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mercredi 17 juin 2020

Choeurs angéliques



Le miracle du chant des enfants-martyrs du monastère Bobriniov

Il y a seize ans, un parent à moi, altiste, est passé par le monastère Bobriniov.
Il s’est promené dans les lieux. Les églises étaient fermées. Il s’apprêtait à s’en aller quand il vit un moine. Le moine s’approcha de lui-même et, souriant avec une amabilité quelque peu énigmatique, lui proposa d’entrer prier à l’église.
Ils entrèrent dans la belle église. Le moine chanta la partie de baryton du chant des Chérubins. Et alors se produisit un miracle qui, ainsi qu’il apparut, se produit tout le temps !!!
Dans l’église vide, au chant des Chérubins commencèrent à s’adjoindre d’autres parties de voix enfantines. Le musicien à l’oreille absolue se rendit tout de suite compte que ce n’était pas l’écho, ni même un chant à la tierce avec le moine, c’était le chant enfantin de parties différentes, interprétées par de nombreuses voix d’enfants. Le moine chanta avec els enfants jusqu’à la fin.
Mon parent et ceux qui l’accompagnaient étaient sidérés et regardaient avec stupéfaction le visage affligé du moine. Il les invita d’un geste, en silence, à quitter l’église, les entraîna près du mur de pierre dans son voisinage immédiat ; et dit doucement, avec douleur et des larmes : « Ce sont les enfants martyrs qui ont chanté avec moi. Il y avait ici un chœur religieux d’enfants, constitué d’orphelins. Le monastère les réchauffait de son amour, les nourrissait, les élevait, les instruisait. Quand les bolcheviques mécréants, après la révolution, se sont rués dans le saint monastère, ils ont mis le chœur d’enfants ici, devant ce mur, et l’ont passé par les armes… »
Le moine était l’abbé du monastère, l’higoumène Ignace (Jidkov) (+ le 7 avril 2013), qui avait transformé l’aspect du monastère aussi bien que sa vie intérieure. C’est justement sous sa direction qu’il a été rapidement restauré.
Les mécréants sont obligés de reconnaître ce miracle, mais « l’expliquent » à leur manière : « dans la cathédrale de la Conception de la Mère de Dieu, il y a une chapelle qu’on a surnommée « le sanctuaire des anges chanteurs ». A cet endroit, l’acoustique est unique : quand dans le chœur chante une seule personne (même tout doucement), il semble que l’on chante de partout. Il est impossible de déterminer la direction exacte de la source du son ». https://www.facebook.com/photo.php?fbid=768410320635250&set=a.106138153529140&type=3


Le chœur fusillé

En 1918, le chœur de l’église de la sainte Trinité de l’usine de Kizelovo vint à la fête votive de la cathédrale de la Transfiguration du Seigneur à Neviansk (aujourd’hui région de Sverlovsk).
C’était l’été, le chœur répétait, il faisait chaud dans l’isba, on avait ouvert la porte sur la rue. Une patrouille de gardes rouges qui passait par là interpréta cela comme une violation du couvre-feu et de la contre révolution. Les gardes rouges placèrent tout le chœur derrière l’église, ordonnèrent aux membres de creuser leur tombe et de chanter leur propre office funèbre. Le diacre Viatcheslav Loukanine, il est sur la photo en soutane, alla prier dans l’église. C’est là qu’on le fusilla devant les icônes, comme tout le reste du chœur. En 1918. Viatcheslav Loukanine a été mis au rang des saints en 2002. Priez pour les autres, ceux qui le peuvent, notre terre est imprégnée de leur sang innocent…
Saints nouveaux martyrs et confesseurs de Russie, priez Dieu pour nous !  

