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vendredi 6 octobre 2023

Perséphone

 


Ca y est, fini l'exceptionnel été indien, bientôt les gelées qui achèveront les dernières fleurs, la grisaille, les ténèbres. Je me donne un répit pour bricoler, terminer ma cuisine, refaire le "beau coin" des icônes, jardiner, et traduire, car joie, bonheur sans mélange, j'ai une commande, intéressante et littéraire. Comme je vieillis, je vais lentement en toutes choses, je fais des pauses. A divers signaux de la Providence, je me rends compte qu'il vaut mieux se résigner à supporter la radio et la terrasse des voisins, car déménager ne serait plus réaliste, surtout dans un de ces beaux coins de campagne dont j'aurais rêvé. J'aménage donc ce que j'ai, le mieux possible, pour m'abriter au maximum la vue de ce qui me fait cuire les yeux...

Je discutais avec Dany de la France, de la nostalgie que nous en avons, des assertions de Natacha sur ma qualité de vraie française et d'occidentale typique, larguée sur "l'autre planète". En fait si je me sens française, c'est jusqu'au XVII siècle, ou allez, pour les survivances que j'en ai connu, jusqu'au XIX°. Je me sens française de façon génétique, clanique, atavique, je vois toujours avec émotion des paysages de l'Ardèche, surtout la haute Ardèche, plus que la Drôme, dont mon père était pourtant originaire. Le midi de Giono, la ferme de mon beau-père. Mais j'ai raté, en quelque sorte, le lien spirituel. Dans mon enfance, le catholicisme progressiste ne me reliait pas à mon histoire, ne m'ouvrait pas la dimension éternelle. 

En réalité, j'ai du mal à m'expliquer moi-même ce qui m'est arrivé avec la Russie, notre Moyen Age me semble plus proche de moi que la même époque en Russie, par son art de vivre, sa poésie, sa fraîcheur, ses beaux sentiments courtois, sa merveilleuse fantaisie, son léger hédonisme transfiguré par la foi chrétienne, son élégance, son sens du panache et de l'honneur, sa relative liberté. Et pourtant, j'ai été aspirée par la Russie avec le sentiment de retrouver quelque chose qui m'était profondément familier, et indispensable, à un niveau inconscient, quelque chose qui échappait à mon contrôle et qui me réclamait. Oui, c'est cela, qui me réclamait... Et ce sentiment d'appartenance atavique, je l'ai à travers le folklore, par exemple, ou l'émotion que me procure tout ce qui touche au passé russe, les paysans, les cosaques, les marchands, toute cette vie colorée et patriarcale, et ces gens d'une grande beauté, d'une grande noblesse, quelle que fut leur origine.

Dany me disait que beaucoup de femmes russes sont des emmerdeuses finies, et qu'il y a chez les Russes un côté despotique. C'est vrai, et ni l'une ni l'autre nous ne sommes despotiques, nous avons horreur qu'on nous casse les pieds. Katia me dit aussi que les Russes "ne connaissent pas les limites". C'est également exact, il arrive souvent qu'ils ne nous laissent pas respirer. Les Français sont beaucoup plus respectueux de l'espace privé de chacun, mais aussi plus indifférents, en fait. Mais qu'ils soient ceci ou cela, nous les avons choisis, dans le contexte de la France contemporaine qui n'est même plus celui de notre enfance des années cinquante et soixante...

C'est sûr que lorsque je faisais les courses avec ma grand-mère à Annonay dans les années cinquante, dans chaque magasin, nous étions accueillies comme des membres de la famille, la ville était en soi une sorte de grosse famille, dont on commentait la vie à table, un tel est mort, un tel est né, un tel s'est marié, un tel est parti à Lyon, ou à Marseille. Cette ville-famille était subdivisée en différentes tribus, les Montgolfier, les Mercier, les Pleynet, les Malburet, les Rousselet, les Manin, les Bechetoille, les Diday, les Didier etc... Ces tribus se mélangeaient ou pas, se fréquentaient ou pas, ou disons qu'on se fréquentait tous par la force des choses, dans différents lieux publics, mais on était ou non invité, on épousait ou non le fils ou la fille, il y avait ce qui se faisait et ce qui ne se faisait pas, jusque dans le cimetière, on sentait les différences. Ce devait être un peu étouffant, mais c'est sans doute ce qui donnait à tous ces gens des vieilles photos une dignité paisible qu'on ne retrouve plus nulle part. Quand ma mère était malade, elle me disait qu'elle voulait rentrer à la maison. La maison, c'était cette époque de son enfance qui fut encore celle de la mienne. Si rassurante... 

Le fait d'être devenue orthodoxe à la fin de mon adolescence a sans doute donné à l'appel du nord-est la puissance d'un maelstrom. Et m'y voici. Malgré les différences d'éducation et de culture, les Russes continuent à me toucher souvent profondément. Hier, je vais acheter de la peinture, dans la quincaillerie du coin, où l'on me connaît bien, et la femme qui me sert me propose une couleur d'émail en me disant, avec un sourire attendri et rêveur: "Cela s'appelle Soir de Paris"; comme si ma seule présence transformait le magasin en parfumerie de la rue de la Paix... Récemment, dans un restaurant, je demande à la jeune serveuse la composition d'un plat du menu, et elle me répond simplement: "Je n'en sais rien, je viens juste de commencer à travailler", ce qu'un employé novice, en France, ne dirait certainement pas. Puis, au moment de mon départ, elle s'approche: "Cela ne vous fait rien que j'arrange votre capuchon? " Il était ratatiné par mon sac à dos, et il lui fallait intervenir, pas question de me laisser partir comme cela! Il y a deux jours, au marché, une femme me reconnaît avec émotion: "C'est vous qui veniez avec votre petit chien, votre voiture et ses numéros rouges, et votre parfum... Vous avez changé, mais pas beaucoup!"   Ce côté familier, spontané, chaleureux, m'a toujours beaucoup plu, et on le trouve dans les romans classiques, et même dans les témoignages d'étrangers au XVI¨siècle ou dans la vie de l'archiprêtre Avvakum, et les lettres d'Ivan le Terrible...

