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samedi 8 juillet 2023

Messagers de joie

 Ce soir, le grondement lointain d'un orage se mêlait au carillon des églises. Après deux jours de chaleur, la pluie m'aspergeait de gouttes éparses et froides. Je venais de me séparer de six étudiants de l'institut saint Tikhon de Moscou venus pratiquer le français.

Ces jeunes gens sont les élèves de la fille de mon père Valentin, Macha. J'ai connu Macha quand elle avait leur âge, et elle a, à présent, celui que j'avais alors. Je n'avais pas très envie de recevoir toute cette équipe, j'étais fatiguée, mais je ne regrette pas de l'avoir fait, car le spectacle de cette jeunesse m'a grandement réconfortée. Ils étaient tous les six attachants, spontanés, purs, profonds. Macha avait désigné une responsable du groupe en la personne de Lolita qui, comme son prénom ne l'indique pas, est une sibérienne de l'Altaï. A part le prénom, Lolita est tout ce qu'il y a de plus russe, d'aspect et de mentalité. Elle est extrêmement intelligente, et m'a paru très forte, assez déterminée, elle lit beaucoup et partout,son sujet de prédilection, c'est Shakeaspere et les poètes de son époque, et elle voudrait aller à Cambridge mais, me dit-elle, "ce n'est pas vraiment le moment, je suis jeune, je peux attendre". Lolita trouve les moscovites bizarres, elle ne comprend pas leur inconsistance, leur absence de patriotisme. En fait, je crois que toute la Russie est un Donbass potentiel, à part Moscou et Saint-Pétersbourg. En partant, elle m'a emprunté les Pensées de Pascal.

En plus soft, cette étudiante déterminée m'a fait penser à Katia Kopylova, cette jeune diplomate d'une intelligence intimidante qu'on interviewe périodiquement..

Serioja a de l'humour et certainement un coeur assez tendre, il est le seul garçon du cours de français. "C'est amusant, lui dis-je. Dans notre cours de grec, au lycée, nous avions un seul garçon, aussi. Il est devenu homosexuel.

- Oh, mais cela ne m'arrivera pas!" s'exclame-t-il en riant.

Juste avant son départ, une autre jeune fille, Nadia, allongée sur mon hamac, me dit: "Laurence, quand vous chantez, on devine toute la nature derrière ces chansons, le folklore, c'est le chant de la nature. J'ai remarqué que la nature réagissait à ce que nous faisions, un jour, comme ça, j'ai chanté, et le vent s'est levé, j'ai pensé que j'étais une magicienne."

J'étais sidérée de voir que quelqu'un partageait avec moi ce genre d'expérience poétique: "En effet, lui répondis-je, et par exemple, un jour où je commençais à lire un psaume à haute voix dans la campagne, le vent s'est levé. Lorsque je joue des gousli dans le jardin, parfois c'est la brise, parfois les oiseaux, parfois la lumière, mais je suis absolument sûre que j'interagis avec tout ce qui m'entoure, les arbres, les oiseaux, les fleurs, les chats, l'air, et que toute la nature autour de moi est heureuse que je m'associe à son harmonie, à sa respiration, à son perpétuel chant de vie, je suis ravie que vous le ressentiez aussi."

Nadia m'a fait penser à mon amie Ania Ossipova, c'est le même style, une jeune femme sensible, intuitive, fine, très jolie. Son père est prêtre.

Il y avait dans le groupe une Ukrainienne, Liéra. Elle m'a dit qu'elle était souvent en butte aux reproches des petits libéraux, qui ne comprennent pas pourquoi elle a préféré, pour faire ses études, la dictature de Poutine au paradis démocratique européen::::.

Toute mon équipe chantait volontiers en choeur, ils ont chanté dans tout Pereslavl, des chansons populaires et aussi des chansons anciennes qu'affectionnaient déjà les enfants Asmus, quand je les ai connus; ces enfants Asmus qui ont à présent l'âge d'être leurs parents. Ils appellent  avec déférence Maria Valentinovna leur professeur, la gamine que j'ai rencontrée en 97 et qui reste pour moi Macha.

Ces jeunes gens sont tous des enfants de famille nombreuse. Et le monde est petit, Nadia est amie avec la fille du cosaque Sakharov, Tania est la nièce du père Dmitri, qui officie avec le père Valentin. Les voir m'a remonté le moral: si la Russie élève encore de tels jeunes gens, tout espoir n'est pas perdu.

Je pensais au séjour que Macha avait fait chez ma tante Mano et mon oncle Henri, quand elle avait l'âge de ses étudiants. Mano était comme moi affolée à l'idée de recevoir ces deux jeunes filles. Pourtant, elle et Henri les avaient tellement aimées qu'ils m'en parlaient à chaque fois que je les voyais, et du reste, ils avaient laissé un souvenir identique à leurs deux invitées. Ils me disaient qu'ils avaient retrouvé la mentalité de leur jeunesse, une fraîcheur, une spontanéité, une pureté dont ils n'avaient plus l'habitude. Eh bien, 25 ans plus tard, en Russie, j'ai vécu la même chose qu'eux avec mes six visiteurs.




mercredi 28 septembre 2022

Exaltation

le père Andreï Tkatchev

Une homélie du père Andreï Tkatchev, venu d'Ukraine en Russie après le Maïdan:

300 000 mobilisés; cela fait exactement le même nombre de mères, + un total de deux fois plus de soeurs, épouses, belles-filles et filles. C'est-à-dire que finalement, beaucoup de ceux qui ne réagiraient pas à un coup de canon, quand il s'agit d'aller prier, vont maintenant, au son du canon, s'éveiller à une vie religieuse active.
C'est au moment où l'Occident collectif se préparait à nous effacer de la face de la terre que nous sommes devenus aigres et corrompus. Ces mêmes ukro-nazis dérangés, blague à part, (bien que nos présentateurs de télé aient ri de cela plusieurs années de suite) se préparaient à faire le tour de la Place Rouge dans des véhicules blindés de transports de troupes. Maintenant, je pense que même ceux qui s'esclaffaient le plus ne trouvent pas ça drôle.
La Russie est grande, et au tréfond des provinces, elle est forte et imprévisible. Tout comme, soit dit en passant, les Ukrainiens eux-mêmes, précisément parce qu'ils sont également russes. La panique ne règne que chez les gamins, qui sont habitués aux films d'horreur, mais font dans leur froc quand le danger, ou même l'ombre du danger, est réel. Elle règne également dans la ville de Moscou. Mais cela, désolé, ne concerne pas toute la Russie. Ce n'est même pas la Russie du tout.
Nous dérangeons. Tous les satanistes, et il y en a pas mal. C'est juste que Dieu est avec nous, bien que beaucoup de gens, le nez dessus, ne le comprennent ni ne le remarquent. Or Il est avec nous quand même. Parce qu'il ne reste personne d'autre. Tous les autres ont été soit achetés, soit intimidés, soit (comme les Ukros) réduits sans retour à l'état de débiles et de chair à canon. Mais la Russie, ce n'est ni le premier cas, ni le deuxième, ni le troisième. Nous avons des apeurés et des vendus. Mais ce ne sont que des furoncles sur le corps, pas le corps lui-même.
Un jour, pendant la peste, Cyprien de Carthage, futur martyr, dit à ses ouailles qu'il n'y avait pas lieu d'avoir peur. Nous parce que nous serons sauvés à cent pour cent de la peste, mais parce que Christ est resusscité. Dans cette vie, nous ne recevons pas de billets de faveur. Tout le monde tombe malade, nous aussi. Tout le monde meurt, et nous aussi. Tout le monde est inquiet, et nous ne sommes pas faits de fer. Mais nous surmontons tout cela par la foi en Celui qui nous a aimés et qui est ressuscité pour nous. Celui qui est dans la foi peut-être inquiet, mais c'est un péché que d'avoir les foies.
Alors l'équipe: mettez de coté la trouille. De toute façon, il faut bien mourir, encore faut-il le faire de façon brave et humaine. Cette idée nous vient aujourd'hui à l'esprit non à travers les sermons à l'église, mais par les nouvelles à chaque heure. Quand à l'Eglise, tant qu'un repentir national rapide et fervent n'est pas déclaré, il convient sans attendre de jeuner, défiler en procession, servir souvent, lire l'Evangile (en de tels jours, il reprend vie), prier avec ferveur etc. Car en temps de paix, impossible de réveiller notre bande aigrie de plusieurs millions de demi-chrétiens

