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samedi 8 décembre 2018

Les tranchées de Mandchourie

le thuya du centre était comme celui de droite quand je l'ai mis
il y a 2 ans

La neige est enfin tombée, je regardais cet après-midi mon thuya, la neige lui va bien, et quand il sera plus touffu, ce sera vraiment joli. Je l’ai planté il y a deux ans, il était de la taille du copain que je viens de lui adjoindre. Mais il a énormément changé cet été. Il a dû prendre cinquante centimètres, et il a épaissi. Je pense que d’ici deux ou trois ans, mes trois thuyas commenceront à masquer la maison du voisin et toutes les épaves qui sont devant. Je les ai plantés comme les cyprès dans le midi, façon haie, et ne les taillerai pas. Je n’aimais pas trop les thuyas, en France, et même ici, je trouvais que cela faisait prétentieux, que ce n’était pas un arbre russe, cependant, ils poussent bien et vite, dans mon marécage, ils ne viennent pas trop haut sans prendre trop de place, et ils restent verts.
Les oiseaux envahissent le poirier où je les nourris. Cela fait comme de petits fruits qui voltigent. J’ai encore quatre mois de neige devant moi, mais je pense souvent que ceci va pousser, et cela s’étoffer, et qu’il faudrait encore planter ceci et cela.
Rosie n’est pas revenue depuis trois jours. Elle a passé deux nuits dehors, je n’ai vu de cadavre nulle part. Je crois très possible qu’on lui ait fait la peau. La dernière fois que je suis allée me promener avec elle, un bonhomme a fait allusion au fait qu’elle devrait être en laisse, à la chaîne, en cage. Mais je ne peux pas faire cela, pour elle ce ne serait pas une vie et pour moi non plus. Il y a des gros chiens qui sont obéissants, mais Rosie n’en fait qu’à sa tête. Je n’ai aucun contrôle sur elle. Ca va bien qu’elle est équilibrée et qu’elle n’est pas agressive, mais enfin, il ne faut pas essayer de la forcer à faire quelque chose, elle se retourne facile.
La veille de sa disparition, elle était arrivée en boitant, et dans la soirée, j’ai vu qu’elle avait mal. Je lui ai donné un médicament, et elle a dormi paisiblement. Au matin, elle avait de nouveau mal. Je lui en ai donné un autre. Une heure plus tard, elle cavalait dans le jardin et dans la rue sur ses quatre pattes, sans problème et j’ai pensé qu’elle n’avait rien de cassé et que ce n’était pas la peine d’aller chez le vétérinaire, ce qui avec elle est très compliqué, car elle ne veut pas monter dans la voiture, et si elle a mal quelque part, on ne peut pas la toucher... Je ne l’ai pas revue depuis.
Elle est connue comme le loup blanc, et beaucoup de gens l’aiment bien, mais elle fait des conneries et elle est impressionnante.
Elle est complètement au dessus de mes forces et de mes compétences, mais je me traîne un cafard terrible, car cette catastrophe ambulante est juste un animal encore très sauvage, très libre, très puissant et assez noble, avec lequel il faudrait établir des relations de meute et vivre dans un endroit reculé, sans fanatiques des chaînes et des cages, enfin un ermitage dans la taïga...
C’est curieux, je me sens de mieux en mieux, ici, je me sens à ma place, mais je me sens quand même à l’étranger, un étranger qui m’est cher, qui m’a fascinée toute ma vie, que je me suis approprié, mais je n’y ai pas grandi. Là où j’ai grandi, tout était bien différent, et ce pays où j’ai grandi pourrait bien mourir, assassiné par la pieuvre financière et impérialiste transnationale. Je ne peux plus écouter de chansons françaises des années 50, avant la pénétration massive de sous-culture amerloque de merde, cela me fait fondre en larmes: Cora Vaucaire, Brel, Brassens, Ferré, Trenet, Nougaro... Je pense à Annonay et Pierrelatte de mon enfance, aux gens qui m‘entouraient, à ceux que je voyais dans les campagnes et les magasins.  A mes proches qui n’auraient jamais imaginé que j’assisterais à des choses pareilles dans ma vieillesse, cette profonde destruction de notre culture, de notre identité, de notre tissu social, une destruction malveillante et acharnée.
Savoir si le mouvement des gilets jaunes qui s’étend en Europe va nous débarrasser de la pieuvre et de ses projets ténébreux inhumains ? Si l’on parviendra à empêcher le traître Macron de signer le traité de Marrakech et de nous livrer à un déferlement migratoire qui nous effacera complètement de l’histoire et se concluera par un génocide façon Afrique du sud? Car il faut vraiment être neuneu pour penser qu'il puisse en être autrement... cela fait longtemps que tous mes indicateurs sont au rouge et que je joue les Cassandre. 
Cet après-midi, j’ai vu une vidéo prise à Paris qui m’a fait chaud au cœur : rue saint Antoine, les manifestants dansaient sur ma valse russe préférée, « les tranchées de Mandchourie ». Le mépris et la haine convulsive que déclenchent ces braves Français sortis de leurs gonds chez la caste, et ses courtisans du spectacle, de la presse, des éditions, sont absolument hallucinants, et d’ailleurs, si je ressens cela depuis des années, depuis pratiquement ma jeunesse, cette haine féroce de la France chez le bobo, comparable à celle des bolcheviques d’il y a cent ans, ou des libéraux actuels, pour la Russie, c’est une découverte pour le bon franchouillard, je vois qu’il n’en revient pas . Tant mieux. Les masques tombent, et c’est sain.


