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jeudi 18 avril 2019

Le trésor de notre coeur

A présent que l’émotion retombe un peu, de nombreux signaux me soufflent que cet incendie de Notre Dame s’inscrit dans un contexte sinistre, et l’on voit les démons grouiller de tous les côtés. Notre président, pendant son discours, a soigneusement évité de parler de foi, de religion,  et promet la restauration en 5 ans de ce que l’on avait mis 200 ans à édifier. Son premier ministre envisage un concours pour choisir l’architecte de la future flèche. Un journal américain souligne qu’il faut oublier la France blanche et chrétienne qui n’a jamais existé (sic) et se tourner vers une vision multiculturaliste et mondialiste des choses. Les oligarques français font assaut de millions. On ne parle plus de rénovation mais de "reconstruction" dans un "esprit moderne". Et tout doit être fini avant les JO, youpi !
En plus des soupçons, ou plutôt de la certitude intérieure que j’éprouve depuis le début au sujet de cet événement, qui tombe tout de même à pic, juste avant les élections et sur fond de gilets jaunes indomptables, des témoignages confirment qu’enflammer une pareille charpente en chêne de 800 ans ne pouvait se faire si facilement, qu’il a fallu insister, et que ce n’est donc pas accidentel.  Certains trouvent que j’exagère, mais c’est leur faiblesse de ne pas arriver à comprendre que nous sommes aux mains de malfaiteurs qui font ce qu’ils veulent de nous, de notre pays, de nos lieux saints, de notre destin, sans que nous puissions les en empêcher. Je suis presque certaine que la cathédrale a pu être sacrifiée à une manœuvre politique, et qu’on va nous la refaire façon Disneyland, avec des innovations et des messages qui seront une profanation de plus.
Le père Valentin qui m’avait appelée pour me faire ses condoléances, m’a dit que nous ne méritions plus nos églises, comme les Russes ne méritent plus les leurs. Et qu’on ait mis ou non le feu volontairement, Dieu a laissé faire, Dieu a repris ce qu’il nous avait donné. Il y a eu, dans le cours tragique des choses, ce moment où la cathédrale qui a accompagné toute notre histoire s’est magnifiquement illuminée, devant ce qu’il nous reste de chrétiens agenouillés et chantant des cantiques, où toute cette histoire de la France est partie avec son âme, notre âme collective, dans la mémoire éternelle, portée par la fumée de cet énorme brasier, finalement, pour la France, c’est une belle mort. Ce que feront les cloportes de son cadavre sera naturellement douloureux à voir, mais ce qu’ils profaneront ne sera plus qu’un cadavre.
Partout, en France, en Ukraine, en Russie, au Moyen Orient, en Afrique brûlent les églises comme autant de cierges et de lampes sur la planète surexploitée et martyrisée . Ou bien elles sont profanées, ou confisquées, leurs fidèles et leur clergé molestés. Ou bien elles s’écroulent, faute de soins, avec tout ce qu’elles ont encore à nous dire car chacune d’elles est un livre que nous ne savons plus déchiffrer, mais les imbéciles ricanent que ce ne sont jamais là que des poutres et des briques, ou des pierres, et la beauté s’efface, elle se retire avec Dieu et ses anges, nous ne saurons déjà plus ce que c’est, nos enfants ne sauront plus ce que c’est que la beauté et son sens, car même la nature est sans cesse profanée, souillée, ensanglantée, maltraitée, toute notre tragique histoire qui fut cruelle mais souvent grandiose, s’achève dans le grouillement nauséabond de la vermine, sur des montagnes d’ordures, avec des ricanements et des chansons ordurières, des incantations hagardes, des danses obscènes et des bouffonneries déshonorantes.
