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jeudi 28 mars 2024

Passage de cigognes

 


La belle Katia m’a présenté l’homme de sa vie, le beau Fiodor, un garçon baraqué et viril, avec un air honnête et bon, fils de prêtre, il n’a qu’un seul « défaut », il est patriote et part au front, Katia m’a dit qu’elle ne se serait jamais attendue à rejouer « quand passent les cigognes », avec le baiser sur le marchepied du train et le foulard agité à bout de bras sur le quai de la gare... Elle semble avoir tout à coup dix-huit ans, ils se promènent dans Pereslavl en se tenant par la main, et lorsque j’ai vu le solide jeune homme s’agenouiller pour aider « Katioucha » à mettre sa bottine, j’ai pensé que nous n’étions vraiment pas en France !

L’évêque Porphyre des Solovki, le père Tkatchev et beaucoup d’autres prêtres ou conservateurs orthodoxes considèrent que personne ne devrait aller à un concert de rock à folklore sataniste pendant le carême et en temps de guerre, ni non plus les organiser. Iouri Iourtchenko, qui n’est pas particulièrement orthodoxe, le pense aussi, et mentionne le prix hallucinant des places. Jacques Baud souligne d’autre part que ces attentats ont toujours lieu dans ce genre de manifestations. Bien que les auteurs du crime soient musulmans, les commanditaires, comme je l’ai déjà dit, ne le sont certainement pas. Mais on dirait qu’ils prennent plaisir à donner un côté sacrificiel à ces massacres.

Un orthodoxe fan de rock traite de bigots les gens qui font ce style de réflexions, ce qui me fait penser à certains orthodoxes occidentaux qui voient tout sous l’angle de leur spécificité. Il est certain que le public de ce genre de rock, et parfois même les musiciens, n’ont pas consciemment un état d’esprit sataniste, il reste qu’un orthodoxe ne devrait pas mélanger les torchons et les serviettes et connaître la puissance des symboles. Il y a des choses avec lesquelles on ne joue pas, surtout en ce moment. Et je me rends compte que notre satanisation occidentale, notre aliénation mentale néfaste, est le fruit d’une succession de petites compromissions qui nous font accepter peu à peu des choses intolérables. Les groupes de rock ont un folklore sataniste, allons donc, ce n’est que du folklore ! Les bataillons punitifs ukrainiens ont un folklore nazi, allons donc, ce n’est que du folklore ! Eh bien, l’attentat nous démontre que ce n’est pas du folklore. D’ailleurs, le vrai folklore n’est pas du folklore au sens où l’entendent les gens qui font ce genre d’objections, et du reste,  l’amateur de rock en profite pour égratigner la musique traditionnelle russe dont il a l’image caricaturale habituelle. La musique traditionnelle a un sens profond. Elle ne joue pas, ou si elle joue, son jeu est grave, comme l’étaient tous les jeux jusqu’à l’avènement du « divertissement ».

J’ai vu une vidéo sur la Serbie d’un ancien officier de la Légion, Jacques Hogard, qui témoigne avec honneteté. Il en ressort que la Serbie était le laboratoire de ce qu’est devenue l’Ukraine : une place d’armes contre les Russes, installée au mépris total des lois, des règles, des vies et des valeurs humaines, à grands coups de bombardements et de calomnies, avec des horreurs invraisemblables commises sur des civils, dans le plus grand silence, ou sous les mensonges diffamatoires empressés d’une presse ignoble. La guerre faite aux civils. La guerre mafieuse, pour des motifs mafieux, avec des complicités idéologiques de la part de divers « hainistes ». Mais l’Ukraine, à mes yeux, et ouvrez les vôtres, avec vos oreilles, est aussi le laboratoire de ce qui attend l’Europe, si elle ne se débarrasse pas de ses Zelensky.



J’ai vu aussi une analyse philosophique et chrétienne admirable de ce qui est en train de nous arriver. Tout est dit, tout est clair. A voir, et le livre de ce monsieur, qui semble écrit dans un français parfait et poétique, est à lire, dommage qu’au pays Maudit, je ne puisse le commander, à moins que passe une cigogne pour me le livrer, chez les schtroumpfs bleus.



Il parle de refoulement de l’âme, et c’est exactement de cela qu’il s’agit, particulièrement en France, où les gens semblent même en redouter le réveil, et se braquent dès qu’on parle de « religions » (les « religions » sont la cause de tous les maux, alors même que les plus grands massacres de l’humanité sont dûs à des idéologies athées ou à un christianisme dépourvu de sa part spirituelle, dans le cas des génocides protestants d’Irlandais, d’indiens et de boers). J’ai observé que mon entourage au sens large était là bas pris de panique dès que j’évoquais, ce que je fais rarement, la nécessité de s’occuper de cette étincelle refoulée qui, en eux, essaie jusqu’au dernier moment de trouver un peu d’oxygène pour flamber. C’est que l’embrasement de l’âme consumme souvent la petite existence où l’on se réfugie pour étouffer sans douleur.

Avec l’âme, c’est la prière, mais aussi la poésie et l’identité, les racines qui sont exclues de nos vies. C’est-à-dire ce qui donne à la vie son élan, sa profondeur, sa saveur et son sens, sa beauté, son prix. Mais on est prié de préserver cette existence plate, insensée et minable à tout prix. De ne la risquer que pour ceux qui l’ont privée de toute dimension quand ils ont besoin de chair à canon pour leurs petites affaires.

Il dit que la maison que nous habitons, son jardin, sont le prolongement de notre intériorité, l’endroit où nous exprimons et cultivons ce que nous sommes. De sorte que spolier les gens de leur environnement, de leur terroir, de leur pays, les condamner à une existence précaire et nomade dans des lieux de vie qui ne leur ressemblent pas, qui sont interchangeables, impersonnels, hideux les prive du refuge où leur âme peut s’épanouir, de son terreau. Et c’est exact, je le constate tous les jours ici, à l’issue des décennies soviétiques d’appartements communautaires et de déplacements de populations. Je le constatais même en France, devant les populations urbaines, déracinées et parquées dans leurs HLM.

1 commentaire:

  1. Bonjour Laurence,
    J'ai vu les 2 vidéos que vous recommandez, et j'ai tout de suite acheté le livre de Robert Redeker. Je pourrais en commander un autre exemplaire chez mon libraire et vous l'envoyer. Est-ce qu'il arriverait à destination ? Si oui, indiquez-moi vos coordonnées (je fais aussi partie de vos amis sur VK : Astrid Zirgel.

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