Le père Tkatchev est une force de la nature. Moi, si je ne cède pas à la panique, je lutte contre des accès de tristesse et de fatigue, à cause de la situation, des miens qui sont là bas, et d'un excès de mondanités. Hier, c'était la fête de l'Exaltation de la Croix, une belle fête. Mais je n'avais aucune envie d'y aller, j'avais envie d'avoir la paix. Des fêtes en ce moment, il y en a tous les trois jours, et il y a tous ceux qui m'invitent, veulent me voir, tout ce que j'ai à faire et ne fais pas et oublie que je dois faire. Je me disais qu'après tout, si cela m'arrachait à ce point une côte, autant ne pas y aller. Mais quoi, l'heure est grave, et tu ne peux bouger ton gros cul pour aller à l'église le jour de l'Exaltation de la Croix? 
J'y suis allée sans aucun enthousiasme, j'ai attendu que ça passe, j'ai eu un instant de réconfort et de honte quand le père Andreï, au lieu de simplement me laisser baiser la croix, s'en est servi pour me bénir au passage. 
Le séjour à Moscou m'a fatiguée. Et puis j'ai été invitée. Veniamine le Suisse avait rassemblé chez le concurrent de Gilles, Frédéric, les étrangers de Pereslavl, enfin pas tous, justement. Ca a duré toute l'après-midi, et nous n'avons pas arrêté de bouffer, avant d'aborder les gâteaux du pâtissier, d'honnêtes gâteaux français. J'ai pris un kilo que je n'ai pas encore perdu. Le lendemain, au petit déjeuner, j'avais Gilshain et Olga. Le surlendemain, l'Exaltation de la Croix. Le soir, je trouvai une invitation à la fête votive de l'église d'Elizarovo, le fief de Fédia Basmanov, et j'y serais allée avec joie, mais cela signifiait courir là bas, encore une liturgie, plus les agapes en commun, et surtout ne pas oublier la vielle à roue, et tout à coup, j'ai senti que je ne pouvais pas, que j'étais au bord de la crise de nerfs, et pourtant, j'aurais bien voulu, j'aurais vraiment bien voulu.

Jason Silouane et
ses filles, photo de Natalia Razouvakina
Les étrangers de Pereslavl, en sus de Veniamine, de Fréderic et sa femme russe, c'était un retraité américain, avec une femme idem, un couple très sympathique, une Allemande slaviste joviale qui est ici depuis 20 ans et ne repartira jamais, le Hollandais restaurateur de livres anciens Ian et sa femme Olga, Jason Silouane, l'Américain peintre d'icônes, avec ses filles, et un Cubain né en Russie qui fait des thés magiques et prépare toutes sortes de champignons marinés que personne n'a l'idée de manger et qui sont succulents. Je suis tombée sous le charme de la plus jeune fille de Jason, Serafima, une adorable petite créature de trois ou quatre ans. Les gosses me cassent souvent assez vite les pieds, mais de temps en temps, j'en vois que j'adopterais bien. Je me disais qu'au fond, nous fonctionnons par affinités. Peu importe l'âge et le point de rencontre dans l'espace temps, il y a des âmes qui se ressemblent, qui parlent la même langue mystérieuse. Et d'autres qui ne se comprendront jamais. Cette petite fille, me demandant une tranche de pastèque, a commencé par en apporter à chacune de ses soeurs avant de prendre la sienne. J'ai pensé à maman qui me racontait que, dans son enfance, se voyant gratifiée d'un bonbon par l'épicier, lui avait demandé: "Et mes soeurs?" 
A vue de nez, je n'imagine pas bien les filles de Jason dans une école woke, LGBT transgenre...

la petite Serafima, photo de Natacha Razouvakina



Le père Tkatchev dit encore ailleurs: 
Le bon Dieu déverse sur nous le malheur, pour que nous apprenions à croire.
Si tu as la foi, tu regardes le ciel, tu vois les étoiles s'allumer: "Gloire à Toi, Seigneur!"- et voilà tout, plus besoin de malheur. Tu as remarqué la rosée sur l'herbe! "O Dieu, que c'est beau! Alléluia, alléluia, alléluia, gloire à Toi, ô Dieu!" si nous agissions de la sorte, il n'y aurait pas de malheur. Mais nous ne croyons en Dieu qu'à travers le malheur, parce que nous sommes orgueilleux, entêtés, insolents, cupides, affairés, fous, en fin de compte. C'est pourquoi le malheur nous enlève notre écorce, et nous venons par lui à Dieu.
ma mère, enfant

Je viens plus facilement à Dieu par l'émerveillement que par la souffrance, lorsque j'étais coincée à l'hôpital, j'avais beaucoup plus de mal à sentir sa Présence, en fait, j'étais dans une noire déprime, mais j'essayais de prier. J'ai pensé toute ma vie qu'en de pareilles circonstances, Dieu était la Porte qui s'ouvrait et nous évitait de devenir fous, mais il me semblait être tombée dans un sac sans issue. Alors que tous les jours je m'écrie "Gloire à toi, Seigneur!" devant mes fleurs, les papillons qui les visitent, les grands nuages. Le saint ancien Porphyre disait que pour être un bon chrétien, il fallait être un peu poète. Sans doute parce que Dieu lui-même est Poète, et nous a  créés, parce qu'ayant créé tout le reste, il fallait bien montrer cela à quelqu'un qui s'écrierait: "Seigneur! Que c'est beau!" Mais voilà que nous voulons faire les malins et avoir ce qui ne nous est pas donné et qui n'est pas si important, quand on se contente de ce que Dieu a fait. C'est sûr que si les monstres qui nous précipitent dans ce gouffre savaient regarder le ciel en s'écriant "gloire à toi Seigneur!" ils ne courraient ni après l'argent, ni après le pouvoir. Comme disait un chef indien, l'homme est né pour chasser, cueuillir, contempler le monde, chanter, danser et inventer des contes...  
En nettoyant mon frigo, j'ai décidé d'écouter ma playlist de chansons françaises et me suis mise à pleurer comme un veau. Dans le tas, il y en a de profondes et poignantes, Brel, Ferré, c'est presque normal. Mais il en est de légères qui me bouleversent comme un paradis perdu, la Bicyclette, la Mer... L'autre jour, en rentrant de Moscou à travers un paysage automnal des plus nordiques qui ne rappelait pourtant pas la nationale 7, je me suis chnaté la Mer en boucle jusqu"à mon arrivée

La mer, qu'on voit danser, 
le long des golfes clairs
a des reflets d'argent
La mer...


Et je la voyais, cette mer de nos vacances, et ma cousine, la plage de Sainte-Maxime, mes tantes... cette serviette, je crois qu'elle était orange et rouge.

"Sur la plage abandonnée,
Coquillages et crustacés..."


J'ai été saisie par la fin de la chanson "le Sud", comme si, au fond, nous savions déjà tout, moi, en tous cas, je le savais. Je crois qu'on le sait toujours, c'est atavique.

"Un jour ou l'autre, il faudra qu'il y ait la guerre, 
On le sait bien...
On n'aime pas çà mais on ne sait pas quoi faire,
C'est le destin..."

Nino Ferrer s'est suicidé.









Erwan Castel a une interprétation néopaïenne de l'histoire à laquelle je n'adhère pas. Mais cette vidéo est brillante et explique bien des choses, lorsqu'il parle de la guerre en Ukraine, du rôle des occidentaux et de la position des Russes. Elle est longue, mais très intéressante.

