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mercredi 26 juillet 2023

L'étang

 


Trombes d'eau. Mais j'ai eu le temps de partir me baigner à l'étang d'un village, à un quart d'heure vingt minutes de chez moi. C'est la deuxième fois seulement que j'en ai la possibilité. Il faisait très doux, mais l'eau n'était pas très chaude, je me suis attardée autant que j'ai pu, savourant le silence, la paix, la solitude, contemplant un rapace qui tournait dans un ciel nacré, et puis l'église que l'on voit très bien, quand on s'éloigne de la berge, une église que je dirais du XVII°, ou peut-être début XVIII°, avec des murs blancs et des coupoles argentées. Je l'ai connue en ruines, et je rêvais de la voir restaurer, c'est sans doute grâce au monastère saint Nicétas que c'est chose faite. En revanche, les maisons moches ont surgi comme des champignons, avec les auvents en plastique et toutes ces sortes de choses. Le pire, c'est que la vue sur l'étang quand on arrive, et qui devait composer un merveilleux tableau russe, est tranchée par une horrible palissade rouge, derrière laquelle on a planté n'importe comment des arbres disparates qui n'auront pas la place de pousser. La cerise sur le gâteau de tout ce massacre est constituée par deux cigognes factices. Sur la partie en grillage qui jouxte l'étang, un écriteau prie les visiteurs de laisser l'endroit propre, ce qui est naturellement la moindre des choses. Le jardin lui-même, bien qu'immense, est tondu à mort. Un jardin qui dit à la nature, au cosmos, à la création: "Ote-toi de là que je m'y mette", comme d'ailleurs l'ensemble des civilisations nées de la modernité. Même les arbres véritables y semblent aussi factices que les cigognes. 





On me fait le reproche de ne pas aborder les vrais problèmes, dont dérive le mauvais goût qui suscite mes réactions répétées et peut-être lassantes, mais il me semble que sur ces raisons je me suis largement penchée, car cela ne me paraît pas une question accessoire, c'est un symptôme. Je ne me répéterai pas ici, je me contenterai de placer le libellé "mauvais goût" a toutes les chroniques qui en parlent!

L'équipe de Gilles, des Arméniens, m'ont fait quelques derniers travaux, surtout de plomberie, car c'était la cata complète. Tout cela pour un prix si modique, en comparaison de celui de tous ceux qui ont travaillé chez moi, bien ou mal et plutôt mal que bien, que j'en suis restée sans voix. "Ils n'ont aucune vergogne", m'a dit l'artisan Gueorg.

Le soleil revenant vers le soir, j'ai fait un tour parmi mes astilbes, que je ne vois pas fleurir, avec ce temps pourri, et j'ai aperçu, sur l'écrin de leurs plumettes roses, le bijou mordoré d'un scarabée vert.



En complément de ce que j'ai dit dans ma chronique précédente, voici l'article de Boris Karpov sur Strelkov: https://rusreinfo.ru/fr/2023/07/les-raisons-de-larrestation-digor-strelkov/

Je ne dis pas que je sois 100% d'accord, je pense que Strelkov a été très maltraité, d'une manière générale. Personnellement, j'ai pris le parti, depuis le début de l'intervention, de faire confiance au gouvernement, une confiance relative, conformément à ce que j'ai dit dans l'avant dernière chronique. 

Peskov a démenti le bombardement de l'église à Odessa. Ce sont des missiles de défense anti aérienne ukrainiens qui sont tombés dessus, intentionnellement ou non. Les églises ne font pas partie des objectifs des bombardements russes... 

Sur facebook, ce post qui ne manquera pas d'intéresser les orthodoxes autant que la cathédrale bombardée, n'est-ce pas?  

Le métropolite Longin a été victime d'un accident vasculaire cérébral. L'un des centaines d'enfants dont il s'occupe en bon père de famille dans son orphelinat a réussi à venir secrètement à l'hôpital pour être auprès de lui. Les terribles pressions auxquelles l'UPC, ses évêques, ses prêtres et son peuple sont aujourd'hui exposés par leur gouvernement ukrainien, ont un impact important sur le saint évêque, ce qui affecte sa santé. En particulier, on essaie de toutes parts de l'empêcher de s'occuper de ses 450 enfants abandonnés.
Mentionnez le métropolite Longin et ses pauvres orphelins dans vos prières.


Ici, la première partie d'un film sur l'évêque Longin, que j'avais sous-titré à l'époque:


mardi 25 juillet 2023

Parapluie

   


Cette année, nous n'avons pas d'été, le printemps attardé se mue en automne précoce. On annonce de la chaleur pour la fin de la semaine, mais avec de la pluie, il pleut tellement que je ne profite pas de mes fleurs, lesquelles sont couchées par les averses. Hier, j'ai essayé de trouver un parapluie, il n'y en avait pas dans tout le centre commercial du grand Magnit, même là où l'on vend des foulards, sacs, lunettes, bonnets, chapeaux, gants, et où l'on pourrait s'attendre à trouver ce genre d'accessoires. Je suis allée au marché Slavianski, à cause de la pluie, presque toutes les échoppes étaient fermées. Un bonhomme, du seuil de la sienne, me voit errer et me demande ce que je cherche, et qu'il n'a pas, et hurle à la cantonnade: "Hé, qui vend des parapluies par ici?

- Personne!" lui répond-on de loin.

Dans cette ville où il pleut tout le temps, pas moyen de trouver un parapluie!

Dans ma quête de cet objet rare, mais néanmoins utile, je suis tombée sur trois adolescentes, casquettes américaines, percings, qui me regardaient fixement. "Bonjour, me dit l'une d'elles, j'ai adoré votre livre, vraiment, nous sommes contentes de vous avoir rencontrée, et nous vous souhaitons une bonne journée!"

J'étais si profondément touchée! Car ce livre de jeunesse, terminé dans ma vieillesse, me paraissait justement devoir plaire aux jeunes... Et puis, quelle gentillesse. Les gens ici sont très gentils, je m'en émerveille à longueur de temps.

Ce matin, je suis tombée sur un post qui m'apporte des lueurs sur l'affaire Strelkov. Il faut savoir que Strelkov et Prigogine ne sont vraiment pas copains, et Prigogine l'a grossièrement insulté comme il sait bien le faire. Strelkov a donc certainement été particulièrement ulcéré par la "trahison" de ce dernier, si vite pardonnée. Or voici le contenu de ce post: 

Un pote au téléphone :
" T'as vu le prigo et ses wagner !!? Ils vont encadrer l'armée biélorusse , le gars garde tous ses contrats avec l'état russe ainsi que ses business en Afrique ! Tu trouves pas ça louche ? Ça sent quand même le méga Kompromat non ?'
En effet c'est ce que je pense depuis le début de cette histoire : une partition jouée a 2 pour démasquer les traités, reprendre totalement en main l'appareil d'état et redisposer Wagner ( qui avait fini ses missions sur le front ukrainien) en Biélorussie....au moment où Louka ( qui arrive aujourd'hui a Moscou) vient de signer un décret autorisant son armée a intervenir a l'extérieur.....