Lu sur la chronique facebook du père Gamaris et traduit par mes soins

lundi 15 juin 2020

Baisse de régime

Je ne peux pas profiter du temps magnifique, parce que tous les voisins ont sorti le trimmer et font un bruit infernal. Dans la journée, je suis allée avec Katia, Natacha Rimm, Marina et Sonia, au marché du dimanche. C'est un gros marché qui donne le tournis.J'ai acheté deux magnifiques iris, un lupin blanc et une liane originaire de Sibérie, appelée kniajik, qui fait de grosses clochettes blanches, j'ai vu ensuite qu'il y en avait de toutes sortes, c'est un genre de clématite très rustique.
Katia a décidé de se lancer dans le jardinage. Elle n'y connaît absolument rien, pas que je sois la grande spécialiste, mais ma mère était une artiste du jardin, nous en faisions le tour ensemble tous les matins, quand je venais, donc par imprégnation, il y a des choses que je sais ou que je sens. Du coup, je me suis retrouvée dans le rôle de la grande conseillère.
Je suis rentrée crevée, je ressens un immense besoin de trois jours d'affilée sans rien avoir à faire. Je me suis souvenue que ma mère, qui était très active et ne reculait devant aucune folle entreprise, avait à peu près mon âge quand, après avoir refait sa salle à manger, elle m'avait déclaré: "Tu sais, c'est la dernière fois que je me lance dans ce genre de choses, j'ai cru que je n'arriverais pas au bout".
Demain, Katia et la famille Rimm vont à la rivière, à Koupanskoié, et j'ai très envie de me baigner, mais je crois que je vais prendre mon vélo, et aller jusqu'à la rivière Troubej, je me rends compte que même avec les gens que j'aime bien, trop de mondanités me fatiguent.
Sans compter que j'ai mes cours avec Skountsev, qu'il faut répéter, sinon, je ne saurai jamais faire. Skountsev a eu le Covid, il n'a pas pu travailler, d'ailleurs, tous les endroits où il avait des élèves sont fermés depuis trois mois, pas de concerts, évidemment. Je crois qu'il est fauché comme les blés. L'autre soir, il attendait mon règlement pour aller au magasin du coin acheter à bouffer... Tout le monde, ici, devrait prendre des cours avec Skountsev, c'est la Russie incarnée. Il nous rend sa foi, sa poésie, son héroïsme, son âme, en un mot. Et c'est moi, la Française, qui le fait!
Hier soir, j'ai fait la connaissance d'une relation Facebook qui veut s'installer ici, Igor. Il a un côté très farfelu, comme beaucoup de Russes. Sa femme est bouriate, et journaliste à Russia today, et bien qu'elle ait l'air tout ce qu'il y a de plus calme, il m'a longuement parlé de la sauvagerie des mongols, une sauvagerie qu'il trouve saine et normale, la tolérance, c'est la mort des peuples. Il a visité Paris, et m'a dit qu'il s'était cru en Afrique. "C'est fichu, me dit-il. Les blancs rasent les murs, ils ont l'air de s'excuser d'exister. Comme ce n'est pas du tout mon cas, je faisais sensation. Il ne nous reste plus qu'à récupérer les Français en perdition et à sauver la civilisation européenne. D'ailleurs, c'est une tradition entre nos deux pays, nous avons eu les émigrés français de la révolution, vous avez eu les nôtres, et à présent, nous aurons à nouveau les émigrés français."
Il est enchanté par Pereslavl, et par son café la Forêt. Il trouve que Moscou est devenue absolument invivable. Je crois qu'il n'est pas le seul dans son cas. J'ai pris un "thé de la taïga" pour éviter le café, mais comme il était fort, je n'ai pas pu m'endormir avant l'aube qui survient très tôt, en fait, il ne fait jamais tout à fait noir, en ce moment, un morceau de ciel reste clair, comme si le soleil venait de se coucher.
Voici son compte-rendu de sa visite, et les photos de sa femme.

Exemple étonnant de ce que les Français peuvent faire d'une simple isba russe. Un peuple qui a la beauté dans le sang. Dans mon enfance, je ne comprenais pas pourquoi ils avaient donné Paris aux allemands sans combattre, mais ils voulaient juste conserver leur splendeur. Seulement alors, c'étaient des querelles entre Européens. A qui ont-ils maintenant livré Paris? Une ville qui sent le café, le parfum et les viennoiseries, ce sont des pithécantropes qui s'en emparent. Ils considéraient les Russes comme des sauvages et maintenant, excusez-moi, la Russie est toujpurs ouverte aux bonnes personnes. Peut-être sommes-nous rudes, mais polis, et la terre ne manque pas. Courez chez nous, la grande guerre a déjà commencé. Cela n'ira qu'en empirant. Mais ici, tout est normal. Nous sommes allés chez Laurence. Et le plus drôle, c'est qu'elle est née une semaine plus tard que ma mère, et elle se passionnecomme elle pour l'art populaire russe. Pereslavl-Zalesski.

 Удивительный пример того, что французЫ могут сотворить в обычной русской избе. Народ у которого красота в крови. В детстве не понимал, почему Париж немцам сдали без боя, а они просто хотели свою прелесть сохранить. Только тогда это была разборка европейцев с европейцами. Кому сейчас Париж сдали? Город который пахнет кофе, парфюмом и булками захвачен питекантропами. Русских дикарями считали, а теперь извините, но Россия всегда открыта для хороших людей. Может быть мы грубые, но вежливые, и земли много. Бегите к нам, великая война уже началась. Будет только хуже. А тут нормально. В гостях у Лоранс были. И что самое забавное, родилась она на неделю позже моей матери и увлечена русским народным искусством. Переславль-Залесский.





