukraine, où une équipe de mafieux à double ou triple passeport se déchaîne contre les vrais habitants du pays, en tous points
conformes à leurs dignes ancêtres de l’empire des tsars, fidèles à leur foi, à
leur pasteur, et soumis aux mêmes exactions que les chrétiens orthodoxes des
années 20 et 30. Parallèlement, il s’agit maintenant, pour le patriarche félon
et ses patrons américains, de casser l’unité du mont Athos, et de venir à bout
de cette sainte montagne qui continuait à défier l’Europe et le Nouvel Ordre
Mondial dont elle est le laboratoire…
Mais beaucoup de crétins
orthodoxes occidentaux ne discernent pas la manœuvre. Ils restent hypnotisés par le
fantôme du KGB et répètent leurs incantations comme des disques rayés.
C’était aussi la fête des
nouveaux martyrs de Russie, qui sont légions, et beaucoup n’ont pas encore été
identifiés. Je pensais à leur destin terrible et au prolongement de tout cela
en Ukraine, et peut être demain ailleurs, partout… que Dieu nous vienne en
aide.
Je vous retrouve, la Russie n'a été appelée Sainte Russie pour rien, elle sauvera le monde Soyez heureuse la ou vous êtes et de ne pas vivre les horreurs de la France. Le chaos s'y est installé par la force de la judeo maçonnerie, ''ils '' ne gagnerons pas Dieu attend son heure.
RépondreSupprimerMerci, je pense en effet que la sainte Russie sauvera le monde et que ce feu sacré prend en Ukraine, qu'on a voulu artificiellement détacher d'elle, ce qui n'est pas non plus un hasard. Et donc, même si des choses me dérangent ou me choquent, je pense être à ma place, et par là même être peut-être aussi utile à la France.
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