  En effet, et si c'est le cas, Strelkov est héroïquement arrivé dans cette opération d'opritchniks comme un chien dans un jeu de quilles. Certes, c'est plutôt de la basse politique, mais qui avons-nous en face? A quel coup tordu n'avons-nous pas eu affaire?

Certains orthodoxes sautent sur la malheureuse histoire de l'église bombardée à Odessa. "Même Hitler n'aurait pas fait ça!" Mais outre que, si ce sont bien les Russes qui l'ont fait, c'est certainement fortuit, car ils n'ont absolument pas intérêt à s'aliéner les orthodoxes persécutés par le gouvernement ukrainien, ce genre de personne est resté tout à fait silencieux devant la réquisition de la Laure de Kiev, la dispersion de ses reliques et de ses icônes en Europe, l'arrestation du métropolite Paul, tout cela ne provoque aucune indignation. Qu'il est donc confortable, le fauteuil de la bien pensance, on s'y affale d'autant plus volontiers quand on l'avait quitté un moment. Nager à contre-courant, c'est dur.. 

lundi 24 juillet 2023

Entre deux tchékistes

   A l'intention de ceux qui voudraient me troller sur un ton de procureur, avec un aplomb merveilleux et la certitude en béton de leur bon droit absolu, je vais mettre quelques détails au point. 
  Si j'ai choisi mon camp, je ne suis pas à l'abri des erreurs de jugement, comme tout un chacun, et du reste, il m'est arrivé d'être déconcertée par la politique russe, et je l'ai dit bien souvent. Cela m'arrive encore, et du reste, ma conviction profonde est que selon l'expression du psalmiste, il ne faut pas "mettre sa confiance dans les princes et les fils des hommes, en eux il n'est point de salut". Du moins ne pas mettre sa confiance absolue, car il faut bien aussi quelquefois faire une confiance relative, on n'a pas le choix. Dans l'occurrence actuelle, j'ai fait le choix entre ceux en lesquels j'ai une confiance relative et ceux en lesquels je n'ai absolument aucune confiance, aucune, sur la base de ce que j'ai observé depuis des années, et non sur celle de l'hypnose médiatique constante, et aussi peut-être de complexes, rancoeurs ou intérêts personnels plus ou ou moins conscients, qui leur vaut encore des partisans assez zélés pour m'interpeller sur mon blog. Non seulement je n'ai aucune confiance, mais je les sais ennemis de tout ce qui m'est cher, et qui vaut pour moi la peine de vivre et de mourir, des ennemis particulièrement fourbes, vils et sans scrupules.
   Personne ne fait ici pression sur moi d'aucune façon. J'ai été menacée une fois, ce n'était pas par les Russes. Insultée, pas non plus par eux. Personne ici ne fait mon procès ricanant ni ne cherche à m'intimider. Alors que ce fut souvent le cas en France, depuis que je me suis retrouvée à la fac, et même un peu avant, puisqu'un prof de gauche qui me notait mal à cause de mes opinions, était allé contester mon excellente note de français au bac, l'année 69 qui suivait la première révolution de couleur woke du XX° siècle, celle qui nous a livrés à une meute de médiocres intellos hargneux, avides de tout mettre au niveau de la merde, le seul qui leur fût accessible.
  A la fac elle-même, une prof qui m'avait prise en haine, parce que je ne voulais pas participer aux conversations sur la lutte ouvrière ou la libération de la femme, m'avait refusé l'unité de valeur au contrôle continu. Fort heureusement, le jour de l'examen, cette créature des ténèbres était malade, et j'avais eu affaire au lecteur soviétique, que je faisais rigoler et qui me traitait d'anarchiste. Comprenant immédiatement le problème, il m'avait demandé de parler d'Ivan le Terrible d'Eisenstein, sur lequel j'avais été intarissable, ce qui m'avait valu la super note, car même les plus communistes des autres profs n'y trouvaient rien à redire. 
  A noter que la militante de base qui n'avait pas le temps de travailler, à cause de sa lutte politique, avait ses examens d'office.                     
  A l'époque, je défendais les dissidents russes, ce n'était pas du tout à la mode, mais ceux qui m'en faisaient grief sont devenus aujourd'hui les russophobes les plus acharnés, il faut dire qu'ils étaient souvent trotskistes. Je me souviens d'une étudiante trotskiste qui nous avait poursuivies, ma meilleure amie et moi, en nous injuriant jusqu'à l'arrêt du bus, parce que nous portions les croix que nos grands-mères nous avaient offertes pour notre communion solennelle. La fac était une enclave totalitaire hideuse dans un pays hédoniste inconscient qui ne comprenait pas où on le conduisait. Tous les méchants petits boutonneux que j'y voyais alors, et leurs descendants, sont au pouvoir à présent. Dans tous les domaines de la culture, de la politique et des médias, ils ont pendant cinquante ans, soigneusement séléctionné leurs pareils en excluant les autres, en les ostracisant et les calomniant.
  Pourtant, moi, je n'ai pas varié, je ne suis pas communiste, surtout pas trotskyste; je reste russophile. Monarchiste, tout en sachant qu'une restauration est peu vraisemblable d'ici des siècles, et plutôt persuadée que nous allons vers la fin du monde, les dommages causés à l'humanité par le capitalisme matérialiste et progressiste, et ses divers dérivés et leurres idéologiques, étant, je le crains, assez irréparables, même ici. Actuellement, la forme la plus stupide, la plus révoltante, la plus ignoble, la plus néfaste de cette hydre ne me paraît pas se manifester en Russie, mais précisément dans ce qu'une certaine catégorie d'imbéciles incurables appelle "les pays civilisés". La Russie n'est honnie par ces civilisés que parce qu'en fin de compte, ils n'ont toujours pas réussi à s'emparer du butin de 17. 1917. Cela leur fait beaucoup de peine. Et puis les idéaux russes sont la négation des leurs, de leurs soi-disant "valeurs" qui sont des anti valeurs. Même communistes, les Russes n'ont pas leur mentalité de merde. Comme disait Alexandre Panarine, les Russes, au fil des décennies, avaient russifié l'horrible truc et l'avaient rendu à peu près supportable.
  Personne ne fait pression sur moi, je n'écris pas entre deux tchékistes, et personne ne me soudoie. Je n'ai jamais touché un sou de Poutine, je n'ai même pas obtenu de lui mon passeport russe sur un plateau d'argent, comme certaines personnalités du spectacle, je me suis débrouillée pour avoir mon permis de séjour à travers la procédure habituelle, et n'ai pas encore entamé celle de la nationalité, parce que j'ai la flemme terrible et la phobie des démarches administratives.
  Voulant me mettre dans l'embarras, on me demande "pourquoi je ne parle pas de l'arrestation de patriotes comme Strelkov"; au moment où j'ai écrit ma dernière chronique, je n'étais pas au courant, mais je ne suis pas sûre que j'en aurais parlé, parce que j'ai besoin de digérer les choses et de me faire une opinion avant de l'exprimer. Parlons-en, voici ce qu'en dit Olivier de Hangest, banni définitivement du réseau civilisé et démocratique bien connu et seul autorisé: https://vk.com/wall86797691_2068 
 

