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vendredi 1 janvier 2021

Bonne Année ou plutôt bon courage.

 


J'ai fêté la nouvelle année au café français, avec Gilles et sa femme Lika, son employé Sacha, et sa femme Liéna. Notre pâtissier Didier, fatigué, n'est pas venu. Lika voulait obturer les fenêtres, mais d'abord, nous n'étions que six avec la chienne, et ensuite ici, malgré les discours comminatoires et hypnotiques qui semblent insufflés directement par le Mordor occidental, tout le monde se fout de ce que racontent ou décident députés, ministres et journalistes, lesquels se foutent en proportion de ce que nous pouvons bien penser.

Nous avions du saucisson et des rillettes faits en Russie par un Français, une raclette avec du Morbier fabriqué à Rostov par un Français, du pineau gris d'Alsace, et du champagne, la réserve de Gilles, qui s'épuise car ainsi que tous les Français de Russie, nous ne pouvons pas rentrer voir la famille ni renouveler les stocks de produits de terroir, de médicaments, ou même de fringues dans notre pays natal. Et puis des salades russes, et une bûche du génie importé de la pâtisserie française.

A minuit,  Gilles a proposé d'écouter le président, j'ai demandé: "Lequel, le nôtre? 

- Enfin, Laurence, j'ai dit le président, pas le guignol!"

Nous avons écouté le discours du président Poutine, empreint de valeurs traditionnelles, malgré les références à l'opération Covid. Le problème est que je ne vois pas toujours s'incarner dans les faits le contenu exaltant des discours présidentiels. Sans doute faut-il se référer au vieil adage russe qui remonte à Ivan le Terrible, en passant par Staline: "Le tsar est bon, mais ses boyards sont mauvais". Donc tous nous détestons les boyards et adorons le président Poutine. Pourtant, il a félicité Sobianine, et signé un projet de loi permettant la privatisation des parcs nationaux...

Nous avons évoqué le concert des balalaikers et nos différents projets, qui sont tout à fait  intéressants, si l'opération Convid reste quand même ici une concession simulée à la suprasociété, ainsi qu'une occasion pour les mafias locales de se lâcher à leur guise. "Nous avons quand même de la chance d'être ici, déclara Gilles, la coupe de champ à la main.

- Oui, et pourtant ce n'est pas toujours l'avis des Russes!

- Ni des Français, complètement endoctrinés!"

En réalité, oui, nous avons de la chance d'être ici, car nous arrivons encore à exister à peu près tranquilles, si l'on compare avec le Mordor des banquiers. Le discours du président, qu'il soit ou non sincère, témoigne du fait que pour s'adresser aux Russes, il faut encore faire appel aux valeurs humaines éternelles, à la solidarité,la patrie, la famille, alors que les satrapes des transhumanistes ne prennent plus cette peine en Occident, ils recourent à la rhétorique trotskiste de façon parfaitement assumée, et plus personne ne réagit vraiment. Donc, nous avons de la chance, et je dirais pour cette nouvelle année et les suivantes: "pourvu que ça dure..."

Les temps nouveaux sont ainsi faits qu'il est pratiquement impossible de savoir ce qu'il se passe vraiment, en dépit de la surinformation, qui est surtout de la surdésinformation, j'ai vu avec le Donbass que l'on pouvait impunément massacrer des gens sans que personne n'en sût rien, on peut aussi déconsidérer complètement les victimes, de façon à ce que le réflexe lacrymal du téléspectateur moyen ne fonctionne que dans le sens autorisé. Comme j'ai mauvais esprit depuis ma plus tendre enfance, je vais généralement dans la direction opposée au flux général. Ainsi, je ferais davantage confiance au vaccin russe qu'au vaccin occidental, mais le fait qu'on essaie de nous manipuler et de nous culpabiliser comme au pays de Oui-oui des concombres masqués me rend aussi suspicieuse qu'Ivan le Terrible dans ses pires moments.

A moins que tout cela ne fasse aussi partie du plan de notre bon tsar Vladimir?

A notre sortie du café, la ville résonnait de pétards et de feux d'artifice, des éclairs traversaient le ciel. J'avais un kilomètre à faire par de petites rues discrètes, je l'ai fait avec témérité.

 

4 commentaires:

  1. Tout est expliqué ici : "nous n'avons plus besoin des humains".
    https://reseauinternational.net/catherine-austin-fitts-ancien-membre-de-ladministration-bush-pere-un-virus-magique-pour-un-coup-detat-parfait/

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  2. "... Comme j'ai mauvais esprit depuis ma plus tendre enfance, je vais généralement dans la direction opposée au flux général..."

    J'appartiens aussi à ce club-là. Et je constate aujourd'hui, nous voyant rendus où nous sommes, que l'intuition et le mauvais esprit ont été de bons guides.

    Je vous souhaite à la fois une bonne année, une bonne santé à vous et vos amis à 4 pattes, et une grande dose de courage. Merci pour vos billets.
    Astrid

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    1. En effet, mais on se sent un peu seul, parfois! Bonne année à vous aussi!

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  3. Je fais aussi partie du club et je pense que nous sommes plus nombreux que nous le pensons, même si cela reste à la marge... C'est réconfortant tout de même.
    Bonne et Sainte année à vous, vos amis, à la Sainte Russie, du moins ce q'il en reste, parce que du côté de la France, que reste-t-il encore ?... On ne se fait guère d'illusions, mais sait-on jamais...
    Merci à vous Laurence pour cette année en votre compagnie, elle a été plus facile à supporter grâce à vous,
    Françoise.

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