Principalement, c'est dans les folkloristes et les orthodoxes que je retrouve les Russes, ceux que je me représentais d'après leur littérature, leur musique et leur cinéma. J'espère qu'ils ne vont pas disparaître, que me resterait-il? Il est vrai que je disparaîtrai avant eux, ou avec eux... Un article de Karine Bechet Golovko vient réveiller mes inquiétudes: https://russiepolitics.blogspot.com/2023/10/conflit-en-ukraine-le-parti-globaliste.html

Si elle n'est pas excessivement pessimiste, c'est une bien mauvaise nouvelle. J'ai le vertige, quand je pense au mal que nous ont fait, depuis deux siècles, des créatures des ténèbres prédatrices et intrigantes qui trouvent toujours des traîtres pour sacrifier par millions leurs propres populations à leur Moloch. De jeunes hommes meurent pour nous délivrer d'une hydre qui toujours renaît sous une autre forme, de plus en plus hideuse, de plus en plus étouffante, et je songe à la ville invisible de Kitej, où disparaissent les héros d'Epitaphe, et dont je prendrais volontiers définivement le chemin. 

Les derniers reflets du bal de l'automne sont si mélancoliques... Puis il faudra attendre des mois sous la neige avant que la fête ne recommence. Je n'ai jamais autant qu'ici pensé au mythe de Perséphone.









jeudi 5 octobre 2023

Commissaire du peuple - народный комиссар

 



  Quelqu'un m’est tombé dessus, sur le fil de commentaires de Natacha, qui présentait mes chroniques de l’année 17. J’avais entendu parler de cette jeune femme, appelons-la Olga, malheureusement, elle habite Pereslavl, et je risque de la croiser un de ces jours. En écrivant Yarilo, j’ai empiété sur son territoire de chasse, soit la réhabilitation complète des Basmanov, qui étaient de magnifiques héros abominablement calomniés, elle en est sûre. Et pour cette raison, se montre fort critique envers l’Eglise orthodoxe, qui, dès l’époque où ils ont vécu, n’était pas du tout de cet avis, puisque le métropolite Philippe, qu’ils ont arrêté ensemble, avait refusé sa bénédiction au tsar et à l’Opritchnina dont ils faisaient partie. Les propos insultants et de mauvaise foi de cette personne ne laissent aucune possibilité de discussion normale. Et côté Natacha, le  soutien que j’ai eu, c’est « si Laurence comprenait que son livre pouvait corrompre la jeunesse, je suis sûre qu’elle le réécrirait ». Ou «Laurence est une vraie Française, c’est la mentalité occidentale », « la Russie est vraiment pour elle une autre planète ». « J’attends avec impatience le résultat de vos recherches et leur publication et organiserais volontiers un débat brûlant entre vous et Laurence ». Ce à quoi j’ai répondu que je n’étais pas d’accord et n’avais pas à me justifier devant un commissaire du peuple qui me ferait un procès. Après que j’ai parlé de ma présentation à Alexandrov et des compliments qu’on m’y a faits sur la qualité de ma documentation et l’amour que j’avais porté à la Russie et à mes personnages, elle a pour l'instant lâché l’affaire.

  En réalité, je ne doute pas moi-même que les Basmanov fussent des "héros", des hommes de guerre courageux, et alors? Gilles de Rais aussi était un brave, et il a aimé et défendu Jeanne d'Arc, rien n'est jamais si simple. On peut être brave et cruel, brave et intrigant. Sanguinaire et idéaliste. J'ai toujours à l'esprit la phrase de Dostoievski, à propos du père Karamazov, auquel il est difficile de trouver quelque chose de sympathique: "Il était méchant et sentimental". Que le père Basmanov eût été un bourreau d'enfant, c'est chez moi une hypothèse romanesque et psychologique, car je n'en suis absolument pas sûre. Mais j'ai lu en plusieurs endroits que le père et le fils ne pouvaient pas se voir en peinture, j'en ai conclu qu'il pouvait y avoir des raisons. Il y en avait dans la logique de mon roman, qui est un roman, et pas un ouvrage historique.

  Olga m’accuse, outre de salir ses idoles, et de faire l’apologie de l’homosexualité auprès de la jeunesse innocente de son pays, de glaner ma documentation dans les mangas et les poubelles d’internet, ce qui est si injuste et fantasmagorique que je ne sais même que dire. Loin de faire l'apologie de l'homosexualité, je célèbre l'amour conjugual salvateur et la famille, c'est un hymne à l'amour entre époux.

  Cependant, une amie orthodoxe, au vu de nos échanges, m'a envoyé la lettre suivante:

  Chère Laurence, c’est vraiment pour vous le baptême du feu et de la tentation, lié à la sortie du livre, l’achèvement du roman ! Surtout, gardez la paix intérieure, bien que ce soit difficile. On sent chez Olga une intolérance délibérée aux avis différents. On pourrait se réjouir d’une telle certitude dans la pureté de Fiodor, si elle distinguait la vraie calomnie de la colère, ou l'inclination pour la luxure de la supposition que le péché est possible et que le surmonter conduit au salut. Mais son problème consiste précisément en ce que, comme elle l’exprime elle-même dans ces commentaires, sa conscience ne lui permet pas de reconnaître l’orthodoxie, et de cette manière, elle se coupe tragiquement la voie de la compréhension de l’âme russe (et pas seulement russe), de la sainteté et du salut. Elle ne fait pas la différence entre la diffamation et la vie d’un pécheur. Comment comprendre Sonetchka Marmeladov si on ne comprend pas le saint brigand ?

Dans ma perception des choses, un Russe qui n’est pas orthodoxe n’est pas tout à fait russe, même s’il est très bon, et patriote. Justement parce que son coeur ne s'épuise pas, ne fond pas de la lamentation de repentir du pécheur, de la prière du saint, de la recherche de la ville invisible de Kitej autour de lui et en lui.