  Je suis décontenancée moi-même, mais ce n'est pas la première fois que cela m'arrive. Au moment du covid, je l'ai été souvent, et je me suis aussi demandé pendant des années, pourquoi la Russie n'intervenait pas pour défendre le Donbass, dont, depuis des années, je savais le martyre. Cela dit, pour les gens bien ou mal intentionnés, je n'ai pas la prétention d'être une politologue, une kremlinologue, un expert, loin de là, et je ne me donne pas pour propos de faire un bilan exhaustif quotidien de la situation ici. Pour cela, il est d'autres blogs beaucoup plus qualifiés que le mien. Je suis un témoin qui réagit avec sa sensibilité, au jour le jour, et cherche à comprendre. Pour certaines choses, ça y est, il y a longtemps que j'ai compris, et je ne pense pas qu'on puisse me faire changer d'avis. Et pourtant, cela m'arrive. Ainsi, j'ai longtemps cru que les Américains étaient les chevaliers blancs de la démocratie, cela m'a complètement passé dès la guerre du Golfe. La suite n'a fait que me confirmer dans la certitude que c'était surtout eux, le problème.
  Donc, on a arrêté Strelkov, et c'est fâcheux, j'aime bien Strelkov. Pourtant, je ne pense pas qu'il sera sanctionné très fort, en tous cas je l'espère. J'attends de voir ce qui va suivre. Et d'en savoir plus long sur ce qui a précédé. 
  En dehors de Strelkov, dans la vie courante ici, nous sommes libres comme l'air, personne ne nous emmerde, ce n'est déjà pas mal. S'il y a des manifs, on ne défigure pas les gens, on ne leur arrache pas un oeil, ou la mâchoire, ou la main, comme on l'a fait en France pour tant de gilets jaunes. A part le mondialiste Sobianine à Moscou, personne n'a fait régner la terreur au moment du covid. Les malades étaient soignés. Les restaurants, les cafés, les exploitations agricoles fonctionnent et les petits patrons ne sont pas acculés au suicide ou à la fermeture. On pratique librement sa religion, sans être en butte à toutes sortes de quolibets ou de provocations, sans incendies d'églises ni destructions de calvaires ou de statues. Je connais plein de libéraux très hostiles au gouvernement, apparemment, personne ne les empêche de parler. Une amie de mon âge venue ici m'a dit: "Je me sens libre et en sécurité". C'est-à-dire qu'en France, elle ne se sent pas libre et pas en sécurité, et quand on n'est pas en sécurité, d'ailleurs, on n'est pas libre. Quand la canaille fait la loi, on rase les murs. On n'ose plus sortir son chien ou se promener le soir.
  Que pensent les procureurs de service des ennuis que l'on a faits à maitre Virginie de Araujo-Recchia, arrêtée devant ses enfants, après perquisition à son domicile? Du sort de Julien Assange? Des journalistes et médecins à contre-courant calomniés, persécutés, acculés à la misère, à l'exil? Des journalistes et députés ukrainiens assassinés ou arrêtés, et cela depuis des années, bien avant l'intervention russe? Des gens grillés dans la maison des Syndicats, à Odessa? Des prêtres et des fidèles molestés, parfois assassinés? Des viols et des tortures des bataillons punitifs, des bombardements de civils, soigneusement ignorés pendant huit ans par les médias officiels? Des gens qui sont attrapés au lasso pour être envoyés au front, où leur espérance de vie est de quelques jours? Qui commet des crimes contre l'humanité, qui sera peut-être jugé un jour prochain? Pas sûr que ce soit Poutine, et s'il mérite de l'être, alors en toute justice, il ne faut surtout pas qu'il soit le seul, ou qu'il le soit par des gens qui sont cent fois pires que lui. Si je parle d'inversion accusatoire, c'est que j'ai reconnu, par exemple, des vidéos sur les exactions ukrainiennes au Donbass qu'aucun média de grand chemin n'aurait fait passer à l'époque, et qui sortaient brusquement de l'oubli pour être attribuées aux Russes, j'y ai même vu la preuve que ces infos avaient été connues et délibérément étouffées. Je dirais que jusqu'au Donbass, en 2014, je pensais que nos médias donnaient une interprétation orientée des faits, mais j'ai compris alors qu'ils les passaient sous silence, et recouraient aux reportages fabriqués et aux calomnies, qu'on ne pouvait leur accorder aucun crédit.
   

mardi 18 juillet 2023

Les roses du métropolite

 


Je sens arriver le moment où la maison d'oncle Kolia va être saccagée. J'ai vu partir dans une benne les humbles vestiges de sa vie, j'ai même récupéré un baquet de bois, malheureusement irréparable, mais comme m'a dit Ania, cela peut servir à planter des fleurs... 

J'ai souvent photographié et dessiné cette jolie maison. Elle venait de la campagne, on l'avait démontée au village et remontée ici. J'écoute le coeur serré les bruits qui annoncent son éxécution, et la voix du propriétaire ne me laisse guère espérer de miracle. A mon avis, ce n'est pas un poète.

Au café, j'ai discuté de ce genre de choses avec la sensible Iana. Elle me disait que Sobianine avait tué Moscou, et que la plupart des architectes à l'oeuvre dans cette ville étaient des fils d'apparatchiks totalement dépourvus de talent mais ni d'arrogance, ni de prétention, ce qui ne m'étonne guère, au vu de l'OVNI de verre dont j'ai déjà évoqué la présence aussi hideuse qu'indiscrète. La veille, à la réunion des pèlerins, une dame se demandait et me demandait ce qui s'était passé, quelle étrange mutilation intérieure avait privé les gens de toute espèce de sens esthétique, et par là même bien souvent de sens poétique et de perception du spirituel. Ils ne voient même pas où est le problème. Pourtant, parfois, la mémoire génétique laisse arriver un être humain normal parmi les mutants. Mais beaucoup de mal a été fait, partout. 

Le métropolite Paul, recteur de la Laure de Kiev, a été emmené en détention provisoire par les autorités scélérates et antichrétiennes du pays 404. Voici ce qu'écrit la journaliste Marina Akhmedova:

Le recteur de la Laure des Grottes de Kiev a été transféré de résidence surveillée à domicile en détention provisoire, après une demande de caution d'un montant énorme, 33 millions de grivni. Presque 1 million de dollars. Il a encore plaisanté dans sa cage du tribunal que maintenant, il n'était plus Mercedes (c'était le surnom qu'on lui donnait) mais Tesla, tout le temps avec un bracelet, et celui-ci se décharge. A sa sortie sous escorte du tribunal, pour aller en détention provisoire, il a confié sa croix et sa crosse à son avocat. L'avocat lui a baisé la main. 

J'aurais bien aussi, aujourd'hui, baisé la main de Paul. Qui aurait su, qui aurait su que c'est précisément  lui, homme d'affaire qu'on affublait du sobriquet de Mercedes, qui aurait les reins si solides. Que justement lui, le pragmatique Paul, aurait les reins plus solides qu'Onuphre.