samedi 13 juin 2020

RIP

Poutine a signé la loi sur le registre numérique unique qu'on le suppliait de ne pas entériner et qui a été votée à toute vitesse, pendant que les moscovites étaient confinés par les mesures de Sobianine.  Certains amis me disent qu'il sait ce qu'il fait, qu'il faut lui faire confiance, je ne demande que ça, mais ça devient parfois compliqué.
En entérinant cette loi,il s'aliène une bonne partie de son électorat. Nikita Mikhalkov a fait deux émissions pour dénoncer la dictature numérique globaliste qu'on cherche à installer. Je vois les orthodoxes et les patriotes tomber les uns après les autres à tout le moins dans la perplexité. Dimanche, Natacha Rimm m'a dit que Poutine attendait pour réagir que soient votées les modifications apportées à la constitution. Ces modifications sont très souhaitées et souhaitables, car elles favorisent la récupération de la souveraineté de la Russie, et affirment ses valeurs morales.
J'ai vu une émission d'un politologue russe, Sergueï Mikheïev, qui analyse tout cela avec beaucoup de sagesse, et reproche aux libéraux de se mobiliser contre une imitation de l'occident qu'eux-mêmes demandaient constemment. Pour lui, quelle que soit la direction que prend Poutine, l'opposition est inexistante, l'opposition, c'est une collection de marionnettes, et le malheur, dit-il, est que Poutine ne soit précisément pas le dictateur qu'on représente. Ni un dictateur, ni un tsar. Or il faudrait de la décision, il faudrait comprendre que rien de bon ne viendra jamais de l'occident, et qu'il ne sert à rien de l'imiter ou de chercher à lui plaire, il faudrait arrêter de penser que tout là bas est merveilleux et tout, ici, arriéré. La question n'est pas dans l'argent qu'ont les uns et les autres, dit-il, la question est dans la façon dont les Russes se considèrent, dans leur reniement de ce qu'ils sont, et dans la perte de leur foi, en Dieu et en eux-mêmes.
Une amie me parle de la "foi en la jeunesse" qu'affirme une vieille artiste-peintre que je connais également. Cette histoire de foi en la jeunesse m'a toujours interloquée, depuis la mienne, de jeunesse, quand je contemplais les affreux petits imbéciles troskistes des facs soixante-huitardes, les hippies nunuchons des fêtes perpétuelles, toute cette politique stupide dont on avait la tête farcie, dans ma génération, ces discours trotskistes ou maoïstes glaçants, et parallèlement cette inconscience béate de ceux qui "découvraient le bonheur et la liberté" et pensaient qu'on était jeune pour toujours. Je savais déja que ces gens élèveraient des imbéciles pires qu'eux-mêmes, qui avaient déjà la cervelle lavée par la propagande et le conformisme des idées à la mode. Je ne vois pas très bien comment des jeunes élevés par des gens qui n'ont rien transmis pourraient se révéler tout à coup les sauveurs de la planète.
On me dira qu'en Russie, il en est autrement. Disons que le consumérisme et la licence ont moins fait de dégâts, mais le communisme a fait en grande partie table rase de ce que la Russie pouvait transmettre aux jeunes générations, beaucoup de gamins Russes grandissent dans l'ignorance complète de leur propre culture, de leur histoire, et on leur en inculque, du reste, comme à nous, le mépris et l'aversion. Pour le soviétisme, tout devait être utilitaire, la place de la beauté était dans les musées, ce qui fait dire aux gens qui viennent chez moi que ma maison ressemble à un musée, bien que je me sois meublée sur le Bon Coin russe, Avito, et chez Ikea, uniquement parce que j'ai aménagé mon intérieur de façon harmonieuse, Certes, il y a les jeunes orthodoxes, les jeunes folkloristes, les jeunes patriotes, mais ils sont souvent tournés en dérision par les autres, et par la presse. Alors ce n'est pas que je ne place aucun espoir en la jeunesse, mais les jeunes ne sont jamais que de futurs vieux...
C'est même par rapport à cela que je fais du folklore, c'est pour témoigner de ce que cela représente pour moi, et dans l'espoir de ramener quelques jeunes ou moins jeunes, vers les sources de l'âme russe car l'âme russe sans le folklore, et sans l'orthodoxie, qu'en restera-t-il? Je trouve encourageant que beaucoup de jeunes y reviennent. Mais le règne de la dictature numérique et de la caste supranationale ne laissera pas beaucoup de chances à ce renouveau de se confirmer. C'est pour cela que le centre de folklore et le fond de culture slave ont été fermés par le ministre de la culture précédent, qui adorait toutes les provocations perverses venues d'occident, et détestait tout ce qui était russe. C'est pour cela que Sobianine détruit tout ce qu'il reste du vieux Moscou. C'est pour cela qu'on ne restaure pas grand chose, et que le ministre de la culture ne sert qu'à entériner et justifier les vandalismes provoqués par la cupidité, mais aussi la haine idéologique de tout le passé russe, observation que je peux transposer aussi bien en France, c'est partout la même mafia, les mêmes démons.
La plupart de nos contemporains ignorent absolument ce qui les a précédés et dégénèrent à une vitesse hallucinante. Un Français bon teint demandait sur facebook s'il y avait une culture rurale équivalente à la culture urbaine que représente le rap. Incroyable... D'abord, la culture urbaine française, il y a encore cinquante ans, ce n'était pas le rap; le rap est un phénomène américain qui concerne la diversité des banlieues, et contamine le Français d'origine, comme le petit abruti des villes russes qui n'a plus de russe qu'un idiome dégradé. Et ensuite, le gars n'a aucune idée de la culture traditionnelle paysanne qui avait mis des siècles à s'élaborer, se transmettant de génération en génération, ou peut-être pensait-il à une "culture rurale" surgie ex nihilo des campagnes ravagées par la technocratie où tentent de survivre des "exploitants agricoles" eux-mêmes coupés de leurs sources?
