Une amie russe m'écrit que certes, comme toujours dans ces cas-là, la propagande est des deux côtés, mais qu'une chose est déterminante pour elle: la haine n'est pas du nôtre. En effet, et cela me frappe depuis le Maïdan, et même avant. J'ai dès le début comparé ce déferlement de méchanceté ukropithèque avec les commentaires russes généralement perplexes et navrés. Je pense que cela repose sur deux facteurs, la réécriture de l'histoire qui attribuait tous les maux de la terre aux Russes, ce qui était bien pratique, car on a toujours besoin d'un bouc émissaire, et le désir furieux d'entrer dans le club des nations priviliégiées et comme disait une donzelle du Maïdan, de porter des petites culottes en dentelle, comme si cette prospérité se gagnait du jour au lendemain sans avoir rien construit chez soi, uniquement à la faveur d'un traité. Il y a aussi des Russes de cette espèce, et ceux-ci soutiennent le Maïdan, nient les exactions du Donbass, ou pensent que cette population minable de soviétiques attardés n'est bonne qu'à être bombardée. A noter qu'en France même, ce réflexe se manifeste vis-à-vis des gilets jaunes de la part du même style de gens, pleins de mépris pour le populo qui est un obstacle au paradis sur terre et ne comprend pas que, dans son altitude éclairée, on veut son bien, à sa façon, et non à la sienne. Eborgner les gilets jaunes n'était pas si grave, et bombarder le Donbass non plus, que faire d'autres de ces imbéciles, comme dirait le docteur Laurent Alexandre, le surhomme transhumaniste? J'ai récemment vu dans un fil de commentaires un Français justifier tout cela par le fait que l'Ukraine devait "récupérer ses terres", vendues d'ailleurs à Joe Biden et à son fils, ce qui impliquait d'exterminer les habitants comme des peaux-rouges, et alors? Des petits blancs de merde. Aucun intérêt. Ceux qui se fichaient du Donbass et pleurent sur l'Ukraine sont exactement les mêmes que ceux qui n'en ont rien à faire des gilets jaunes mutilés, des paysans ruinés, des retraités jetés à la rue, des filles violées et des garçons tabassés, mais adorent les migrants exotiques.
Quand à la propagande, je ne dirais pas qu'elle est la même des deux côtés, car les mondialistes ont beaucoup plus les moyens, en ce domaine, que le gouvernement russe. Un salaud demande en commentaire à Anne-Laure Bonnel, vibrante de sincérité, morte de fatigue et écoeurée par les horreurs qu'elle affronte en permanence, si les Ruskofs paient bien. Ben non, à en juger par tous ceux que j'ai vus s'impliquer là dedans par idéalisme ou humanisme, ils ne paient rien. Je ne suis pas sûre qu'il en soit de même des journalistes menteurs et des hyènes télévisuelles de l'occident.
Pourtant, je pressens que ce que gilets jaunes et truckers ne pouvaient obtenir, les Russes vont le donner à tout le monde, ils vont renverser la table. Ils ont mis le pied dans le nid de frelons, ils ont ouvert la jarre des djinns. Et si l'on hurle chez les séides de l'OTAN qu'ils ont le monde contre eux, eh bien je ne pense pas que cela soit vrai; en Bulgarie, le président à la botte de Bruxelles se fait huer le jour anniversaire de l'indépendance favorisée par les Russes, venus repousser les Turcs au XIX° siècle. Tous les pays où l'OTAN et la rapacité de la mafia qu'il sert a semé la merde, avec de belles justifications humanistes proférées par des costars et des brushings aux gueules de démons et de sorcières, tous les pays restés fondamentalement normaux et traditionnels regardent les Russes avec une extrême sympathie. On rameute en Ukraine, au mépris complet des populations civiles, tous les chiens infernaux qu'on avait envoyés semer la mort en Syrie ou en Irak, on vomit calomnies et mensonges, on chauffe jusqu'à l'incandescence la cervelle des niais, mais je sens la bascule, le désenchantement général, la fin des sortilèges. D'abord parce qu'une partie du populo du fief des banquiers, ayant constaté combien on avait menti à son propos discerne qu'on puisse mentir sur tous les autres sujets, c'est d'ailleurs ce qui a motivé ma prise de conscience déjà ancienne. Et ensuite, parce que le comportement indigne de nos gouvernements et de ceux qui les soutiennent nous a fait perdre notre dernier prestige. On me dit que Poutine perd la bataille de la com, qu'il n'essaie pas de lutter contre la propagande qui abrutit l'occident, eh bien en effet. Mais j'ai l'impression qu'il ne prend plus cette peine: l'occident, après l'avoir courtisé sous les insultes, puis essayé de lui faire entendre ses arguments de façon rationnelle, il en est arrivé à le mépriser complètement. Et c'est ce que font aussi tous les autres pays qu'il intimidait autrefois par sa puissance et son rayonnement qui était loin d'être toujours justifié. C'est compréhensible, car l'occident d'aujourd'hui, c'est Sodome et Gomorrhe, l'empire de Mammon et de Moloch, François Asselineau l'a noté dans une vidéo où il déclare craindre qu'il ne soit pas du bon coté de la Force, comme on dit.
Que l'on voie chuter finalement et se dissoudre dans un nuage de soufre tous les Lucifer de salon qui ont contribué à nous créer cette situation ne me fera pas verser de larmes, mais que deviendront ceux qui sont sur place et resteront avec d'un côté la ruine économique et de l'autre, des populations exogènes hostiles et violentes?
Nikita Mikhalkov, la bête noire des libéraux russes citoyens du monde, a fait une vidéo que quelqu'un a munie de sous-titres français, et dans laquelle il fait la synthèse de tout ce qui s'est passé autour du Maïdan et du Donbass. Comme d'habitude, c'est très efficace, car tout ce qu'il montre est irréfutable, et souvent, ce sont ses adversaires eux-mêmes qui confirment ses dires, comme dans ce sketch où Zelenski encore acteur plaisante sur les exactions ukrainiennes contre les Russes ou russophones. Les documents sur le Donbass, sur les atrocités des bataillons punitifs à folklore nazi, sur les projets antérieurs au Maïdan de mise au pas de l'est de l'Ukraine, sur le projet d'ukrainisation planifiée dans la haine des Russes établi dès la perestroïka par des étrangers qui veulent notre bien à tous, j'en atteste la véracité, ils étaient connus de moi et de beaucoup d'autres depuis le début, mais pas des européens de base qui maintenant sanglotent sur l'Ukraine et poussent des malédictions parce que leur télé leur en a donné le signal.
l'émission de Mikhalkov
Aldo Sterone, une réflexion pénétrante qui ne concerne pas seulement la Russie
J'écoute Chopin, car Debussy me ferait trop mal, et je songe à mes souvenirs d'enfance qu'il me faudrait écrire, et qui "sont les pires", comme chantait Barbara. Je songe à la chute misérable de l'occident qui produisit et Chopin et Debussy, et moi-même, car en fin de compte, même dans l'Europe individualiste de l'époque moderne, toute oeuvre est collective, toute oeuvre est portée par les générations précédentes, leur culture, les traditions transmises et la nature environnante. Avoir donné Chopin, Debussy, Schubert, les églises romanes, les cathédrales gothiques et sombrer dans la haine de tout cela, dans le wokisme et le LGBT, la théorie du genre, les utérus artificiels et l'infanticide autorisé, pour faire court, la vulgarité, la bêtise et la triste débauche, avoir trahi tout ce qui nous avait fait grands, profonds et universellement humains, telle est notre fin déshonorante et imminente.