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mardi 19 février 2019

Pereïaslavl....

Ma soeur est partie, et voilà que revient un temps magnifique. -9 ce matin, un froid vif et venteux, mais le soleil chauffe et sur un noisetier, j'ai vu des chatons apparaître.
J'ai dû aller payer à nouveau les droits pour mon permis de séjour, afin de pouvoir corriger la faute sur la quittance qui paraît insupportable à la fonctionnaire du service d'immigration "Madlen" au lieu de "Madelen". Et ensuite, il faudra faire une déclaration auprès des services d'immigration afin qu'on me rembourse les droits que j'avais payés une première fois. Puis je suis passée chez la juriste qui m'a expliqué qu'elle était comme ça, qu'elle chipotait sur tout et ne comprenait pas que dans les autres pays, les choses pussent se passer autrement que dans le sien. J'avais retiré hier à 18h 30, avant de reprendre épuisée la route de Pereslavl, la traduction assermentée de mon avis d'imposition, parce que dessus, il y a tous mes revenus annuels de 2018, plus les impôts qu'on me retire, et surtout mon adresse en Russie. Mais voilà-t-il pas que l'imbécile de traducteur a écrit "Pereïaslavl Zalesski" au lieu de "Pereslavl Zalesski", et comme j'étais pressée de rentrer, je n'ai pas pensé à vérifier. Il est limpide à toute personne de bonne foi que c'est de Pereslavl Zalesski qu'il s'agit, et c'est bien ainsi que c'est écrit sur l'original français. Mais comme j'ai visiblement affaire à une emmerdeuse, il se peut que je sois obligée, après avoir fait la queue dès l'aube, de repartir en catastrophe à Moscou faire corriger cela. Car la semaine prochaine, mes certificats médicaux seront périmés.
J'ai été contactée hier par une productrice de télévision qui m'a envoyé des journalistes, afin de faire sur moi un petit "sujet". Ces journalistes étaient bien gentils, mais je n'aime pas trop ce genre de choses, car ils ont une idée très précise de leur "sujet" qui ne cadre généralement pas avec ce que je suis et il me faudrait m'adapter à leur conception. Chanter par exemple une rengaine russe éculée et factice plutôt que les vers spirituels que je connais. Ou bien parler de mes préférences culinaires. Ils voulaient me filmer près du lac et je les ai emmenés à l'église des Quarante Martyrs, mais j'ai bêtement oublié mon appareil photo. C'était si beau, là bas, une belle croix de glace, vestige de la Théophanie, brillait sur la rivière Troubej, le lac déployait une surface blanche et chatoyante sous des nuages bleu foncé, et le vent vif et violent déferlait au travers du soleil. Je ressentais quelque chose de mystérieux que je ne trouve qu'ici, et que je ne sais même pas comment exprimer, une sorte de paix sévère et lumineuse, infiniment profonde.

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