On m'a passé un petit film charmant sur le Pereslavl que j'ai connu, même un peu avant que je le découvre, que c'était donc pittoresque, intéressant et paisible, encore plein de légendes et de traditions, malgré la période soviétique... С'est encore assez paisible, surtout quand on voit le contexte général, et les gens intéressants ne manquent pas, mais les changements ne vont pas précisément dans le bon sens, comme partout ailleurs, constructions chaotiques et laides, monceaux d'ordures, mépris absolu de tout ce qui est simple, naturel et local...
https://vk.com/loralira?z=video-74930543_456239357%2F6951c892c9eda24e57%2Fpl_post_-74930543_24878
Natalia Razouvakina a fait un article sur Gilles et le café la Forêt, point de rencontre de pas mal de personnalités artistiques ou pittoresques de la ville. La photo de Gilles et de sa femme Lika qui illustre l'article m'a tellement plu que je la pique pour ma chronique, Natacha est une excellente photographe, en plus d'être poète, elle a l'art de surprendre l'âme de ses modèles et de toujours les montrer sous leur meilleur jour.
Elle évoque l'atmosphère de légèreté et de gaité françaises que l'on trouve au café, et que peut-être on ne trouve plus en France même...
https://vk.com/away.php?to=https%3A%2F%2Frusmir.media%2F2023%2F02%2F05%2Fvalter&cc_key= |
Là bas, à l'épicentre du sabbat démoniaque où s'enfonce notre monde, meurent en masse des soldats enrôlés de force, des gamins jusqu'aux vieillards et bientôt aussi les femmes, ce qui permet de nettoyer l'Ukraine de sa population, et de mettre cela sur le dos des Russes, qui font la guerre, et qui la font pour la gagner, car ceux qui n'ont pas fichu le camp au paradis démocratique savent très bien que le sort de l'Ukraine sera celui de leur pays demain, s'ils ne sortent pas vainqueurs de ce conflit. Je pourrais dire la même chose de l'Europe qui ne le comprend qu'en partie, cela fait huit ans que je le proclame, l'Ukraine est le laboratoire de notre futur radieux, notre "brave New World"... Pour un certain projet nous ne comptons pas plus que les animaux de boucherie, nous ne sommes que de la biomasse.
Je suis allée chez les cosaques, qui étaient en train de fabriquer en famille des "bougies blindées", pour les soldats, au son des chansons soviétiques de la guerre de 40. "Nous n'avons pas le choix, me dit oncle Slava, il nous faut vaincre ou mourir". Les bougies blindées ne sont pas des cocktails Molotov mais des luminaires fabriquées à partir d'une boite de conserves, dans laquelle on met du carton ondulé enroulé et qu'on remplit de paraffine. Il paraît que cela brûle très longtemps et que même, ça chauffe. J'avais apporté des galettes à la frangipane, et trois des gosses présents ont demandé à en emporter un morceau pour leurs mères respectives, restées à la maison. Un des cosaques soutenait l'idée d'une guerre sans merci, sans les précautions et les lenteurs de l'armée russe. Les autres protestaient qu'on ne pouvait sacrifier une population largement prise en otage, et qu'on devait rester russes et magnanimes.
Dernièrement, on m'a envoyé l'interview d'une critique de cinéma russe, passée sur une chaîne israélienne. Elle s'appelle Irina Pavlova, et je lui tire mon chapeau. Son exposé était clair, intelligent, et surtout honnête. Elle expliquait que ses amis intellectuels avaient assez tôt fait la démonstration d'une étrange russophobie, d'une sorte d'aversion pour le peuple russe qui avait fini par la révulser, et je me suis moi-même souvent heurtée à ce phénomène dès les années 90. Elle avait apporté son soutien à une jeune actrice dont ces gens boycottent le spectacle, car ils lui en veulent d'avoir, après une visite au Donbass, changé complètement d'opinion devant les tristes faits observés, ceux qui relèvent pour eux de la "propagande de Poutine". A la suite de quoi, elle-même se fait insulter et ostraciser. Mais peu lui chaut. "J'ai des origines très mélangées, dit elle, un peu juive, un peu polonaise, un peu ukrainienne, et donc je ne suis pas vraiment ethniquement russe, mais ma culture, ma langue sont russes et je suis solidaire de la Russie. Comment peut-on quitter ce pays, et depuis l'étranger l'insulter et le vouer à sa perte, chacun de ces jeunes soldats qui sont là bas pourrait être mon fils. J'observe que oui, aujourd'hui, les jeunes sont incultes, coupés de leurs racines et on a tout fait pour obtenir ce résultat, on s'est donné beaucoup de mal, seulement malgré cela, c'est raté. Je veux dire que ceux qu'on a complètement rééduqués de la sorte sont partis, mais ceux qui restent, malgré leur inculture, ont mystérieusement gardé un coeur russe et l'amour de leur pays."
Cela m'a beaucoup frappée, parce qu'en réalité, et bien que je me désole de cette inculture, de cette ignorance, je réalise que c'est globalement vrai, quelque chose d'irrécuctiblement russe a résisté à tous les lavages de cerveau successifs.