Il y a un merveilleux saint nordique, Tryphon de Petchenga, il a fondé un monastère sur la presqu’île de Kola, il est allé avec saint Théodorit de Kola trouver Ivan le Terrible, et avant cela, alors que leurs corps arrivaient à Moscou, ils apparurent en esprit au tsar et s’entretinrent avec lui. Or dans une rédaction tardive de sa vie, (il fut un temps où les vies des saints devaient toutes rendre un son pieux), il est dit qu’il avait des parents dévôts, qu’il était un enfant en dehors de ce monde... et tout dans le même style. Comment pouvait-il en être autrement !

Or en fait, c’était un brigand sauvage et un assassin. Tant qu’il ne se fut pas repenti.  Avec force et inspiration. Sa vie ultérieure étonnante et et sa mort sont liées à ce rachat du péché. Le métropolite Mitrophane Badanine en parle dans ses livres. 

Il m'effleure maintenant l’esprit que tout vient à temps et ce n’est pas un hasard. Votre livre peut être nécessaire précisément à notre époque de LGBT déchaîné ! Olga redoute une mauvaise influence sur la jeunesse. Mais la jeunesse qui manque de finesse ne lit pas, et un jeune qui pense et ressent discerne la lumière des ténèbres, et donc votre livre est nécessaire. Et la question n’est pas dans la vérité historique. D’ailleurs, l’image de Fiodor sodomite est déjà bien établie dans l’Histoire, qu’il l’eut ou non vraiment été, et en conséquence, il faut travailler non seulement sur le vrai Fiodor historique mais sur cette image qui vit depuis longtemps sa propre vie. Vous avez donné à cette image le repentir, vous l’avez conduite à Dieu et au salut. C’est votre apport à la lutte contre la sodomie contemporaine.

Pourquoi me vient-il à l’esprit que c’est vous qui avez raison et pas Olga? Non seulement par la vertu de ma profonde affection pour vous, mais parce que vous êtes orthodoxe, vous communiez, et elle, non. C’est plutôt par vous que Dieu accomplit sa volonté !  Et la colère ne porte pas la justice de Dieu. J’espère que le Seigneur dirrigera nos chemins, et celui d'Olga, vers le bien et le salut. 

Dans les chroniques médiévales, russe veut dire orthodoxe.

Voilà la question : qui est le plus russe, un Français orthodoxe ou un Russe ésotérique ?

  Je garde précieusement cette lettre, car ce n’est pas la dernière fois que j’ai affaire à ce genre de problèmes, entre ceux qui voient en Ivan le Terrible un précurseur de Staline, ceux qui en font un saint, et toute la cohorte des filles (et des garçons) que fascine le beau Fiodor. Il est dommage que Natacha, poétesse orthodoxe, n'ait opposé à celle-ci que ma qualité de « vraie Française » à la « mentalité occidentale », au lieu d'une réponse de cette élévation et de cette pénétration. Si j’avais été tant que ça l’occidentale typique, je ne serais pas venue ici, sur « l’autre planète », et je ne me serais pas hasardée à écrire sur un sujet pareil. Mais si je reste par certains côtés bien française, par d’autres, je suis peut-être plus russe que beaucoup de Russes, comme le voit cette amie. C’est d’ailleurs pour cette raison que je me suis si fort intéressée au tsar Ivan et à son serviteur Fiodor, dont les âmes ont davantage besoin de salut que des justifications de gens qui les rejoignent dans ce qui les a perdus, par leur injustice expéditive et leur compréhension binaire des autres et d'eux-mêmes, symptômes infaillibles d'une mentalité totalitaire. C'est pour cela que je me suis permis de m'atteler à ce roman, qui répondait à une nécessité intérieure profonde et qui, à travers les personnages impliqués, parle de la Russie, de la sainte Russie, et de ce qu'elle représente pour des étrangers comme moiь ou mon personnage anglais Arthur. Il est d'ailleurs remarquable que beaucoup de "fols-en-Christ" russes, et cette forme de sainteté est profondément typique de la Russie, aient été des étrangers, le père Andreï Tkatchev a même fait un sermon à ce sujet. Le père Valentin m'a dit que la plus grande qualité de mon livre était son exceptionnelle compréhension de l'âme russe.

J'ai été particulièrement sensible à l'évocation de la ville invisible de Kitej, dont je suis en quête depuis que j'ai connaissance de la civilisation russe. Cette évocation fait de cette amie pour moi une âme soeur, envoyée par Dieu pour guetter avec moi les oiseaux messagers qui nous proviennent de cette dimension, qu'Olga ne connaît pas mais dont le tsar et son serviteur Fiodor étaient très probablement nostalgiques, malgré tous leurs péchés, car eux étaient vraiment russes.

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Оскорбительные соображения по поводу меня и моего творчества не оставляют никакой возможности нормальному разговору. Со стороны Наташи, поддержка такая: "Если Лоранс знала, что ее книга могла извращать молодежь, она бы ее переписала." Или: " Лоранс же настоящая Француженка, западный человек", " Россия действительно для нее другая планета". "Я жду с нетерпением результат Ваших исследований и их публикацию, чтобы устроить между вами горячую беседу". К этому я ответила, что мне это не нужно и что не хотела оправдываться перед народным комиссаром устраивая на меня свой суд. После того как я сказала про презентацию в Александрове и мнение сотрудников музея по поводу моего знания об эпохе и тогдашнем быту, и мою любовь к России и к своим персонажам, она вроде пока меня опустила. 

В самом деле я и не сомневаюсь, что Басмановы "герои", храбрые воеводы, ну и что? Жиль де Рэ тоже храбрый, он любил и защищал Жанну Дарк, ничто никогда не так просто... Можно быть храбрый и жестокий, храбрый и хитрый, кровавый идеалист... У меня всегда на уме слово Достоевского по поводу отца Карамазова, которого трудно считать положительным: "Он был злой и сентиментален". Что Басманов отец был мучителем своего ребенка, я в этом совсем не уверенна, это у меня предположение литературное и психологическое. Но я читала  в разных книгах, что они друг друга не могли переварить, от чего заключила, что были причины. Были такие причины в логике моего романа, который художественный роман, а не историческая работа. 