 



300 000 мобилизованных, это ровно столько же матерей + суммарно в два раза больше сестер, жен, невест и дочерей. То есть, наконец-то многие, до которых пушкой не догремишься, в смысле призыва на молитву, теперь именно пушкой будут разбужены к активной религиозной жизни.
Мы закисли и развратились в то самое время, когда коллективный Запад очень активно готовился нас со свету сжить. Те же безумные хохло-нацисты без шуток (хотя наши телеведущие хохотали) много лет подряд готовились ездить по Красной Площади на БТР. Теперь, я думаю, даже самым хохотливым не смешно.
Россия велика и в глубине сильна и непредсказуема. Так, как, кстати, непредсказуемы и хохлы, именно потому что они тоже русские. Паника у нас только среди малолеток, привыкших к фильмам ужасов, но жидко какающих от реальной опасности или даже тени опасности. Плюс паника в Москва Сити. Но это, пардон, не то что не вся Россия. Это даже совсем и не Россия.
Мы мешаем. Всем сатанистам, которых довольно много. Просто с нами Бог, хоть многие из наших этого в упор не понимают и не замечают. А Он все равно с нами. Потому что больше не с кем. Всех остальных либо купили, либо запугали, либо (как хохлов) задебилили до невозврата и до превращения в пушечное мясо. А Россия не то, не другое и не третье. У нас есть запуганные и купленные. Но это прыщи на теле, а не само тело.
Когда-то во время чумы Киприан Карфагенский, будущий мученик, говорил пастве, что бояться не надо. Не потому что мы на 100% спасемся от чумы, а потому что Христос воскрес. В этой жизни нам отдельный билетик не подарен. Все болеют - и мы. Все умирают - и мы. Всем тревожно - и мы не из железа. Но все сие побеждаем верой в Возлюбившего нас и Воскресшего ради нас. Кто в вере, тому можно тревожиться, но быть бздуном грешно.
Так что команда: Отставить мандраж. Умирать все равно надо, причем храбро и по-людски. Сегодня эту мысль до нас доносит даже не церковная проповедь, а ежечасные новости.
Что до Церкви, то пока не объявили всенародный пост и усердное покаяние, нужно, никого не ожидая, поститься, ходить Крестными ходами, часто служить, вчитываться в Евангелие (оно в такие дни Оживает) молиться усердно и проч. Ибо в мирное время нашу кислую многомиллионнную банду полу-христиан никак не разбудишь.

Добрый Бог сыплет на нас беду, чтобы мы научились верить.

У тебя есть вера – взглянул на небо, посмотрел, как звезды зажглись: «Слава Тебе, Господи!» – все, не нужно беды. Заметил росу на траве: «О Боже, как красиво! Аллилуйя, аллилуйя, аллилуйя, слава Тебе, Боже!» – если бы мы так поступали, беды бы не было. Но мы верим в Бога только через беду, потому что мы гордые, упрямые, наглые, черствые, суетные, обезумевшие, в конце концов. Поэтому беда снимает с нас скорлупу, и мы через беду приходим к
Богу.
Отец Андрей Ткачев

lundi 12 septembre 2022

Saint prince Alexandre

 


Hier matin, décollation de saint Jean Baptiste, hier et aujourd'hui, saint Alexandre Nevski, fête votive de notre cathédrale. Au réveil, je n'avais aucune envie d'aller à l'église, cela me cassait complètement les pieds, et je n'avais pas envie de jeûner non plus. En passant devant la vénérable église de la Transfiguration, où a été baptisé Alexandre Nevski, j'ai eu un grand élan du coeur: "Saint prince, intercède pour nous, défends-nous!"

Je suis allée trouver le père Andreï, je lui ai confié que j'avais un sentiment d'angoisse et de tristesse depuis plusieurs jours. en plus du surmenage causé par ma vie sociale, toutes les horreurs auxquelles ont est confronté, pas directement, mais j'imagine, et j'imagine notemment ce qui peut se passer sur les territoires qui étaient sous contrôle russe et repassent sous contrôle ukro-otanesque. Et puis d'être sans arrêt aux prises avec les croisés convaincus de la mauvaise cause qui viennent ratiociner sur mes fils de commentaires et me faire la morale. "La création me dit-il, c'est sacré, vous ne devez pas vous y soustraire, votre témoignage, vos chansons, cela fait partie de votre vie spirituelle, c'est votre vocation: "Que tout souffle loue le Seigneur". Quand au Donbass, ma chère Laurence, mais à qui faisons-nous vraiment la guerre, là bas, vous le savez pourtant bien? Ce n'est pas une histoire de territoire, c'est beaucoup plus grand que cela.N'est-il pas évident qu'en face, ils sont complètement possédés? Que disait Alexandre Nevski? "Dieu n'est pas dans la force, Il est dans le droit". Dieu ne peut pas être avec les possédés, Il est donc avec nous, et s'Il est avec nous, que craignez-vous? Si nous avons des revers, c'est pour nous éprouver, ou nous enseigner, ou nous réveiller. 


- Bien sûr, mais c'est tellement affreux... votre pays m'est profondément entré dans l'âme, je me rends compte que ce n'était pas par hasard, que sans doute, Dieu m'a recrutée quand j'étais toute jeune et amenée ici, que c'était Son dessein à mon égard. Si on le détruit, les gens comme moi, qui y ont trouvé leur arche, n'auront plus de refuge nulle part. Et beaucoup me contactent dans l'intention de monter à bord... 

- Eh bien voyez, alors faites confiance. Remettez-vous en à Dieu! 

- Il y a quand même un aspect positif, c'est qu'on nous vire du Conseil Oecuménique des Eglises, dont nous aurions dû sortir il y a bien longtemps...

- Qu'ils fassent bien ce qu'ils veulent, la Russie est immense, qu'ils s'agitent là bas, qu'est-ce que ça change pour nous? Nous, nous faisons ce que nous avons à faire, chacun à sa place."

J'ai vu Génia Kolesov et sa femme. Celle-ci est aussi convaincue que le père Andreï qu'il s'agit d'un affrontement métaphysique, eschatologique. 

Ce matin, la cathédrale était pleine à craquer, car tout le lycée orthodoxe saint Alexandre Nevski était là. Il y avait des gosses partout, impossible de s'asseoir, cela circulait sans arrêt dans tous les sens, et il y avait les bonnes femmes qui, en dépit de la cohue, veulent absolument coller un cierge aux endroits inaccessibles et enquiquinent les gens pour les faire passer jusque là de main en main. Une dame qui avait l'air de bien me connaître m'est tombée dans les bras. Ici on ne pratique pas le bisou français mais le câlin russe. L'ambassadeur anglais Jerome Horsey parle déjà, avec un certain étonnement, au XVI° siècle, des câlins de Boris Goudounov... Je préfère le câlin russe au bisou obligatoire. J'étais embêtée de ne pas reconnaître cette excellente personne, mais je m'y perds un peu maintenant, c'est terrible, et en fin de compte, je finis par étreindre et saluer, sans me souvenir du specimen précis d'habitant, à travers lui tout Pereslavl, et même toute la Russie. Quand je suis dans ma paroisse, je sens que j'aime profondément tout le monde, la vieille Antonina, les vendeuses de cierges, le choeur, le sacristain Vitali et chacun de nos prêtres, le gentil père ukrainien Vassili, le sévère père Alexeï, du reste pas si sévère que cela, le père Andreï...  Ce dernier est si humain, si plein d'humour, et si fervent, je sais qu'il a des faiblesses humaines, mais c'est vraiment un homme de foi, et un homme de coeur.

L'office a été très long, et en plus de mes douleurs articulaires, j'avais mal à la tête. Il a été suivi d'une procession autour de l'église, et l'évêque nous aspergeait copieusement d'eau bénite. Les gosses lui criaient: Vladitchka! (notre cher monseigneur) par ici, encore! Nous n'avons rien reçu!" J'ai vu une adolescente au visage ruisselant comme si elle venait de prendre une douche, qui pouffait avec une copine. 