Pour en revenir à la fameuse loi, j'entends encore un autre écho: Poutine fabrique un big data russe pour échapper au big data américain, et on me donne les Chinois en exemple. Les Chinois sont donnés en exemple partout, parce que la réussite économique et la puissance politique sont les critères absolus des sociétés issues de nos glorieuses lumières et du protestantisme industrieux et implacable qui nous ont fait ce monde de merde, ignominieux et irrespirable. Les Chinois, une société de fourmis rouges qui ravagent tout chez eux et chez les autres, la faune et la flore sauvages, un produit bâtard du communisme et du capitalisme dans l'expression la plus monstrueuse de ces deux têtes d'un même serpent. Non, pour les Russes, même après des décennies de dressage et de rééducation, je pense que ce modèle, ça ne va pas le faire. Pour les Français non plus d'ailleurs, du moins tant qu'ils restent vivants, tant qu'on ne les a pas réduits à quelques ilôts persécutés au sein d'une négritude agressive, comme cela semble être le projet.
D'après cet autre écho, la Russie n'a pas le choix, je connais ce "pas le choix", ce n'est pas entièrement faux, c'est bien cela le problème. Tant que des gens, des sociétés, continuent à courir après le progrès, l'argent, la technique, le pouvoir, avec de moins en moins de scrupules et de freins culturels et moraux, tous les autres sont contraints de s'aligner ou de disparaître. Les magnifiques indiens d'Amérique ont disparu, bouffés par d'horribles petits colons blancs rétrécis et avides. Les Russes ont commencé à se renier, dans ce qu'ils avaient de plus original et de plus lumineux, avec Pierre le Grand, qui aurait voulu les remplacer par des Allemands. Puis avec le communisme, qui leur a fait prendre en ignorance et en horreur tout ce qui avait précédé les décénnies de malheur et de massacres de leur révolution. Je pense que les tsars du XIX° siècle ont fait des tentatives pour sauvegarder la Russie rurale et chrétienne tout en la modernisant de façon à supporter la concurrence conquérante et agressive de l'occident industriel bourgeois, qui sacrifiait sa propre paysannerie sur l'autel du moloch progressiste. Mais les démons lâchés étaient trop gourmands. La Russie est entrée à son tour dans ce processus de surenchère dans l'autodestruction. La Russie communiste n'était déjà plus la Russie, mais l'URSS. La Fédération de Russie, en devenant une dictature numérique, fût-elle en mesure de rester "nationale", risque de ne plus avoir grand chose de russe, comme sa capitale elle-même, cette malheureuse Moscou, qui fut une ville magnifique, poétique et sainte, et qui n'est plus qu'une "agglomération" complètement folle d'immeubles en béton hideux, avec les palais kitsch des années Loujkov-Sobianine, les étuis péniens de béton et de verre dressés dans le ciel et quelques églises et monastères survivants qui dérivent là dedans. Et cette lèpre gagne la province, elle a ravagé Pereslavl, elle touche, d'après ce que j'ai entendu dire, Kazan et Nijni-Novgorod. La "démocratie des lumières", imposée à tous dans le sang et les larmes, aura débouché sur la tyrannie des mafias, des usuriers apatrides et des technocrates transhumanistes.
Pendant ce temps-là, en Amérique et en Europe, la société se transforme en asile de fous furieux, avec les noirs chauffés à blanc, fort opportunément pour certains, que cela ne dérange pas du tout de mettre nos pays à feu et à sang pour accomplir leurs desseins résolument noirs, comme les manifestants à leur service, de façon consciente ou inconsciente. Le gouvernement français et la presse internationale sont si évidemment complices, si honteusement partiaux, je dirais comme d'habitude, comme partout où se sont commis tous les mauvais coups, en Yougoslavie, en Irak, au Donbass, en Syrie... mais comment  les gens font-ils pour marcher encore là dedans, et jusqu'à quand? J'ai la nausée quand je vois tous ces imbéciles lécher les chaussures des noirs. A tel point qu'en voyant deux passer masqués à Pereslavl, où on n'en voit jamais, j'en ai eu le coeur retourné. Il fut un temps où, si j'en croisais à Moscou, je les plaignais de se cailler si loin de chez eux. Maintenant, je m'écrie intérieurement: quoi? Ici aussi? Ils sont déjà là?
Une jeune femme métisse, très belle et très sympathique, évoque son malaise de se trouver au milieu, dans la situation actuelle, et cela me fait de la peine. Il est évident que je n'ai rien contre elle, le métissage naturel, spontané ne me dérange pas, c'est sa planification, sa propagande, son imposition par des gens qui se prennent pour des surhommes, et nous pour du bétail qu'on croise de gré ou de force, qui me révolte, c'est cette racaille "racisée" instrumentalisée devant laquelle des sociopathes pervers richissimes et leur valetaille nous demandent de nous prosterner. Je ne me prosternerai devant personne, je ne me prosterne que devant Dieu. Fasse le ciel que la Russie survive malgré tout, et que tous les démons qui nous ont organisé cela soient précipités chez leur maître en enfer.
En tous cas, c'était bien mené! Submersion de l'Europe sous les migrants. Le coup du Covid, et tout le monde à la niche avec la muselière. Et dans la foulée, la guerre inter raciale, enfin, quand je dis la guerre... Les abrutis qui se mettent à quatre pattes pour demander pardon n'ont vraiment plus qu'à poser la tête sur le billot ou à écarter les cuisses, sans doute les deux.
Jean Raspail vient de mourir, juste au moment où nous sombrons dans la plus complète ignominie. Après l'incendie de Notre Dame, c'est un signe bien sinistre. Il est allé rejoindre la France, celle qui fut et qui n'est plus. Le Mordor de Soros est en train de submerger le monde, avec ses orques noirs et ses nazguls. Que Dieu sauve la Russie. Notre dernier espoir. Comme je répondais à un Russe qui me disais que notre dernière arche prenait l'eau: sans doute, mais c'est la seule qui nous reste...