Ольга помимо того, что обливаю грязью его кумиров, меня обвиняет в том, что я рекламирую гомосексуализм перед невинной молодежи ее страны, в том, что я собираю свои информации в мангах, комиксах и интернетском мусоре. Это мне кажется до такой степени несправедливо и фантасмагорическое, что даже не знаю, что сказать. Скорее чем гомосексуализм, я тут прославляю спасительную супружескую любовь и семью. Это гимн любви между супругами.

Однако, при чтении этого обмена комментариев, православная подруга мне пишет:

Дорогая Лоранс, у Вас прямо боевое крещение - искушение, связанное с выходом книги, с завершением романа! Главное, сохраните мир в душе, хотя это и тяжело. У Олги сразу звучит нарочитая нетерпимость к инакомыслию. Можно было бы порадоваться такой ее уверенности в непорочности Фёдора, если бы она различала действительную клевету со злостью или сладострастием от предположения, что грех возможен и преодоление его ведёт к спасению. Но проблема её заключается именно в том, что как она сама выразилась в тех комментариях, принять Православие ей совесть не позволяет - таким образом она трагически обрубает сама себе путь к пониманию русской (и не только русской) святости и спасению. Не чувствует разницу между пасквилем и житием грешника. Как понять Сонечку Мармеладову, не понимая благоразумного разбойника?

По моему ощущению не православный русский - это не совсем русский, даже если хороший очень и патриот. Именно потому что не изнемогает, не тает его сердце от покаянного плача грешника, от молитв святого, от поиска града Китежа вовне и в себе.

Есть дивный северный святой Трифон Печенгский, основал монастырь на Кольском полуострове, он ходил со св. Феодоритом Кольским к Ивану Грозному и еще до того, как телом они пришли в Москву, они духом явились Царю и беседовали с ним. Так вот в поздней редакции его жития (было время, когда житии подгонялись под благочестивое звучание) сказано, что он родился от благочестивых родителей, был не от мира сего ребенком... и всё в таком духе. Ну как же иначе!

А на самом деле он был диким разбойником и убийцей. Пока не покаялся. Сильно и вдохновенно. И удивительная дальнейшая жизнь и смерть его связана с этим искуплением греха. Об этом пишет митрополит Митрофан Баданин в своих книгах.

Сейчас пришла мысль - ведь всё вовремя и не случайно. Ваша книга может быть именно в наше время озверевшего лгбт и нужна! Ольга боится за плохое влияние на молодёжь. Но не чуткая молодежь книг не читает, а думающий и чувствующий вьюнош различит свет и тьму, значит Ваша книга очень нужна! И дело тут не в исторической достоверности. И, кстати, образ Федора содомита уже прочно обосновался в истории, не зависимо от того было это или нет, и, получается, что нужна работа не только с реальным историческим Фёдором, но и с этим образом, который давно живёт уже своей жизнью. Вы дали этому образу покаяние, вывели его к Богу и спасению. Это Ваш вклад в борьбу и с современной содомией.

Почему думается, что правы Вы, а не Ольга? Не только из-за моего к Вам глубочайшего расположения, но и из-за того, что Вы Православная, Вы причащаетесь, а она - нет. Скорее Бог через Вас творит волю Свою! А гнев правды Божией не соделывает. Надеюсь, что Господь и наши пути управит, и Ольгины ко благу и спасению.

в летописях русский - это православный

вот вопрос: кто более русский - православный француз или эзотерический русский? 

Я бережно сохраняю это письмо, потому что не последний случай когда мне придется иметь дело с таким родом проблем, между теми, кто видит в Иване Грозном предшественника Сталина, теми, кто делает его святым, и целым рядом девушек (и мальчиков), очарованных красавцем Федором. Жаль, что Наташа, православная поэтесса, вместо ответа такой возвышенности и проникновения, противопоставила этому нападению лишь качество "истинной француженки" с "западным менталитетом". Если бы я была настолько типичным западным человеком, я бы не приехала сюда, на "другую планету", и не рискнула бы писать на такую тему. Если в чем-то осталась очень французской, то в других, как видит моя подруга, я более русской, чем многие русские. Именно по этой причине, меня так заинтересовал царь Иван и его слуга Федор, души которых нуждаются больше в спасении, чем в оправданиях людей, присоединившихся к ним в том, что их погубило, своей скоротечной несправедливостью и бинарным пониманием других и самих себя, безошибочные симптомы тоталитарного склада ума. Вот почему я позволила себе взяться за этот роман, который откликнулся на глубокую внутреннюю потребность и который, через действующих лиц, говорит о России, о святой Руси и о том, что она представляет для таких иностранцев, как мой английский герой Артур.  Примечательно также, что многие русские юродивые, а такая форма святости глубоко характерна для России, были иностранцами; отец Андрей Ткачев даже произнес проповедь на эту тему. Отец Валентин мне сказал, что величайшим достоинством моей книги является исключительное понимание русской души. 

Особенно меня тронуло упоминание о невидимом городе Китеже, который я ищу с тех пор, как узнала о русской цивилизации. Это обращение делает эту подругу мне родственной душой, посланной Богом, чтобы вместе со мной наблюдать за птицами-посланниками, прилетевшими к  нам из этого измерения, о котором Ольга наверно не знает, но по которому, весьма вероятно, тосковали царь и его слуга Федор, несмотря на все их грехи, потому что они были истинно русские.

 


                                                                                                                                                                                                                                              

samedi 30 septembre 2023

C'est présenté...

 


J'ai l'impression que dans la malheureuse maison de l'oncle Kolia s'installent d'autres amateurs de musique de merde et de radio non stop. Par ce jour d'automne délicieux, peut-être le dernier, quand l'air est doux et doré comme le miel, plein de murmures, de feuilles tourbillonnantes, d'abeilles affairées, cette intrusion pachydermique de rhinocéros contemporains est particulièrement éprouvante. Outre la crainte de de déménager, j'aurais regret à abandonner mésanges, hérissons, papillons et autres créatures qui trouvent refuge dans mon microcosme, et puis je me demande parfois si Dieu n'a pas laissé les choses arriver de cette manière pour éprouver ma patience et m'amener à dépasser ce qui m'exaspère, s'il ne m'a pas attribué, avec mes gousli, mes icônes, mes chats, mes fleurs et mes coins sauvages, un rôle de vigie, parmi les diverses expressions de la hideur et du vacarme insensé qui caractérisent la société post-moderne..  

