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jeudi 12 septembre 2024
Darwin
dimanche 8 septembre 2024
Incognito
Jeudi, j’ai manqué la fête du métropolite Pierre de Moscou, qui avait lieu dans l’église en voie de restauration, parce que l’office était à sept heures du matin, et je ne me suis pas revéillée à temps, ce qui est très rare. Hier soir, le père Alexeï me demande qui a fait l’icône de ce saint, qu’il avait bénie à cette occasion ? Je lui ai répondu, morte de honte et complètement désolée d’avoir raté cet évènement, que c’était moi. En fait, je pensais que l’icône n’avait pas plu à notre évêque et qu’il l’avait remisée dans un coin.
Cela m’a
vraiment affectée mais il ne m’en faut pas beaucoup, en ce moment. Ce matin,
j’ai parlé de tout cela au jeune prêtre qui confessait, je lui ai dit aussi que
je maudissais régulièrement ceux qui nous avaient préparé la situation où nous
sommes, que je ne pouvais pas les aimer ou prier pour eux. « Pourtant, c’est
ce que le Christ nous demande.. » Oui, en effet, mais ce n’est pas facile.
Je dis à Dieu : « Pour ceux-ci, c’est Toi qui vois, moi, je ne peux
pas... »
Ma Georgette
mange toujours très peu, elle dort tout le temps et maigrit, et j’essaie de ne
pas me laisser aller au chagrin qui me submerge. J’espère que la communion
de ce matin m’aidera. Je pense à la façon dont elle est apparue brusquement dans ma datcha, où j’étais venue passer le
week-end, en 2009, par une pluie d'automne glaciale. C’était presque un chaton. Elle s’était installée sur le poêle, loin
de mes autres animaux. Et pendant la nuit, elle était venue occuper la place qu’elle
a prise par la suite pour le reste de sa vie, contre mon épaule, la patte posée sur moi. Avant de l’adopter,
j’avais essayé pendant trois semaines de la caser sur Moscou, et j’avais
laissé pour elle des croquettes aux ouvriers qui refaisaient le toit. Puis un
ami avait proposé de la prendre. J’avais donc apporté un panier à chat, et elle
avait protesté quand je l’y avais enfermée, mais aussitôt que la voiture avait
démarré, elle avait cessé de miauler, elle comprenait que je l’emmenais.
Chez mon ami
Sérioja, elle avait été si mal aimable qu’il n’avait pas voulu d’elle, soutenant
qu’elle m’avait choisie. Je l’avais portée chez le vétérinaire, elle avait
beaucoup de gale des oreilles, mais elle supportait les soins sans griffer ni
mordre, elle grognait seulement, elle s’est toujours montrée, comme moi,
râleuse, mais bonne pâte, elle aime qu’on lui fiche la paix et ne va pas au
conflit, elle attend juste son moment. Après, dans l’appartement, elle était
complètement euphorique, Georgette déteste le froid, c’est une petite chatte
très domestique, et elle m’a toujours suivie comme mon ombre. En cela, elle
était en compétition avec Chocha, elles ne pouvaient d’ailleurs pas se voir.
Au
printemps, quand j’étais retournée à la datcha, elle était terrifiée de se
retrouver dans ce lieu qui lui avait laissé de si mauvais souvenirs, elle me
suivait pas à pas en grognant, puis, voyant que je restais sur place avec elle,
elle s’était calmée. Une vieille qui passait ses vacances au village me dit qu’elle
l’avait vue arriver un matin et nourrie tout l’été, mais qu’en repartant pour
Moscou, elle ne l’avait pas prise. Et elle l’appelait : «Maroussia, Maroussia... »
Georgette faisait comme si elle ne la connaissait pas. Mais je suis sûre qu’elle
s’en souvenait autant que de sa misère automnale, au sein de laquelle j’étais
venue avec ma ménagerie chauffer le poêle et distribuer les croquettes...
Georgette m’a
suivie en France, puis elle est revenue avec moi en Russie. Dans le taxi qui
nous amenait à Pereslavl, après le difficile voyage en avion, elle avait passé
sa petite patte à travers la grille de son panier et l'avait posée sur moi, pour
se rassurer : j’étais bien là, avec elle.
Elle aura
passé toute sa vie avec moi, elle n’aura plus connu l’abandon, la peur, la
faim, et je suis beaucoup plus angoissée qu’elle par la situation, de cela, je
devrais rendre grâce, mais j’ai quand même un chagrin terrible.