En 2010, flânant dans la Laure, je rencontrai le père Paul par hasard. Je lui pris une interview et on me le reprocha depuis l'Ukraine, après sa publication, Paul paraissait trop bien, dans mon article, nous avions parlé des roses de la Laure, de son jardin bien aimé, et il m'avait semblé alors que Paul lui-même avait des fleurs et un beau jardin dans le coeur. Et on me disait: "Parle-lui de sa Mercedes! Parle-lui de sa montre! Parle-lui de ses millions!" Mais je ne savais rien de tout cela, j'avais vu la Laure, les roses, le jardin, et au milieu de tout cela, un prêtre à la conversation intéressante. Et je ne pouvais pas imaginer ce jour-là, assise devant lui, qu'il deviendrait le principal héros et martyr de l'Ukraine.

Il a dit depuis sa cage, que sa mère n'avait pas à avoir honte de lui, qu'on le jugeait pour sa foi, et non pour un crime. Et lui-même n'en veut à personne, mais remet les enquêteurs et le procureur dans les mains de Dieu. Ce sont là des paroles terribles dans la bouche de Paul. Car à présent, il n'est plus seulement un prêtre, c'est un martyr. Il est proche de Dieu. Mais ni les enquêteurs, ni les procureurs ni ce qui tient lieu maintenant de président à l'Ukraine ne redoute pour l'instant ces mots, car ils n'en connaissent pas la signification. Mais moi, hier, j'aurais baisé la main de Paul.

https://youtube.com/shorts/QIsx43-t4J0?feature=share

Un ami russe sur VK m'envoie dans la foulée ce commentaire:  À propos de la protection des valeurs européennes par l'Ukraine. Je regarde souvent la chaîne Khodorkovsky media en russe : sur cette chaîne se produisent des représentants de l'élite culturelle "russe" ("les navalnistes"). Leur discours est beaucoup plus radical que celui de l'Occident (je juge sur la chaîne LCI). Parmi les "valeurs occidentales" défendues par l'Ukraine, selon les intellectuels "russes", le CHRISTIANISME est en premier : L'Occident est le bastion du christianisme du monde (sic !) et l'Ukraine est l'avant-garde des chrétiens contre les satanistes de Poutine !

Ce qui me dégoûte particulièrement dans la mafia qui nous dirige et son golem ukrainien, c'est sa duplicité cynique, sa fourberie vile, ce perpétuel recours aux larmes de crocodile. On voit actuellement le souci qu'a le gouvernement ukrainien du christianisme. Dans la même veine, on clame dans la presse vendue que les Russes castrent leurs prisonniers, alors que ce sont les Ukrainiens qui ont mis en oeuvre cette pratique. Cela s'appelle l'inversion accusatoire, un procédé particulièrement indigne. J'avais moi-même constaté que Khodorkovsky manipulait son public, avec un reportage visiblement bidon cherchant à prouver au libéral russe de base que l'insécurité en Europe était un mythe, et quand j'avais affirmé le contraire dans un commentaire, je m'étais faite injurier par des gens qui de toute façon écoutent seulement la propagande occidentale ou pro occidentale, et l'on me soupçonnait de ne pas être "une vraie Française".A quoi le même ami me répond (en français): 

Je connais très bien le public cible de Khodorkovski media : c'est l'ancienne élite culturelle et scientifique de l'URSS ou les héritiers de cette élite. À l'époque de l'URSS, cette caste (en russe elle s'appelle "интеллигенция") avait d'énormes privilèges et ils ont joué le rôle de juges de tous les autres. Leur image du monde a toujours été très simple : en Russie vit "le peuple russe maléfique", mais il y a des intellectuels qui sont porteurs du bien ("les rayons de lumière dans le royaume des ténèbres"). Ces personnes ont reçu une bonne éducation, mais cela ne les empêche pas du tout d'appeler le noir blanc si cela confirme leur statut de "rayons de lumière". Après tout, il est évident pour toute personne saine d'esprit que la politique de l'Occident n'a pas de priorité pour la protection des valeurs chrétiennes : aucun chef d'état occidental ne le dit  (sauf peut-être Orban) et l'Occident n'exige certainement  de l'Ukraine aucune "protection des valeurs chrétiennes". Mais cela n'empêche pas les intellectuels "russes" de penser dans une image du monde qui n'a aucune corrélation avec la réalité. Votre exemple est une belle illustration de ce dont je parle : si vous pensez quelque chose qu'une française "ne devrait pas penser", par conséquent, vous n'êtes pas une vraie française, pour eux tout est simple !

Cette élite correspond en tous points à la nôtre, je veux dire à celle de la France. C'est le même public.

Et sur ces entrefaites, Nicolas Bonnal m'envoie un article fort intéressant d'Alexandre Douguine. Le pont de Crimée et le destin de la Russie | Геополитика.RU (geopolitika.ru)

La révolution par le haut peut empêcher la révolution par le bas.

À propos de la nouvelle attaque sur le pont de Crimée. Remarquez l'entêtement forcené de l'ennemi. C'est la marque de fabrique des Malorossiens. Mais aujourd'hui, c'est de mauvais augure.

Ils ont commencé à bombarder Donetsk en 2014 et ne s'arrêtent pas un seul jour.

Ils ont attaqué le territoire d'anciennes régions russes - Belgorod, Koursk, Briansk - et continuent.

Ils ont commencé à tuer des Russes par des attaques terroristes, et ils le font encore et encore.

Ils ont attaqué des installations nucléaires, et ils le font encore et encore.

Il en va de même pour le pont de Crimée. Tant que l'Ukraine existera avec cette population folle et ce régime maniaque, il est tout simplement stupide et irresponsable de penser que son comportement changera. À mon avis, il faut mettre fin à la simulation d'une vie paisible en Russie, reporter les élections (nous avons déjà élu Poutine, et toute autre personne ne l'est évidemment pas) et passer à une mobilisation totale.

Les changements de personnel sont inévitables ; les retarder devient un processus suicidaire. Nous avons affaire à un ennemi complètement fou, extrêmement agressif et dément. Et il a l'Occident derrière lui. Il n'y a pas de remède à la rage.

Et bien sûr, nous devons encore et toujours nous tourner vers les causes.

Qui a préparé et réalisé l'effondrement de l'Union ?

Qui l'a applaudi et en a profité ?

Tous sont responsables de la catastrophe dans laquelle nous nous trouvons déjà et qui, en fait, ne fait que commencer.

L'élite russe actuelle a été formée dans les années 90. Elle est composée de criminels historiques.

Le libéralisme est un crime contre la Russie. Poutine a commencé à changer cet état de fait, mais pendant 23 ans, y compris le SWO, 5 % des libéraux se sont échappés, 0,000001 % ont été punis ou expulsés de force, 15 % ont changé d'opinion pour devenir patriotes (sincèrement ou par nécessité, peu importe). Et le reste des complices (les libéraux) sont à leur place. Aujourd'hui, ils entravent de toutes leurs forces le processus de transition du pays vers l'armée, les réformes patriotiques et la renaissance de la civilisation.