Ma prestation chez le tsar Ivan ne s'est pas passée comme prévu, car elle a pris la forme d'une interview par une collaboratrice du musée, et je n'ai pas eu le temps de chanter tout ce que nous avions répété, et puis Skountsev a pris un peu haut la chanson cosaque, j'avais du mal à monter la voix, avec mes problèmes ORL récurrents... Néanmoins, le public était nombreux, enthousiaste, ému autant que moi-même.Un homme très sombre m'a demandé si, en tant qu'artiste peintre, j'avais tenté de représenter le tsar. J'ai répondu que oui, d'autant plus qu'on en avait fait beaucoup trop d'images grimaçantes. On a passé une vue de ce dessin sur l'écran, et cet homme est venu me serrer ensuite la main et me féliciter, avec un air pénétré. Le père d'Ania Ossipova m'a remerciée d'avoir chanté l'hymne des cosaques du Terek, car en plus d'être un savant communiste, il descend de ces fiers guerriers, et je lui ai promis de prendre mes instruments avec moi, la prochaine fois que j'irais dîner chez lui! Une dame médecin m'a parlé les larmes aux yeux de mon approche pleine d'amour et de sincérité de la Russie et de mes personnages. Un jeune médiéviste m'a confié que son arrière-grand-père était mort en France, que c'était un officier qui faisait partie du corps expéditionnaire. Les collaborateurs du musée m'ont dit qu'en dépit du fait que j'avais écrit une oeuvre littéraire, ils étaient étonnés par ma connaissance de l'époque et de ses usages. On m'a aussi proposé de participer au festival de gousli de Souzdal et à une émission de radio...

J'ai été interviewée par la télé de Iaroslavl et la séance retransmise sur un site culturel. Le musée d'Alexandrov est un musée fédéral, et on avait fait les choses en grand. Je n'ai pas encore de vidéo ni de photo de l'événement. 

Skountsev a fait une intervention pour regretter l'absence d'icône d'Ivan le Terrible dans l'église en fonction. Il m'a montré, sur son téléphone, un article d'internet comme quoi il aurait été canonisé en 1620, et tout un tas d'icônes, contemporaines. Ni le personnel du musée, ni les moniales présentes dans une partie des lieux ne sont d'accord avec cette vue des choses. Moi non plus, je dois dire. Si je ne suis pas d'accord pour le diaboliser à des fins politiques qui ne devraient pas le concerner, je doute vraiment de sa sainteté! Le martyr du métropolite Philippe et de saint Corneille devraient suffire à déconsidérer cette drôle d'idée. Mais il court toutes sortes de thèses farfelues, comme souvent en Russie, à propos de ce personnage. D'après Skountsev, ce n'est pas lui qui a martyrisé Philippe, ou permis son martyre, et il aurait passé dix-sept ans au monastère avant de quitter saintement ce monde. Mais Ivan le Terrible est mort à 54 ans, il faudrait admettre qu'il fût devenu moine à 37 ans, soit en pleine période de l'Opritchnina. Et puis il y a les témoignages des voyageurs et envoyés de l'époque, je peux difficilement croire qu'ils eussent menti de bout en bout, comme des journalistes de LCI ou de BFM TV...

En revanche, je trouverais normal de lui élever une statue devant le musée, comme à tout personnage historique d'envergure, dans une ville marquée par sa présence.

Le musée m'a offert des tas de cadeaux et des roses


mardi 19 septembre 2023

Vanvan

 

J’ai rencontré un garçon qui veut prendre des cours de français avec moi. Dans un sens, cela m’arrange, cela me fera un peu d’argent. Il est venu de Moscou faire ma connaissance, visiter la ville et se reposer, mais il m’a pris beaucoup de temps, et je dois préparer mon introduction, inviter des gens, travailler mes chansons... Skountsev va venir deux jours avant Alexandrov, pour répéter avec moi, avoir les époux Skountsev chez soi n’est pas de tout repos, bien que ce soit aussi très intéressant, et que je sois ravie de leur présence à la présentation. Je voudrais amener le maximum de gens au musée, le jour de cette présentation, car les collaborateurs en sont si gentils, ils me donnent une salle magnifique, ne savent que faire pour que l’événement soit grandiose. Ils adorent leur musée et leur ville, et Ivan le Terrible, forcément... Mais ce ne sera pas si facile, les gens que je connais ne vont pas obligatoirement faire une expédition à Alexandrov depuis Moscou ou Pereslavl.

Ma cousine Anne m’a écrit : «Tu te rends compte que tu vas présenter tes livres chez Vanvan ! Quel chemin parcouru ! »

Et en effet, l’événement a quelque chose pour moi de quasiment mystique. Je suis venue vivre à Pereslavl, sur les bords du lac que je voyais dans « Alexandre Nevski », quand, étudiante, j’allais au cinéma Cosmos qui passait des films soviétiques. Je vais parler de mes livres à Alexandrovskaïa Sloboda, dans la salle où le tsar recevait les ambassadeurs. Pouvions-nous nous douter, Anne et moi, que ma bizarre existence rejoindrait tout cela en fin de parcours, quand nous nous précipitions pour voir nos films favoris chaque fois qu’on les passait quelque part ? Et que j’y chanterais des chansons d’époque avec un cosaque vieux-croyant ?

Mon futur élève a une espèce de lumière, quelque chose d’intelligent, de fin, de bon, et il a de l’humour. J’ai cru comprendre, car il parle si doucement que souvent j’ai du mal à le suivre, qu’il avait travaillé dans le domaine des sciences politiques, mais il est maintenant salarié dans un hopital militaire, où il s’occuppe des blessés. Au départ, il y allait comme bénévole, mais il a prié pour être embauché par un sponsor à plein temps, et il a été exaucé. Il fait tout le temps des heures supplémentaires, mais il est heureux, il se sent utile. Son désir d’apprendre le français vient de sa francophilie, il en rêve. Il a déjà des bases, mais manque de pratique et d’assurance. Nous avons suivi le bord de la rivière jusqu'au lac, qui prend des nuances automnales.