A moins que
finalement, elle ne se remette... mais je n’ai pas l’impression. Elle ne lutte
pas...
Puis, dans la rue, j'ai rencontré un monsieur avec un spitz, une femelle, de l'âge de Rita, elles ont copiné volontiers. J'ai croisé des jeunes gens qui faisaient les fous, et me voyant sourire, ils m'ont fait de grands gestes dansants: "Passez une bonne journée"!.
En fin d'après-midi, pour me changer les idées, je suis partie au lac, parce qu'il faisait très beau, et même étonnemment chaud, j'avais envie de me baigner. J'ai essayé de dessiner, mais j'étais au bord de l'insolation, et mes deux interlocutrices du matin avaient eu la même idée que moi, et elles m'ont trouvée sur la rive. Pour fuir le soleil un peu trop brutal, je suis allée m'installer à l'ombre, et là, je suis tombée sur le monsieur du matin, avec son spitz. C'est un homme charmant, intelligent, plein d'humour, nous avons longuement parlé des dégâts opérés sur la ville de Pereslavl, devenue méconnaissable et, je le crains, irrécupérable. Il m'a dit qu'avant la révolution, elle comptait dix monastères et trente-sept églises, il reste cinq monastères et peut-être une petite dizaines de paroisses. Mais le pire est que l'environnement de ces églises est complètement saccagé par des constructions anarchiques et disgracieuses. Ce monsieur est historien et ingénieur en mécanique. Il m'a complimentée sur mes dessins et les a pris en photo. C'est le Moyen-âge qui l'intéresse, Ivan le Terrible, pour lui, c'est trop récent!
Tout ça pour dire que circuler incognito à Pereslavl devient compliqué.
vendredi 6 septembre 2024
Son de cloche...
Le temps file à une vitesse effrayante, on dirait qu’il ne cesse de s’accélerer, comme de l’eau qui file dans un entonnoir. Malgré l’analgésique, Georgette restait prostrée et ne venait pas manger et puis quand même, si, elle s'est décidée. Du coup, j'étais profondément anxieuse et déprimée. Si elle souffre, elle ne mange pas. Et la souffrance est permanente. Que va-t-il se passer, si les analgésiques ne la soulagent pas et qu’elle se laisse mourir de faim ? La véto me dit qu’il faudra lui donner des pilules toute sa vie. D’accord, ce n’est pas très pratique, mais si elle peut continuer à vivre sans souffrir, je suis partante, et je prie le Ciel pour que, lorsque viendra le moment de mourir, ce soit sans mon intervention car cela me rend malade, j’ai toujours un doute. Je n’ai pas eu de doute dans deux cas : Tiburce, parce qu’il était vraiment mourant et que les corneilles le guettaient déjà quand il dormait dans le jardin de la ferme, et Picasso, car il avait un cancer incurable qui commençait à le faire souffrir et que mon vétérinaire de Pierrelatte, en lequel j’avais toute confiance, m’avait conseillé de le faire. Georgette n’a théoriquement rien de mortel. Moi aussi, je souffre d’arthrose, quoique beaucoup moins depuis que j’évite le sucre et fais plus d’exercice. Georgette, je le note ne passant, n’a pourtant jamais mangé de sucre de sa vie. Mais même quand j’avais mal quasiment en permanence, et que cela m’empêchait de dormir, cela ne m’a jamais retenue de bouffer. Georgette, quand elle a mal, ne bouge plus et ne mange pas. Elle a maigri, elle a le poil hérissé, je reprends parfois espoir, parce que tout à coup, elle mange, elle circule et fait ses griffes. Et puis ça recommence...
Il me semble parfois qu’elle me communique, à sa façon confiante, paisible et discrète, le message suivant : « Laisse-moi mourir près de toi, le processus est en route, c’est comme cela, je suis née, on m’a abandonnée, tu m’as sauvée de la misère et de la peur, tu m’as donné une belle vie de chat, le confort, la sécurité et beaucoup d’amour, et maintenant, c’est mon heure, je veux juste mourir tranquille et près de toi. » A la limite, la façon dont elle prend les choses me paraît infiniment édifiante, et notre complicité n'en est que plus approfondie. Eh bien nous verrons combien de temps encore nous passerons ensemble, si seulement je pouvais avoir sa sérénité...