Gorbachov et Eltsine, longtemps maudits par le peuple et l'histoire russe, ne le sont pas encore pour l'élite. La Perestroïka et les réformes des années 90, qui pour le peuple et l'histoire sont une trahison et une catastrophe, y compris pour toutes les figures du premier plan de l'époque, sont pour l'élite "l'âge d'or" et "le début de l'histoire de la réussite personnelle". Nous sommes aujourd'hui en guerre acharnée contre 1991, contre Gorbatchev, contre Eltsine, contre cette Anti-Russie qui s'est d'abord renforcée en Russie même.

Sans cette Anti-Russie russe, il n'y aurait pas d'Anti-Russie en Ukraine et dans d'autres États post-soviétiques, pas d'Anti-Russie pop des Pougatchev et des Galkin, pas d'Anti-Russie des migrants scalpant les Moscovites.

Vous ne pouvez pas vaincre les conséquences sans éliminer les causes qui ont conduit à la catastrophe.

Autre chose : ce qui se passe en Russie n'est-il pas une "guerre civile latente" ?

D'un côté, le peuple et l'armée, qui, après la mobilisation, est presque la même chose. De l'autre côté, les tours libérales qui persistent à s'opposer à toute nouvelle avancée dans le sens du patriotisme.

Et seul Poutine empêche la situation de passer de la phase latente à la phase ouverte.

N'était-ce pas là le but de la mutinerie de Wagner ? Elle n'aurait pu être et n'a été éteinte que par Poutine, le fusible de la guerre civile. Il est légitime non seulement du point de vue du peuple, mais aussi du point de vue de la volonté du ciel, du point de vue de la Providence. Mais les élites encore libérales ne le sont pas. Elles ne sont légitimes d'aucun côté.

Le début de la NWO a été le moment de l'invasion parabolique du début supérieur de notre histoire, car le peuple russe a été créé à l'origine pour l'avenir - pour la bataille finale avec la civilisation de l'Antéchrist. Cette bataille commence maintenant.

Poutine, qui se tient au-dessus de la mêlée, ne peut pas sacrifier le peuple et le front.

Il ne veut pas sacrifier l'élite.

Théoriquement, une nouvelle élite peut être créée, et même rapidement, mais un nouveau peuple est impossible par définition, bien que les libéraux des années 90 y aient sérieusement pensé, en exterminant et en séduisant lentement les anciens.

Les guerres civiles ont leur propre logique inexorable. Une révolution par le haut peut empêcher une révolution par le bas. Et la révolution d'en haut peut être créative, tandis que la révolution d'en bas détruira tout. Mais les conditions préalables sont précisément créées par le sommet - sa politique aliénée de la société, compradore, exploiteuse, irresponsable et à courte vue.

La situation devient de plus en plus aiguë : soit une révolution par le haut, soit une guerre civile.

Agir avec fermeté ne signifie pas qu'il faille procéder immédiatement à une frappe nucléaire. Nous devrions essayer d'autres mesures qui n'ont pas encore été déployées, à savoir

  • l'élimination drastique des agents ennemis des postes clés de l'État,
  • un remaniement du personnel,
  • lancer une véritable mobilisation de la société,
  • cesser de dire que "nous avons été trompés", éliminer purement et simplement cet argument, car seuls ceux qui croient peuvent être trompés, mais c'est un crime de croire l'Occident,
  • d'abolir la paix dans le pays et
  • et de déclarer la guerre dans le pays.

Qu'est-ce que l'état d'urgence (Ernstfall) ? C'est la fin du temps de paix et de ses règlements et le début du temps de non paix. Pour tout le monde, et pas seulement pour les habitants des nouvelles régions ou de la région de Belgorod. En temps de paix, les règles d'urgence s'appliquent : un danger menace le pays, l'ensemble de la société, l'ensemble de l'État, et tous les moyens sont bons pour le repousser.

Et seulement si tout cela (et nous n'avons même pas encore commencé) ne suffit pas, alors nous devrions envisager la possibilité d'attaquer l'ennemi avec des armes nucléaires.

C'est ce que craint le régime de Kiev : que nous cessions de divaguer et que nous commencions à le combattre réellement avec des moyens conventionnels. Il tombera alors. C'est pourquoi l'Occident, par l'intermédiaire de ses agents - et qui sont les libéraux russes, sinon des agents occidentaux ? - et nous incite à passer immédiatement ( !) à un scénario extrême (ou plutôt, craignant les conséquences au dernier moment, à ne pas passer à l'action).

Ce n'est que sous l'état d'urgence que l'on détermine qui détient la véritable souveraineté. Le souverain qui déclare l'état d'urgence et qui prend des décisions dans ses conditions, en s'appuyant non pas tant sur la loi que sur la volonté et l'esprit. Le sujet ne naît que dans l'état d'urgence. Dans les autres cas, il s'agit d'un sujet conditionnel (soit un sujet, soit un objet), et seul l'état d'urgence met tout à sa place.

Traduction par Robert Steuckers

Or justement, j'ai eu une conversation avec Dany sur le fait qu'en dépit de la superiorité russe dans cette guerre, elle ne prend pas fin, on continue d'envoyer en masse à une mort certaine des Ukrainiens capturés au lasso, des soldats russes sont tués, de nombreux civils jusqu'en Russie même, les civils sont pris en otages par les ukro-otaniens qui n'hésitent pas, depuis 2014, à les exterminer, ce sont pour eux des sous-hommes surnuméraires, l'Eglise aussi est prise en otage depuis cette époque, et persécutée plus que jamais. "Ce sont des mafieux, me dit Dany, les mafieux sont capables de tout, et s'ils perdent, d'autant plus. Nous ne savons pas à quels chantages ils recourent, tous les moyens sont permis." Une partie des Ukrainiens sont des Russes, et la partie enragée a été dressée contre la Russie comme un pit-bull, ses réflexes sont irrémédiablement conditionnés.

J'avais depuis longtemps l'intuition que la "démocratie" était la porte ouverte à la ploutocratie et à son atroce dictature, quelle dictature peut-être plus atroce que celle des riches dépourvus de toute conscience et de toute culture? Et ces riches psychopathes qui se croyaient les maîtres du monde voient leur projet de mondialisme transhumaniste compromis...

Valérie Bugault donne à mon intuition le cadre de sa science et de sa compréhension dans cette vidéo très intéressante. Savoir où nous en sommes peut nous permettre de réagir correctement, ou simplement nous éviter la honte de prendre leurs horribles vessies pour des lanternes: 







Настоятеля Киево-Печерской лавры перевели из-под домашнего ареста в СИЗО, запросив в качестве залога огромную сумму - 33 миллиона гривен. Почти миллион долларов. Он ещё шутил в клетке в суде, что теперь он не Мерседес (такая у него была кличка), а Тесла - все время с браслетом, а тот разряжается. Уже выходя под конвоем из суда, чтобы отправиться в СИЗО, он передал крест и посох своему адвокату. Адвокат поцеловал его руку.

Я бы тоже сегодня поцеловала Павлу руку. Кто б знал, кто б знал, что именно у него, хозяйственника, человека, которого дразнили Мерседесом, окажется такой хребет. Что именно он, прагматичный Павел, будет иметь хребет крепче, чем Онуфрий.