Il m’a dit qu’on y soignait aussi bien les mercenaires de Wagner que les gars de l’armée régulière, et que les premiers étaient payés en liquide. J’en ai conclu que malgré la rumeur, la Russie nétait pas près de passer à l’argent numérique, car en dehors des Wagner, il y a aussi les gens qui achètent leur appartement ou leur voiture avec des sacs de billets... « Non, me dit-il, confirmant ce que j’avais entendu par ailleurs, le rouble numérique concerne les transactions internationales, pas les particuliers ».

A l’église, c’était beaucoup plus calme que pour la saint Alexandre Nevski. J’ai pu communier tranquille. Je me suis confessée au père Andreï. Je lui ai dit que je manquais d’amour, que je ne détestais pas grand monde dans la vie courante, mais que les persécuteurs des métropolites d’Ukraine et de leurs fidèles, ou ceux qui nous ont organisé l’invasion migratoire, je leur souhaitais méticuleusement une peste bubonique résistante aux antibiotiques, avec la vérole et la lèpre par dessus. Or j’ai bien peu de temps devant moi pour prendre un peu d’élan, à défaut d’acquérir le Saint-Esprit... « Ma pauvre Laurence, me répond-il, Dieu ne vous en demande sans doute pas tant, Il nous demande ce qui est dans nos capacités. Aimer de grands criminels, c’est l’affaire des moines au monastère, et encore pas tous. Remettez tout cela à plus costaud que vous... Priez pour les victimes, qui souffrent injustement, comme le Christ. »

En effet, me suis-je dit, il faut avoir l’humilité de l’admettre. Et cela a ramené la paix dans mon esprit.  

Une période difficile s’annonce, je dois aller samedi à Iaroslavl exposer des tableaux dans une église, dont le prêtre finance la restauration par des manifestations de ce type. Xioucha qui ne vient jamais, débarque vendredi soir pour aller à la pêche !  Lundi je vais chercher mes livres à Moscou, mardi, je ramène Skountsev et sa femme. Mercredi, nous répétons, discutons, bouffons sans arrêt, jeudi, c’est déjà la présentation à Alexandrov, chez « Vanvan » !

En plus de l’éradication de la population est-ukrainienne et de son Eglise des terres achetées par divers ploutocrates, il me reste à avaler la submersion par toute l’Afrique de mon malheureux et minuscule continent européen. Je vais scandaliser tous les neuneus de France et de Navarre, mais je n’éprouve pas grande compassion pour les envahisseurs que nous déversent dessus de gros crapauds qui ont volé et trompé tout le monde, et se fichent d’eux comme de nous, j'en éprouve davantage pour le gilet jaune, le paysan au bord du suicide, ou plus simplement, mes proches. De l’Ukraine au grand remplacement, en passant par la révolution bolchevique, c’est juste un grand génocide de chrétiens blancs qui se déroule depuis plus d’un siècle, et s’accélère, dans la foulée des Boers et des Indiens d’Amérique, on sent qu'on est pressé de nous voir crever, dégénerer, disparaître, avec nos cathédrales, nos livres et nos maisons de famille. Le génocide est la spécialité du cancer de l’Europe qu’est l’empire anglosaxon et de ses virus mafieux bancaires et autres succursales israéliennes. Ma compassion va aux victimes de ce forfait, à ceux qui bientôt ne saurons plus où se cacher, si la Russie ne leur ouvre ses portes, et si elle-même n’est pas victime du même processus et des mêmes procédés. Quand aux imbéciles qui me chevrotent que c’est bien fait pour nous, que nous l’avons mérité, qu’ils aillent se mettre eux-mêmes là où je pense le manche à balai qu’un violeur exotique a récemment enfoncé dans sa victime jusqu’aux poumons. Ca leur fera de l’entraînement pour la suite. 

Bon, je sens qu’il va falloir retourner se confesser... Heureusement, nous avons un été indien à rallonge, une douceur dorée et légèrement venteuse, et je fais, prévoyant la fête estivale de l'année prochaine, ma Sido de Colette, avec clématites, hortensias, astilbes, dauphinelles, hémérocalles et roses-trémières. La France à Pereslavl, en fin de compte, la France des jardins et des jolis salons, pleins d'âme et de souvenirs. Celle de Colette, justement, celle de Monet, celle de Proust, de Debussy et de Ravel que je ne peux plus écouter sans pleurer. Surtout en ce moment... Une jeune femme des réseaux sociaux, catholique, qui aimait Noël et avait le culte de l'enfance, stigmatise les éveillés et les lucides qui fichent le noir à tout le monde, alors qu'il faut cultiver la joie, pour lutter contre les monstres déchainés auxquels nous avons affaire. Elle n'a pas tort, et c'est ce que je m'efforce quand même de faire, entre mon jardin et mes diverses activités. "Je prie pour vous", me dit-elle.  