Le monde s’ouvre en deux comme un crâne brisé,
Coulent les ténèbres avec le sang versé,
Où se noient ensemble les bêtes et les gens,
De rares coupables et beaucoup d’innocents.

Et tout est bien parti, comme on l’a raconté,
Si quelqu’un commence, tout le monde s’y met.
D’abord l’on proteste, puis ensuite on se tait,
On n’a plus rien à dire, on ne sait que choisir
Prier ou se battre, rester ou bien s’enfuir.

Les ombres déchaînées ont trouvé leur visage,
C’est le vôtre, vous tous qui avez mis en gage
Votre âme petite chez le grand usurier
Qui jamais ne rendra ce que vous lui bradez
Contre l’argent pillé et contre un vain pouvoir,
Une triste revanche et dans l’océan noir
Que si facilement vous avez soulevé,
Plus sûrement que nous demain vous sombrerez.
Et plus profondément, bouffons et viragos,
Assassins et voleurs, jusqu’au tréfonds des eaux.
Pleins de cris, de noirceur et de sinistre effroi
Vous n’emporterez rien dans votre tombeau froid
Que la grise charogne où votre âme a péri,
Squelettes habillés qui offensez la vie.

Et nous dont vous broyez les humbles destinées
Nous guettons sur la mer la grande arche invisible
Dont vous ne verrez pas la lumière épanchée,
Et nous irons dedans ses flancs insubmersibles
Avec tout notre amour, nos cœurs émerveillés,
Et peut-être aurons-nous alors, de vous, pitié.

Des patriotes

J'éprouve un certain surmenage, c'est la que je me rends compte que je vieillis. J'ai besoin de solitude et de jours où je n'ai rien de spécial à faire ni de gens à voir. Ce qui ne veut pas dire que je ne fais rien. Entre les leçons des filles, celles de Skountsev, la traduction de mon livre et le reste, les servitudes quotidiennes, le jardin, je ressens une certaine tension nerveuse. J'essaie de m'éloigner des réseaux sociaux sur les conseils du père Basile. Il a du s'effrayer d'une réflexion ou j'envisageais de passer chez les vieux-croyants. Je n'y pense pas vraiment, mais je crois qu'ils auraient beaucoup à nous apporter, et que les prélats diplomates qui tournent autour des catholiques feraient mieux de regarder dans cette direction.
Hier Katia est passée me voir, elle a rencontré une fille qui s'occupe de folklore, ici, avec la communauté cosaque, et lui a parlé de nos projets. Il s'agirait de créer un centre où se retrouveraient les gens que la sauvegarde et la pratique de tout cela intéressent pour échanger, pratiquer, inviter des spécialistes comme Skountsev et aussi des personnes locales qui ont conservé des savoir-faire, pour les transmettre.
Par rapport à la maison de fous que devient le monde, à la suite des expériences progressistes, des excès capitalistes et des idéologies matérialistes, nous en sommes venues à la conclusion qu'il fallait organiser une modeste résistance passive et se rendre invisibles, sous la protection de Dieu.
Katia doit passer au tribunal pour être entrée sans masque au café français. Le nombre de clients qui se massaient sur le trottoir a attiré l'attention du chef de la police qui a brusquement décidé de faire du zèle et envoyé un subordonné passablement gêné de le faire, contrôler les contrevenants. Cela alors que tout le monde en a ras le bol, et que le masque à été imposé tardivement par le gouverneur, qui ne voulait sans doute pas être en reste. J'ai donc mis ce truc étouffant et malsain pour faire mes courses au Magnit. Les courses m'arrachent une côte, mais avec le masque encore plus.
Après cette visite et cet exploit, je m'apprêtais à travailler sur le materiel des leçons de Skountsev que j'enregistre. Mais la même Katia m'appelle pour me convier au barbecue de la famille de cosaques, les Rimm, sur leur terrain, en face du monastère Danilov. Je n'avais aucune envie d'y aller, je l'ai fait par affection pour tout le monde. Mes hôtes avaient des complexes, car leur terrain est tout ce qu'il a y a de plus vague, pour l'instant, bien qu'il y ait une partie potager entretenue. Et cela leur paraissait susceptible de choquer une Française, créature raffinée venue d'un autre monde. Ce qui me choque, c'est surtout le massacre qu'on a fait des environs autrefois pittoresques de ce monastère magnifique, comme d'ailleurs de toute la ville, mais cela ne choque pas le cosaque d'adoption Alexandre Rimm, il estime que les gens doivent pouvoir construire n'importe où n'importe quoi. Il m'a cité l'interdiction faite par les autorités de la jolie ville préservée de Souzdal de détenir des chèvres, pour que le spectacle de ces animaux rustiques ne choque pas le touriste, ce qui est le signe chez ces fonctionnaires d'une profonde bêtise, car rien ne touche plus le touriste que de voir des chèvres, et d'autre part, ma visite à Souzdal avec ma soeur m'a permis de constater que si la ville était encore préservée dans sa structure générale, on y construisait bien aussi de véritables horreurs, et cela, les emmerdeurs officiels ne le voient même pas.