В 2010 году я, гуляя по Лавре, случайно встретила отца Павла. Я взяла у него интервью, и меня ругали с Украины после того, как оно вышло - слишком хорошим у меня получился Павел, мы с ним говорили о розах в Лавре, о его любимом саде, и мне тогда показалось, что у самого Павла в душе - тоже цветы, красивый сад. А мне говорили - "Про Мерседес с ним поговори! Про часы! Про миллионы!". Но я ни о чем этом не знала, я видела лавру, розы, сад и посреди всего этого интересного для разговора священника. И я даже думать не могла в тот день, когда сидела напротив него, что он станет главным подвижником и мученником Украины. 

Он сказал из клетки, что матери его нечего стыдиться, судят его за веру, а не за преступление, и сам он ни на кого не обижен, но передает следователей и прокурора в руки Божии. Это страшные слова из уст Павла. Ведь он сейчас не только священник, он - мученик. Он близко к Богу. Но ни следователи, ни прокурор, ни то, что сейчас играет роль президента Украины, этих слов пока не боятся потому, что не понимают их значения. А я бы поцеловала руку Павлу вчера

samedi 15 juillet 2023

Monde libre

 


Le briefing de Slobodan Despot, cette semaine, est particulièrement pénétrant. Il m'a appris la mort de Milan Kundera, un écrivain que j'estimais beaucoup et qui avait une densité des pays de l'est, sur le fond de la vanité intellectuelle française. Je me souviens d'une de ses réflexions, disant à peu près que notre vision des choses est obscurcie par l'habitude, mais que si nous pouvions voir le monde d'aujourd'hui tel qu'il était avant qu'on nous l'enlaidisse à ce point, nous pleurerions de désespoir. Il avait écrit aussi tout un développement sur le sourire dans la photographie. Il observait qu'il ne venait à personne, dans l'antiquité, ni par la suite, de représenter un personnage officiel en train de se fendre la gueule. César, Adrien, plus tard les différents rois d'Europe, sont on ne peut plus sérieux sur leurs portraits. Au début de la photographie, les gens posaient avec le même sérieux. Puis on a commencé à prendre des instantanés, où les gens souriaient, et à présent, tous les portraits officiels nous offrent un masque ricanant qui déforme les traits et dissimule la personnalité. Et en effet. Le portrait ancien représentait la personne, la concentrait tout entière dans l'oeuvre du sculpteur, du peintre ou du photographe, cela tenait encore du portrait du Fayoum, cela avait donné naissance à l'icône, ce n'était pas rien... Alors que la photo actuelle de gens connus est un argument publicitaire, et l'on voit les grands méchants loups exhiber, sous leurs brushings, des sourires à quarante-huit dents qui me paraissent plus menaçants que séduisants, et, en tous cas, tout à fait dépourvus de sincérité. Le sourire est un instant, si on le fige, il devient souvent étrange, il est fait pour passer, comme un rayon de soleil, j'ai des photos souriantes de mon père mais je préfère celles où il est grave, où ses traits sont au repos.

Slobodan enchaîne sur une réflexion d'Alexandre Douguine à propos de la France, qui aurait "déjà connu son apocalypse". Cela me paraît aussi extrêmement pénétrant, et dans le fond, pourquoi l'Apocalypse ne se ferait-elle pas, à la surface de la terre, de façon progressive? Quand j'ai vu "Nécron", selon le surnom donné par Slobodan à cette créature des ténèbres, et qui lui va si bien, j'ai vraiment su qu'il nous apportait la mort, je n'ai pas compris comment il avait pu avoir assez de votes pour arriver au pouvoir, même en tenant compte de la fraude très possible. Et quand Notre-Dame a brûlé, il m'est apparu clairement que c'était la fin. Jusqu'à Nécron, c'était la dégénerescence bourgeoise et la destruction sournoise, après son élection, c'est la course à l'abîme de la Damnation de Faust.

https://www.youtube.com/live/bY_MVvsKUFc?feature=share

Je suis la proie d'un grand surmenage, tout le monde veut me voir ou me faire participer à des manifestations, et je me sens vidée. Hier, j'avais une rencontre prévue de longue date avec des pèlerins venus d'une paroisse de Moscou, où les offices sont célébrés en russe et non en slavon d'église. On m'a demandé mon avis à ce sujet. J'ai répondu que j'avais assisté pendant plusieurs années à des offices en français, quand j'étais à Solan, et comme c'était fait avec beaucoup de rigueur, cela ne me dérangeait pas du tout, et même, j'appréciais de tout comprendre, car si je me retrouvais dans les prières habituelles, les longues lectures bibliques des offices de fête ou du grand Carême me passaient loin au dessus du bonnet, et que je préférais parfois lire tout cela en français chez moi. Mais que je craignais les réformes, souvent la porte ouverte à n'importe quoi, comme ce fut le cas en France avec l'abolition du latin. En réalité, je ne vois pas où est le problème, dans la mesure où les offices en russe sont autorisés par le patriarche, comme du reste les offices des vieux-croyants, dont on a levé l'anathème, et qui pour une partie d'entre eux, ont rejoint le patriarcat.

Ces gens étaient tous extrêmement gentils, cultivés, ils m'ont posé des questions intelligentes et difficiles. Tout cela a duré trois heures, et j'ai aussi un peu chanté. J'ai vendu des livres. J'étais crevée.

D'après mon éditeur, tout le stock de livres qu'il avait est parti, le mien arrive à sa fin, ce n'est pas encore le best-seller, mais ça s'écoule, je vends toujours plus qu'en France!

Ensuite, à peine rentrée, j'ai eu la visite de deux amies, Iana et Olga, toutes deux veuves de fraîche date, les malheureuses. Iana nous a raconté que des amis dissidents, partis aux USA dans les années 90, revenaient à présent à Moscou, à cause de l'atmosphère irrespirable, le covid, le wokisme, la théorie du genre, la russophobie. C'est un choc pour elles deux de constater que la tendance s'est complètement inversée, et que le monde libre, pour l'instant, c'est ici. Cependant, la jeunesse libérale fout le camp. Mais, dit Iana, ils ont la cervelle lavée, ne croient plus en rien, n'ont plus de patrie, ni de considération pour leurs aînés qu'ils prennent pour des imbéciles, avec des idéaux dépassés, incapables de gagner de l'argent, des loosers. Iana me semblait elle-même plutôt libérale, cela lui a visiblement passé, bien que beaucoup de choses la choquent ou l'inquiètent, mais c'est compréhensible, moi aussi. Sans doute existe-t-il un tel public, eh bien qu'ils s'en aillent. Les jeunes gens que j'ai vus l'autre jour ne s'en vont pas, eux, et ne méprisent ni leurs aînés ni leur pays, ni leur tradition, ni leur culture, ni leur foi.

Elles m'ont fait part de leur grande déception, car l'Europe les fascinait, elles gardent un souvenir ému de leurs voyages, le naufrage culturel et spirituel actuel les laisse sans voix. Mais elles sont obligées d'admettre ce qu'elles constatent.