les tranchées de Mandchourie


8 commentaires:

  1. Je le ressens comme vous Laurence. Et le pays ou j'ai grandi n'est plus.....Un pays qui n'existe plus.

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  2. Vous avez un hiver plus tardif que le nôtre ! Ici, en Abitibi-Québec, nous avons déjà connu -26 degrés, un matin. Le paysage est bien sûr enneigé, et le lac, gelé. Votre inspiration d'avoir planté des thuyas rencontre la nôtre : nous aussi, nous avons planté plusieurs de ces arbres toujours verts - et eux aussi ont magnifiquement grandi, leurs racines atteignant facilement l'eau toute proche. Alors que vous les avez plantés pour dissimuler la maison du voisin et son désordre, nous avons planté nos arbres pour dissimuler une « remise pour tondeuses à gazon » qui n'avait rien de poétique dans le paysage, et que l'on voyait un peu trop... Maintenant, cet édicule est heureusement noyé dans la verdure permanente. - Quant à la France, quand les Français cesseront-ils de râler ? Ils descendent dans la rue pour un oui ou pour un non, et les casseurs en profitent. Rappelons-nous ce que De Gaulle avait dit à propos de la « chienlit »… C'est sans doute un mot historique qui garde toute son actualité ?

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  3. Cette année, il a été plus tardif, bien qu'avant la neige nous ayons eu des jours froids. La première année où je suis revenue, en 16, il y avait déjà de la neige au mois de novembre. Mais il est possible qu'il fasse plus froid chez vous, il est rare d'avoir -26 avant fin décembre, janvier, février.Je suis contente que les thuyas ne craignent pas l'eau, apparemment, c'est mon gros problème, ici. Pour les Français, je suis râleuse moi-même, le râleur décharge ainsi sa frustration de se faire toujours emmerder, mais finalement, il en supporte pas mal, jusqu'au jour où le râleur se transforme en tyrannosaure furieux parce que la coupe est pleine. Les Français qui se révoltent là ne sont pas du tout ceux qui le font d'habitude, les gauchistes et les syndicalistes de service, ce sont des gens qui normalement ne descendraient jamais dans la rue, parce que déjà ils n'ont pas le temps, et pas d'argent devant eux, ou pas pour ça. Cela fait environ cinquante ans que s'est installé, avec l'Union Européenne, un processus de plus en plus étouffant et inquiétant. On a détruit l'agriculture traditionnelle pour en faire une industrie immonde et polluante et les derniers agriculteurs se suicident en série. On a écrasé de taxes et ligoté de normes et de persécutions administratives les petits commerces, les petites affaires qui ont massivement fermé, au profit des grandes surfaces et des grands centres commerciaux. Le centre des petites villes se désertifie, dans la mienne, on voyait comme en URSS des photos dans les vitrines vides, sur recommandation de la mairie, pour faire plus gai. On a fermé toutes les liaisons ferroviaires et routières locales. On a fermé les écoles, les postes de village, les petits hôpitaux. De sorte que dans le désert rural, plus aucun médecin ne s'installe vraiment non plus, on les fait venir de Roumanie. Dans un tel contexte, un provincial ne peut pas vivre sans voiture. Et au lieu de restaurer tout cela, le gouvernement rend l'essence inabordable sous prétexte d'écologie... L'Europe nous a privés de toute souveraineté, nous n'avons plus aucun contrôle, nous sommes gouvernés par des satrapes de Rothschild et nos élections sont des parodies. La presse est aux ordres de quelques oligarques et ment effrontément. Tous nos hauts fonctionnaires passent par des études aux USA, ils sont complètement détachés de la réalité française, ce n'est pas nous qu'ils servent, et d'ailleurs, ils nous détestent et nous méprisent. Les intellectuels, acteurs, chanteurs et autres saltimbanques sont des courtisans à leur dévotion. Tous ces gens crachent sur la France depuis 50 ans et vont maintenant priver de leur patrie, c'est-à-dire de tout ce qu'il leur reste, des gens à qui ils ont enlevé les moyens de vivre dignement. aussi tous ces pépères et ces mémères tranquilles ne râlent déjà plus: ils sont furieux et n'ont plus rien à perdre. Quand aux casseurs, ils sont voulus par le pouvoir qui ne les sanctionne jamais. Ils ont même des provocateurs, pour discréditer le mouvement. Nous sommes dirigés par de grands pervers. Ce que je redoute, c'est qu'on ai poussé les gens à bout pour foutre le chaos et importer des millions d'Africains, ce qui sera notre mort et notre disparition.