Dounia et les chèvres
Natacha à fait un discours très patriote à Denis, le voisin de Katia, lui aussi invité, afin qu'il vote prochainement pour les corrections de la constitution qui rendront à la Russie sa souveraineté. La confiance des Rimm en Poutine est inébranlable. J'ai appris d'ailleurs à cette occasion que l'idée d'un démembrement de la Russie, chère aux occidentaux et aux libéraux russes, était déjà dans la tête des fonctionnaires soviétiques locaux de la région d'Ekatetinbourg, alors renommée Sverdlovsk. Comme quoi, lorsque je vois la même origine à tous ces épiphénomènes, capitalisme, communisme etc., je ne suis pas loin du compte.
Denis ne comrpend pas pourquoi il faut absolument que les filles apprennent le français, l'anglais, fassent de longeus études. "S'occuper d'une famille, c'est un travail à plein temps, pourquoi le français, pourquoi la philosophie? Et celles qui, tellement occupées à tout cela, n'ont pas de famille, elles sont heureuses?" Cependant, j'ai remarqué qu'il était béat d'admiration devant sa femme et ne faisait rien sans la consulter. C'est aussi le cas du folkloriste, très pater familias, Alexandre Joukovski...
Un moine du monastère voisin est venu nous rendre visite, le père Alexis, et comme j'avais dû mal à me lever de mon fauteuil profond sur un terrain instable, s'est écrié:"je vous en prie, ma colombe, ne bougez pas !" Il m'a vanté les vertus des prosternations orthodoxes contre les ravages de l'arthrose du genou et tenu des discours sur la grâce que malheureusement je ne comprenais pas bien, car Alexandre était passé au chant collectif de chansons patriotiques, avec la famille et les invités, chants assez kitsch, je dois dire. Cependant, ces gens sont purs, et leurs enfants normaux, épanouis, avec un vrai père, une vraie mère et des exemples héroïques, la légende épique de la Russie. Et cela malgré une évidente pauvreté qui ne semble pas affecter ces gosses, élevés dans un esprit de dévouement, d'abnégation, d'idéal et de sacrifice. C'est pour moi la démonstration concrète de la dinguerie atroce, criminelle des sociétés qu'on nous fabrique, en opposition avec ce modèle traditionnel constemment tourné en dérision.
Le père Alexis s'est réjoui de l'émergence d'une véritable communauté orthodoxe, avec des reunions de croyants unis. Le voisin, comme c'était la fête de la Russie, a monté le drapeau correspondant au dessus de son toit et du terrain des Rimm, de leurs chants patriotiques, de leurs poules, de leur chèvre et de son chevreau, de leur maison en construction depuis six ans, selon l'absence de plan et de considérations esthétiques habituelle.

Alexandre et Natacha Rimm

deux cosaques...

Sonia et Katia

la femme de Denis, Katia, avec un de leurs fils

le monastère saint Daniel

jeudi 11 juin 2020

Leçons

Il a fait chaud, étouffant et humide, ce qui déchaîne les insectes piqueurs et la pousse de la végétation. Sur le soir, un ciel fantastique nous annonçait un orage. J'ai essayé de le photographier, en regrettant de ne pas être sur le bord du lac, où le spectacle devait être à couper le souffle. Je n'ai plus le courage et l'agilité de bondir sur un vélo, ni même dans ma voiture, et encore moins de courir, à la rencontre de tels miracles, d'autant plus qu'ils sont très brefs. Le gosse d'en face m'a demandé pourquoi je prenais des photos. "Parce que le ciel est très beau". Mais personne ne lui a appris à regarder le ciel, et ainsi grandissent la plupart des gens.
Skountsev a brusquement décidé de me consacrer une heure, mais je n'arrivais à rien, parce que j'étais fatiguée par le jardinage, la chaleur, et je savais qu'allaient venir mes deux petites élèves, Marina et Sonia. Marina a plus de facilités mais elle est moins motivée que Sonia, qui me rédige des choses très complexes en français, mais prononce si mal que je ne comprends rien. Et puis, parfois, je leur demande des choses très simples, et m'aperçois avec surprise qu'elles ne les connaissent pas. Je me demande si je leur serai d'une grande utilité. Pour la prononciation, certainement, mais il y a du travail!
Marina et Sonia ne viennent jamais à la même heure, c'est en fin de journée, mais je ne sais pas exactement quand. Elles m'apportent des meringues qu'elles cuisinent elles-mêmes. Je leur ai dit qu'elles avaient peut-être un avenir tout tracé chez le pâtissier Didier! Mais cela ne semble pas entrer dans leurs projets... Dans le cours des leçons, elles font des contresens parfois si comiques que j'en prends des fous rires, et elles aussi!
Skountsev est aussi assez fantaisiste pour les horaires, c'est quand ça le prend. Cela dit, il est complètement génial, le bon côté du Covid et d'internet, c'est qu'il est disponible, et que nous pouvons travailler par Skype. Il sait très bien expliquer, faire sentir, je suis béate d'admiration. Je me demande combien de temps, une fois que je dominerai le problème, je pourrai chanter et jouer, cinq ans, dix ans? Et dire qu'autrefois, les gens apprenaient tout cela en famille sans s'en apercevoir! Quelle extraordinaire dimension cela conférait à leur vie, aucune technologie numérique ne pourra jamais donner à l'être humain ce que lui apportait ce bain de création musicale et plastique qui était son élément naturel avant que de tristes intellos de broussailles ne momifient la culture dans les musées et les écoles, en écrasant de leur mépris tout ce qui était spontané et vivant chez les peuples...
Mais peu importe le temps dont je dispose, je partirai dans l'autre monde avec ce trésor de mon coeur.
Un de mes iris des marais fleurit pour la première fois, en revanche, les autres ne se décident pas. Les iris classiques s'y mettent aussi, pour l'instant, les bleus. Tout l'hiver, j'ai balancé dans les plates bandes le café, le thé, les épluchures de légumes, et je constate que mes delphiniums s'annoncent somptueux, après être restés trois ans minables, ils deviennent énormes, ils préparent plusieurs hampes de fleurs.
Cela doit faire trois ou quatre mois que je ne suis pas allée à Moscou, ceux que j'y connais me manquent, mais j'hésite à me lancer, d'autant plus qu'avec la chaleur, je n'ai aucune envie de me promener avec un masque sur la figure, j'aurais peur de tomber suffoquée.






vendredi 5 juin 2020

Sauve qui peut.

