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mardi 1 mars 2022

La surenchère

 

je mets des chats, ça passe très bien!

Ma carte française ne me permet plus de tirer du liquide, le distributeur ne la reconnaît plus. Mais je peux encore m'en servir dans les magasins. Ma page facebook est pratiquement inutilisable, j'attends de voir plus d'amis changer de boutique et passer sur Telegram ou vkontakte, car il va me falloir déménager, en quelque sorte on m'expulse! Cela m'évitera sans doute de me faire insulter par des imbéciles hystériques, ce qui commence à m'arriver et arrive à beaucoup de personnages plus ou moins en vue qui ne sont pas du bon côté. Un homme marié à une Russe a vu son fils se faire insulter à l'école. Tout ce qui pourrait équilibrer la propagande tonitruante qui se déchaîne est censuré. Gilles est coincé à Strasbourg, car tous les vols ont été annulés. Il a dit à sa femme que l'ambiance en France était complètement délirante. J'espère qu'il finira par nous rejoindre et que Nil arrivera aussi à partir. 

L'éléctricien Kolia, venu changer mon compteur, était à peu près dans le même état que mon plombier Rouslan quand il m'a apporté son chauffeau. Il m'a rapporté qu'un militant du Donbass avait été crucifié et brûlé par des Ukrainiens, j'en ai trouvé la confirmation ailleurs, d'ailleurs ce n'est pas la première fois que cela arrive.

Près de la quincaillerie où je venais lui acheter du matériel, j'ai vu deux des enfants du père Vassili, qui est Ukrainien, il est venu de Ternopol, ils m'ont saluée joteusement. J'ai invité toute la famille à venir manger des crêpes jeudi, c'est la maslenitsa, le carême russe.

Autrement, tout est calme, ici, le soleil brille et chauffe, les oiseaux chantent, ce premier jour du printemps est vraiment printanier. J'ai emmené quelque part dans les quartiers en béton de la ville, Génia, qui s'occupe du petit centre culturel de Gilles, et il m'a dit en chemin que les derniers événements lui avaient apporté un sentiment de soulagement, que tout cela pourrissait depuis trop longtemps, qu'il fallait bien que l'abcès crevât, que non seulement le Donbass était martyrisé depuis huit ans, mais en plus l'Ukraine, pillée depuis le même temps, était dans un désastre économique indescriptible. Moi aussi, malgré les problèmes que cela va probablement me causer, parce que lorsque on redoute de voir arriver quelque chose depuis très longtemps, eh bien quand cela se produit, au moins on ne le redoute plus, c'est fait, on y est. Peut-être que c'est pareil avec la mort. 

Le fils du père Valentin, Micha, le père Mikhaïl, m'a envoyé des messages pour me soutenir le moral et me poser des questions sur les réactions des "Français sains d'esprit". Mon filleul, qui fait partie de cette catégorie, m'a appelée ce matin pour se renseigner sur les tenants et aboutissants, je lui en ai parlé et lui ai conseillé des sites d'information et de réinformation. Il m'a dit dans la conversation: "Je sais depuis mon enfance que ce monde est pourri et nous mène à la catastrophe, cela va te paraître prétentieux...

- Non, pas du tout, parce que moi aussi, je le sens depuis l'enfance, j'aimais les indiens et pas les cow-boys, je pense comme je ne sais plus quel chef indien que l'homme est fait pour chasser, pêcher, chanter, danser et regarder les couchers de soleil. A la limite cultiver la terre, avec le même programme.

- En fait, je suis convaincu que si nous ne retournons pas au genre de vie que nous avions au XVII° siècle, nous sommes tous morts. 

- Moi aussi, mais le XVII° siècle commençait déjà à avoir une mauvaise mentalité, je remonterais plus loin. Eh bien tu vois, quand on dit que je suis partiale parce que Poutinienne convaincue, paraît-il, c'est là que s'arrête ma confiance en lui. Un chef d'état contemporain n'admettra jamais une chose pareille, et s'il l'admettait, on ne le laisserait pas faire, ou on se jetterait sur son pays pour l'asservir ou le coloniser. Donc tout chef d'état est plus ou moins obligé de marcher dans cette combine de la surenchère qui nous mène à notre perte, et cela dure depuis plusieurs siècles.

J'essaie d'arranger l'autre partie de la maison pour pouvoir la louer éventuellement, au cas où je me retrouverais privée de ressources, avec une douche qui fonctionne, notemment. Je serai enfin digne d'aimer la Russie, quand je serai complètement fauchée, mais il en est qui comptent sur moi pour payer leur loyer et risquent d'avoir un choc... Et en plus, comme je demande la nationalité russe, je comblerai les voeux de ceux qui me mettent au défi de le faire, pensant que je n'en suis pas cap, alors que cela me simplifierait tellement la vie que je sauterais au cou du premier qui me la présenterait sur un plateau.

J'ai vu deux vidéos qui valent la peine d'être regardées/ surtout quand on ne connaît rien et qu'on sent obscurément qu'on raconte n'importe quoi. C'est celle de l'excellent Christian Combaz:



 

Et ce film très émouvant qui fait le point sur ce qui se passe au Donbass depuis huit ans et date de 2017. Il est fait par une journaliste française; on ne lui a donné, évidemment, aucune audience.