L'opinion pittoresque d'un soldat russe sur cette question: https://vk.com/video317834478_456239246


mercredi 12 juillet 2023

Ils les ferment mais ils l'ouvrent

 Le fils de ma voisine, Aliocha, m'a montré un étang magnifique, près d'un village, pour aller me baigner,  l'ennui, c'est que la température est tombée à 14° et que ce matin, j'ai été obligée de chauffer un peu. Certaines plantes, ayant donné leurs fruits, commencent même à jaunir! Le ciel est souvent très beau, je suis allée le contempler sur la plage municipale, où il y avait pour moi encore trop de monde.




Je voulais aller au festival cosaque près de Volgograd, on m'y invite, mais outre que je trouve cela très fatigant, ma vieille chatte Chocha vit certainement ses derniers jours. Elle est devenue aveugle, elle titube et dort tout le temps. Quand elle se réveille, elle miaule et me cherche, je ne crois pas que ce soit le moment de la laisser, si je ne veux pas me préparer un surcroît de remords. Je voudrais pouvoir tranquillement m'occuper de la maison, du jardin, et de mes divers travaux et démarches en retard.

J'ai invité Katia à manger un gratin de courgettes, car elle n'arrive pas à cuisiner pour elle seule. Elle m'a dit que la jeune femme qui dirige le choeur de son église avait brusquement poussé un cri en regardant son téléphone: elle venait d'apprendre que son frère, avec qui elle était très liée et qui était un garçon de grande qualité, était mort au front. Elle lui avait parlé la veille. "Les meilleurs hommes sont en train de mourir là bas, me dit Katia, tandis que les pires font la fête à Moscou ou fichent le camp dans les paradis démocratiques".


Du désordre de Mars, rayonnant et paisible,

Naissent aux branches nues d’étranges fruits d’azur.

C’est la guerre, là bas, le tumulte des armes,

Mais mars en sa débâcle, sur le jardin figé,

Déploie l’ogive d’or de ses ailes tranquilles,

Le pressentiment bleu des fêtes printanières.

A quoi bon démontrer, crier dans le fracas

Des cent gueules béantes de l’enfer déchaîné ?

 

Et l’on pourrait oublier ici,

Sur l’orbe lisse du lac resplendissant :

Tout est si calme au fil des rues,

On pourrait croire

Que rien n’arrivera jamais,

Hormis les floraisons ultérieures...

 

Sur une façade les héros

Semblent vivants,

Dans le cadre de leurs photos,

Sous les drapeaux,

Sur les fleurs mortes.

 

Mais ils gisent dans leurs tombeaux,

Ils n’auront pas fait de vieux os,

Ces beaux garçons qui nous sourient.

Ils auront eu parfois le temps

De laisser sur terre des enfants

A ceux qui restent et qui prient.

 

La faux s’abat sur les meilleurs,

C’est l’ultime moisson des justes,

Que les anges plient dans les langes

De la Résurrection promise.

 

Derrière les pogroms français, sans doute encore une manipulation pour spolier les gens, car au même moment, on nous passe une loi de derrière les fagots pas piquée des vers. Sur le moment, j'ai pensé que c'était dans le but de pousser les Français à l'abattoir, quand on aura éliminé tous les hommes ukrainiens. Slobodan Despot pense que c'est plutôt pour imposer la spoliation générale dont rêve la secte. A mon avis l'un n'exclut pas l'autre. En bref, il s'agit d'imposer la réquisition obligatoire des biens et des personnes, si l'Etat l'exige, ou nos alliances militaires. Cinq ans de prison ferme et 500 000 euros d'amende pour les contrevenants. C'est tout à fait officiel, on en parle partout. 


Parallèlement, sort le film de Mel Gibson sur le trafic d'enfants, Sound of freedom, sujet complotiste et tabou portant sur le grand péché de notre dystopie, le plus impardonnable. Là aussi, les cadavres commencent à sortir du placard, et l'on comprend mieux le dressage des masques à l'école, le dressage de l'éducation sexuelle précoce, avec drag queens de service et ateliers de masturbation. Tout ce qui nous fait dresser les cheveux sur la tête et vaut aux parents réfractaires de se voir éventuellement confisquer leurs enfants. Ce film, vous ne le verrez pas en France. Il est fait avec tact, Dieu merci, et peut être regardé par des personnes sensibles, bien que certains spectateurs sortent du cinéma en larmes. Le problème pour moi était surtout la mauvaise qualité du son qui m'empêchait de comprendre les dialogues en anglais. https://odysee.com/@fabroots2:3/Sound-of-Freedom-complet-:b.
https://orthodoxe-ordinaire.blogspot.com/2023/07/il-vaudrait-mieux-pour-lui-quon-mit-son.html 

Je disais à Katia qu'avec l'âge, j'avais appris à garder une certaine distance de sécurité par rapport à tout ce qu'il peut m'arriver de perturbant, pour ne pas devenir folle, pour pouvoir affronter la vie, bien que ce ne soit pas toujours possible, comme disait à peu près Nietszche, prends garde, lorsque tu regardes l'abîme, de ne pas laisser l'abîme entrer en toi. Mais il faut savoir, il faut avoir les yeux ouverts. Des gens qui pratiquent ce genre de choses ou qui les protègent et favorisent, sont capables de n'importe quelle horreur, dont notre aveuglement ou notre indifférence nous rend complices.

Christian Combaz, qui n'est pas un halluciné, évoque la question: La protection des mineurs est sa priorité. Non, sans rire. (odysee.com). Son explication, l'immaturité des adultes, ne me convient pas vraiment, mais enfin, à part ce détail, l'émission est fort intéressante. Bercoff en débat aussi sur Sud Radio: 



Pour ce qui est du covid, qui accompagne tout ceci, beaucoup de choses commencent aussi à se savoir. Certes, tout le monde ne meurt pas de la piquouze en série obligatoire, et c'est heureux, mais on peut de moins en moins cacher les ravages que ce vaccin douteux a pu opérer. Il faut dire aussi que si l'on admet, que la secte a l'intention de dépeupler le monde, un vaccin qui aurait provoqué des morts immédiates en masse aurait aussi suscité des réactions violentes. Que l'intention ait été délibérée pour des raisons idéologiques, dans le cadre d'un vaste complot mondialiste, ou que la seule cupidité de mafieux psychopathes soit derrière tout ce que nous avons pu observer, je n'arrive toujours pas à comprendre comment les gens ont pu accepter ce qu'on leur a imposé à cette occasion, et non seulement accepter mais collaborer avec zèle, en adoptant sans hésiter des comportements absurdes. En particulier: les enfants masqués du matin au soir et séparés les uns des autres. Les vieux et les invalides coupés de leurs proches. Les soignants réfractaires suspendus et privés de salaire. Pas de questions? Je sais que les questions sont complotistes par définition, mais bon, quand même... 