J’ai vu un
jeune soldat magnifique, vingt ans, un visage superbe. Il a perdu deux
jambes et un bras. Cela m’a tellement retournée que je ne peux même pas faire
ce qu’il demande à tous, m’abonner à sa page, pour lui procurer du soutien et
des raisons de vivre, il y a sûrement un âge où les forces morales commencent à
faire défaut. Je ne dis pas que j’en ai toujours regorgé, mais je constate que
maintenant, les émotions supplémentaires me terrifient, quelque chose au fond
de moi renâcle lâchement et fait le mort. C’est ennuyeux, car je pense que d’émotions,
nous n’allons pas manquer.
Le cousin Génia m’a fait presque tous les petits travaux en souffrance qu’aucun crétin local ne m’aurait fait sans commande de réparations à grande échelle. Il en reste encore, ce que l’électricien a fait de travers, entre autres. Mais quand même, beaucoup de choses sont réglées, sauf la facture, mais cela ne va pas tarder.
Un ami me communique la conférence de la porte-parole Zakharova sur la situation en Ukraine, à Koursk, Pavel Durov, les persécutions à l’encontre de l’Eglise, conférence que naturellement, on ne diffuse pas en France, car elle donne un autre son de cloche, et en France, les cloches elles-mêmes seront bientôt proscrites. Quand Zakharova met tout sur la renaissance du nazisme, je pense que c’est parce que le mot fait voir rouge drapeau à la plupart des Russes, et la réalité me paraît bien plus complexe, et perverse, y compris celle du nazisme, et même du communisme, mais bon. En ce qui concerne les faits, et les menées mondialistes transhumanistes, ce qu’elle dit est vrai et cohérent. Cet ami a envoyé le truc à une de ses connaissances par message électronique, et son correspondant n’a jamais pu l’ouvrir, une fenêtre du gouvernement français le mettait en garde contre le contenu. Si ce que raconte Zakharova était faux, il serait sans doute facile de le démontrer, le problème est que c’est vrai, d’où la censure. On la croit ou on ne la croit pas, elle devrait avoir le droit de nous le dire, et nous de l'écouter et de confronter aux contes et légendes dont la presse aux ordres endort les populations. Elle donne confirmation des pillages d’icônes et d’objets sacrés, de leur vente en occident. Sans compter les brutalités à l’encontre de vieux ecclésiastiques respectables et de citoyens acharnés à défendre leur foi et leur Eglise originelle, implantée depuis le X° siècle..
https://lecridespeuples.fr/2024/09/03/conference-de-presse-de-maria-zakharova-ukraine-pavel-durov/
Parce que tout
de même, je peste beaucoup contre les orthodoxes d’occident qui contribuent à
calomnier ces gens pour mieux les faire disparaître, mais il faut dire qu’on
leur bourre bien le mou, entre la propagande incessante, la trahison des
slavistes distingués et russophobes d'une part, et des théologiens bien considérés d'autre part, sans compter les Ukrainiens qui agitent toutes
les paroisses de France et de Navarre. Cependant, je posais la question à
Xioucha, à propos des libéraux russes, également intoxiqués, qui ne veulent
rien savoir : «Comment est-ce possible ? Et ce sont des gens avec des
diplômes tout autour du ventre, qui se croient supérieurs à la populace...
Chose étrange, on n’a jamais réussi à m’endoctriner, j’ai toujours été seule
contre tous...
- Parce que,
Lolo, ils sont faibles.
- Comment
ça, faibles ? Est-ce que je suis si forte que cela ?
- Vous avez
des convictions fondées et ils ont les convictions qu’on leur inculque et qu’il
convient d’avoir dans leur société. Aller contre leur société est trop
difficile. Alors ils ont peut-être des diplômes mais on en fait ce qu’on veut.
Ils veulent rester dans leur monde, le monde réel leur fait peur. Ils veulent continuer
à se croire d’une autre essence et rester entre eux dans l’illusion. »
Il y a
longtemps, j’avais des amis charmants, de gauche bobo, or le frère et la soeur
de l’un d’eux ne partageaient pas leurs idées à la mode. J’en avais parlé avec
eux : « Comment se fait-il que X et Y soient tellement de gauche à la
noix ?
- C’est très
simple, m’avaient-ils répondu. Parce que c’est plus facile, pour avoir des
copains, des contacts, des relations, des clients, des places. Est-ce que c’est
facile, pour toi, d’avoir tout cela ?
- Non, pas
vraiment...
