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mardi 20 octobre 2020

Balalaika

 


Oulianovsk est une ville agréable et l'on sent qu'elle a un climat sain, venteux, lumineux. Elle garde quelques vieux quartiers, des maisons de marchands, mais le fait d'avoir donné naissance à Lenine lui a valu d'être épurée de toutes ses églises qui étaient nombreuses, la Sainte Russie ne devant pas faire concurrence au Meilleur des Mondes dont il était le gourou implacable. La ville marchande de Simbirsk, qui l'a précédée, devait avoir un charme infini. 

Avant de la quitter, je suis allée visiter la fabrique des Balalaikers. Elle est assez importante et il y règne une très bonne atmosphère de collectif amical et uni, quelque chose comme un "artel" d'autrefois. À ma grande confusion, je me suis vu offrir une balalaika du modèle "muguet bleu" conçu par Genia, d'une couleur maritime qui ira bien avec les murs de mon atelier. Genia à caractérisé mon intérieur comme de style provençal de Pereslavl.

Me voilà désormais obligée d'apprendre aussi à jouer de la balalaika, en plus de la vielle, des gousli et de l'accordéon diatonique du père Dupont, on peut dire que j'ai du pain sur la planche. Du reste, Dania m'a instantanément donné un cours, avec le café. Nous avons conçu le projet de proposer au café français de fêter Noël grégorien avec un petit concert franco-russe.

Sans doute est-ce la volonté de Dieu que je me consacre à la promotion de la musique traditionnelle au milieu de la débâcle de tout le reste, c'est ce que font, sans se stresser, nos joyeux balalaikers. Avec même des incursions dans des utilisations contemporaines des instruments ancestraux.

Je suis profondément heureuse d'avoir retrouvé ceux que je connaissais et rencontré ceux que je ne connaissais pas. Car c'est une excellente compagnie de gens jeunes, motivés, sains qui font œuvre utile et j'appelle sur eux la bénédiction de Dieu.

J'ai d'ailleurs observé que le folklore était à l'honneur dans la ville d'Oulianovsk, où on fait la publicité d'ensembles locaux, d'ateliers d'artisanat traditionnels. 

Nous avons ensuite fait route vers Nijni-Novgorod à travers les steppes de la Volga, des terres noires dont la profondeur veloutée mettait en valeur la transparence dorée des bois de bouleaux et de feuillus. Nous traversions d'immenses espaces très ouverts, avec du vent et des nuages, des ombres bleues, des giclees de lumière, et je savais que ces couleurs étaient les dernières de l'année car il a déjà neigé à Pereslavl. Les agglomérations étaient clairsemées et terriblement laides et banales, débarrassées probablement de leurs maisons traditionnelles et toutes les églises que j'ai vues étaient neuves, c'est déjà bien qu'on les reconstruise....


Ici la vidéo de l'ouverture du musée de la balalaika :https://m.vk.com/wall-55702591_2313

les balalaïkers

 

mes retrouvailles avec Sérioja


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