Je suis tombée sur oncle Slava le cosaque, nous avons discuté de la situation: "On ne doit ni se laisser décourager, ni se laisser paniquer. Il faut espérer et prier, car que veut dire ce revers? Dieu nous éprouve, la Russie a été profondément pénétrée par de mauvaises choses, et nous devons nous purifier, autrement, nous deviendrons comme les zombies d'occident et les Ukrainiens, nous sommes les prochains sur la liste."

Au café, j'ai vu Gilles, qui m'a dit: "A force de faire dans la dentelle, ils ont perdu du temps et l'OTAN lâche ses fauves, cela me rend malade de penser aux gens qui subiront les répressions de cette bande de tarés."

Un compagnon du devoir d'origine russe m'écrit qu'il médite de partir, car "l'Europe est en  train de devenir complètement folle". Je l'ajoute à la liste de ceux qui ont ce projet et pour lesquels je prie.

Ici deux analyses auxquelles je me fie, et qui me semblent justes.

https://odysee.com/DONBASS-INSIDER---Situation-%C3%A0-Kharkov---10.09.2022:6eddc71315eddcecfb1fab610dae2e52fc681131

https://russiepolitics.blogspot.com/2022/09/a-kharkov-lotan-entre-en-guerre-soit-la.html?fbclid=IwAR1tEfhewCUFHx7IDUTkjazok9ZXF06AHlBXemsdmKygL0qaoTH8V2FWKII

Et ce discours prophétique d'Edouard Limonov qui dit la vérité vraie:


Et je livre ceci à la réflexion de ceux qui aiment aller profond: https://www.lexpress.fr/actualite/monde/guerre-en-ukraine-pour-son-avenir-militaire-kiev-regarde-vers-israel_2178648.html?fbclid=IwAR2jUAgcxMSKLpupBZ1lYBkS0nIol8SS5aCH35w_O8lG2NdCIs07f49QKcQ


mardi 21 décembre 2021

Solstice

 


C'est le solstice d'hiver. Notre jour le plus court est froid et ensoleillé, moins 20 degrés et une sorte de brume à la fois pâle et dorée où dérivent des paillettes scintillantes. Je pourrais aller me promener, mais je sors trop, et j'en ai assez, j'ai envie de rester chez moi, et même, je me verrais bien m'isoler deux semaines...

A partir de demain, les jours vont rallonger, et l'hiver se tourner du côté du printemps.

Hier, Katia a inopinément proposé une séance de SPA, où nous sommes allées avec Nil et une amie de Katia, Ania, dans ma voiture, car sa tout-terrain russe Patriote ne voulait pas s'ouvrir, toutes les portières et le coffre gelés à mort. Ma Renault Logan, elle, a relevé le défi! Il faut dire qu'elle était garée sous l'auvent, cela protège des brumes givrantes.

Arrivée sur place, j'ai découvert que j'avais oublié mon maillot... J'ai dû acheter un tee-shirt Djao Datcha et Katia m'a prêté une espèce de short noir pour me permettre de rester, sinon élégante, du moins décente.

En sortant, nous avons tenté le café "le Hérisson Repu", situé au carrefour de la route de Iaroslavl et de celle qui mène à Djao Datcha. Nous l'aurions essayé plus tôt, car il a bonne réputation, mais il exigeait les QR codes. Ania nous ayant dit qu'il y avait renoncé, nous avions vérifié à l'aller. En effet, fini les QR codes. Je crois que si personne ne se prêtait à ce sale jeu, le gang des psychopathes internationaux aurait plus de mal à parvenir à ses fins.

  La copine de Katia, en cours de dîner, nous a tous remerciés pour ce bon moment ensemble. Elle a quelque chose par instants de lointain et de triste, elle est seule, comme beaucoup de jeunes femmes "libérées", libérées de l'amour qui semble avoir complètement disparu de nos vies et qu'il faut aller chercher dans les chansons ou la littérature; qu'il soit passionné et fatal ou noble et désintéréssé, en tant que sentiment intense, bouleversant ou transcendant, il ne fait plus partie de notre paysage. 

J'étais fascinée par le spectacle que m'offrait la baie vitrée du café, un chaos de sapins emmêlés, chargés de neige, et aussi ces particules de glace que chassait le vent dans la lumière électrique et qui y tournoyaient comme de minuscules papillons de cristal. On nous passait en boucle du mauvais country américain ou des noëls interprétés par Frank Sinatra, que l'on entend aussi souvent au café français, je me demande s'il n'y a pas comme cela des programmes musicaux de fin d'année fourgués en masse aux restaurants du monde entier, et qui polluent la cervelle des pauvres petits enfants, déjà voués à Moloch par le vaccin obligatoire. Mais la bouffe était bonne, meilleure qu'à Djao Datcha. Cependant, le trois étoiles Michelin qui reste dans nos coeurs, à Nil et à moi, c'est le restau de Rostov Prokrovskie Vorota, avec son prix dérisoire, sa déco kitsch et ses plats délicieux, no masques, no QR codes! Le carême de l'avent, cette année, ce n'est pas ça...  Pour des raisons diverses, nous ne nous sentons pas de l'observer.  Chez moi, c'est l'euphorie des convalescents, chez mes jeunes amis, un besoin de réconfort. A cinq heures du soir, il faisait nuit noire. En sortant à sept heures, nous avions l'impression d'être en fin de soirée. 

Je conseille pour finir à ceux qu'intéressent  la Russie et l'orthodoxie de lire cet article, qui complète les observations de Karine Bechet Golovko, et celles de Xavier Moreau sur la résistance du peuple russe. Je dirais également que c'est ce que je constate autour de moi, dans mon cercle de connaissances.

https://reseauinternational.net/des-chretiens-russes-demandent-a-poutine-de-demettre-le-gouvernement-pour-cause-de-tyrannie-covidienne/?fbclid=IwAR2fgjeSvx9QntSaVIiIeeJFiE9MWkOJRmw51kUp9ADBTMQY8dsP-6whv08

   Cela me remonte le moral. 


un Français et deux verres de pinard




lundi 13 décembre 2021

Iouriev Polski


Au lever, j'ai vu que tout était blanc de givre, il est vrai sans soleil, et j'ai décidé d'emmener Nil à Iouriev Polski. La route était bordée d'immenses et gracieux fantômes, à peine plus denses que la brume, et ajourés. Nous avons pu visiter le musée consacré à la paysannerie et à la fabrique de tissu de Iouriev Polski, fondée au XIX° siècle, et propriété d'une dynastie industrieuse jusqu'à la révolution. On pouvait en voir les meubles et les objets, quel charme avait tout cela, une qualité, une permanence, une personnalité. Et ce n'est pas si loin, ce monde subsistait encore dans mon enfance.
La gardienne du musée, ravie d'avoir des Français, nous a tout expliqué avec amour. Elle était très fière de sa "petite ville", de sa fabrique, de son élevage de chevaux de trait, l'une et l'autre d'ailleurs toujours en fonction. Parmi les collections de la paysannerie, j'ai vu d'énormes gousli. La gardienne m'a parlé de la renaissance du folklore, ce qui m'a confirmé dans mon impression qu'elle avait bien lieu, grâce à Dieu.
Le kremlin est petit, mais ravissant, avec des buissons de lilas et des pommiers cristallisés, une belle enceinte. Nous sommes entrés dans l'église de l'archange Michel, où l'on conserve dans une châsse les reliques du saint prince Sviatoslav Vsévolodovitch




Après quoi nous sommes allés voir la célèbre cathédrale saint Georges, élevée au XIII° siècle, mais restaurée au XV° par Ivan III, car elle s'était écroulée après l'invasion tatare. Cette fois c'est un gardien qui nous a parlé de tout cela avec enthousiasme. Le prince Sviatoslav Vsevolodovitch, tiré d'un mauvais pas par le secours divin, avait promis de sculpter de ses mains un calvaire qui figurait sur le fronton de l'église et qui existe toujours, les gens viennent en pèlerinage le vénérer. Je l'ai fait également. Le gardien n'était pas sûr que le prince ait réellement accompli cette oeuvre. Mais cela me paraît parfaitement possible, dans la mesure ou le père Séraphin a sculpté lui-même les chapiteaux de l'église de Solan. On ne choisissait pas de devenir prince, et l'on pouvait avoir, dans cette position, des talents artistiques. Ivan le Terrible composait de la musique religieuse...

l'oeuvre du saint prince

Fragments de l'iconostase. Le Christ au centre, la Mere de Dieu à gauche, saint Jean 
Baptiste à droite, les archanges Michel et Gabrile de chaque côté.