- Eh bien
voilà, eux, ils sont très recherchés, très lancés, pas toi, et nous non plus.
Alors pour avoir la paix et mener une vie mondaine épanouie, mieux vaut se
convaincre que les idées à la mode sont les bonnes. »
mercredi 4 septembre 2024
Mémoires
J’ai commencé les "mémoires d’outre-tombe" de Chateaubriand. Mieux vaut tard que jamais. Il était temporellement à la même distance de Louis XIV que nous ne le sommes de 1900, époque qui ne me paraissait pas si lointaine, qui avait vu naître mon grand-père, même le XIX° siècle ne me semblait pas si ancien, quand on met les choses en perspective, on obtient de sérieux raccourcis. Me voilà avec Chateaubriand, au XVIII° siècle, avant la révolution, et, bien que je pense depuis longtemps que la grande rupture, c’est la Renaissance, je me rends compte que la révolution en fut une seconde et une énorme, le monde qu’il décrit, celui de la province bretonne d’alors, est encore beaucoup plus imprégné d'esprit médiéval que je ne l’aurais pensé et d’une immense beauté, d’une noblesse et d’une poésie dont on n’a plus idée. Ses descriptions des offices religieux, des fêtes, des lieux, des bateaux au port sont envoûtantes. Déjà, le grand Meaulnes m’avait fait cette impression de monde perdu, et si je relisais Colette, qui me semblait si proche, qu’en penserais-je ?
Pourtant, Chateaubriand ne donne pas l'impression de quelqu'un de très joyeux, le monde qu'il décrit non plus, mais au fond, la joie, sauf si elle est d'essence divine, n'est jamais qu'un moment sur cette terre, la vie hésite sans cesse entre l'extase et la tragédie, et peut-être que ce qu'il y a entre les deux, la gaité superficielle et la banalité confortable, ne sont que le substitut de l'une et le paravent de l'autre.
Il me faut absolument revenir aux miens, de mémoires, mais j’ai du mal, la situation générale et l’état de Georgette me prennent la tête. J’ai pensé, l’autre jour à l’église qu’en fin de compte, mes confessions les plus sincères et les plus approfondies, c’étaient mes livres. Les livres sont des confessions publiques, où l’écrivain n’est pas le seul en jeu, c’est l’humanité qui se confesse à travers lui et avec lui.
Cette nuit,
je me suis endormie très tard, Georgette avait mal. Elle poussait de tous
petits gémissements discrets. Je me suis souvenue qu’il restait de
l’analgésique, pour elle, je lui en ai donné. Ce matin, elle est allée faire
ses griffes sur son arbre, et elle a mangé sa pleine écuelle, elle n’avait pas
mangé comme cela depuis quinze jours. Cependant, elle boîte. La véto m’a dit
que la douleur lui coupait l’appétit. Elle m’a donné des réserves
d’analgésique, et elle va lui refaire une injection d’acide hyaluronique, pour
ses articulations. « Vous ne m’en feriez pas une, à moi aussi ? lui
ai-je demandé.
- Je m’en
fais à moi-même », m’a-t-elle répondu en riant.
Tout cela est très ennuyeux, mais pas mortel. Il faudra juste traiter ponctuellement Georgette, mais cette nuit, j’étais terriblement triste et angoissée par la précarité de cette petite vie qui a pris tant de place dans la mienne et qui va peu à peu s'effacer, comme elle a fait toutes choses, avec discrétion. Georgette entre dans le processus de la décrépitude avec simplicité, sans en faire un drame. Pourvu que je sois là jusqu'au bout, qu'elle m'ait à portée de la patte, tout va bien, c'est tout ce qu'elle demande. Je devrais faire comme elle, gloire à Dieu pour tout... Ma tante Mano me disait au téléphone que, sans Dieu, toute notre existence pouvait apparaître comme une farce absurde et cruelle, et en effet... La question que je me pose, c'est pourquoi, lorsque l'on a conscience de cela, on reste malgré tout en dehors de l'Eglise. Saint Païssios disait que sans la foi, il serait devenu fou.