J'ai préparé des plantes pour Katia, qui est venue dîner ici, et m'a proposé de regarder Ivan le Terrible, car elle ne l'avait jamais vu. Quelle lacune! Et donc, nous avons regardé ensemble la première partie. Le discours du couronnement, les étrangers fielleux, les boyards intrigants... "Mais finallement, me dit Katia, regardez, ce sont nos oligarques! C'était pareil à l'époque! Il faut qu'il revienne!" Elle m'a dit quelque chose qui m'a fait réfléchir: "Ce film, c'est un autre monde". Et oui, en effet, c'est un autre monde, où ma cousine, qui avait douze ans, et moi qui en avais dix-sept, nous nous réfugiions pour oublier le nôtre, pour nous évader de la bande dessinée de Lauzier qu'était le Paris des années 70 et les facs gauchistes où j'avais commencé à étouffer vive, processus qui devait se poursuivre plus ou moins jusqu'à mon départ en Russie, en 1994. Dans Ivan le Terrible, tout était magnifique, les costumes, les rituels, la musique, les mouvements, les visages médiévaux, les voix incantatoires, tout était héroïque, tout avait de la gueule. Le tsar était le genre de mari qu'on pouvait suivre avec dévouement jusqu'au bout du monde, le genre de chef qu'on pouvait admirer sans réserve, à qui on pouvait faire une confiance aveugle, pas un pantin en costume cravate sinistre et fourbe pour lequel on nous demandait de voter tous les sept ans et qui avait le bagout de Séraphin Lampion et le frétillement obscène d'une pute hollandaise dans sa vitrine. On a beau dire, on ne fait pas rêver les enfants avec un président de la république. Pas une minute nous ne voyions Staline dans la figure de notre Vanvan, mais le Tsar, l'idéal du monarque, oint du Seigneur, qui fédérait tout un peuple dans la conscience d'une mission mystique. C'était notre drogue. Les autres tâtaient du cannabis ou de l'héroïne, nous, nous allions voir Ivan le Terrible.



mercredi 13 septembre 2023

Un saint au sanhédrin.

Ma chatte Chocha décline, mais elle n'en éprouve aucune angoisse particulière, elle s'adapte, elle prend les choses comme elles viennent. Aveugle et percluse de rhumatismes, elle a du mal à grimper sur mon bureau sans mon aide. Mais elle va encore se mettre au soleil sur la terrasse. C'est l'été indien, pour quelques jours, il fait très bon, le problème est que la terrasse est à l'ombre jusqu'à une heure, maintenant, et que le soir commence à tomber vers cinq heures. Mais Chocha et moi profitons de ces derniers moments de tiédeur et de lumière...

 Iouri allait aujourd’hui au procès de Strelkov. Je ne comprends pas pourquoi on l’a arrêté et pourquoi on le juge. A côté de cela, d’après Antipresse, un député de la région de Smolensk  déclare en temps de guerre qu’il faut faire sécéssion, que la Russie doit être scindée en plusieurs états, le rêve des Américains, des juifs straussiens et trotskistes, des libéraux et de tous les russophobes. Est-ce qu’on l’a arrêté ? C’est de la haute trahison... Quentin me dit qu'il commence à comprendre Ivan le Terrible qui avait, pour ce genre de cas, des solutions radicales et dissuasives.

Les gnomes du pouvoir de Kiev, en revanche, ont arrêté le métropolite Longin, qui est un saint homme, et j’ai vu la vidéo qu’il a faite à ce sujet. On sent qu’il a peur, dans une certaine mesure, et l'on peut se demander ce que deviendront les orphelins dont il s’occupe, il peut effectivement leur arriver n’importe quoi, on n’a jamais plus entendu parler des enfants des orphelinats du Donbass que les Ukrainiens avaient emmenés on ne sait où. Mais il ne peut pas néanmoins renier son Eglise, « dans laquelle il a grandi », qui est celle de ses ancêtres, et où il est à sa place, ni son « cher métropolite Onuphre », et il se réjouit de souffrir injustement comme le Christ, pardonne à ceux qui l’offensent, nous demande de faire la même chose, proclame son amour de son pays, et termine en disant que si ses sermons déplaisent, personne n’est obligé de les écouter... Je prie pour lui et ses enfants tous les jours, et j’ai bien du mal à suivre son injonction de ne pas appeler les pires malédictions sur les larves qui ont provoqué cette situation et qui arrêtent un tel homme, et sur les imbéciles qui justifient ces exactions.



Il a été arrêté le jour de la fête de la Décollation de Saint-Jean-Baptiste, quel symbole...

Tout cela est absolument hideux, je pense souvent à saint Païssios qui disait : « si je n’avais pas eu la foi, je serais devenu fou depuis longtemps ». Je peux dire avec certitude absolument la même chose.

 J'ai reçu de Nazarov l'invitation suivante à une manifestation politico-littéraire: " l'invité parlera de sa vision de la situation actuelle dans le pays et le monde, qu'il appelle une guerre mondiale, dans laquelle l'attaquant (l'Etat profond mondialiste) comprend bien son objectif, l'établissement d'un nouvel ordre mondial, le royaume de l'Antéchrist, pour lequel il est nécessaire d'achever préventivement et définitivement la résistance du peuple russe. Et les dirigeants actuels de la Fédération de Russie, dans cette guerre, à son avis, défendent leur système compradore-oligarchique, cherchant à le réformer, sans perdre l'illusoire espoir de se réconcilier avec l'ennemi, et même en l'aidant dans son opération spéciale intérieure contre le peuple russe, dont ils craignent la renaissance. C'est pourquoi, en Ukraine, ils mènent la guerre sans la mener. Néanmoins, dans cette guerre, le peuple russe d'Ukraine, illégalement divisé par les communistes, a besoin de notre protection contre le génocide, et pour son droit légal à rejoindre l'ensemble du peuple russe, quelle que soit la nature du gouvernement actuel, dans une Russie qui n'est toujours pas libre." 

Voilà, voilà...

A la lueur de ce texte, on peut comprendre que le folklore soit toujours relégué, les maisons anciennes toujours détruites, les émissions de télé toujours lamentables et dégradantes, avec leurs people de caniveaux. Mais les meilleurs hommes du pays qui vont combattre, c'est pour la Russie qu'ils meurent, et parce que d'une certaine société, ils ne veulent absolument pas. Les photos de ces morts sont un vrai casting de physionomies ouvertes, viriles, intelligentes et pures.

Poutine a déclaré que si les occidentaux avaient mis en Ukraine un président juif, c'était pour détourner l'attention du nazisme qu'on y faisait renaître. Eh bien ce n'est pas du tout comme cela que je ressens les choses. Il suffit de regarder qui soutient ce président et ce nazisme: Soros, Nuland, BHL, Glucksmann, Ackermann, Attali... Le nazisme, dans l'histoire, est un instrument, pas un but. Ailleurs, les islamistes ou les antifas font aussi bien l'affaire.