J’ai su tout de suite que ce Macron serait le clou de notre cercueil, et j’aurais plutôt voté pour un crocodile, mais il y a longtemps que notre vote n’est plus qu’une formalité. La France a quitté la maison de son Père et son Fiancé pour se donner à des brigands de passage qui l’ont mise sur le trottoir, et d’une certaine façon, c’est aussi ce qui est arrivé à la Russie, quand devant les intellectuels patibulaires qui lui martelaient des slogans en jouant sur ses pires sentiments, elle a laissé sacrifier son tsar sur l’autel de la modernité satanique. Chez nous comme ici, des gens ont résisté, et même beaucoup et désespérément. Mais une fois piégée et déshonorée, privée de son protecteur légitime et attentif, que peut faire une pucelle séduite ? Elle prend quelques bonnes baffes dans la gueule, et, malgré ses larmes et ses regrets, elle va au taf, et au bout de plusieurs passes, et de plusieurs souteneurs, elle a du mal à se souvenir de son propre nom, et du moment où elle était encore pleine de fraîcheur et de beauté, pleine d’espoir et de confiance, une fiancée honorable…
Donc, dans cette France qui n’est plus, ceux qui résistent n’auront plus qu’à retourner dans les catacombes, tandis que les souteneurs de leur pays le livreront à l’Afrique et à la finance mondialiste. La page est tournée de notre existence en tant que peuple. Dieu en a repris la couronne, pour lui éviter de tomber dans la boue.
Des Russes et des Ukrainiens s’indignent qu’on parle tant de Notre Dame, et jamais de leurs églises martyrisées. Moi-même, quand j’ai vu que le patron de la Sberbank et autres lançaient une souscription pour Notre Dame, j’ai écrit sur un site orthodoxe : «Et pour vos églises qui disparaissent tous les jours dans les flammes ou s’écroulent, pas de souscription ? » Non, parce qu’à mon avis, Notre Dame fait partie d’une opération de propagande et de publicité, mais pas leurs églises, alors même leurs oligarques, qui n’ont, comme les nôtre, pas de patrie, n’en ont rien à foutre ; mais ce qu’il faut voir, ce qu’il est important de voir, c’est que tout est lié, et commencer à gémir dans un coin : « on s’en fout, c’est pas chez nous, et nous alors ? » ou « c’est bien fait pour vous, vous vous fichez de ce qui nous arrive, ou vous l’avez provoqué », c’est une réaction à courte vue. D’abord que veut dire ce « vous », qui ? Le citoyen lambda en larmes devant sa cathédrale et son pays qui partent en fumée ? Il est coupable de manque de curiosité, d’indifférence, d’excès de confiance en sa presse et son pouvoir, mais ceux qui le lui reprochent sont exactement, au fond, dans le même cas, et ceux qui incendient et profanent, eux, sont au dessus de nos petites querelles et nous réunissent tous dans la même exécration et le même plan apocalyptique, car ils se connaissent tous très bien, et ils savent ce qu’ils font.
J'aurais mieux vécu de voir brûler Versailles, cet endroit élégant mais vain, avec ses divinités païennes artificielles. Le diable ne s'y est pas trompé, il a bien choisi sa victime. Et à y bien réfléchir, Dieu ne s'est pas trompé non plus en le laissant faire: le meilleur de la France, ce qu'elle avait de plus profond et de plus sacré, c'était Notre Dame, et pas le palais du roi Soleil ou autre bâtiment officiel anecdotique. C'est donc elle, avec sa forêt dont on ne verra plus jamais l'équivalent, et l'humble et magnifique travail communautaire dont elle était le fruit, les événements qu'on y fêtés, les prières et les chants qui montaient sous ses voûtes, que Dieu a pris là où le ver ne ronge pas et où la rouille ne détruit pas, là où est le trésor de notre coeur.



3 commentaires:

  1. Les 200 000 abeilles de Notre Dame ont survécu. Il faut s'accrocher à ce signe .

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    1. Oui, c'est en effet un bon signe. Et les reliques ont été sauvées.

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  2. Je vous propose ce texte, magnifique, et plein d'espérance, d'un lecteur du site "le Salon beige" :

    https://www.lesalonbeige.fr/de-notre-dame-de-paris-a-notre-dame-de-france/


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