Dans l'église originale, il y avait une iconostase en pierre qui devait être de toute beauté, mais elle n'a pu être restaurée, et il n'en reste que des fragments. L'artisan chargé de la restauration par Ivan III a remis des éléments sculptés à des endroits où ils ne figuraient pas initialement. La façade encore conservée offre une admirable dentelle de pierre, représentant l'arbre de vie, et s'y rencontrent des influences orientales et nordiques. L'église initiale avait une seule coupole, en forme de casque, sur un tambour élancé. D'après le schéma fait par des archéologues soviétiques, c'était un bâtiment beaucoup plus élégant.




A l'extérieur, le paysage était typiquement et merveilleusement russe, petites maisons de bois, ondulation douce et neigeuse de l'ancien rempart où passaient des skieurs, floraison hivernales de coupoles lointaines, clochers, et sous le pont, le lit de la rivière. Nous voulions trouver un café, car Nil était gelé, et moi aussi. Celui qui était le plus chic affichait de façon comminatoire ses instructions QR code, et nous nous sommes rabattus sur un bouiboui où nous avons avalé des pizzas déguelasses. Peut-être que toutes les cantines minables sans clients vont bénéficier des lois OMS absurdes, et recueillir les gourmets chassés des endroits plus courus et plus surveillés. Enfin d'après le dernier article de Karine Bechet Golovko, ce n'est pas gagné, l'histoire des QR codes, ici, et j'en suis ravie. 
Iouriev Polski a bien sûr son lot d'isbas plastifiées au siding, mais dans l'ensemble, la ville a gardé une poésie, une authenticité et un charme que malheureusement, Pereslavl a bien perdus.





la cathédrale saint Georges


Depuis le pont sur la rivière



dimanche 21 novembre 2021

Grains de sable

 


Les offices sont très beaux, au monastère saint Daniel, il n'y a que trois hommes dans le choeur, mais leur répertoire est constitué de chant znaménié et de chant byzantin, aux vêpres, hier, j'ai entendu le "kyrie eleison" magnifique qu'on chante à Solan aux agrypnies. En Russie, l'agypnie, c'est tous les samedis soir.

C'était la fête de l'archange saint Michel. J'ai communié et Nil aussi. Je suis allée vénérer l'icône de saint Daniel de Pereslavl. Dans un coffert vitré est présentée une des chaussures avec laquelle il a été enseveli. Il y avait pas mal de monde, si l'on considère que Pereslavl compte plusieurs monastères et plusieurs paroisses pour 50 000 habitants. Le père Pantaleimon semble très aimé. Il est beau, de noble apparence, il a l'air intelligent et un magnifique regard clair. L'atmosphère était sereine et d'une spiritualité élevée.

Je me demandais ce que le nouveau monde qu'on cherche à nous installer ferait de tout cela, les croyants orthodoxes, les monastères, les higoumènes et les évêques. Dans les mégapoles intelligentes et connectées où l'on projette de tous nous parquer, sous surveillance constante jusque dans nos salles de bains, je ne vois pas comment tout cela pourrait encore être toléré, et cela ne le sera pas. Slobodan, après un entretien sur messenger avec moi, a fait un article où il envisage que la Russie ait été l'objet d'une attaque bactériologique, parce que notre covid semble différer du covid occidental, et faire plus de dégâts, et c'est bien possible, Dany l'envisage aussi. Slobodan trouve illogique que Poutine, soucieux de restaurer la souveraineté nationale, après avoir favorisé les naissances et restauré la puissance militaire russe, se mette brusquement dans le fil mondialiste de la vaccination forcée et des QR codes. Il discerne d'autres intentions, plus louables. Il donne une interview de Dmitri Orlov, du Saker, que j'ai toujours lu avec grand intérêt. Dmitri Orlov partage le point de vue de Slobodan, et précise que "il ne faut pas mélanger les torchons et les serviettes, que le gouvernement russe, au rebours des gouvernements occidentaux, cherche à protéger sa population, et que le vaccin Spoutnik est excellent." Je voudrais bien le croire, mais j'ai des doutes. Beaucoup de gens témoignent comme en occident de cas d'infections covid malgré le vaccin et d'effets secondaires analogues à ceux qu'on décrit là bas. De plus, le ton de la propagande, les procédés et les pressions rappellent beaucoup ce qui est mis en oeuvre partout. On fait ouvertement la réclame du monde connecté qui nous "simplifiera" tellement la vie. La destruction du patrimoine à Moscou et dans les villes importantes de Russie comme Nijni Novgorod et Kazan ne me dit rien qui vaille. Il se peut que tout ceci soit envisagé dans un esprit de souveraineté nationale, comme en Chine, mais je ne voudrais pas vivre en Chine, et je ne vois pas les Russes vivre de cette manière, à moins d'en faire des zombis décérébrés, ce qui est le programme universel: et je ne trouve pas que les autorités russes aillent tellement en sens contraire. Il y a une certaine résistance, sur le plan sociétal, mais elle est régulièrement battue en brèche par l'importation de spectacles dégradants, d'une contre-culture qui tourne la Russie et d'ailleurs tout sentiment humain normal en dérision. J'ai l'espoir que le processus soit moins absolu qu'en occident, c'est-à-dire que les parias soient tolérés dans les villages perdus ou les petites villes abandonnées. Tout ceci se fait ici sans l'aspect idéologique occidental, dans une sorte de cynisme mafieux, c'est peut-être ce qui nous sauvera des ilôts de liberté, où en revanche, nous n'aurons rien, aucune infrastructure, et c'est finalement ce qui se dessine déjà, des villes obèses et une province délaissée et misérable. Slobodan observe que les gouvernements occidentaux sont constitués de psychopathes, mais que les Russes restent rationnels. C'est vrai, c'est une différence essentielle, quel que soit leur degré d'honnêteté ou de dévouement au pays, les autorités russes sont rationnelles et regardent leurs équivalents européens comme des malades, et on les comprend. Mais leur rationnalisme est souvent cynique, étroitement progressiste et matérialiste. Le soviétisme relooké par le libéralisme et le consumérisme. 

D'une manière générale, les gens de pouvoir ont tendance au pragmatisme brutal, sauf dans le cas des derniers tsars du XIX° siècle, qui avaient un certain raffinement sur le plan de la culture et des sentiments. Quand ils voient, chez l'homme d'état voisin et potentiellement ennemi, une arme nouvelle, ils vont naturellement s'efforcer d'en fabriquer une équivalente et même plus performante. Ici, devant la dictature électronique et le monde connecté qu'on médite à l'ouest et qui est déjà installé en Chine, on va naturellement aller dans le même sens, parce qu'on n'est pas plus con que les autres et que c'est le progrès. Cet entraînement maudit, que j'entends justifier depuis mon enfance par "c'est le progrès", nous mène en enfer depuis pratiquement cinq siècles, avec une vertigineuse accélération au cours des deux derniers, à partir du moment où la chute des royautés a permis à la finance nomade de n'en faire qu'à sa tête. La Russie a failli réussir a sauver sa paysannerie et sa structure naturelle d'empire chrétien, mais les bolcheviques y ont mis bon ordre, avec toute la haine sordide dont ces gnomes étaient capables. En cela, ils ont admirablement bien servi le capitalisme mafieux qui cherche à présent à asservir définitivement l'humanité.

