Grand soleil et froid, - 18°. Je pense beaucoup à Henry et le recommande souvent à Dieu, mais je n’arrive pas à lire l’acathiste pour les défunts tous les jours, je l’ai fait pour maman et Patrick et j’ai terriblement honte de ne pas mieux l’accompagner. Cela fait plus de neuf jours qu’il est mort, le neuvième jour, j’ai lu l’acathiste. Je l’ai lu un jour sur deux. D’après la tradition orthodoxe, son âme a commencé à s’éloigner des lieux où il a passé sa vie, elle sera arrivée le quarantième jour après son décès.
Parfois je me représente qu’il a
retrouvé sa vieille copine Jackie, maman, mon père, Baby, papi et mamie,
l’oncle Louis. Il sera enterré demain avec eux, dans le caveau de papi, à
Annonay. Nous avons unanimement souhaité lui faire une place bien méritée,
dommage que je n’ai pas pu y mettre aussi mon père.
Mano lit tous les jours l’hommage que
je lui ai rendu dans mes chroniques sous le titre « un bouquet
d’oeillets » et que Philippe lira demain à ses funérailles. Martine
voudrait trouver un bouquet d’oeillets blancs à cette occasion, mais ce n’est pas la
saison, j'espère qu'elle pourra en trouver un poussé sous serre sur la côte d'Azur... Nous avons pleuré ensemble sur Skype à 3000 km l’une de l’autre.
A cause des mesures sadiques des
médiocres enragés qui se sont emparés de la France, ceux qui l’accompagneront à
Annonay mercredi ne pourrons même pas se réunir au restaurant pour se remonter
le moral.
La mère d'un ami loue en ce moment la moitié de ma maison. Elle fait partie d’une espèce de communauté
religieuse ; les offices se font par internet, elle a sans arrêt des
conférences avec des gens de cette communauté, à distance. Je ne sais pas
pourquoi mais cette obstination à vouloir entraîner les autres dans son truc,
et puis cet air perpétuellement joyeux, cela commence à me rappeler les
charismatiques cathos, et du reste, elle est oecuméniste, sa communauté sans
doute aussi. Ce qui a de terrible dans ce genre de chose, c’est qu’apparemment,
le discours est chrétien, et pourtant, il me paraît faux, je ne reconnais pas ce que j'ai découvert dans l'orthodoxie, c'est-à-dire au fond ce qui était notre vision des choses au moyen âge. C’est comme le pape
qui fait appel au discours chrétien pour nous faire accepter n'importe quoi. Elle a toujours l’air de celle
qui comprend, quand son interlocuteur est dans la plus profonde erreur, et me
convie à ces conférences, peut-être devrais-je m’imposer cela, histoire de
voir. Il y a des gens, comme ma Liouba, qui me donnent une grande impression
de spiritualité, sans être si démonstratifs, et discuter avec elle est toujours extrêmement éclairant, alors que là, j'ai l'impression que nous ne parlons pas la même langue. Si j’ai bien compris, sa communauté
est sans cesse en communication sur internet, sans cesse prêches et
conférences, actions caritatives ou missionnaires de toutes sortes, rencontres interconfessionnelles, et elle me demande
ce que je fais de concrètement chrétien, mais je ne sais pas... Je vis et respire avec cela
depuis longtemps, et j’ai bien conscience de ne pas en être très loin, mais je
ne me vois pas passer mon temps en conférences fraternelles et activités
humanitaires frénétiques, tout cela me rappelle, avec « l’air joyeux »,
tout ce qui m’avait fait fuir dans mon enfance vers une spiritualité plus
intériorisée, plus silencieuse, plus virile et plus lumineuse. Quand elle me
parle de gens qui rayonnent, j’ai l’impression de voir ces illuminés au sourire
perpétuel qui me fichaient le malaise, et non le starets Thaddée ou saint Porphyre.
Elle approuve toutes les mesures anticovid, et lorsque je lui ai posé la question : «Mais quand même, la
communion eucharistique, il s’agit du Corps et du Sang du Christ, non ? Avec
les mêmes propriétés que le Christ lui-même ?
- Mais cela reste quand même du pain
et du vin, c’est notre communion fraternelle qui en fait le Corps et le Sang du
Christ.
- Je comprends bien que cela reste du
pain et du vin, mais investis du Corps et du Sang du Christ, qui nous rendent
participants au Christ, je vous dis ça, alors que je suis du genre à avoir du
mal à croire, mais ce n’est pas seulement un symbole de notre fraternité, c’est
le Corps et le Sang du Christ sous forme de pain et de vin, sinon, on est où là ?"
Je ne sais pas ce qu’elle m’a répondu,
en fait je ne pense pas avoir compris, et je me dis que si j’avais été
convaincue, j’aurais compris et m’en serais souvenue. Il me reste à interroger mon père Valentin, je crois que c'est un de ses sujets favoris. Question théologie, je suis au niveau de la grand-mère russe de base.
C'est typiquement protestant cette vision de l'eucharistie...Je suis curieuse du nom de cette Cté..C'est pas une antenne de la Cté de Gagnieres ?
RépondreSupprimerje ne sais pas si cette communauté a un nom, je pense qu'elle est officiellement orthodoxe, que c'est la direction d'une certaine paroisse, mais en effet, on sent la pénétration de quelque chose de protestant, et c'est aussi de protestantisme que l'Eglise catholique est pénétrée depuis Vatican II, ce qui avait décidé le père Placide à partir ua mont Athos.
Supprimer>je cite> - Mais cela reste quand même du pain et du vin, c’est notre communion fraternelle qui en fait le Corps et le Sang du Christ.
RépondreSupprimerCa, ça s'appelle l'impanation.
C'est typiquement l'hérésie protestante.
Même pour un catholique comme moi.
Ce n'est pas un sacrement mais une invention humaine.
oui, en effet, et cette dérive protestante qui s'est emparée du catholicisme s'infiltre maintenant dans l'orthodoxie.
SupprimerAbsolument d'accord avec ce que dit Tchibeck...
RépondreSupprimerC'est ce qui est le plus répandu chez les cathos depuis quelques temps, sauf chez les tradis ( je ne dis pas que tout le monde, chez les non-tradis pensent ça, mais hélas, il y en a beaucoup trop.)Je suis catholique, mais j'ai beaucoup de mal aujourd'hui...
Le pain et le vin anecdote
RépondreSupprimerChère Laurence,
Mon fils devait avoir trois ou quatre ans. A table, il demande à son père : papa, donne moi du vin. Son père : pourquoi je te donnerai du vin? Mon fils: à l'église, on me donne du vin! Son père : ah! Et qu'est-ce qu'on te donne encore? Mon fils: de la viande!son père : mais quand est-ce qu'on te donne de la viande? Mon fils: ben père Q. avec sa cuillère !
Ne dit on pas que la vérité sort de la bouche des enfants.
Ludmila de' Annonay
oui! Lioudmila, je prie tous les jours pour vous et vous remercie profondément de ce que vous faites pour la tombe de mon père.
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