lundi 2 septembre 2024
Les béatitudes éternelles
Hier, j’ai dit en confession au père Andreï que j’avais un sentiment latent d’angoisse, malgré la foi et l’espoir que je conserve, et qu’ayant accidentellement lu, dans un rapport de Laurent Brayard, le récit des sévices inimaginables imposées par la soldatesque otanienne à une jeune fille russe, je n’avais pas pu m’ôter cela de la tête et que cela me retournait les tripes depuis deux jours. Il m’a répondu qu’il ne fallait pas lire ce genre de choses, oui, en général, j’évite. Mais parfois, je lis juste des nouvelles et cela me tombe sous l’oeil comme un trou se dérobe sous des feuilles mortes, et comme dit Katia, on pourrait ne plus se tenir au courant de rien, mais ce n’est pas possible, et garder la distance psychologique de sécurité n’est pas toujours simple. Prier, oui, bien sûr, je le fais. Peut-être pas assez, mais tout dépend ce qu’on entend par là. Je suis quand même toujours plus ou moins branchée sur Dieu ou le caractère sacré de sa création... Cependant, quand on vit ou voit des chose pareilles et qu’on y survit, comment fait-on pour ne pas perdre la raison, et comment discerner le Christ jusque dans ces créatures des ténèbres capables de les commettre ? Le père Andreï me dit que les ménées, où l’on raconte les sévices subis par les martyrs, peuvent nous retourner pareillement et qu’un prêtre catholique était mort d’une cris cardiaque en regardant au cinéma le film de Mel Gibson sur la Passion du Christ.
La soeur
d’une amie, qui réside en France, avec un mari français, lui a dit qu’à la vue
des Ukrainiens sur place, ceux qui s’en vont à l’ouest, elle en était venue à
la conclusion que ces gens-là n’avaient plus d’âme. C’est aussi l’impression
que me fait « l’occident collectif », même dans des expressions
beaucoup plus modérées que les crimes révoltants de ses soudards. Beaucoup de
gens, en occident, n’ont plus d’âme, et la politique de leurs gouvernements est
justement de l’extirper de chacun d’eux. J’ai vu un officier américain l’expliquer
à ses élèves, tout content de lui. Comment parasiter et diriger les esprits des
gens par le biais de nanopuces, il en était très fier. Sans aller jusqu’aux
nanopuces, comme me le disait Mano, on a supprimé tous les anticorps culturels
et spirituels des gens, et ensuite, le consumérisme américain est arrivé comme un vol de rapaces sur ce troupeau sans défense. Sa
vulgarité, son opacité de plastique criard, son clinquant, son vacarme, sa
confusion, ses faux-semblants, sa cupidité, sa sauvagerie impudente, son hypocrisie
et son cynisme. Les hérésies occidentales ont fini par engendrer cette tumeur
cancéreuse d’outre-Atlantique, qui désormais dévore l’Europe originelle,
transformant l’Ukraine en trou noir purulent et infectant plus ou moins la
Russie au passage. Bernanos disait déjà que le monde contemporain est une
immense conspiration contre toute espèce de vie intérieure.
J’ai passé
mon samedi à bricoler, et j’avais mis, pour ce faire, une symphonie d’Arvö Part.
Cependant, cette oeuvre magnifique me faisait un étrange effet, comme si je
regardais déjà ma vie depuis l’autre monde, dans une sorte de béatitude d’outre-tombe.
Il m’arrivait des souvenirs par rafales, et des visions de la France d’autrefois,
parfois les plus triviales, le magasin « monsieur Bricolage » du
centre commercial de Pierrelatte, comme si j’y étais, peut-être parce que l’avant-trou
que j’utilisais venait de là-bas... La Russie où je me trouve m’apparaissait
comme une zone intermédiaire entre la France de ma jeunesse et cette contrée d’outre-tombe
où la musique m’emmenait. Presque une salle des pas perdus dans quelque gare
métaphysique.
J’avais eu
autrefois une grâce particulière, pendant quelques jours d’affilée, j’avais été
transportée, à l’issue d’un moment de prière où j’avais demandé le secours du
Ciel, dans une sorte de zone intermédiaire où plus rien ne m’atteignait, et j’allais
travailler, faire mes courses, la cuisine, la vaisselle, tout en me trouvant
ailleurs, dans cette béatitude étrange, une béatitude que ne donnent pas les
joies les plus sublimes de la vie, une béatitude de l’autre monde. Seule la
musique d’Arvö Part me paraît approcher de cette réalité, où ce que l’on
perçoit de cette vie-ci, la nôtre, n’arrive plus qu’à la façon d’échos confus
et lointains dans une sorte de tourbillon cosmique à la fois serein et
incroyablement puissant qui nous absorbe. Et une sorte de terreur se mêle alors
au ravissement contemplatif, car nous nous trouvons confronté à quelque chose
de si énorme, que notre âme faible ne peut l’intégrer ni peut-être s’y
intégrer. Mais, disait le Christ, pour nous conforter, « il y a plusieurs demeures dans la
maison de mon père »... Il y en aura peut-être une, à ma petite mesure, pour moi, et tout ce qui m'est cher.