Katia et Rita
J'ai vite profité du soleil, hier et ce matin, maintenant, c'est l'orage, à nouveau la pluie, il faudrait tondre tous les jours, l'été est ici très court, mais la végétation complètement enragée. Elle sait qu'elle n'en a pas pour longtemps sans doute... Quand le soleil est rare, on en cueille chaque rayon, les herbes de mon marécage comme moi-même, et les animaux couchés à mes pieds.
Ceux-ci sont vraiment très heureux. Curieusement, j'ai l'impression qu'ils en sont conscients. Blackos me regarde d'un air absolument dévôt, c'en est intimidant. A mon avis, avant mon arrivée, il n'avait jamais imaginé que sa vie pourrait prendre ce tour. Car lorsque je regarde la plupart des animaux que je vois chez les uns et les autres, même quand ils ne sont pas absolument maltraités, ils sont quand même plutôt négligés. Nourris quand on y pense, tolérés dans la maison ou enchaînés dehors. Je souhaite donc de tout coeur ne pas les laisser orphelins. Même le petit Monsieur n'en revient pas de son bonheur, après son enfance abandonnée. Il me suit en bondissant dans le jardin, dès qu'il me voit, il se précipite à ma rencontre en miaulant de joie. D'autant plus qu'il est aimant et tendre, cela ne lui allait pas du tout d'être seul, exposé à tous les dangers.
Katia est venue avec une amie pour notre rendez-vous numérique avec Skountsev sur Skype. Je crois qu'il nous fera beaucoup progresser. C'est bien dommage que je n'ai pas bénéficié de ses cours plus tôt, quand je travaillais encore à Moscou. Se débrouiller tout seul a des limites.
J'ai filé mon ancienne vielle à Katia, mais les problèmes qu'elle lui pose me confirment dans le bien fondé de mon achat d'une seconde vielle, celle de Vassia Ievkhimovitch, elle est plus facile à manier, et plus stable. Le son de la première vielle est peut-être plus beau, mais on ne peut pas trop compter sur elle, elle se désaccorde pour un rien.
L'amie de Katia qui s'appelle aussi Katia, a une petite fille qui n'a pas voulu me dire son nom. Je ne lui plaisais visiblement pas! Sans doute parce que je suis vieille... Souvent les enfants préfèrent les gens jeunes et beaux aux vieux débris. Elle a été très sage, à part cela, comme une image.
L'actualité me rend tellement malade, que j'essaie de prendre du champ, mais c'est difficile, car il s'agit bien d'une guerre, une guerre d'un genre nouveau, celle de féodaux mafieux contre les populations mondiales, et leurs gouvernements, quand ils tentent de résister à cette pieuvre extrêmement fourbe et dépourvue de toute espèce de morale. Maintenant, après le coup du Covid, qui a permis d'humilier et de maltraiter, de terroriser et de dresser des milliards de gens, on nous fait le coup de la guerre raciale, en excitant comme des pit-bulls les noirs contre les blancs. J'ai envie de vomir quand je vois des imbéciles agenouillés demander pardon  d'être blancs à des noirs déchaînés et glapissants qui les lynchent et les pillent. Vont-ils demander pardon, eux, pour les filles violées, les adolescents et les vieux tabassés, les sévices quotidiens dont sont victimes les Français, depuis qu'une caste qui ne se mélange, elle, jamais, les a lâchés sur nous? Les Russes n'en reviennent pas, mais il s'en trouve pour se réjouir, c'est bien fait pour nous, nous sommes des colonialistes, en revanche, quand les les pays de l'est leur crachent à la gueule, ils sont tout surpris, car c'était bien sûr pour leur bien que l'URSS les avait annexés après la guerre... Tout le monde ferait bien de s'apercevoir, comme j'en ai de plus en plus l'impression, et même si je n'ai pas la fibre américaine, que dans quasiment tous les pays, la même poignée de salopards et de malades mentaux déploie ses intrigues pour nous jeter les uns contre les autres, et faire disparaître en premier lieu la population blanche, c'est elle qui est en passe de subir un génocide. Et les Russes sont aussi visés que les autres, les choses sont juste moins avancées chez eux.
A Moscou, Sobianine est devenu complètement fou, avec les quelques électeurs inconditionnels qu'il lui reste, et qui considèrent les gens hostiles à ses mesures vexatoires et stupides, autant que suspectes et inquiétantes, comme des criminels. Il a décidé de tenir ainsi les moscovites muselés et en laisse jusqu'à la fin de l'année. Pourquoi la fin de l'année? L'épidémie disparaît en France, qu'est-ce lui permet de prédire combien de temps elle va encore durer ici? J'ai lu à nouveau la fable des dangers épouvantables de la chloroquine dans la chronique d'un prêtre russe, c'est dans le clergé qu'on fait courir ce bruit idiot?J'ai toujours chez moi ce garçon qui veut fuir la dictature numérique dans le grand nord pour se réfugier dans la forêt, afin d'échapper aux drones, mais il ne sait pas changer une bouteille de gaz, et ne supporte pas que son linge ne soit pas lavé à 90°, je me demande si, quand il bouffera des racines de chiendent, des orties et des champignons dans la forêt, il pourra faire sa petite lessive dans ces conditions. Et puis l'hiver, il va chasser? Ou gratter la neige pour trouver du lichen, comme les rennes? Un ami Français me dit que dès qu'il pourra, il viendra ici, car il ne supporte pas le spectacle du naufrage de notre pays. Je dis un ami, mais en fait, j'en ai deux, dans ce cas. Et je les comprends, j'espère seulement que nous n'allons pas tomber ici complètement au pouvoir des milliardaires satanistes, je compte sur la résistance des Russes provinciaux... Parallèlement, un Russe que je connais par Facebook me demande s'il y a des maisons à vendre ici, et combien; un type intelligent et plutôt marrant, avec le côté excentrique du Russe bon teint. Il me dit qu'il ne veut plus vivre à Moscou, que Sobianine est un malade mental, qu'il fait la vie impossible à ses administrés et que jamais il n'acceptera un vaccin bricolé par une équipe de fous furieux. D'après ce que j'entends dire, c'est à une ruée des moscovites hors de la capitale "intelligente" numérisée, que nous allons assister. Les gens ont pris conscience du caractère absolument inhumain et malsain d'une mégapole qui les met à la merci d'apparatchiks retors, ivres de cupidité et d'orgueil, ce qui est le cas de toutes les capitales du monde. Pauvre Moscou qui fut une si belle ville, une sainte ville, et qu'on a transformée en abcès de fixation de toutes les tares du pays... Il me semble que le monde entier devient un asile de fous, tout ce que nous faisons est absurde et atroce, mais il y a encore des neuneus pour croire en les bienfaits du progrès exponentiel à l'infini, c'est un dogme qui ne se discute pas chez ceux qui ne croient pas en Dieu et, consciemment ou non, servent le diable.
Avec tout cela, je ne suis pas près d'aller en France, ni même à Moscou, pour voir le père Valentin et la famille Asmus, ou Skountsev. Quand à Ferapontovo, où j'aurais voulu aller faire un tour, où je regrettais de ne pas m'être installée, c'est là bas les laissez-passer à chaque pas, les quarantaines. En fin de compte, je considère comme une opération très réussie de mon ange gardien mon installation à Pereslavl, le gouverneur de Iaroslavl n'est pas devenu complètement dingue, les gens restent normaux, les églises ouvertes, et nous avons un super évêque. Tout le monde fait semblant de respecter les ukases, et les flics font semblant d'y veiller. C'est la meilleure façon d'avoir la paix quand la société devient un asile d'aliénés.