Slobodan pense que ce qui n'a pas été achevé en 17, on cherche à le réaliser maintenant. Oui, bien sûr, il y a un moment que je le pense aussi, et par le truchement des mêmes personnages. Ceux-ci, à l'occasion des 200 ans de la naissance de Dostoievski, le couvrent de boue et de sarcasmes, évidemment, Dostoievski, c'est la Russie incarnée, son concentré, sa fleur. Et les gens comme eux, il les avait minutieusement démasqués. Les démons, les démons comme Tchoubaïs, Gref, Sobianine, et toute une certaine presse, un certain milieu intellectuel, y compris les faux dissidents comme le prix Nobel Alexieva ou la journaliste Galia Ackerman, héritiers directs de ceux qui ont assassiné le dernier tsar et sa merveilleuse famille, et avec eux une grande partie de l'intelligentsia et de la paysannerie russe. 

A propos de ce qui se trame en occident, je suggère de regarder la vidéo suivante:

et de lire l'appel de l'archeveque Carlo Maria Vigano: L'archevêque Carlo Maria Vigano appelle à une alliance anti-mondialiste internationale (lemediaen442.fr). Tout ceci est annoncé ouvertement par les acteurs de ce coup d'état planétaire. Par Klaus Schwab, par Attali, par Sarkozy, par Macron. Curieusement, les gens n'entendent pas, et quand c'est relevé et cité par quelqu'un d'autre, par un observateur, un lanceur d'alerte, alors cela devient du complotisme. Mais ce sont eux qui nous le disent, vous croyez qu'ils plaisantent?

Tout cela n'est évidemment pas réjouissant. Je pense souvent avec appréhension aux miens, en France, à leurs petites et grandes maisons, à leurs petits commerces, à toute leur façon de vivre condamnée par une bande de salopards sans foi ni loi et sans patrie. Si bien sûr, personne ne réagit plus que ça, si aucun grain de sable ne tombe dans la machine. Mais je crois aux grains de sable. Je crois aux interventions divines, elles ont lieu dans ma vie, elles peuvent avoir lieu dans le destin des peuples. Je ne pense pas que Dieu laissera tomber les père Pantaleimon et les père Guérassim, non plus que leurs fidèles et leurs monastères; qu'il laissera éliminer tout cela de la surface de la terre, ou alors, c'est que le second avènement est imminent.

En rentrant du monastère, je suis allée contempler le lac. Il avait des nuances irréelles, un vert étrange, presque vénéneux, qui se teintait de bleu profond sous la rive opposée, les nuages eux-mêmes étaient à la fois sombres et pleins de lueurs. Je pensais à tous les gnomes qui se précipitent pour construire des horreurs et transformer ce lac nordique issu des épopées russes en Luna Park pour connards: acheter, louer, vendre, tout exploiter, tout profaner, tout saloper, tout détruire.Et quand le processus sera achevé, que ce pauvre lac pollué à mort et défiguré n'aura plus aucun intérêt, l'argent ira sévir ailleurs, laissant la plèbe avec son bidonville en plastique qui ne sera plus rentable. Pereslavl périclitera comme tout ce qui sera à l'écart des villes mondes, à moins qu'il ne s'inscrive dans une chaine de métastases entre la tumeur Moscou et la tumeur Iaroslavl, le long de la route fédérale qui les réunit.



dimanche 19 septembre 2021

Musée

 


J'ai emmené Nil visiter le musée de Pereslavl, qui a de magnifiques collections, mais elles étaient en partie inacessibles, soit les icônes et les tableaux qui ne sont plus dans les locaux. Restaient les très belles sculptures sur bois, les vêtements et objets populaires, les collections naturalistes, archéologiques, les souvenirs de l'Union soviétique et de la guerre... On exige là bas, une fois n'est pas coutume, le port du masque. Peu importe qu'on l'ait sous le nez, du moment qu'on fait semblant de s'accrocher la couche culotte en travers du museau, mais j'ai eu une idée suffisante des tourments imposés à ceux qui la portent du matin au soir, notemment les enfants, et aussi leurs instituteurs et professeurs. Parler à travers ce truc me fait étouffer au bout de quelques secondes. De grosses méduses totalitaires ricanent à la télé française que l'enfant-roi, ça suffit. Eh bien oui, apparemment, ce n'est plus la mode, dans le genre enfant-roi, on en arrive à Louis XVII au Temple...

Les dames du musée veillent jalousement à ce que leurs visiteurs voient absolument tout, avec attention! Elles brûlent de donner des explications, mais n'ont pas le droit, car cela coupe l'herbe sous le pied aux guides patentés.Alors elles nous font des allusions genre jeu télévisé.

Nous avons ensuite fait le tour du monastère, dans le vent, sous les nuages. Nil s'est décidé à tenter le coup, et Gilles aussi. Il va rentrer faire ses papiers et ses valises et revenir. Cela nous fera un Français de plus dans notre petite colonie... Et un Français sympathique, si sa mère venait le rejoindre, ce serait vraiment très bien.

Sur un petit marché provisoire, j'ai acheté des légumes à un Moldave. "Ne seriez-vous pas française? me demande-t-il. 

- Si, comment avez-vous deviné?

- Votre accent.... J'ai l'impression qu'il y a beaucoup de Français ici.

- Pour l'instant, il y en a cinq!

- Moi je suis moldave, mais j'ai émigré, comme vous, et maintenant, je fais venir ma famille. Parce qu'on tape toujours sur la Russie, mais c'est notre seul espoir de vivre encore libre et dignement. Notre nouvelle présidente, pour complaire à l'UE, a offert de prendre je ne sais combien d'Afghans, et vous comprenez bien quel genre d'Afghans vont débarquer chez nous en masse, n'est-ce pas?" 

Une Russe de ma connaissance m'offre de me retirer dans une communauté, apparemment, tout un réseau de gens effrayés par l'expansion du mondialisme transhumaniste destructeur des peuples envisage de déserter le Meilleur des Mondes pour les isolats et les arches dans le fin fond des campagnes perdues. Les choses me semblent moins près de se réaliser ici qu'en Europe, car le peuple russe a plus de résistance, il est plus difficile à canaliser, sauf à recourir aux méthodes de la terreur rouge, mais l'idéologie de la caste des surhommes augmentés et le culte de la santé ont moins de chances de convaincre. Et puis ici, je pense qu'il y a des mafias antagonistes, alors que dans le monde occidental, elles vont dans le même sens. Mais je vois à l'oeuvre le même travail de sape, pour faire perdre au peuple russe l'estime de soi avec la mémoire, le sens de son homogénéité culturelle, spirituelle, génétique. Je ne regarde plus la télé depuis longtemps, mais d'après Dany, les recettes sont exactement les mêmes, et les chefs d'orchestre aussi. Comme sans doute les peuples d'Asie centrale ou du Caucase sont encore trop faciles à assimiler, on commence à diffuser les pubs avec les couples bicolores: quoi de mieux que de submerger les peuples blancs sous l'Afrique pour les faire disparaître? Curieux que l'on n'envisage jamais, par exemple, d'émigration massive d'Européens ou de Chinois en Afrique...

Je regardais de vieilles photos de Russes du début du XX° siècle, quelle concentration de beaux visages, quelle dignité, quelle pureté... Au musée, on voit des reconstructions de Russes médiévaux, d'après des crânes trouvés dans les fouilles. Ils avaient exactement le même type, ce type existe depuis des siècles, probablement des millénaires. Mais une bande de crapauds maniaques ivres d'orgueil ont décidé de détruire tout cela, d'achever le travail commencé en 89 et en 17 et de l'étendre à toute la planète. Je l'ai à présent bien compris, il s'agit d'un génocide planifié, un génocide soft, fourbe, sournois, patient et vil. Poutine disait qu'il n'aurait plus envie de vivre dans un monde dont la Russie serait absente. J'espère qu'il était sincère. Je pense exactement la même chose, et pas seulement à propos de la Russie, mais disons que si la Russie tombe, alors nous n'aurons plus de place sur cette terre.