 


lundi 11 septembre 2023

Traits d'union

 


Je suis passée au café, et là, deux femmes qui venaient d'acheter mon livre m'abordent, ravies, pour me le faire signer. Elles me disent que, venues de Nijni-Novgorod, elles avaient visité l'Anneau d'or, et avaient tenu à entrer ici, parce qu'elles avaient vu une émission de télé où l'on m'y avait filmée, et incroyable coup de bol, voilà qu'elles y tombent sur moi, en chair et en nonosses, surtout en chair, d'ailleurs, hélas. J'ai discuté avec elles, et elles ont demandé aux clients de la table voisine de nous faire une petite photo souvenir, avec Rita au milieu. Là dessus Vitalina, qui supervise les lieux, me dit qu'il me faut fournir des cartes postales, car on les vend bien, et prévoir des calendriers... encore une chose dont je dois m'occuper assez vite.

Dans la série des traits d'union et des pièces de puzzle, je propose encore plusieurs documents qui m'ont intéressée. La vidéo sur "la guerre contre les peuples" est au début assez inquiétante, mais une fois le diagnostic posé, conduit la réflexion vers des perspectives beaucoup plus enthousiasmantes. On se rend compte, en écoutant ou lisant les diagnostics que posent des esprits brillants et subtils, à quel point ceux qui se croient d'une autre essence et prennent les gueux pour des débiles sont en réalité grossiers, stupides, limités et vils. Et cela n'est pas nouveau, toute notre civilisation s'est faite sur la base de tels esprits, et aussi de spéculations intellectuelles mortifères à qui l'orgueil et la satisfaction de soi  laissaient un champ de vision extrêmement rétréci qui leur permettait de tout écraser droit devant eux sans aucun problème de conscience. Il y a des choses qui m'échappent, notemment dans le domaine scientifique, mais je sens intuitivement la justesse d'un raisonnement, et aussi s'il est bénéfique, maléfique, bienveillant, malveillant, en accord ou non avec la vie. Et la vie est une chose profondément mystérieuse, fluide, insaisissable et sacrée, avec d'infinis prolongements, que les crapauds du transhumanisme détestent parce qu'elle leur échappe, et offensent dans ses manifestations les plus innocentes, les plus nobles, les plus belles, avec un acharnement particulier.

Le point de vue de l'intellectuel marocain, qui est brillant et parle un français superbe, concerne autant la France et la Russie, qu'il connaît bien, que son propre pays. On voit de partout se manifester des esprits qui se placent au dessus de la mêlée et cherchent des issues au piège mortel où nous sommes tous tombés. Il voit le wokisme essayer de pénétrer son pays encore traditionnel, par le biais d'internet et bien entendu, des organismes de l'ignoble Sauron au rabais et autres mafieux maléfiques qu'on pourrait croire invincibles, si l'on n'avait pas foi en Dieu ou en la Vie, ce qui est pratiquement la même chose. Traditionnel, mais de façon modérée, et cet homme, qui l'est aussi, estime que si la Tradition est indispensable à l'équilibre, à la dignité et à la vie spirituelle de l'être humain, toutes les traditions ne sont pas bonnes à garder, la Tradition évolue, et quand elle est vivante, elle est toujours actuelle. C'est aussi mon avis, dans tous les domaines. Retrouver la Tradition, quand elle est perdue et s'appuyer sur elle ou ce qu'on en a conservé permet d'envisager ce qui viendra après nous, d'infléchir notre course à l'abîme, mais n'exclut pas l'adoption de trouvailles récentes quand elles sont bonnes et utiles, c'était d'ailleurs l'optique de Pierre Rahbi, dans le domaine de l'agriculture.


https://lesakerfrancophone.fr/est-ce-la-vie-ou-la-mort-qui-gouverne-lunivers-partie-5-la-resistance-creative-a-leglise-de-lentropie

https://odysee.com/@erfm:4/PTDH-Hachachi:e?fbclid=IwAR3zdXZOTUabmwbkEVtmNXrKmkQkci9J6jUfpYE0o6Ss2bL2ihkow3h1U44

https://vk.com/loralira?z=video745793474_456240331%2F93f3736a5169e2d439%2Fpl_wall_19879744


Avec le métropolite Longin, cela fait maintenant six métropolites de l'Eglise ukrainienne traditionnelle qui sont inquiétés par le pouvoir de Kiev. Le métropolite Luc, le métropolite Paul, le métropolite Bessarion, le métropolite Théodose, le métropolite Jonathan.Cela me rappelle davantage la période bolchevique que le nazisme, à vrai dire, même si finalement, trotskistes et nazis s'entendent apparemment très bien, Nikita Mikhalkov, malheureusement, ne semble pas s'intéresser à cet aspect des choses, dans son émission Besogon, on pourrait même penser qu'il s'en garde bien. Du reste, même la presse russe, d'après ce que je lis, à part Tsargrad, parle peu du méfait qui se commet à l'égard de l'Eglise locale millénaire, tout-à-coup traitée comme une secte étrangère par une secte indigne, fabriquée dans les officines idéologico-mafieuses du mondialisme woke. Pourtant, l'homme nouveau, l'homme augmenté, le surhomme, le peuple élu, la race supérieure, la caste, les gueux, tout cela a bien des points communs. On reconnaît, dans cette persécution, la haine trotskiste enragée du christianisme, et particulièrement du christianisme slave, qui était si active dans les années 20 et 30 du siècle dernier, et pas seulement en Ukraine. Cette opération doit beaucoup aux bons offices du patriarche grec. On n'est jamais trahi que par les siens, comme on l'a déjà vu en 1918.

La liste s'allonge, sur mes dyptiques...












Ici, deux homélies que je trouve complémentaires, celle du cardinal Vigano, et celle de l'évêque Porphyre, des Solovki, avec des sous-titres anglais.. 

https://orthodoxe-ordinaire.blogspot.com/2023/09/de-la-nouvelle-religion-par-mgr-vigano.html?spref=fb&fbclid=IwAR1XCf6RpTW0QsLUGQci-F35GODRcNrUfgZCgD76zPhGmkMVFy5D6Mmt3q0