C’est d’ailleurs
le souvenir de ce moment qui me revient en mémoire lorsque j’ai l’impression
que le christianisme méprise la vie, toutes les joies que notre corps est
équipé pour éprouver, au nom de toutes les douleurs qui le menacent, de la part
des maladies ou des cruautés qu’on peut exercer sur lui, et qu’il nous faut
éventuellement endurer pour gagner les béatitudes futures de la Jérusalem
céleste. Ces béatitudes sont effectivement d’un autre ordre. Et pourtant, j’ai
dès mon enfance adoré la vie, avec gourmandise, avec goinfrerie, sous ses
aspects triviaux comme sous ses aspects sublimes. Mais même le plus sublime de
la vie semble ne plus avoir cours ailleurs ou n’y parvenir, comme dans la
musique d’Arvö Part, qu’à la façon d’échos confus qui, pour l’instant, me font
mal, me tirent des larmes, laissant sur la grève du départ des photos éparses,
des objets que je n’emporterai pas avec moi, des souvenirs qui m’échappent et
qui n’auront plus de sens pour personne.
D’une certaine façon, dans sa folie, l’humanité toute entière, ou en tous cas, sa partie occidentale, mais elle a plus ou moins infectée toutes les autres, sombre dans une zone intermédiaire, en laissant sur la berge les débris profanés de ce qu’elle avait toujours adoré. Cependant, ce qui l’engloutit, ce ne sont pas les béatitudes éternelles, et il serait temps pour chacun et pour tous, de se préoccuper de l’essence de ce qui se produit.
jeudi 29 août 2024
Tiens bon, Georgette
Pour la fête de la Dormition, j'étais en proie à une affreuse tristesse. Georgette ne remontait pas la pente, et je voyais arriver le moment où j'allais encore creuser une tombe dans le jardin. Pendant une semaine, la voisine lui a fait des injections d’analgésique et d’antibiotiques. Elle mangeait peu, mais je pensais que c’étaient les antibiotiques qui ne passaient pas. A la fin du traitement, voyant que l’appétit ne revenait pas et qu’elle restait faiblarde, je l’ai ramenée chez la véto. Aucune infection des dents, mais elle a peut-être encore mal et aussi des rhumatismes. Cette fois, je devais lui faire des injections de glucose et lui administrer des analgésiques par voie orale. Mais je la voyais décliner, et je ne comprenais pas pourquoi.
Puis d'un seul coup, j'ai surmonté mon angoisse, et je me suis dis qu'elle n'avait rien de grave, d'après les analyses, que je ne devais pas me laisser aller ainsi: j'allais lui donner de petites quantités de nourriture pour bébé à la seringue, et le processus se déclencherait à la longue. Et c'est ce qui semble se passer, elle est plus alerte, elle fait sa toilette, elle se dirige vers les écuelles et s'intéresse à ce qu'il y a dedans, elle a un peu mangé, le processus de guérison paraît s'amorcer.
Dany m’a envoyé un message de Boris Karpov sur Telegram, l’infect Tchoubaïs, haï de toute la Russie unanime, ourdit des complots à Tel Aviv pour fomenter un coup d’état, mais toute cette guerre est depuis le début un complot anglosioniste, je dirais même que toute l’histoire du XX° siècle était un complot anglosioniste, depuis l’assassinat du tsar jusqu’à nos jours. L'empire, ou "l'occident collectif", a le génocide biblique facile, aussi facile que les leçons de vertu et les larmes de crocodile, comme on l'a vu avec les indiens et les Boers, puis le Donbass et les Palestiniens. Les Russes ont déjà été l’objet d’une politique génocidaire méthodique et vicieuse, mais en remettant les bolcheviques dans les clous, et en russifiant quelque peu leur révolution, Staline en a compromis l’aboutissement, même si l’on tient compte des massacres auxquels il s’est lui-même livré. Depuis quarante ans que j’entends glapir les BHL, Glucksmann et autres, j’ai compris que les trotskistes qui infestent l’occident méditaient leur revanche, et la perte de toute l’Europe, avec celle des Russes et de ces idiots d’Ukrainiens, persuadés par une fourbe propagande qu’ils étaient des slaves d’essence supérieure, alors qu’ils ne sont, pour toute cette mafia, qu’une réserve de matériaux en vue du trafic d’organes, du trafic d’enfants et de la prostitution mineure.