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  4. Je vous en prie Laurence ,continuez a ''râler '' c'est un signe de bonne forme d'autant plus que vous le faites au milieu de la neige ,avec ces thuyas, planter un arbre est un signe d'espérance, je lirai tous vos messages si vous voulez bien en envoyer d'autres. Les événements de France sont totalement programmes depuis des années et le gigolo n'est même pas celui qui les ordonne, il a été plante comme une mauvaise herbe pour exécuter les ordres de la judeo macronerie. J'ai l'espérance en moi et la certitude de l'intervention du Ciel sous peu.Amitiés.

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  5. Hier, j'ai écouté en direct Youtube deux journalistes irlandais, un homme et une femme parler des GJ et de la situation actuelle. Ce qu'on veut assassiner, c'est autant leurs yeux et leurs teints clairs, que leur bon sens, leur culture, leur résistance au malheur, leur obstination, leurs valeurs et même leur politesse car la journaliste était claire là-dessus : traiter les gens de nazis ou de raciste pour un oui ou pour un non, cela ne se faisait pas en Irlande. On pourrait dire la même chose de la France qui était beaucoup évoquée par ces deux journalistes, je ne comprenais pas l'hystérie antiraciste, le côté grandiloquent et théâtral de ce mouvement quand il a été lancé dans les années 80 et le culot monstre des gens qui insultaient les réfractaires. Normal, ce n'est pas dans notre culture...

    Les deux journalistes arrivaient à balayer tous les aspects de la destruction de leur culture : ils ont évoqué aussi la musique par exemple ou l'enracinement. Le journaliste a voyagé un peu partout, il vit en France mais il porte un nom qui est fortement enraciné non seulement en Irlande mais dans une région très précise. Moi, c'est pareil. Dans la commune où est né mon grand-père, plusieurs familles portent le même nom que moi.Et si ça continue, nous ferons partie de la dernière génération qui a cette conscience. Or, on sait que sans racine on meurt. L'évocation de l'immigration de masse et de la propagande qui va avec m'a brisé le coeur et j'ai pensé que l'on risque d'en arriver aux solutions utilisées par le Québec du temps où il était une colonie anglaise : l'hyper natalité. Les québécois ont fondé des familles nombreuses, parfois très nombreuses, pour subvertir l'occupant anglais. Nous serons peut-être obligés de faire pareil face au migrants et surtout ceux qui les envoient chez nous. On va me dire que c'est facile et que de toute façon, pour moi c'est trop tard mais nos descendants y seront peut-être poussés par les circonstances, c'est ce que font les Palestiniens mais il faut pour cela retrouver la foi et surtout l'amour de nos pays respectifs. Merci pour ton texte, je le partage. Marie-Hélène

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  6. ERRATA : à la fin de mon commentaire, je voulais marquer "ce n'est pas facile" et non pas "c'est facile"...

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  7. J'ai senti des les années 70 que ces gens étaient néfastes et qu'ils nous voulaient la peau, je garde un souvenir horrifiant des facs, après je voyais surtout des bobos ou à l'époque, des babas, c'est-à-dire d'anciens hippies, les idiots utiles des virus actifs des universités qui sont maintenant au pouvoir. Je me souviens d'un artiste-peintre new-yorkais qui, dans son mas provençal, délirait de haine envers les paysans du coin. Je m'en suis étonnée, il m'a répondu ce que me disaient tous les trotskistes: les paysans font échouer les révolutions...
    Que la race blanche et le chrétien plus généralement soient destinés par ces gens à l'extermination, je n'en doute pas, de la même manière que le paysan chrétien russe.
    En effet, et bien que je n'ai pu en faire moi-même, je pense que nous serons amenés à faire beaucoup d'enfants. En Russie, les orthodoxes en font énormément, heureusement, mais il faudrait plus d'orthodoxes.
    C'est une curieuse impression pour moi que d'être enracinée en France, et déracinée à la fois, puisqu'on ne vit plus, moi la première, là où vivaient nos ancêtres de génération en génération, mais j'en ai toujours eu la nostalgie. Et parallèlement, d'avoir un enracinement spirituel et presque amoureux en Russie, où je ne reconnais pas l'environnement où j'ai grandi, mais la fascination que j'ai éprouvée toute jeune pour ce pays et pour ce peuple, mon rêve de jeunesse.

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