Voici le ténébreux Attali qui nous expose le programme. Il veut notre bien, le bougre! Tous ces gens-là, depuis deux cents ans, et même plus, qu'ils sévissent, veulent notre bien. Ils ont détruit le plus essentiel de l'homme, son âme, au nom  de ce "bien" qu'ils nous infligent, que nous le voulions ou non, par la séduction, l'hypnose ou la terreur. Je l'écoute parler, si content de lui, le gourou du diable, et tout mon être se révolte contre lui et tout ce qu'il représente. Pour qui se prend-il? Quel droit s'arroge-t-il sur le destin des autres? En réalité, j'ai senti dès l'enfance où l'on voulait en venir, où l'on voulait nous amener. Leur "paradis", je n'en veux pas. 

https://www.facebook.com/TANRESIVEVO/videos/856706645227288/?__tn__=%2CO-R


Mes liens du jour, avec lesquels on peut comparer le discours vénéneux du transhumaniste ci-dessus. Il s'agit d'une très profonde analyse du docteur Fouché de ce qui est en train de nous arriver, et de celle de Slobodan Despot, dont l'Antipresse est l'antidote aux poisons qui nous rongent la cervelle et le coeur. 

https://www.facebook.com/BiOasisVSeffondrement/videos/175922861345100/?__cft__[0]=AZVp7ALc0XkxwqhnK9Q5r271UIJJwVN-6zowGNDJMZv5kvjDnAz5-L4PtAfwvCR9q7_1pgiUTa5jyeX-lR9z9PSPDSX-ZrHIIdtJXEZCbWzJxJVJjRYp3ynG-fj7aQ9mun7S-J0zjey6xHRE_LTx2aEfg_puOujar0ThJ-v6orlhuQ&__tn__=%2CO-R




 

jeudi 16 septembre 2021

Notre automne

 


On annonce des gelées, cette nuit, il souffle depuis deux jours un vent glacial, avec des averses, et parfois, de brusques et fantastiques illuminations. Les arbres jaunissent à toute vitesse, et il y a seulement quelques jours, je me tenais dans mon jardin, assise sur mon hamac, dans le fil d'un vent suave, et je me disais que c'était la dernière fois de l'année que j'en aurais l'occasion. Maintenant, je jardine, c'est-à-dire que je prépare l'hiver, et le printemps prochain qui est encore bien lointain...

J'ai continué le tourisme avec Nil, je l'ai emmené au monastère saint Daniel, où la dame qui vendait les cierges nous a fait cadeau de deux prosphores, et puis je lui ai montré le "val", les vestiges des fortifications qui faisaient le tour de la ville, et depuis lesquels on a de beaux points de vue sur les églises. Je dis les églises, parce que les jolies maisons ont presque toutes disparu, remplacées par un jeu de lego en plastique.

J'ai vu sur vkontakte une intéressante vidéo décrivant comment, à l'époque soviétique, on avait fabriqué un faux folklore idéologiquement compatible. Le vrai étant trop médiéval, ou plus simplement trop vrai, on a fabriqué une caricature mièvre, avec d'horribles costumes vulgaires, de petites voix couinantes, des sourires idiots et des gestes qui n'avaient jamais existé dans la tradition russe. Car on ne pouvait pas complètement faire fi de la tradition populaire, quand on se voulait la dictature du prolétariat. Alors il fallait la dénaturer. Dénaturer est le principal souci de la civilisation du Progrès, que ce soit dans son expression capitaliste ou dans son expression communiste. C'est là qu'il faut voir, avec le mépris et la calomnie systématiques de la Russie ancienne, l'origine du mauvais goût hallucinant qui ravage le pays. Malheureusement, cette attitude est plus ancienne que le communisme et le libéralisme. Le pied dans la porte a été mis par Pierre le Grand, et la noblesse, détachée par lui de sa civilisation d'origine qu'il trouvait méprisable, a fait le lit de la catastrophe qui allait l'emporter. Non qu'il ne fallût pas faire quelques réformes ou procéder à des adaptations rendues indispensables par la confrontation avec un occident colonialiste et conquérant qui se ruait de façon concomittente dans le progrès technique et l'apostasie. Mais sa soeur Sophie, si décriée, eût certainement procédé à tout cela avec plus de sagesse et de mesure. 

Un article sur les vieux-croyants pose la question que je me pose moi-même depuis un bon moment: pourquoi ceux-ci conservent-ils un sens de la beauté qui est absolument oublié de tous les autres? Leur habitat, leurs vêtements et même leurs visages reflètent une harmonie qui disparaît complètement du reste de la Russie.

https://zen.yandex.ru/media/id/6032ac65c24ba20515a455ca/lampovoderevnia-staroverov-pod-peterburgom-proval-vo-vremeni-6138d5bb0e73c923f439fd60

https://vk.com/loralira?z=video-75778798_169816935%2F6b504bc1425bf96626%2Fpl_wall_19879744

Ma copine française, atteinte de la covid, a été hospitalisée dans une sorte d'usine à soins, à Moscou, un immense hangar compartimenté, mais les soignants en scaphandre se montrent extrêmement humains et compétents, et la prise en charge est gratuite. Les urgences lui ont dit: "Nous savons maintenant très bien soigner le truc, ce n'est plus un problème". Bien que la Russie soit classée par la France en "zone rouge" et soi-disant ravagée par la maladie, elle note que son hangar est très loin d'être plein, bien qu'il ait été construit pour faire face à des foules de malades. Le test nasal qu'on lui a fait a plusieurs reprises n'est pas du tout aussi intrusif que le test PCR français, qui ramone les fosses nasales jusqu'au cerveau .

Cette maladie manipulée, et très probablement fabriquée, me paraît bien réelle, elle est loin d'être le fléau de Dieu qu'on nous présente, et ferait encore moins de victimes si on avait pour véritable souci de la traiter, mais elle ne disparaît pas, peut-être justement à cause de la façon dont on l'aborde, et peut-être aussi était-ce le but. Toujours est-il qu'elle est là, et qu'avec le coup du vaccin, les gens en seront bientôt à la dose mensuelle, avec contrôle permanent de leur état de santé et de leurs moindres faits et gestes, tout bénéfice pour la mafia qui veut régner sans partage et tondre le mouton jusqu'à l'os. Dieu sait que ce ne sont pas les moutons qui manquent. Mes amis, c'est pour en arriver là que la France a décapité son roi, trucidé sa paysannerie, et on peut en dire autant de la Russie, d'ailleurs. Pour en arriver au règne horrible des ploutocrates mafieux transhumanistes à la seringue entre les dents.

Tout se passe ici sans coercition, mais l'on cherche à imposer le tout électronique, la reconnaissance faciale et tout ce qui nous rendra la vie impossible, si cela se met en place partout; cependant, cela touche surtout Moscou, et de façon de plus en plus indépendante de la covid. Le reste du pays, avec son incurie, son bordel chronique, la nonchalance anarchique des Russes, leur sociabilité me semble loin d'être prêt pour ce programme. Et heureusement. Il se peut aussi que l'évolution de tout cela ne prenne pas ici le caractère dément et malsain qui caractérise la France, où le pays se retrouve en de bien mauvaises mains. J'ai regardé le coeur serré l'entretien de maître Di Vizio, qui me semble très sincère, et ne m'a pas inspiré un grand optimisme. Certes, les manifestations sont importantes, bien que minimisées par la presse, mais trop de gens se laissent mener par le bout du nez et fliquent obligemment ceux qui résistent aux pressions. Ce n'est pas du tout le cas ici. Je suis absolument horrifiée par cette espèce de délire fantasmagorique qui devrait dresser l'humanité comme un seul homme contre ce qu'on lui prépare, mais on dirait qu'elle devient folle, que tout ce progrès et ces lumières sont en train de faire de nous tous des zombies hagards sous la houlette d'une caste atroce, dont les imprécations du docteur Alexandre et son regard de fou furieux trahissent les intentions aussi ténébreuses que psychotiques. Je l'ai entendu invectiver la généticienne Henrion Claude avec des accents de commissaire du peuple qui confinaient aux hululements hystériques. On nous traite de complotistes, de ne pas faire une confiance aveugle à ce genre d'individus, mais lui présente le mouvement anti passe sanitaire comme un complot instigué par cette même Henrion Claude, sorcière dont il ne va pas tarder à exiger le procès et l'exécution sur un bûcher place de la Concorde, entre un album d'Astérix et un album de Tintin et Milou. Et cela ne fait pas frémir les gens. Je veux dire qu'à part le mouvement impressionnant qui déferle dans les rues, mais n'entraine pas l'ensemble de la nation, une part considérable de la population ne voit pas où est le problème. La grossièreté des journalistes, la folie de certains intervenants, la fourberie évidente et la médiocrité des autorités, leur méchanceté mesquine, qui devraient faire dresser l'oreille, ne leur inspire que de joindre leur voix au concert des hyènes. On comprend que l'avocat rende son tablier. Car il le comprend manifestement de façon très claire, ceux qui sont derrière tout ça sont absolument capables de tout, et l'ont peut être menacé, comme le professeur Raoult. La mafia est capable de tout. La mafia, par définition, n'a aucun principe, aucune limite, aucun honneur, aucune empathie.