Si je fais ce petit tour d'horizon, c'est que tout est lié. Et puis un mien ami pour qui j'avais beaucoup d'estime, et qui avait pourtant conscience de bien des choses, nous accuse dans un commentaire de "refuser la réalité" car elle compromet notre vision du monde. En quelque sorte, par orgueil, nous refusons d'admettre que nous avons tort, et que la télé et le gouvernement ont raison. Pour lui tout va bien. Tout cela, les effets de la piquouze, le trafic d'enfants et d'organes, ça relève du fantasme, c'est pour se faire peur, d'ailleurs on ne parle plus de rien, c'est fini, tout ça. Oui, admettons que ce soit fini, on tire un trait et en avant? Sur les enfants masqués, les vieux isolés et les réfractaires calomniés et ruinés? C'est amusant, car la personne en question est la première qui me donne l'impression que la religion peut être vraiment parfois "l'opium du peuple";  un truc dans lequel on s'évade pour planer tranquille et aussi oublier confortablement ses positions précédentes, trop en porte-à-faux avec l'opinion générale et admise. Tant qu'on se restreint à un petit endroit protégé, c'est faisable, d'ailleurs ma cousine, pourtant très consciente de tout ce qui se passe mais n'ayant pas d'autre choix, s'est planquée dans la Dordogne pour avoir la paix le plus longtemps possible, mais elle n'est pas dans le déni. Personnellement, j'aimerais bien ne pas être dérangée dans ma création fiévreuse et ma contemplation de la nature, j'aimerais bien me tromper et pouvoir balayer d'un revers de main les angoisses et les visions d'horreur, mais je ne peux pas. Et même si la contemplation de la nature me rapproche de Dieu, je Le retrouve en ce moment dans la souffrance et l'inquiétude que tout cela me cause, car Il est le seul à pouvoir m'en consoler. Je découvre, dans ces abîmes soudain béants, le poids de la faute générale, car on y participe tous plus ou moins, de gré ou de force, ontologiquement. Comme le disait je ne sais plus quel saint, il faut se repentir aussi des fautes que nous pourrions potentiellement commettre.

 Comme le dit Dany, plus les Français ferment les yeux et plus ils ouvrent la bouche. Il y a quelque chose en occident, de nos jours, de délétère qui pousse les gens à les fermer très fort et à l'ouvrir très grande. On dirait que quelque folie les gagne tous, comme dit Slobodan Despot, c'est la cavalcade des rhinocéros.

En revanche, sur certains sujets, elle reste désormais fermée même quand elle fut autrefois ouverte. Ainsi on peut s'obnubiler sur un prêtre russe châtié parce qu'il a décidé de prier publiquement "pour la paix" et non "pour la victoire", bien que la victoire suppose la paix, mais se contretamponner du sort fait au métropolite Onuphre, chef de l'Eglise Ukrainienne traditionnelle, de ses hiérarques et de ses fidèles, de la Laure confisquée et profanée, des reliques et des icônes pillées, des intrigues du patriarche Bartholomée, qui favorise tout cela main dans main avec Zelensky. Le seul spectacle de ces deux personnages acoquinés me soulève le coeur. En principe, la vie spirituelle devrait donner du discernement, eh bien ce n'est vraiment pas ce que j'observe.

https://orthodoxologie.blogspot.com/2023/07/novinsky-le-phanar-est-pret-accepter.html


C'est pourquoi je suis reconnaissante au métropolite Jean du Monténégro de mettre les pieds dans le plat

L'évêque a noté qu'aujourd'hui, les persécutions les plus terribles ont lieu : "Il n'y a pas eu de telles persécutions de chrétiens orthodoxes depuis la révolution d'octobre jusqu'à aujourd'hui. Une terrible persécution des orthodoxes, une terrible attaque contre l'Orthodoxie ! Et cela, malheureusement, se passe devant le monde entier, qui est silencieux sur cette injustice flagrante et ce piétinement des droits humains et religieux."

Selon le Métropolite Ioanniki, ceux qui commettent de tels crimes contre l'Église ou s'en réjouissent sont des personnes damnées.

Déjà à notre époque, lorsque les autorités monténégrines ont commencé à attaquer les sanctuaires orthodoxes, une personne a prédit la fin imminente de ce pouvoir, bien qu'il semblât puissant, a déclaré Vladyka- 

Lorsqu'on a demandé à cet homme comment il le savait, il a répondu que son défunt grand-père lui avait parlé d'une situation similaire, à savoir comment l'Empire austro-hongrois avait commencé à enlever les cloches des églises et à les emmener dans ses fonderies pour les faire fondre. À ce moment-là, le grand-père de cet homme vit un pieux chrétien  de son village dire que dès que les autorités auraient commis cette iniquité, ce serait leur  fin.

"Aujourd'hui, chers frères et sœurs, l'Église orthodoxe ukrainienne, dirigée par Sa Béatitude le Métropolite Onuphre, qui est un pilier de l'Orthodoxie, se dresse sur le Calvaire. Elle a survécu au Golgotha à la veille de la fête de Jean-Baptiste, qui s'est vu trancher la tête pour avoir prêché la vérité de Dieu. 

Et nous devons nous souvenir de la souffrance actuelle de nos frères et sœurs orthodoxes en Ukraine, qui sont soumis à une terrible humiliation, à la saisie de leurs sanctuaires et à leur profanation, à de mauvais traitements et à des passages à tabac de prêtres, de moines et de moniales. 

Et pire encore, la majeure partie du monde regarde silencieusement ces terribles crimes. Cependant, nous sommes tout à fait convaincus que le Seigneur Jésus-Christ, crucifié et ressuscité, est avec Sa force et Son Amour avec ceux qui souffrent aujourd'hui en Ukraine pour la vérité de Dieu, et que saint Jean-Baptiste, qui fut décapité pour la justice de Dieu, est avec eux",

Car oui, il est clair pour moi que se commet, à l'encontre de nos frères orthodoxes, un forfait sans précédent, avec la complicité active du Phanar et de nombreux orthodoxes occidentaux, et que ceux-là sont damnés, comme les figures ricanantes qui insultent le Christ au Sanhédrin, sur les tableaux de la Renaissance.

Enfin, sans précédent, pas vraiment, car lorsque l'Eglise était persécutée par les bolcheviques, le saint patriarche Tikhon avait été poignardé dans le dos par son collègue de Constantinople, qui s'était hâté de reconnaître "l'église rénovée" bidon de l'époque, comme celui-ci s'est empressé de balancer sur l'Ukraine la bombe de son "église autocéphale" télécommandée, s'affichant aujourd'hui avec la créature de divers crapauds criminels apatrides bien connus pour leur malfaisance inlassable.

Voici leur travail, ces brutalités, ce pillage, ces profanations, ces meurtres, et qu'ils assument. Dans la Laure profanée monte une voix solitaire. Bartholomée peut bien y installer qui il veut ou qui ses maîtres veulent. L'Esprit n'y sera plus.

https://vk.com/wall56269821_7613 

A ceux qui, dans mon entourage, collectionnent les photos attendrissantes sur l'amour des animaux en Ukraine, je dédie ces deux exemplaires: 



Et cette anecdote véridique qui m'a tiré des larmes: on a arrêté, pour l'envoyer de force au front, un jeune homme ukrainien qui essayait de franchir la frontière moldave avec son chat. On n'a pas pris de photo de la scène.