11 commentaires:

  1. C'est curieux : non seulement je tenais toujours avec les Indiens, mais j'avais une haine constante et farouche des cow-boys. Je n'ai jamais supporté un John Wayne, ni l'acteur ni l'homme.

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    1. Ma détestation n'est pas allée jusqu'à John Wayne personnellement, mais je n'aimais pas du tout les cow-boys, et en plus, l'univers des westerns me faisait peur. C'était violent, avec des gens qui se tiraient dessus dans les rues. Je me disais que j'avais de la chance de vivre dans un pays où l'on ne voyait rein de tel, à l'époque, c'était vrai!

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    2. pouvez-vous de nouveau commenter?

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  2. Faites des stocks. Situ en mode panique à Moscou. https://qactus.fr/2022/02/27/grande-bretagne-les-rothschild-en-panique-completent-je-vous-invite-a-deployer-davantage-de-force-contre-la-russie-et-ses-mandataires-a-intensifier-la-guerre-de-linformation-pour-corriger/

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  3. « Je pense, comme je ne sais plus quel chef indien, que l'homme est fait pour chasser, pêcher, chanter, danser et regarder les couchers de soleil. A la limite cultiver la terre. »
    J’ai copié votre phrase (ou celle de votre filleul), qui me correspond bien, dans mon dossier de « notes quotidiennes ». Et une autre, que j’ai ajusté un peu :
    « Si nous ne retournons pas au genre de vie que nous avions au XVII° siècle, nous sommes tous cuits. Mais le XVII° siècle commençait déjà à avoir une mauvaise mentalité, il faut remonter plus loin.
    Un chef d'état contemporain n'admettra jamais une chose pareille. Et si il l'admettait, on ne le laisserait pas le faire. Et si il le faisait, on se jetterait sur son pays pour l'asservir et le coloniser. Donc tout chef d'état est plus ou moins obligé de marcher dans cette combine de la surenchère qui nous mène à notre perte, et cela dure depuis plusieurs siècles. »
    Un commentaire perso sur cette dernière : c'est pourquoi le salut (la solution) ne viendra pas du politique, c'est à dire de l'Homme lui-même. La rupture viendra de la Nature (certains dirons de Dieu, d'autres de la Providence). C'est le monde réel, le monde physique, la nature, les ressources, les limites, le dépérissement de la foi dans la Modernité, et non la raison, la volonté politique, la conscience partagée, qui mettrons un coup d'arrêt à la fuite en avant de la Modernité.

    Chère Laurence,
    J’ai connu votre chronique il y a quelques mois par un lien sur le blog de Nicolas Bonnal. Je viens parfois vous lire et pense parfois à vous écrire.
    Je vous écris depuis Minsk ou je réside depuis 18 mois.
    Après un premier exil en Uruguay – départ précipité la veille du premier confinement en France, à la mi mars 2020 – les frontières françaises se fermaient derrière le décollage de mon avion, les frontières uruguayenne derrière l’atterrissage – retour en France à l’été 2020 – nouveau départ à l’automne avec un sac à dos et un visa biélorusse de trente jours – j’y suis toujours et j’ai maintenant un permis de résidence.
    Je dois pouvoir vous tutoyer puisque je suis à peine plus jeune que vous.
    J’apprécie bien notre ami Nicolas Bonnal, que le Covid aura fait, tout comme moi, misanthrope. Je l’apprécie justement parce que, un des rares, il ne fait pas de quartier avec les crétins, qui ont été par leurs faiblesses morale, politique, philosophique, spirituelle, les vrais coupables de la réussite totale de l’ « Opération Covid ». Mais l’Opération Covid c’est presque du passé désormais. Je l’apprécie un peu moins depuis quelques jours, puisqu’il apparaît parfois pas si solide, partagé qu’il est du fait de sa « moitié ».
    Je n’aime pas beaucoup écrire sur un support public. Ça arrive très rarement. Ce serait mieux en direct par courriel.
    Gilles.

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    1. vous pouvez m'écrire par courriel, mais je ne sais comment vous le donner, parce que me voilà affligée d'un trollichon et je n'ai pas envie qu'il vienne m'emmerder sur ma poste privée...

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    2. On dirait que j'ai réussi à éliminer le troll. Voici mon e-mail: laurageai.ru@gmail.com

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  4. Allez donc vous répandre dans le MSM occidental, vous serez en bonne compagnie avec les hystéros. En passant, vous remarquerez que je ne vous tutoie pas, comme vous le faites à l'égard de Laurence. Vous êtes un butor doublé d'un rustre.

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  5. Privet Laurence;portes toi au mieux,bon courage;comme nous rappelais st Alexandre Nevski,"Dieu se revele,pas dans la force,mais dans la verite"!A bientot et joyeuses 'Maslenitsa" avec tes nombreux proches!

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  6. Chère Laurence je suis heureuse de vous retrouver, l'ambiance est folle en France,poutine est traité de tout les noms. A l'instant une amie vient d'insulter l'église orthodoxe parce le patriarche a bénie les troupes. Un merci au prêtre qui a dit la messe des Cendres tout à l'heure,pendant que la prière choisie par les laïques, ne concernait que l'Ukraine, il a fait prier pour le peuple russe et ses dirigeants. Je vous souhaite une bonne soirée

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