Personnellement, si je n'avais pas la foi, je sombrerais dans la panique complète. 

Je recommande cette vidéo à ceux qui ont encore des yeux pour voir, des oreilles pour entendre, et un cerveau pour penser. 



On peut aussi regarder le témoignage sensé de cette infirmière:

https://www.facebook.com/marie.deneux/videos/404111744386121/?__cft__[0]=AZUhGB3Ia-D2E8ednvZM7mW4zrLkwNrTTTnpote0U0akHDHqRBdtLNjP3JT7P3hRrtcdT7LGrEHOXchpdBxtPH1CVHf3prlj3mbMbNDwfMIouZPRNWwp2d__OfVeyGaGklQtWjYgXC6oZzTimWQ4pcJEfrqJfT8evnKQVX7urrUbkplaLwxJSfpIWWl8c7OG5tU

Et celui-ci, bouleversant: 

https://www.facebook.com/CampagneQuebecVie/posts/10157992216861857?__cft__[0]=AZUMd9PhBL3KpZm94MiQSPA5KKJOOFlbIGqFSQEhRjI_udnF83yqruxn2nOEUR-MVKUyFti_hCz9Gv-KJLQSvUf4ESyu4-rptFpiNLYEULhdubHiyU5Y2EL5wVrmwEcfFk2NNBtdaYoJvtciocNxHmldFY7vQUhkGyiRAhrwaD5Q0A&__tn__=%2CO%2CP-y-R


le monastère saint Daniel

Sur le "val"


Monsieur Moustachon se met au chaud. Cette façon de fabriquer de l'alcool de fruit maison s'appelle le salut à Gorbatchev,
en souvenir de la prohibition que celui-ci avait promulguée au moment de la perestroïka.....

dimanche 5 septembre 2021

Soirée française et jardinage d'automne

     Entre deux nuages et deux averses, dans le vent glacial, j'ai réussi à passer l'essentiel de mon dimanche dehors. Plus question de hamac, il n'a pas le temps de sécher, mais je jardine. Je ne me suis réveillée qu'à neuf heures, et j'ai manqué la liturgie. Il faut dire que j'avais passé la soirée chez Gilles, que j'étais revenue à deux heures du matin, et qu'au milieu de la nuit, j'ai été revéillée par ma sonnette électronique, qui délire complètement. Et j'ai eu du mal à me rendormir, car j'étais hantée par le récit hideux de la mort de la princesse de Lamballe, lu la veille sur Facebook, peut-être l'épisode le plus honteux, le plus atroce de notre histoire. Il est vrai qu'elle a connu d'autres lynchages dégoutants. Mais quand même...

 J'organise le jardin pour l'année prochaine, j'ai des choses à transplanter. J'ai passé la débroussailleuse et constaté que la mare que je voudrais créer existe pratiquement déjà, j'enfonce dans l'eau jusqu'aux chevilles, pas étonnant que des grenouilles s'installent chez moi. J'ai allumé le chauffage, et j'apprécie de me retrouver dans une atmosphère sèche et douce après les exploits de la journée...

J'étais tombée sur Gilles et Maxime au café français, et ils m'avaient invitée à Koupanskoié le même soir. Il y avait également leur associé Nicolas et sa charmante femme russe, et puis un jeune Français, Sébastien, qui produit et commercialise ici de la charcuterie française, avec sa jeune femme russe, tout aussi charmante, et leurs trois enfants, gentils et discrets, pour des enfants! Nous avons beaucoup plaisanté sur ce dernier sujet, avec mon expérience d'institutrice au lycée français et ma chienne qui déteste les gosses!

Ils avaient prévu un barbecue, mais il faisait un temps de fin d'octobre, pluie, vent glacial, obscurité, car les longs crépuscules polaires ne sont plus qu'un souvenir, nous dégringolons à toute vitesse dans l'orbite du solstice d'hiver et ses ténèbres. J'étais assise sur le perron avec la femme de Nicolas. Les hommes s'affairaient autour du brasier, dans la nuit noire de la pinède. Les néanderthaliens devaient avoir quelques moments difficiles, quand on y pense. J'avais un verre de pinard, et le saucisson aux truffes de Sébastien pour me remonter le moral. Gilles nous a suggéré de rentrer, car décision avait été prise de manger à l'intérieur. A l'intérieur, il faisait bien chaud, grâce au poêle à pellets. Ca marche vraiment bien.

La soirée était très gaie, dans le genre français. Beaucoup de bonne bouffe! Les merguez et les chipolatas de Sébastien, il fait même des caillettes, je n'en avais pas mangé depuis des années. Le velouté aux cèpes de Maxime, ses cèpes au persil et à l'ail, cèpes ramassés autour de la maison, dans les bois de pins. Le raifort alsacien de Gilles, ses sirops naturels importés d'Alsace, mirabelle, grenadine. Je ne buvais plus de vin, car je devais prendre le volant pour revenir à Pereslavl... Curieusement, pour des pâtissiers, pas de dessert!

Le second sujet de plaisanteries, c'était le café et son pâtissier génial et grognon. tout le monde fait des prières ardentes pour que Nil, qui arrive demain soir, tienne le coup! Car Didier pourrait bien finir par s'en aller, il n'est plus tout jeune. Gilles et Maxime ont cherché un moyen de récupérer Nil à l'aéroport, pour lui éviter de galérer et l'amener directement chez moi, et ils l'ont trouvé. 

Le troisième sujet, tout aussi inépuisable, c'était l'ambassade, les expatriés et le lycée français, ainsi que certains de ses enseignants, en toute affection par ailleurs... Je me disais: "C'est bien les Français, la bouffe, la rigolade, charrier les uns et les autres!" Je me réchauffais, mais j'avais l'impression que j'allais être malade, eh bien non. L'apéritif nuit et brouillard n'a pas laissé de traces!

Sébastien m'a plu infiniment, il a une bonne bouille de vrai Français, simple, gentil, travailleur, courageux et honnête, et ce sont ceux-là que fait partir le gouvernement, avec son délire covidien et ses gardes verts du sud. Et sa femme est également bien sympa, elle semble intelligente et naturelle. Une belle famille. Pas étonnant que leurs gosses soient si supportables! Xénia connaît même Sacha Viguilanskaïa, qui avait l'un d'eux dans ses groupes de russe, au lycée, et elle l'estime beaucoup. Pour l'instant, ils vivent à Moscou, c'était leur premier séjour à Pereslavl.

Quelque chose me dit que notre petite communauté va grandir. En dehors des Français, d'autres Européens arrivent ici, et même des Canadiens et des Américains.

J'ai du mal à envisager que le jardin, c'est bientôt fini, que tout s'endort et se fane, la fête est terminée.


c'était il y a seulement quelques jours...


on va voir comment seront l'an prochain les deux malheureux thuyas...