Il est certain que les Russes doivent impérativement se réveiller. Ils n’ont évidemment aucune envie de faire la guerre. Ils ont déjà donné. Depuis des décennies, c’est le premier moment où ils ont un peu de liberté, un peu de bien à eux, où ils pourraient un peu se laisser vivre, et voilà qu'il leur faut faire la guerre, parce que cela fait des années qu'on les provoque, qu'on les cherche de toutes les manières. Ils essaient de penser à autre chose, comme les européens eux-mêmes. Cependant, la pieuvre mondialiste a décidé de tous nous étouffer et de nous remplacer par un lumpen proletariat métissé et abruti en quantité restreinte. Que faire ? Laisser s’accomplir ce projet atroce ?
Il fait un merveilleux temps de fin d’été, doré, léger, doux et frais, mais bien entendu, l'un met sa radio toute la journée, l'autre se dépêche à grand bruit d’achever la défiguration de l’isba de l’oncle Kolia. Au début, j’ai essayé de prier, de jouer des gousli pour oublier le vacarme, puis j’ai fini par aller au café afin de m’éloigner de tout cela. Si je veux triompher des mauvais sentiments et de l'exaspération que ces désagréments m'inspirent, autant prendre du champ. Sur le chemin, j’ai vu un jeune chien fou, presque un chiot, se précipiter tout content sur des gosses préadolescents pour jouer avec eux, et ceux-ci poussaient des cris affreux, alors que l’animal était on ne peut plus amical et décontenancé par une telle réaction. Encore des mômes élevés dans la compréhension et la proximité de la nature... Je ne donne pas cher de la peau de ce pauvre chien.
Ma cousine s’est
mise sur Telegram par solidarité avec « Pacha » Dourov, qui est très
beau garçon, et incontestablement plus sympathique que Zuckerberg avec sa
gueule malsaine d’extraterrestre tout juste sorti de son utérus artificiel, ou même Elon Musk, qui a
quand même encore figure humaine.
Le plus difficile à vivre, pour moi, c’est le sentiment d’impuissance que j'éprouve devant les atrocités ukrainiennes commises sur les civils et les prisonniers, les immondes persécutions contre les orthodoxes du petit gnome vert-de-gris, le silence et les mensonges qui recouvrent tout cela, et la complicité des imbéciles de France et de Navarre, surtout quand ils sont orthodoxes et d’origine russe, par dessus le marché.
D'après Claude Ginisty, on se réveille un peu:
Publié : Padre Ambrogio / Voir > Ouvrir l'actualité du blog | |||||
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mercredi 28 août 2024
Le grand silence
la procession de la Laure de Potchaïev 2024 |
Ce grand silence, j'en ai senti la pesanteur il y a déjà longtemps, quand j'essayais de relayer le phénomène extarordinaire des processions du métropolite Onuphre sans parvenir à éveiller l'intérêt des orthodoxes occidentaux éclairés et évolués. Voici ce qu'en dit Boris Kortchennikov:
On assassine une énorme et sainte Eglise. Et le monde se tait.
On brûle le plus ancien et le plus grand monastère orthodoxe sur la planète, chassant les moines: le monde se tait.
Ecoutez le silence du monde.
Et discernez dans ce silence les sons de l'enfer. Son froid pénétrant qui glace les veines. Et nulle part où fuir.
Et que Dieu lui vienne en aide, à ce monde qui se tait depuis longtemps sur tout.
Tous ces comités de l'ONU pour les droits de l'homme purement décoratifs, ces papes de Rome, ces synidcats bons à tout, ces parlements mondiaux de tout ce qu'on veut, que Dieu s'en occuppe (ou peut-être le diable) de ce monde pour lequel il n'y a plus d'Eglise depuis longtemps, et qui depuis longtemps est devenu la maison du "démon sourd-muet" de l'Evangile, et soufffre d'un aveuglement chronique. Le nom de ce monde est le sticker des trois singes. Ceux-ci:
Qui voit-on, à gauche? saint Sérafim, natif de Koursk, le tsar Nicolas II, très "soviétique" l'Eglise, ou abominablement russe? |
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