Belle journée d'automne. La lune qui se lève dans un ciel vaguement turquoise est rose et ovale, une pierre lisse et transparente. Je ramasse des tonnes de poires, je fais des tas de pots de confiture. La voisine m'a donné, pour me remercier de sa récolte, un gâteau fait avec mes poires, et un pot de confiture.
Ce matin, j'ai fait dire une pannychide en mémoire de Bernard Frinking, mort récemment, à un âge avancé, et étant donné sa vie, il est sans doute heureux de se trouver là où il est à présent, auprès du père Placide, mais il laisse sa femme Anne, âgée elle aussi et inconsolable.
Ensuite, je me suis retrouvée une fois de plus au café français, avec le père Constantin et une amie à lui, accompagnée de son jeune fils, une journaliste d'Ekaterinbourg, qui écrit aussi des vers, Natacha. Natacha, éberluée par le phénomène que je représente, a voulu m'interviewer. C'est une journaliste orthodoxe, et j'étais de mon côté intéressée par ce qu'elle me racontait. Par exemple, elle ignorait tout de la répression des gilets jaunes, des yeux crevés, des mâchoires et des pommettes explosées, des mains arrachées, des furieux coups de matraques jamais sanctionnés, des vieux piétinés, gazés ou même étranglés, comme je l'ai vu récemment sur une photo saisissante. On ne dit rien de tout cela aux Russes, qui doivent continuer à croire que l'Europe et l'Amérique sont des paradis prospères et démocratiques, que l'Ukraine est libérée et que seule "l'intervention russe" au Donbass l'empêche de vivre pleinement son bonheur national dans le concert des nations civilisées où les femmes ont des culottes en dentelles... Pas mal de Russes, d'après elle, et surtout des jeunes, sont très irrités par le Donbass et la Crimée qui les empêchent eux aussi d'entrer dans le monde merveilleux de Walt Disney et croient volontiers les calembredaines de journalistes en tous points semblables aux nôtres, animés par les mêmes rancoeurs, la même détestation du peuple au sein duquel ils vivent, et qu'ils méprisent, au service des mêmes maîtres mondialistes. Il faut dire que d'après elle, Ekaterinbourg est en plus un endroit de pointe, pour ce genre de mentalité, avec l'infect centre Eltsine, à la gloire de celui qui a vendu la Russie en pièces détachées, où l'on couvre de boue l'histoire russe et le peuple russe, exactement comme on le fait actuellement du peuple français. Le sentiment antireligieux y est très vif, il faut dire que de ce côté-là, la propagande est aussi très active. Or si j'ai entendu raconter toutes sortes d'histoires de brigands sur l'Eglise et ses "popes en Mercedes", et admet d'ailleurs que certaines puissent être vraies, je n'ai jamais rien vu de tel de mes propres yeux. Ekaterinbourg est d'après une émission de Nikita Mikhalkov qui m'avait beaucoup intéressée, un endroit stratégique pour les ennemis extérieurs et intérieurs de la Russie, qui, depuis Ivan le Terrible, œuvrent toujours de concert pour y mettre la pagaille. Car le plan est de scinder ce grand pays en plusieurs morceaux et éventuellement, de le placer sous tutelle internationale, j'ai entendu de mes oreilles, au cours de cette émission, des libéraux le proposer, parce que "les Russes sont incapables de se gouverner eux-mêmes".
Cependant, Natacha ne pense pas que ce plan se réalisera, Dieu l'entende. Au bout d'une heure de conversation, elle m'a demandé ce que je voyais comme issue au problème mondial de l'installation de la dictature universelle à visée transhumaniste, et à la dégradation méthodique de nos peuples respectifs, en vue de les faire disparaître. Car toute révolution est exclue, et celles qui ont précédé nous ont préparé le monde affreux où nous sommes. Une révolution qui aboutit à un changement de régime ne réussit que parce qu'elle a le soutien de financiers ténébreux et de sociétés secrètes malfaisantes, comme on l'a vu en France, puis en Russie. Si elle n'est pas soutenue par ces gens-là, et donc manipulée, de manière à utiliser la colère populaire, justifiée ou non, pour servir les intérêts de ceux qu'elle croit combattre, elle échoue fatalement, et surtout de nos jours. C'est le Donbass, avec l'extermination planifiée des populations civiles, sous les calomnies ou le silence de la presse universelle. Ou les gilets jaunes. Une répression sauvage, sans aucune sanction des tribunaux, avec un cynisme total. Je ne suis pas politologue, mais ce que je ressens, c'est que nous ne nous en tirerons pas sans intervention providentielle, et que ce que nous pouvons mettre en pratique, c'est la création d'arches, de refuges, soit dans le fin fond des campagnes, car notre salut passe par la restauration d'une agriculture familiale normale, soit même simplement des regroupements autour de lieux sacrés, des regroupements culturels, spirituels, des communautés où l'on sauvegarde, soutient, échange, transmet. En attendant peut-être la fin des temps: le camp des saints... Refuser de jouer plus longtemps, refuser de participer et d'écouter le chant des sirènes.
Elle m'a demandé, elle aussi, si je n'étais pas nostalgique. Bien sûr que si... Et je pense que je refoule même cette nostalgie comme j'ai refoulé un temps les personnages de mon livre, pour rester concentrée et forte. Je ne peux écouter une chanson de Brel ou Brassens sans pleurer, même Trenet me tire des larmes. Mais je suis davantage nostalgique dans le temps que dans l'espace.