Skountsev sur l'écran, et Chocha sur le radiateur!




lundi 1 juin 2020

Folklore on line

Hier soir, j'ai commencé, avec Katia, à prendre des cours on line avec Skountsev. Evidemment, cela nous fait chuter dans le schéma futuriste du tout numérique, mais que faire, dans la mesure où Moscou devient inaccessible, avec ses parkings payants qu'on ne peut pas régler sans avoir de smartphone ni être un génie de l'informatique, plus en ce moment les laisser-passer électroniques et toutes ces sortes de tracasseries. A toute mauvaise médaille, un bon revers, par les vertus de Skype, nous avons pu converser et apprendre avec Vladimir Nikolaïevitch, le roi du foklore cosaque. J'ai filé ma vielle Joukovski à Katia, et j'ai pris ma vielle Yekhimovitch. En fait, Katia pensait travailler la balalaïka, mais Skountsev nous a mises toutes les deux sur la vielle, je pense que nous ferons plus tard des séances balalaïka gousli. Katia a une formation musicale, pas moi, il y a des choses qu'elle comprend plus vite. 
Aujourd'hui, Skountsev m'a rappelée pour me proposer aussi des cours particuliers  pour me faire progresser. "Il faut que tu apprennes à accorder ta vielle sans aucun problème, de toutes les manières possibles, cela élargira énormément ton répertoire. Car il y a des tas de façons de le faire, selon les chansons.
- Je ne sais pas si j'ai encore les doigts et la cervelle assez souples...
- Allons, Laura, tu plaisantes? Partie comme tu es, tu chanteras encore à 90 ans..."
Il m'a dit que grâce à la structure de sa vielle cosaque, il avait compris que les chants vieux croyants avaient un isson byzantin dans les temps anciens. Il a ajouté ce bourdon aux chants vieux-croyants, et ça marche, l'isson s'adapte comme s'il avait toujours été là. Des vieux-croyants de Iaroslavl lui ont confirmé que cela avait bien été le cas, mais qu'ils avaient "oublié". Je n'ai malheureusement pas enregistré tous les aspects techniques de ses recherches là dessus, car j'entends assez mal sur les portables, et le mien n'est pas terrible. Mais il ressort de notre entretien, que tout ce qui m'intéresse dans la vie, et dans la Russie, c'est ce que je partage avec Skountsev et ses pareils. Avec tout ce que ce domaine recoupe, évidemment, l'orthodoxie, la nature, la littérature, l'histoire.  La civilisation numérique, comme le capitalisme ou le communisme et le consumérisme, je n'en ai rien à foutre, je ne comprends même pas comment font les gens qui vivent uniquement dans ces dimensions-là pour ne pas se suicider. J'aimerais voir tout cela s'effondrer dans un gouffre de feu, là où est la place de ce genre de choses, qui font tant de victimes et engendrent tant de laideur et de terrifiante, criminelle bêtise. A l'église, au bord du lac, ou avec Skountsev, je suis dans mon élément, je sors de la maison de fous, je raccroche avec la Tradition, avec la prière et la poésie, le conte et l'épopée, tout ce qui est beau et noble et nous fait dépasser le niveau de la merde. Et peu importe que cela passe par Skype. Dans un sens, c'est même un beau pied-de-nez à tous les fous furieux qui nous font la vie sinistre.


la chanson sur laquelle nous travaillons