Ce matin, j'ai fait dire une pannychide en mémoire de Bernard Frinking, mort récemment, à un âge avancé, et étant donné sa vie, il est sans doute heureux de se trouver là où il est à présent, auprès du père Placide, mais il laisse sa femme Anne, âgée elle aussi et inconsolable.
Natacha, avec le père Constantin et moi |
Ensuite, je me suis retrouvée une fois de plus au café français, avec le père Constantin et une amie à lui, accompagnée de son jeune fils, une journaliste d'Ekaterinbourg, qui écrit aussi des vers, Natacha. Natacha, éberluée par le phénomène que je représente, a voulu m'interviewer. C'est une journaliste orthodoxe, et j'étais de mon côté intéressée par ce qu'elle me racontait. Par exemple, elle ignorait tout de la répression des gilets jaunes, des yeux crevés, des mâchoires et des pommettes explosées, des mains arrachées, des furieux coups de matraques jamais sanctionnés, des vieux piétinés, gazés ou même étranglés, comme je l'ai vu récemment sur une photo saisissante. On ne dit rien de tout cela aux Russes, qui doivent continuer à croire que l'Europe et l'Amérique sont des paradis prospères et démocratiques, que l'Ukraine est libérée et que seule "l'intervention russe" au Donbass l'empêche de vivre pleinement son bonheur national dans le concert des nations civilisées où les femmes ont des culottes en dentelles... Pas mal de Russes, d'après elle, et surtout des jeunes, sont très irrités par le Donbass et la Crimée qui les empêchent eux aussi d'entrer dans le monde merveilleux de Walt Disney et croient volontiers les calembredaines de journalistes en tous points semblables aux nôtres, animés par les mêmes rancoeurs, la même détestation du peuple au sein duquel ils vivent, et qu'ils méprisent, au service des mêmes maîtres mondialistes. Il faut dire que d'après elle, Ekaterinbourg est en plus un endroit de pointe, pour ce genre de mentalité, avec l'infect centre Eltsine, à la gloire de celui qui a vendu la Russie en pièces détachées, où l'on couvre de boue l'histoire russe et le peuple russe, exactement comme on le fait actuellement du peuple français. Le sentiment antireligieux y est très vif, il faut dire que de ce côté-là, la propagande est aussi très active. Or si j'ai entendu raconter toutes sortes d'histoires de brigands sur l'Eglise et ses "popes en Mercedes", et admet d'ailleurs que certaines puissent être vraies, je n'ai jamais rien vu de tel de mes propres yeux. Ekaterinbourg est d'après une émission de Nikita Mikhalkov qui m'avait beaucoup intéressée, un endroit stratégique pour les ennemis extérieurs et intérieurs de la Russie, qui, depuis Ivan le Terrible, œuvrent toujours de concert pour y mettre la pagaille. Car le plan est de scinder ce grand pays en plusieurs morceaux et éventuellement, de le placer sous tutelle internationale, j'ai entendu de mes oreilles, au cours de cette émission, des libéraux le proposer, parce que "les Russes sont incapables de se gouverner eux-mêmes".
Cependant, Natacha ne pense pas que ce plan se réalisera, Dieu l'entende. Au bout d'une heure de conversation, elle m'a demandé ce que je voyais comme issue au problème mondial de l'installation de la dictature universelle à visée transhumaniste, et à la dégradation méthodique de nos peuples respectifs, en vue de les faire disparaître. Car toute révolution est exclue, et celles qui ont précédé nous ont préparé le monde affreux où nous sommes. Une révolution qui aboutit à un changement de régime ne réussit que parce qu'elle a le soutien de financiers ténébreux et de sociétés secrètes malfaisantes, comme on l'a vu en France, puis en Russie. Si elle n'est pas soutenue par ces gens-là, et donc manipulée, de manière à utiliser la colère populaire, justifiée ou non, pour servir les intérêts de ceux qu'elle croit combattre, elle échoue fatalement, et surtout de nos jours. C'est le Donbass, avec l'extermination planifiée des populations civiles, sous les calomnies ou le silence de la presse universelle. Ou les gilets jaunes. Une répression sauvage, sans aucune sanction des tribunaux, avec un cynisme total. Je ne suis pas politologue, mais ce que je ressens, c'est que nous ne nous en tirerons pas sans intervention providentielle, et que ce que nous pouvons mettre en pratique, c'est la création d'arches, de refuges, soit dans le fin fond des campagnes, car notre salut passe par la restauration d'une agriculture familiale normale, soit même simplement des regroupements autour de lieux sacrés, des regroupements culturels, spirituels, des communautés où l'on sauvegarde, soutient, échange, transmet. En attendant peut-être la fin des temps: le camp des saints... Refuser de jouer plus longtemps, refuser de participer et d'écouter le chant des sirènes.
Elle m'a demandé, elle aussi, si je n'étais pas nostalgique. Bien sûr que si... Et je pense que je refoule même cette nostalgie comme j'ai refoulé un temps les personnages de mon livre, pour rester concentrée et forte. Je ne peux écouter une chanson de Brel ou Brassens sans pleurer, même Trenet me tire des larmes. Mais je suis davantage nostalgique dans le temps que dans l'espace.